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39☆ ... in the dark

LITHIUM°39




Topo : En direct de chez Chan et Félix, presque minuit, posée sur le balcon d'où je refuse catégoriquement de bouger, troisième verre de vodka pomme que j'ai décidé de descendre aussi vite que les deux premiers, je tire la gueule. La soirée aurait pu être mémorable mais apparemment, le destin n'apprécie pas trop que je sois sur mon petit nuage très longtemps. J'ai mal au ventre parce que je n'ai encore une fois rien avalé avant de partir, en partie parce que j'allais être en retard au Jangga, cette salle de malheur, mais si j'avais su, faut me croire sur parole, j'aurais cuisiné un festin et j'aurais pris le double de mon temps habituel pour l'avaler. À côté de moi, Seungmin, qui a très bien compris le problème (tout le monde ici l'a compris, en tout cas, ceux qui se doutent ce qui se trame entre le guitariste et moi), et qui ose à peine ouvrir la bouche face à mon regard noir. Je ne l'ai pas souvent eu depuis mon arrivée, mais ce soir-là, mes vieilles habitudes ont repris le dessus et je ne peux pas faire semblant. J'en suis à ma cinquième clope, des fois je crame Félix et Chan qui m'adressent des petits regards se voulant discrets, et puis je finis par me retourner complètement vers la balustrade, soufflant la fumée dans l'air glacial de décembre. Je m'étais faite belle en plus. Petite jupe noire et maquillage de circonstance. Je me suis trouvée pathétique, fallait voir.

À côté, Seungmin a pris son courage à deux mains et s'est raclé la gorge :

Tu es fâchée ?

Ce que j'ai toujours apprécié chez lui, c'est qu'il préférait parler directement du problème plutôt que d'essayer de le contourner sans cesse. J'ai ricané, amère. Ça lui a suffi.

Il ne le fait pas exprès, tu sais...

Ah bon ? j'ai renchéri directement, un peu trop brusquement face au brun qui n'avait absolument rien à voir là-dedans, je m'en suis un peu voulu et j'ai essayé de baisser le ton pour la suite. C'est drôle parce que moi j'ai l'impression que bien au contraire, il le fait putain d'exprès.

Seungmin a soupiré. Il était déjà bien gentil de rester avec moi, alors que tous ses potes s'amusaient (ou faisaient semblant, je ne sais plus trop maintenant que j'y repense) dans le salon. Le plan de travail de la cuisine débordait d'alcools en tout genre et d'une montagne de softs (beaucoup trop) que mon ami avait ramené en avance à l'australien décoloré en fin d'après-midi. Il y avait des gens que je ne connaissais pas, qui eux ne se doutaient pas une seule seconde que mon petit monde s'était effondré, encore une fois, et qui passaient réellement un bon moment. Bref, Seungmin était bien sympa de rester sur le balcon, en attendant sûrement l'arrivée de Soojin pour prendre le relai, qui avait disparu juste après la fin du concert avec le chanteur principal.

C'est sa manière de...

Oui je sais, on me l'a déjà dit, il communique comme ça, c'est génial, je n'ai pas l'impression de passer pour une moins que rien à chaque fois.

Seungmin n'a pas su quoi répondre et j'ai soupiré, me rendant compte du ton que j'employais. Je me suis tournée vers lui, il m'a adressée un petit sourire désolé. C'est moi qui l'étais, là.

Pardon, 'Min, je... je suis un peu en colère et je ne devrais pas te parler comme ça, t'y es pour rien...

Il s'est approché de moi et a passé son bras sur mes épaules. Comme c'était la première fois qu'il faisait un truc comme ça, j'ai été un peu surprise, mais j'ai réalisé que c'était assez réconfortant. Il sent bon le parfum Paco Rabanne et la lessive. C'est Seungmin, quoi.

C'est rien, c'est rien... il a souri simplement. J'te comprends, tu sais. Ça doit être dur de se prendre tout ça en pleine tête, en plus devant tout le monde...

Ce qui me fout en rage c'est que...

J'ai fait une pause parce que je ne trouvais pas les mots en coréen pour expliquer la situation. J'ai cherché un moment, l'alcool ne m'aidait pas vraiment, Seungmin a capté et m'a dit de le dire en anglais, j'ai été étonnée d'apprendre qu'il le parlait couramment, je ne sais pas pourquoi. Je l'ai remercié, on a un peu ri, ça a dé-dramatisé ma situation.

He's kind of selfish, you know ? He thinks he can do whatever the fuck he wants, just because it's « music », and it's his « therapy » or something, and at the end of the day... He hurts me, and...

J'ai trouvé ça plus simple d'exprimer mes sentiments en anglais, allez savoir pourquoi, mais j'ai continué en coréen parce que la suite, je l'avais, je ne sais par quel miracle.

Je n'ai jamais relevé jusque là, parce que je me suis dit que c'était normal qu'il ait besoin « d'inspiration », et puis je n'écoute jamais leurs sons en dehors des occasions, mais... Est-ce que c'est normal d'écrire comme ça sur la même personne tout le temps ? Ou alors je me fais rouler et il me ment sur ça aussi, j'sais plus...

Seungmin a mis du temps à répondre mais je ne pense pas que ça avait à voir avec mes derniers mots en français, il avait compris l'idée, ça s'est vu qu'il se sentait réellement concerné par mon soucis et qu'il voulait m'apporter une véritable aide. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui, après.

Il ne ment pas sur ça, en tout cas, il a fini par répondre après avoir pris une gorgée de son jus de fruits. Il fait vraiment une fixette sur toi et je pense que tu l'aides vraiment à écrire de bonnes chansons, ça s'est vu avec les dernières, les gens accrochent et ils sont en train de monter, de plus en plus.

Le pire c'est que... je suis contente pour lui, pour le groupe, que ça marche et qu'ils commencent à avoir le succès qu'ils méritent, mais... C'est compliqué de savoir que la plupart des trucs qui sortent sont sur moi ou sur notre... Enfin, tu vois, quoi.

Seungmin a eu un petit sourire, je lui ai gentiment frappé le bras pour qu'il arrête de me chambrer, ça l'a fait rire. On a entendu la sonnette de la porte d'entrée et Chan s'est levé. Une chance sur deux, c'était soit Soojin accrochée au bras de Hyunjin, soit... Jisung, qui bien évidemment, avait disparu juste après être descendu de scène. Aux dernières nouvelles, Changbin l'avait vu foncer aux toilettes, en coulisses.

Ouais, je vois... a souri mon ami en buvant une gorgée. Surtout que là c'était... un peu bizarre comme paroles.

J'ai levé les yeux au ciel. C'était le moins que l'on puisse dire, tiens...

C'est jamais sur... sur ce qu'il y a de bien, entre nous, c'est toujours le négatif.

C'est un vrai artiste, pas de doute, a répliqué Seungmin en soupirant, il ne voit que le noir et jamais le blanc.

Je n'ai pas répondu, j'en étais une aussi à ma manière, peut-être que j'étais aussi névrosée ? Chan est réapparu, le visage fermé, j'ai capté direct qui le suivait, pardi. Monsieur Han Jisung a fait son entrée dans le salon, un grand, un immense sourire aux lèvres, dans sa tenue de scène qui, je dois l'avouer, lui allait à la perfection. Les gens l'ont applaudi, il a fait sa star, il était méconnaissable, et moi je matais tout ça depuis le balcon, effarée et immobile, il a checké plusieurs gars, a salué Jeongin, Félix, Changbin et Minho et a foncé directement dans la cuisine, sans même un regard dans ma direction et soyons honnête, ce putain de balcon était pile poil dans la continuité du couloir, bien sûr qu'il nous avait vu, avec Seungmin. Félix a adressé un signe de tête à Chan qui, debout, bras croisés, me faisait l'effet d'un videur prêt à dégager Jisung. Il a eu le même regard qu'à l'une des premières soirées que j'avais faite ici, le genre de regard qui faisait froid dans le dos, et c'était dans ces moments-là qu'on se rappelait qu'il était le plus âgé. Changbin l'a appelé, et puis d'un coup, Chan s'est dirigé vers Jisung, l'a chopé par le bras, et l'a poussé dans le couloir. J'ai réellement cru qu'il le foutait dehors, jusqu'à ce qu'on entende une porte de chambre claquer.

Ça n'a pas jeté de froid dans la salle parce qu'on était trop nombreux, mais ça en a jeté un dans le groupe, ça s'est vu à leurs quatre visages. Minho a croisé mon regard, et il a fait ce truc surprenant dont je me rappelle encore nettement : il a haussé les sourcils et retroussé la lèvre en s'enfonçant dans le canap', l'air de dire, "Tu te rappelles ce que je t'ai dit dans la rue la dernière fois ? J'avais raison". Ça m'a foutu un énième coup au moral. Évidemment que je me rappelais, il m'avait dit que Jisung n'était pas... équilibré. J'ai dégluti.

Ça sent le remontage de bretelles, a dit Seungmin, du moins, un truc similaire que j'ai interprété pour cette expression.

Ils n'en ont pas marre de toujours devoir le surveiller ?

On est tous amis, tu sais, et Chan c'est son meilleur pote. On ne laisse pas facilement un ami dans la merde, quand ça en est vraiment un.

Il a eu raison, ma question était débile. J'aurais probablement fait la même chose pour lui, ou pour Soojin. Il fallait bien évidemment que j'ai une discussion avec Jisung, mais ayant bien compris qu'il planait à trois mille et qu'il allait juste être désagréable comme les premières fois, j'ai laissé tomber, je n'en avais pas la force. Soojin et Hyunjin ont fini par arriver, alors que Chan et le guitariste ne sortaient pas de la chambre, et je me suis forcée à foutre un sourire sur mon visage et à discuter avec Jeongin et Félix, à en apprendre plus sur eux (ils étaient adorables), et surtout à descendre encore quelques verres, histoire de faire passer le temps plus vite.



Han Jisung.

C'est le bordel dans ma tête et c'est le moment que choisit Chan pour me faire la leçon de morale. Je tourne en rond dans la pièce, surexcité, j'adore cette sensation parce que c'est la montée, encore et toujours plus haut à chaque fois, j'ai l'impression d'être le putain de roi du monde. Un monde où je ne me défonce pas dans les toilettes, où je n'écris pas de textes névrosés; un monde où je n'ai pas peur d'aimer réellement une fille. Un monde où je ne suis pas Han Jisung. Tout sauf lui. Cette merde qui ne sait rien faire d'autre que déverser ses traumatismes sur papier.

Chan a claqué la porte derrière nous, même pas eu le temps de prendre mon verre de vodka avec moi. Quand nos regards se croisent, j'ai envie d'éclater de rire, mais je ne sais même pas pourquoi. Lui, si ses yeux pouvaient tuer je serai déjà par terre. Je me vautre sur son lit. Sa chambre est à son image : rock et rangée. Belle contradiction. Des posters de ses groupes favoris — Green Day, Pink Floyd et Queen ornent les murs. Une guitare électrique traîne à côté de sa basse fétiche, une ampli' est dans un coin. Sa penderie est entrouverte sur des fringues toutes plus noire les unes que les autres.

Je plane.

C'est bon, t'as fini, on peut discuter ?

Ça y est, je ricane.

Où est-ce que t'étais passé ? On t'as cherché partout bon sang, fait l'australien les bras croisés, encore devant la porte.

On entend les basses de la musique de Félix dans le salon. Il a mis une playlist de rap coréen. Elle est sur le balcon.

Par ci par là, je réponds du bout des lèvres.

J'ai le regard rivé par la fenêtre encore entrouverte de la chambre. Dehors, il fait nuit noire et j'entrevois juste le bâtiment d'en face à travers les feuilles de l'arbre qu'ils ont jugé bon de planter là. La lune se fraye difficilement un passage jusqu'à moi, entre deux branches. Elle se rapproche jusqu'à toucher le carreau, elle resplendit de blanc. J'en suis tellement fasciné que je n'entends même pas la voix autoritaire de Chan qui se rapproche du lit.

... fier de toi ? Hum ? Je pensais qu'elle était au courant, que tu lui avais, je cite, « fais écouter avant tout le monde » et qu'elle avait « validé » le son ?!

Ça y est, je reviens. La Lune, je l'ai imaginée, il y a trop de pollution dans le ciel, on n'y voit rien. Aucune étoile, absolument rien. Je me redresse sur mes coudes, fronçant les sourcils vers Chan.

J'ai dit quoi ?

Le leader soupire de frustration. Un jour, je pense qu'on le sait tous les deux, il va m'en foutre une, et on se battra.

Tu n'as pas fait écouter Dancer In the Dark à Aïka pas vrai ?

Je l'ai regardé un moment, c'est bon, il savait. Comment j'aurais pu faire un truc pareil, au juste ? Alors que je suis terrifié du jugement des gens, de dévoiler mes pensées, mon art. Comment j'aurais pu aller la trouver, la nana qui hante mes pensées du moment où j'ouvre un œil au moment où je sombre dans les ténèbres, et lui faire écouter une chanson qui ne parlait que d'elle et de comment j'imaginais que notre... relation allait finir ? J'ai pensé pile à ce moment-là à ma chanson de rock préférée, The Bitter End de Placebo.

J'hallucine... a soufflé Chan les mains sur les hanches. La pauvre nana s'est pris ça en pleine tête devant trois cent personnes... Tu m'étonnes qu'elle tire la gueule, damn Ji'...

Je le fusille soudain du regard. Il m'apparaît comme le grand méchant de l'histoire, parce qu'il en faut bien un et que j'suis complètement stone, de toute façon.

Ouais j'ai menti, ouais... Tu pensais sérieusement que je pouvais faire un truc pareil ? T'es bien crédule comme gars.

Eh oh, tes grands airs tu te les gardes c'est clair ? réplique Chan en me fusillant à son tour du regard, et au fond de moi j'ai honte de le confronter. Je pensais que t'avais ralenti cette merde...

Sa voix faiblit, il y a une once d'inquiétude dans son regard. J'ai du mal à déglutir. J'ai la tête qui tourne. J'ai la haine, aussi, parce qu'il est en train de me faire rater la meilleure partie de ma défonce, et toute la beuh que j'ai roulé dans les toilettes après avoir gerber allait être gaspillée. Je renifle, m'asseyant finalement sur le lit.

On approche de son anniversaire, je chuchote simplement.

Ça a séché l'australien, qui me regarde sans bouger. Il a toute la peine du monde dans les yeux, je le sais, pas besoin de relever la tête. J'ai les poings serrés sur le lit, ils tremblent.

Je sais que c'est dur, répond Chan le plus calmement possible. Mais tu ne peux plus continuer comme ça, Ji'. Ça va te tuer, cette merde.

Ça aurait dû me faire un électrochoc, mais je ne ressent rien. Que du vide. Le monde entier pourrait m'arracher la gueule que je ne sentirai rien. Comme une coquille vide, comme une maison abandonnée par le temps, comme un putain de jouer que l'on laisse dans un coin en grandissant. Y a rien en moi, y a rien. Je le sais depuis longtemps.

Il faut que t'ailles en désintox'. Jisung, je ne rigole pas.

Je ricane, je ne peux pas m'en empêcher, alors que le leader s'accroupît devant moi.

Arrête tes conneries, putain, pour un joint ou deux dans la semaine...

Arrête de faire ça, me coupe Chan. Arrête de minimiser la chose, Jisung tu... t'en prends tous les jours, la plupart du temps même plusieurs fois par jour... Ça peut plus continuer, tu vas y passer bordel.

Il délire. Je le fixe, les sourcils froncés et les lèvres entrouvertes, je le fixe mais je ne le vois pas tellement, il est flou.

Je sais qu'on approche de la date mais... Ça va aller, okay ? On est tous là, on va pas te lâcher. Ça va aller.

J'ai envie de pleurer, et puis soudain, plus du tout. La bestiole, celle qui se tapit dans l'ombre de mon bide la plupart du temps, reprend le contrôle et rejette toute compassion, toute inquiétude, toute larme. Je me lève, d'un bond, Chan a compris, il se relève à son tour, position de combat l'oblige.

Va te faire foutre, Chan. Vous êtes là, ouais vous êtes là, sauf qu'à chaque fois que ça ne va pas, tu trouves rien de mieux à faire que me faire une putain de leçon de moral, donc j'crois que j'ai pas tellement besoin de vous, tu vois.

En temps normal je ne lui parlerai pas comme ça. Mais la bestiole veut rien savoir. Elle hurle à la putain de mort, là-dedans. Elle me bouffe les entrailles, m'ordonne de toutes ses forces d'attaquer, de me défendre, de me jeter sur lui er de lui peter la gueule tiens, et moi je lutte, je serre les dents, parce qu'il y a encore un semblant de raison dans mon crâne qui me scande que ce n'est pas bien et que c'est Chan, mon meilleur pote, et qu'il veut mon bien. Je plaque les mains sur mes oreilles. Chan voit rouge, il se précipite vers moi.

Putain de merde, Jisung ! Tu m'entends ?!

Je ne réponds pas. Je ne réponds pas, je ne réponds pas, si je dis un mot, j'vais m'effondrer de terreur, là, dans ses bras. La porte s'ouvre, la dernière chose que je vois c'est

Aïka,
qui a un pas de recul,
le visage déformé de peur,
et puis,

plus rien.



LITHIUM°39
han jisung


merci aux nouveaux lecteurs qui ont voté pour le dernier chap vous êtes de + en + nombreux ça fait trop plaisir 🫶🏼🫶🏼

ON EST 4E DANS LA CAT « HAN JISUNG » LES GAAAAARS AAAAAAAH 😭😭😭 qui aurait cru wsh après toutes ces années d'absence vrmt meilleur cadeau 🥹 merciii 💙

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