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36☆ the day you changed

LITHIUM°36




Dimanche 1er décembre 2023.

Je me suis réveillée vers midi, la soirée de la veille déformée dans mes rêves. Il fait gris et il pleut contre la vitre. Je suis restée un moment sans bouger, les yeux fixés sur la vue qu'offrait la fenêtre, à savoir le haut de l'immeuble étudiant d'en face, noyé sous des gouttes qui me paraissaient énormes. L'appart' sent la vanille d'une bougie parfumée, ma veste a été jetée sur le canap' à la va vite parce qu'à cinq heures du matin, très peu de choses comptent à part son matelas, et pour la première fois depuis mon arrivée à Séoul, j'ai l'impression d'être pleinement chez moi. La moitié de moi qui d'habitude, divague vers des mers bleues et des échoppes blanches est bien en place, avec moi, dans un Séoul frigorifiant mais rassurant, dans un drôle de sens.

Et puis, j'attrape mon portable.

Et pour la première fois,
j'ai un message de toi.

hanjisunglithium: Hey, c'est moi
hanjisunglithium: Merci pour la soirée hier, c'était génial

On ne se "follow" toujours pas, mais on s'en tape je crois bien. J'ai un sourire béat qui me bouffe les joues, longtemps que je ne l'avais pas vu, lui. Le guitariste m'a envoyée ça il y a une heure de cela. Je relis dix fois les messages, comme ça, pour rien, avant de répondre, une agréable sensation de nostalgie dans le ventre.

aikalin: j'ai beaucoup aimé aussi, quand est-ce qu'on se refait ça?

Je me suis levée et la journée a glissé dans mes bras. J'ai fait tout un tas de trucs qui appartiennent au dimanche, comme faire du rangement et laver ses draps, et j'ai remarqué les décos qui commençaient à s'installer, dans la rue en bas. J'ai allumé une clope et me suis assise sur le rebord de la fenêtre en début d'aprem'. Les gens se pressent dans la rue, emmitouflés dans de longs manteaux, et les enfants commencent à s'émerveiller devant les vitrines en préparation. C'est beau, Noël. J'ai longtemps observé les travailleurs qui accrochaient les guirlandes aux lampadaires, inconsciemment, j'attends ton message.

J'ai fini ma clope, l'ai écrasée dans le cendrier. J'ai fait à manger et j'ai tout avalé. J'ai maté une série, rallumé plusieurs clopes, perdue sous un plaid dans le canapé, là où tu as dormi, j'ai même ignoré un appel de ma mère. J'attends ton message. J'ai répondu à Soojin qui me demandait comment ma fin de soirée s'était passé, j'ai écouté un disque et j'ai tourné en rond dans l'appart' toute l'après-midi, j'attends ton putain de message.

Tu ne l'as jamais envoyé.

Je me suis dis que t'avais d'autres choses à faire, que tu devais être en studio, en train de te battre pour convaincre les autres que signer chez JYP était une mauvaise idée, en train de te battre pour tes rêves, et je me suis sentie un peu égoïste, de laisser cet amer sentiment de rancoeur grandir dans mon bide. Qui suis-je pour te monopoliser ? Je ne l'ai jamais fait avec aucun autre avant, pourquoi ça commencerait ? Je me suis rappelée les longues plaintes de mes amies restées à Athènes, il m'ignore, il ne me donne pas assez d'attention, et je me suis souvenue que je trouvais ça ridicule. Alors j'ai taché de rester fidèle à moi-même, même si pour la première fois... c'était dur. J'ai tout donné, j'ai fais de mon mieux pour ne pas me sentir blessée. De toute façon, je n'arriverai pas à m'attacher sur le long terme, et nous deux, nous n'étions sûrement pas fait pour durer. Je me suis convaincue moi-même, en ce qui m'a sembler être trente secondes.

J'ai refusé toute manipulation du bonhomme qui m'en voulait de l'avoir laisser se noyer, la veille, et vers dix-huit heures, je suis sortie prendre l'air. J'ai planqué mes mains dans mes poches et j'ai marché longtemps, un peu partout, écouteurs vissés dans les oreilles, découvrant la ville plongée dans une nuit illuminée de mille feux. Ça m'a fait penser à mon petit frère et à ma mère, dont j'avais ignoré l'appel quelques heures plus tôt, je m'en suis voulue, et j'ai serré les dents pour chasser tous ces souvenirs le plus loin possible. Au diable le passé.

Je m'arrête devant une vitrine de jouets que je trouve plus jolie que les autres. Des bonhommes soldats s'animent et montent dans un train qui ne va pas tarder à partir rejoindre un deuxième, qui lui fait déjà des tours sur un circuit entre des montagnes en plastique. Des gosses autour de moi, venus avec leurs parents, s'émerveillent de la chose, ça me trace un sourire sur les lèvres.

Le craquage petit-train est imminent ?

Je me suis retournée, les sourcils froncés : c'est Minho. Égal à lui-même, mains dans les poches de sa doudoune North Face, les mèches devant les yeux, l'air joueur au visage. J'ai esquissé un petit sourire, un peu gênée de me retrouver seule avec lui.

J'admire la D.A. de la vitrine, j'ai plaisanté.

Un peu trop rouge à mon goût, je dois le dire, il a renchérit sur le même ton. Que fait ce type en équilibre sur le rebord de la fenêtre du train ? Personne n'a jamais fait ça en vrai.

J'ai pouffé. On s'est contentés de mater la vitrine encore quelques instants, je crois que c'était une excuse parce qu'on s'est rendus compte que le moment était un peu gênant. Il a sorti une cigarette, je l'ai imité parce que je ne savais pas quoi faire d'autre pour me donner de la contenance. On s'est éloignés des gosses pour fumer, un papa nous a regardé avec un petit sourire de remerciement.

Alors, quoi de beau en ce dimanche ? j'ai demandé histoire de lancer un semblant de conversation.

Il a haussé les épaules.

Pas grand chose... La soirée s'est finit tard hier soir, enfin, ce matin, a répondu le brun avec un petit rictus. Et toi alors ? Comment était cet after « Han Jisung » ?

J'ai failli m'étouffer avec ma taffe, mais j'ai su rattraper la chose avant que ça ne devienne trop gênant.

Et bien, rien du tout... Je suis rentrée de mon côté.

Pourquoi je lui ai menti ? Je n'en sais toujours rien. Je crois que j'étais simplement gênée, et qu'au fond, je souhaitais conserver le semblant de rêve pour moi seule. Ça n'a pas eu l'air de convaincre Minho, pourtant. Nos regards se sont croisés, il a eu ce petit sourire joueur qu'il abordait la plupart du temps. Je n'ai pas su dire s'il s'en foutait, ou si ça lui faisait un truc.

Oui, bien sûr...

J'ai ricané, nerveusement.

Enfin bon... C'est pas mon genre de dire ça, ça ne me regarde pas mais...

Il a marqué une pause. Je l'ai observé triturer sa cigarette entre ses doigts, regarder distraitement au loin, pincer ses lèvres entre elles...

Tu devrais faire gaffe avec lui, Miss. Ce n'est pas quelqu'un de très... équilibré.

J'ai froncé les sourcils. Minho m'a souhaitée une belle soirée, et s'est tiré. Je suis restée plantée là, la mélodie du petit train décoré en fond sonore.


Han Jisung.

Qu'est-ce qu'on répond, alors ?

Une putain de tension s'empare de la pièce. Je crois bien qu'on a évité le sujet toute la journée durant, et que maintenant que le leader le flanque sur la table, chacun réalise la taille du problème qu'il représente. Moi, je bous à l'intérieur, mais agis comme si rien ne m'atteignait, comme d'habitude. Du coin de l'œil, je regarde Chan qui agite la jambe, enfoncé dans son siège de producteur, une casquette barrant son regard noir. Hyunjin soupire.

Ils nous ont carrément relancés, ils ne feraient pas ça s'ils ne pensaient pas qu'on ai du potentiel !

C'est pas le soucis, renchérit Changbin, appuyé contre le mur, jouant avec ses baguettes de batterie. Evidemment qu'on a le potentiel. C'est eux qui ne nous correspondent pas.

Je mastique machinalement mon chewing-gum, il n'a plus de goût depuis des heures. Déjà lundi, et je n'ai pas répondu à Aïka de tout le week-end. Je sais que je devrais me concentrer exclusivement sur le groupe et la décision majeure à prendre, mais... elle est tout le temps dans mon cerveau. Elle est sous mes yeux quand je relis les dernières phrases que j'ai écrites dans le métro, elle est dans mes oreilles dès que Changbin met un son de Don Toliver dans le studio,

elle est sur mes lèvres...

Eh oh, Jisung ?

J'en sursaute presque et me dégoute de lâcheté, quand mes yeux croisent ceux du leader, à travers la vitre. Je me racle la gorge, fais mine de raccorder encore une fois ma guitare.

Hum ? je fais.

T'es avec nous là ?

C'est sa manière détournée de me demander si j'ai pris quelque chose avant la session. Bien sûr que oui, tiens. Sinon, comment je pourrais supporter mon propre silence face à un simple putain de message ? Je réponds en hochant la tête, ça lui convient.

Écoutez, je vais vous parler franchement, déclare l'australien, au départ j'étais très chaud. Je veux dire, une chance comme ça ne se présente pas deux fois, donc même avant d'aller au rendez-vous, je savais que rien ne pourrait me faire changer d'avis. Sauf que... Honnêtement, on ne peut pas nier que le rendez-vous a pris une tournure... weird. On ne peut pas prendre le risque de faire foirer des années de travail, d'idées et d'acharnement pour au final devenir des poupées marketing à la con.

Hyunjin s'est levé du canapé, furieux.

Mais vous êtes tous tombés sur la tête ou quoi ?! On vous sert la gloire et l'argent sur un plateau et vous crachez dans le plat ?!

J'ai froncé les sourcils.

Mais on ne fait pas ça pour l'argent ou la gloire, qu'est-ce que tu racontes putain...

Le chanteur me fusille du regard à travers la vitre qui nous sépare. Sauf que moi aussi je peux le faire, et je ne m'en prive pas, tiens.

J'pense que c'est mieux si je ferme encore une fois ma gueule, crache le brun en prenant ses affaires. J'en ai ma claque de votre comportement de rebelles, comme si vous n'aviez besoin de personne pour réussir... Restez dans votre merde, si c'est ça qui vous fait bander, mais moi ça ne va le faire très longtemps, et il claque la porte du studio derrière lui.

Un grand silence prend place dans le studio. Chan soupire et se prend la tête dans les mains. Changbin lâche une injure et s'en va rattraper notre chanteur. Ça devrait m'atteindre, mais rien n'y fait. J'ai mon portable entre les mains, ouvert sur la conversation, inactive par ma faute. Sur sa photo de profil, Aïka regarde ailleurs, l'air dur et les lèvres entrouvertes. Elle ressemble à l'une de ces actrices qui jouent le rôle de leur vie.

Tu penses à quoi, Ji' ?

J'en sursaute. C'est Chan qui me parle, derrière sa console. Je baisse la tête. J'ai jamais fait ça, ça s'est jamais passé comme ça. J'entrouvre les lèvres, hésitant.

Je...

Et puis au fait, qu'est-ce que je veux lui demander au juste ? Comment on relance une conversation avec une fille qui nous intéresse mais qu'on a lâchement ignoré ? Comment on se fait pardonner de cette même fille ? Je soupire, je me trouve ridicule.

Comment je fais, avec... Aïka ?

Mon coeur se serre, j'ose à peine relever la tête vers mon pote. Pas besoin de plus d'explications, je sais qu'il a compris. Il reste un moment étonné, puis un sourire sincère finit par se tracer sur ses lèvres.

Tu ne peux pas savoir combien de temps j'ai attendu ce jour, dit Chan dans le micro.

Sur le coup, je ne comprends pas. Il me faudrait encore quelques années pour comprendre que mon meilleur ami attendait juste le moment où je rencontrerai la personne qui me ferait changer, tout simplement.



LITHIUM°36
han jisung


jisung est dépassé par les événements wsssh c'est trop cute 🤧

comment allez-vous?? 4K + sur cette histoire merci beaucoup 🤧🫶🏼🫶🏼

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