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31☆ open up

LITHIUM°31



Les basses fracassent les enceintes du club, les murs en tremblent et la fin du monde pourrait bien arriver que tous les humains ici s'en foutraient, si vous voulez mon avis. Le DJ, un pote de Chan visiblement, a décidé que ce soir, c'était the soirée, la dernière avant qu'il ne parte à l'étranger d'après ce qu'on nous a raconté, alors il y va à fond, pour ne rien regretter de l'ambiance torride des nights clubs de Séoul. Tous les sons y passent, mais sa prédilection reste le rap américain, qu'il mixe avec des samples d'électro' trouvés au fin fond des disques durs. Et le pire, c'est que ça fonctionne.

J'ai décidé de passer l'une des meilleures soirées de ma vie, et c'est ce que je m'amusais à faire. L'enchaînement d'événements a fait que je suis passée d'une pseudo interview à une célébration forcée avec les membres du groupe, heureux comme pas possible de la nouvelle, à une tournée des bars où Hyunjin a ramené Soojin, à une entrée en VIP dans un club, tout ça, en à peine trois heures de temps.

Les garçons, eux, ont bien évidemment ramené le reste de la bande et Hyunjin a sorti le grand jeu: carré VIP et magnum de vodka pour toute la tablée, feux d'artifices compris. C'est la soirée de tous les excès, de toutes débauches, parce que le succès, aussi futile soit-il, est venu frapper à la porte de Lithium, le petit groupe de rock de l'université. Debout au milieu de la piste, je les ai regardé, dans le carré, un peu en hauteur. Chan a des étoiles dans les yeux, quand il explique le projet à un type que je ne connais pas. Il y a des accolades viriles et de grands sourires sur les visages. Dans un sens, ça me touche un peu, tout ça. C'est si étrange de voir le début du succès sonner à la porte de proches, la concrétisation prendre forme sous ses yeux... Comme dans un film, et on se dit que ça n'arrive qu'aux autres et que ça ne sera jamais comme ça pour nous. Jusqu'à ce que ça arrive, un jour.

Soojin m'a fait de grands signes, de l'autre bout de la piste. Sirotant mon verre à la paille, je lui ai adressé un signe de main, avec un petit sourire. Tout va bien pour elle. Le grand brun à côté d'elle, qui lui tient la taille d'une main et un verre de l'autre, c'est Hyunjin, le grand Hyunjin, chanteur du groupe célébré ce soir. Des nanas l'ont reconnu, lui ont demandé une photo, mais il n'a pas lâché Soojin pour autant. Étonnant, ouais, j'avoue. Des fois, il y a des réalisations dans la vie qui font remettre en question tout le passé. C'est peut-être ce qu'il s'est passé avec Hyunjin, encore maintenant, je ne sais toujours pas.

Il y a eu quelque chose de touchant avec Jisung, à cette soirée. Au début, je n'ai pas compris tout de suite. Je me suis dis que c'était une énième soirée, aux allures plus festives que les autres, certes, et lui, il était encore et toujours avec sa bande, toujours un peu en retrait, toujours son petit sourire mi-gêné, mi-arrogant sur les lèvres. Assis dans un coin, pourtant, les autres toujours assis autour de lui, comme s'il les attirait, sans le vouloir. Moi, toujours un peu plus loin, osant des petits regards vers lui, pensant à tout un tas de scénarios qui pourraient tout changer, et puis tout détruire, aussi.

Mais ce soir-là, c'est lui qui a changé.

Je l'ai vu, refuser les verres, décliner les joints. Filer son tabac à Changbin de bon cœur, pour que lui puisse s'en rouler une. Passer la bouteille à Chan à l'autre bout de la table pour qu'il puisse se resservir.

Me regarder.

Comme si les rôles s'étaient inversés. C'est lui qui osait des petits coups d'œil vers moi, alors qu'il semblait se battre pour rester sobre. Moi, je n'ai pas compris, à l'époque, ça n'allait pas plus loin que le bout de mon nez. Jamais ça ne m'aurait effleurée l'esprit qu'il faisait tout ça... pour moi. Donc, je me suis tranquillement dit qu'il n'était pas dans le mood, et que ce contrat devait plus le stresser qu'autre chose, que c'était pour ça qu'il ne passait pas une bonne soirée.

Et puis,
il s'est passé quelque chose
d'inattendu.

Sur le dancefloor, j'ai senti une présence dans mon dos; et il a pris ma main, sans rien dire, pour me tirer à sa suite hors du club.

Dehors, il fait froid.

Je suis même étonnée d'apercevoir quelques flocons de neige, joliment posés sur les toits des taxis qui encombrent la rue. Lui, il est beau, il porte sa veste en cuir et ses Docs. Il a les cheveux de plus en plus longs, et les mèches brunes qui lui tombent sur les yeux. Je regarde son dos, alors qu'il marche devant moi, m'entraînant dans la ville. Et puis, au carrefour suivant, il m'a lâchée la main, et on a commencé à marcher à la même hauteur, tous les deux mains dans les poches.

Pourquoi tu restais toute seule, là-dedans ? a fini par demander Jisung en s'allumant une clope.

J'ai haussé les épaules, un petit sourire sur les lèvres.

Pour vous laisser un peu entre vous, tranquille.

Il a eu un petit rictus en réponse, en soufflant la fumée dans l'air, puis nous avons continué notre petite balade, sans rien se dire de plus. Le centre-ville de Séoul est débordant de vie, d'excès, de folies. La ville qui ne dort jamais, comme toutes les capitales. J'aurais pu lui demander qu'est-ce qu'on foutait là, pourquoi je l'avais laissé me faire quitter la soirée, tout ça, tout ça. Mais rien n'est sorti. À mon tour, j'ai allumé une cigarette, et j'ai reconnu le quartier, avec les marchands ambulants et les petites mamies vendant des brochettes de fraises caramélisées. Jisung a traversé, je l'ai suivi, et nous nous sommes éloignés du centre, pour atterrir dans le petit parc en hauteur, le même où il s'était excusé pour la première fois, en partant sans son fameux carnet. Silencieusement, d'un commun accord, nous nous sommes assis sur ce même banc.

J'en avais un peu ma claque du club, il a chuchoté, sans bouger.

C'est moins marrant quand on ne boit pas, j'ai répondu et il s'est stoppé dans son mouvement.

Oui, j'ai remarqué Jisung, j'ai remarqué. Du coin de l'œil, je l'ai vu sourire.

Y a des soirs, comme ça.

Alors, j'ai dis histoire de lancer la conversation, qu'est-ce que ça fait de se faire signer chez la JYP ?

Ce n'est pas encore fait, a répondu le guitariste.

C'est ce que vous avez toujours voulu de toute façon, non ?

Comme la réponse met du temps à venir, j'ai tourné la tête vers lui. Le brun regardait par terre, la clope coincée entre les doigts. En même temps, j'ai eu cette petite voix dans ma tête qui tapait contre la porte du bonhomme pour essayer de le noyer, et qui répétait, tu l'aimes, tu l'aimes, tu l'aimes, et le pauvre bonhomme qui appuyait de toutes ses forces pour garder la porte fermée. J'ai dégluti, c'était pas possible que je l'aime. Ça n'était jamais arrivé, j'avais arrêté d'essayer. Pas maintenant. Jisung s'est raclé la gorge.

Faudrait que je sois plus optimiste, il a fait, du bout des lèvres. Chan me le dit tout le temps. Mais j'sais pas si c'est ce qu'on recherche, cette maison de disques. Je veux pas que... qu'ils nous imposent trop leurs règles. On fait pas de la musique pour... pour les fans de k-pop. On ne sera pas un autre groupe à la con. C'est pas ça, Lithium.

D'ailleurs c'est quoi, Lithium ? Je n'ai toujours pas compris pourquoi ce nom.

Jisung a osé un regard vers moi. Il a écrasé sa clope sous sa semelle et a zippé sa veste jusqu'en haut.

On s'est formés en 2018. Au départ, il n'y avait que Chan, Changbin et moi. On a choisi Lithium d'abord en rapport avec la célèbre chanson de Nirvana, c'était notre préférée de l'album. Et puis, le Lithium dans le tableau périodique porte le numéro 3, et on était 3, alors bon, on a pas cherché bien loin. Voilà.

Et... j'ai hésité, je voulais en savoir plus, Hyunjin, il... il est arrivé plus tard ?

Le Jisung que je connaissais se serait énervé. Il se serait braqué, vexé, et m'aurait attaquée verbalement avant de me dire d'aller me faire foutre, et de se barrer. Et je m'y attendais, d'ailleurs. J'étais préparée, je veux dire, j'avais deux trois armes de côté, au cas où. Le bonhomme était prêt à encaisser, moi j'étais prête à répliquer. Sauf que Jisung m'a répondue, calmement, presque de manière douce, en choisissant ses mots.

Ouais, il... il est entré dans le groupe fin 2020. Au départ, il ne chantait pas, on l'a recruté parce qu'il savait jouer du saxo' et qu'on trouvait que ça rajoutait quelque chose d'original aux sons. Et puis, c'est devenu le chanteur, il... il sait comment captiver le public.

J'ai su qu'il mentait, qu'il y avait autre chose, comme me l'avait racontée Seungmin. Qu'un soir, il avait pété un câble sur scène, tabassé un gars dans le public. Mais comme ça m'avait touchée qu'il ne se braque pas et qu'il prenne sur lui pour me raconter une partie de l'histoire, je n'ai pas relevé.

Et avant tu... C'était toi, le chanteur ?

C'était peut-être la question de trop, j'ai regretté de la poser. Mais Jisung faisait des efforts, ce soir-là. Il m'a touchée en plein cœur. Il l'a réduit en miettes, dans un sens, aussi. J'en ai souffert, par la suite.

Oui.

Il y a eu un blanc. Je n'ai pas osé poser plus de questions, j'ai eu peur qu'il finisse par se braquer et que l'on retombe dans la routine que l'on connaissait déjà.

J'ai... j'ai commencé à chanter bien avant d'apprendre la guitare, a soufflé Jisung. J'adorais ça. Le reste, écrire des chansons, composer, c'est venu après.

Et qu'est-ce qui t'a fait arrêter, alors ?...

Il n'a pas répondu. C'était la question de trop.

Pardon, je...

C'est rien, il m'a coupée. C'est juste que... J'ai pas envie d'en parler. J'ai perdu l'attrait du chant, peu à peu, c'est comme ça. J'préfère rester en retrait, c'est plus dans ma nature de toute façon.

Il a rallumé une clope. Je n'ai pas osé bouger.

J'ai une question pour toi, moi aussi.

Je l'ai laissé me la poser, je lui devais bien ça.

Pourquoi t'es là, Aïka ?

J'ai froncé les sourcils, pas certaine de comprendre. Il s'est empressé de préciser.

Dans ce pays. Tu déboules en pleine année, tu ressembles à personne et t'as l'air de t'en taper, tu chamboules tout sur ton passage. Tu viens d'où, d'ailleurs ?

J'ai esquissé un petit sourire quand nos regards se sont croisés. J'y ai réfléchi un instant, j'ai hésité à laisser le bonhomme barricader la porte, une fois de plus. J'ai hésité, j'ai hésité, sauf qu'à force d'hésiter on se laisse couler par la Vie, alors j'ai pris mon courage contre mon cœur et j'ai lâché prise.

Moi, je viens de Grèce. D'une petite île de pêcheurs qui s'appelle Paros, et qui n'est pas trop touristique. Je suis née là-bas et j'y ai vécu toute ma vie, jusqu'au commencement de mes études, à Athènes. La plupart des gens là-bas sont si pauvres que les baraques tombent en ruines et on laisse la mer faire un peu ce qu'elle veut, tu vois. La plupart pèchent, les autres tiennent des restaurants. Mes parents font partis de la deuxième catégorie. Ma mère est grecque, elle a passé toute sa vie sur l'île et elle ne veut surtout pas la quitter, c'est son monde à elle. Elle a rencontré mon père parce qu'il était venu en vacances sur l'île avec ses parents. Mes grands-parents ont détesté cet endroit, mais mon père est resté, en parti pour ma mère, et c'est comme ça que j'y suis née, mi-grecque mi-coréenne. J'ai des amis là-bas, un petit frère, même un petit bateau qui peut faire le tour de l'île. J'ai... presque tout, là-bas.

Le dernier verrou va lâcher.
Le bonhomme va se noyer,
et moi il n'y aura plus rien pour me sauver.

Mais la Vie te noie, si tu la laisses faire. La Vie t'enferme et te fout des claques si tu ne dis rien. La Vie, c'est pas Ma Vie.

Mon père s'est suicidé, en août. Alors j'ai dû faire un choix, c'était soit eux, la famille, mon frère, ma mère; soit moi. Et comme j'avais toujours choisi eux avant, sur un coup de tête j'ai choisi de me barrer du pays, parce que... parce qu'on peut devenir fou, dans certains cas, si on ne prend pas ses distances. Et ça n'arrive pas qu'aux autres, de devenir fou, les psys, les cachets, tout ça. Alors j'me suis barrée. Et c'est pour ça que je suis là.

Il y a un blanc. Jisung ne sait plus quoi dire, ça se voit. Je reprends mon petit sourire habituel.

Mais ça va mieux, maintenant. C'était il y a longtemps.

Trois mois, Aïka.
Trois mois.

Je... je suis désolé, a fait le guitariste, du bout des lèvres.

J'ai haussé les épaules, reprenant ma contenance.

La mort, c'est la vie, aussi. Ça arrive.

Il n'a rien répondu. Si j'avais su que ma phrase pouvait tant l'affecter, croyez-moi, j'aurais fermé ma gueule. Mais il ne m'avait rien dit encore, à l'époque, et l'ignorance est le plus puissant des venins.

Et... ça fait du bien de tout plaquer du coup ? T'as trouvé toutes les réponses à tes questions à Séoul ?

J'ai haussé les épaules.

Il vient d'ici, alors j'ai pensé que j'en trouverai, des réponses, si je venais. Pour l'instant, j'ai encore rien trouvé.

Nos regards se sont croisés. On s'est regardés, longtemps. Il avait les plus beaux yeux du monde, sauf que quelqu'un d'autre aurait simplement dit qu'ils étaient noirs et vides, comme tous les yeux des gens qui ne jouent pas dans nos propres vies. Et ça a fait comme dans les films, même si jamais je n'aurais pu y croire, le temps s'est comme arrêté, le froid a cessé d'exister, je n'ai plus été qu'à quelques centimètres de son visage, j'ai senti son parfum comme sur la plage à Jeju, les mèches de ses cheveux ont caressé mon front, j'ai senti ses doigts effleurer ma joue, et j'ai embrassé Han Jisung, comme à Jeju.

J'avais le coeur qui battait si vite que je me suis demandée qu'elle était cette sensation, et si elle était normale. Pour une fois, il ne sentait ni la drogue ni l'alcool. J'ai fermé les yeux et j'ai laissé ses lèvres appuyer davantage sur les miennes, ma bouche s'entrouvrir et me suis accrochée au pan de sa veste. J'ai eu cette sensation bien connue de la boule de chaleur qui grossit dans le ventre, mais tout le reste restait inconnu. J'ignorais ce qu'il y aurait après ce baiser, comment ça allait se passer, si nous allions jouer au plus bête en faisant comme si de rien n'était, comme sur la plage, où si au contraire, tout allait changer.

Tous les garçons que j'avais connu avant, oubliés. Tous les appels avec les copines en croyant vanter les papillons de l'Amour pendant des heures, puériles. Tous ces mois passés avec mon ex, à tenter de me convaincre que c'était normal, que tout allait bien, que je l'aimais, gâchés. Si c'était ça, l'Amour que j'avais lu dans les livres des plus grands, l'Amour qu'avait éprouvé Martin Éden pour Ruth, alors ouais, tout le reste pouvait bien aller se faire foutre.

C'est moi qui ai mis fin au baiser, faute d'air. Nous nous sommes regardés, les joues rouges, un peu incrédules. Jisung avait son air sérieux, un peu gêné.

Il fallait que je le fasse, il a lâché.

J'ai froncé les sourcils. Je n'avais pas réalisé qu'il avait gardé sa main contre ma joue.

Pour être certain de ne pas l'avoir rêvé, à Jeju.

J'ai esquissé un sourire, lui aussi, et on a recommencé.



LITHIUM°31
han jisung


PAR TOUS LES DIEEEEEUX
bon déjà vous avez le droit de M'INSULTER prcq 2 semaines sans update MAIS, pour ma défense, le taf' est big prenant et je savais pas comment tourner le chap pour arriver a dire tt ce que je voulais dire donc ça a pris + de temps que prévu 😵‍💫

bref j'espère que vous avez kiffé, après ce biiiiig chap (la fin 🥳🥳🥳), dites moi ce que vous en avez pensé je suis curieuse! 🕺🏻

merci pour tous vos votes et vos gentils coms, ça fait chaud au coeur 🫶🏼🫶🏼🫶🏼

bisous bisouuuus

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