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30☆ stare at my eyes, tell me a tale

LITHIUM°30
my eyes; travis scott




Han Jisung.

Quand on écrit;
enfin quand on veut réellement bien écrire, et surtout écrire quelque chose de vrai, il faut sortir tout ce qui nous bouffe de l'intérieur.

Je l'ai toujours vu comme ça. Il faut vomir toute sa peine, ses peurs, ses angoisses et sa colère, tout degueuler sur la table et trier ensuite pour arriver à une succession de mots qui vous mettent à nu devant les autres. On est genre; livides, quand les autres nous lisent, et ça fait mal, ça détruit, de l'extérieur cette fois. Les plus grands ont fait les plus grandes choses alors qu'ils étaient au plus bas dans leur vie. Winehouse a sorti Back to Black, l'album, alors qu'elle se laissait noyer dans l'alcool et les addictions. Mercury a chanté Another One bites the Dust en passant toutes ses nuits dans les night-clubs douteux d'Amérique. Jackson s'est regardé dans le miroir à vingt-trois ans, la tête bourrée d'insultes de son père sur son physique, et s'est promis que son prochain album serait le disque le plus vendu de tous les temps. Thriller tient toujours le record. Morrison, Presley, Cobain. Chaque géant a des démons à sa taille, apparemment.

J'ai une douleur tellement immense dans le bide que la plupart du temps, ça m'empêche de m'endormir. Je n'arrive pas à romantiser la chose parce que même si les gars me complimentent sur mes textes et que les gens les aiment, moi je ne vois rien d'autre qu'un fantôme quand je me regarde dans le miroir. Je ne sais pas d'où ces textes sortent, je ne sais pas comment je les écris ni pourquoi, je ne sais pas pourquoi ils marchent autant. Moi je vois les joints en me levant pour empêcher mon cerveau de trop réfléchir, les soirées en black-out et les heures passées en studio à remuer mes pires démons pour sortir ces putains de textes. Ça devrait me faire du bien, être ma thérapie. Ça devrait. Mais c'est juste une véritable torture de sortir le carnet et de poser ces mots noir sur blanc. Parce qu'il n'y a pas de filtre, que du réel; c'est moi qui m'éclate sur le papier, saignant à l'agonie, qui pleure les lettres que les autres adulent. C'est ma personne toute entière qui s'explose entre les mots, mes plus doux rêves et mes plus grandes peurs qui s'immiscent parmi les phrases, et le pire dans tout ça c'est qu'ensuite, je dois présenter mon texte aux autres, leur expliquer l'idée derrière, baratiner pour ne pas qu'ils comprennent trop, les embobiner pour qu'ils acceptent, et laisser Hyunjin raconter toute ma vie, pleurant derrière lui, sur ma putain de guitare.

C'est lui qui leur raconte ma putain de vie, à tous. Et il y met un coup de rock dans la voix, un clin d'œil entre deux refrains qui fait s'affoler les nanas au premier rang, sans savoir que pile entre ses phrases là, moi j'ai dû lâcher le stylo tellement j'en tremblais en l'écrivant.

Il y a comme quelque chose de mauvais qui dort au fond de mon bide. J'apparente ça à une sorte de bestiole, sans réelle forme ni voix, et quelque fois ça me donne la gerbe, quelque fois j'arrive à la dompter pour qu'elle la ferme, et puis des fois, elle s'énerve réellement, et là, je perds le contrôle. C'est la bestiole qui décide à ma place. C'est violent, injuste, cruel. Elle est là, tapie dans l'ombre entre deux artères, depuis environ deux ans.

Un bruit sourd retentit et je me réveille, d'un coup. En fait, je suis en studio, c'est moi qui suis tapi dans l'ombre du booth, et c'est juste la porte d'entrée qui vient de s'ouvrir, plus doucement que ce qui m'a fait sursauter. Je mets un petit temps à distinguer la silhouette qui se dessine sous la lumière mauve des néons, accrochés au mur à la demande de Changbin, un jour.

Mon coeur fait un bond dans ma poitrine.
Ça me fait chier de réagir comme ça.

C'est elle.

J'ai la tête qui tourne mais c'est comme si je redescendais sur terre dans la seconde, soucis de dignité, peut-être. Je fronce les sourcils et pose la guitare sur son socle. Le carnet reste sur mes genoux. Elle semble mal à l'aise. La porte du booth est entrouverte. Une vitre nous sépare. Si seulement ce n'était que ça, en fait. J'y pense quand ses lèvres s'entrouvrent et peinent à trouver les mots pour expliquer sa soudaine présence ici. Moi, dans ma tête, j'ai déjà des dizaines de phrases toutes plus tristes les unes que les autres qui valsent et s'enlacent. Je pense à toutes les plus belles chansons d'amour, et en fait, ce ne sont que des sons tristes, des violons désaccordés, des voix qui se brisent sur les fins de phrases avant de s'éteindre en sanglot.

Hum... Désolée de te déranger, je... enfin, je dois faire une interview de toi pour...

Elle est mignonne quand elle cherche ses mots. Moi, je m'en veux d'être dans cet état. La brune souffle un bon coup, et son regard devient plus sombre, elle reprend ses moyens. Elle a cet air ennuyé, qu'elle a la plupart du temps, sans qu'elle ne s'en rende compte. Je me décompose sur mon putain de tabouret. Le booth se referme sur moi, je suis pris au piège.

Notre prof' nous a mis une excellente note pour la réalisation du clip, et il veut qu'on pousse le projet à fond. Il nous faut des explications quant à la création de la vidéo, et vos impressions, à vous quatre. Ça te dérange pas si... Enfin, t'as une minute ? Ça sera pas long.

Je mets un certain temps à répondre. J'ai les mains qui tremblent quand je prends le carnet.

Ouais, entre, entre, je souffle en me raclant la gorge.

Aïka fait un pas dans le booth. Ça se voit qu'elle est en terre ennemie. Elle regarde tout autour d'elle, sur ses gardes. Moi, je ne sais pas quoi faire pour cacher mes mains qui tremblent. On se retrouve assis tous les deux à même le sol, dans la pénombre. Elle a son téléphone ouvert dans les notes avec quelques questions écrites.

Okay, alors... elle souffle, les sourcils froncés. Comment tu décrirais le mood du clip ? Et est-ce que tu trouves qu'il correspond à l'idée que tu te fais de Swim ?

Je réfléchis quelques secondes. Je fais des efforts. Elle porte un jean ample et des mocassins noir, un haut court qui lui va bien et son blouson en cuir qu'elle ne quitte jamais. Elle se pince tout le temps les lèvres entre elles.

Hum... Je...

Je me rends vite compte que je suis incapable de répondre. Je n'en sais rien, je ne sais pas quoi dire, et ça me stresse. Je joue nerveusement avec le stylo qui tourne entre mes doigts. Je sens le regard d'Aïka sur moi, elle ne me quitte pas des yeux, et moi je me demande un peu pourquoi, au final. C'est quoi le truc qui l'attire vers moi au juste ?

Swim, c'est... enfin c'est un son un peu...

Je ne finis jamais la phrase et je m'immobilise, la tête baissée. Quand je relève le visage, nos regards se croisent.

Aïka, je sais pas quoi te dire, j'avoue, un peu faiblement. Tu veux pas poser tes questions à un autre gars ?...

C'est à son tour d'être déstabilisée. Elle fronce les sourcils.

C'est toi qui l'a écrite, non ?

Je fais oui de la tête. Ça me gêne, qu'on parle de tout ça. D'habitude, c'est Chan qui se charge de ce côté là du travail.

Pourquoi tu réfléchis trop ? Tu n'as qu'à me dire ton ressenti sur le clip... Est-ce que c'est ça que t'imaginais quand on en a parlé avec les autres ? Pendant les réunions t'ouvrais jamais la bouche. C'est pourtant toi qui est à l'origine du son, tu dois bien avoir des images en tête, non ?

Le booth devient oppressant. Il ne m'a jamais paru si petit.

Je...

J'aimerais lui dire que c'est une torture de parler de mes textes, comme ça. Que je préférerais qu'on arrête, qu'elle se casse, qu'elle me laisse dans l'ombre du studio et que je lui expliquerai tout dans un son, que c'est la seule manière pour moi de m'exprimer, que... Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire.

Alors, dis-les moi, Jisung.

Je me paralyse. Mes mots ont dépassé ma pensée, j'ai dis la dernière phrase à voix haute. Une douche froide s'abat sur moi et me noie, petit à petit. Nos regards se battent entre eux.

Laisse tomber, je dis, peut-être un peu plus brusquement que je n'aurais voulu.

Je me relève, mais elle est plus rapide, et se place devant moi.

Que tu le veuilles ou non j'ai besoin de ces réponses. S'il te plaît... fais un effort pour moi. S'il te plaît.

Ça se voit que je l'énerve et qu'elle fait un effort pour ne pas se braquer à son tour. Dans un sens, ça me touche. J'y réfléchis. Mon regard tombe sur mes pompes. Il y a un long moment de silence, où aucun de nous deux ne bouge.

J'ai écrit Swim une nuit où je suis allé me promener près de Han River, j'ai chuchoté sans la regarder. C'était...

Je ferme les yeux. J'ai le coeur qui va exploser dans ma poitrine.

C'était le soir de l'anniversaire de Seungmin. Après sa fête.

Il y a un long silence. Aïka ne dit absolument rien, mais je sais qu'elle... qu'elle a compris. J'ai les lèvres qui tremblent.

Donc si je devais résumer l'idée derrière la chanson... c'est... c'est toi.

Quand je redresse la tête, tout son visage a viré au rouge. Je me dis que je la trouve belle, et la seconde d'après, elle me tourne le dos.

Ah... je... Okay, enfin, c'est pas trop ce que je voulais savoir, quoi...

Je la laisse déblatérer encore deux trois trucs qui n'ont aucun sens, alors que mon cerveau divague sur ce week-end à Jeju. Quand on s'est embrassés sur la plage, complètement défoncés. Que je l'ai regardée droit dans les yeux, une caméra entre nous, et qu'au final on ne voit que moi, sur ce putain de plan. C'est elle, Swim. La première fois que nos regards se sont croisés, dans le garage de Seungmin, elle dans sa voiture et moi une nana accrochée à mon cou, que j'ai jeté dans les dix minutes suivantes, pour me tirer de la soirée et sortir mon carnet parce qu'un regard m'avait inspiré des paroles. C'est dur de se mettre à nu et d'accepter. Mais je ne lui en veux pas de réagir comme ça. J'aurais fait la même chose. Je décide de reprendre la situation en mains.

Le mood du clip correspond bien. C'est violent, avec les vagues contre la digue, le parallèle avec la soirée, les couleurs coïncident avec la fumée des joints, ça donne une ambiance planante et c'est de quoi parle le son. C'est une attirance entre deux personnes qui est un peu compliquée et très floue, comme dans de la fumée. C'est toxique et secret.

Je débite, pour combler l'espace. Je me surprends moi-même. Aïka a arrêté de bouger. On est chacun à un bout du booth.

Merci pour... ta réponse. La deuxième question c'est...

Elle perd ses mots, cherchant dans ses notes de manière distraite. Soudain, elle s'arrête et soupire, éteignant son portable, nous plongeant dans la pénombre. Je sens pourtant son regard dans le mien.

Pourquoi tu m'évites si le but c'était qu'on devienne amis pour t'aider à écrire tes chansons ?

La seconde d'après, elle est devant moi, un peu plus proche que la première fois. Je vois rouge. Elle me pousse trop dans mes retranchements. La bestiole s'agite dans mon bide. Elle a faim, elle a soif, elle veut de la violence et de la haine pour protéger la carapace qu'elle a réussi à me construire au fil du temps.

Je ne peux pas perdre contre
elle,
mais est-ce de la bestiole ou d'Aïka
dont je parle ?

Je m'approche à mon tour, je me pare d'un rôle, pour protéger mes arrières.

Je t'ai déjà dit qu'on ne peut pas être amis, toi et moi, je chuchote. C'est ton idée, ça.

C'est à son tour d'être déstabilisée. Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres. J'ai une voix dans la tête qui me scande de baisser les armes et de l'embrasser. J'ai la bestiole qui se déchaîne dans le creux de mon ventre. J'ai mon coeur qui se déchire, lentement, entre les deux camps.

Aïka, je tente dans une dernière volonté de lui dire la vérité, j'me bats pour arriver à...

La porte du studio claque, les lumières s'allument d'un seul coup, et la voix nasillarde de Changbin retentit jusque dans le booth :

Ji' !! Un label a vu la vidéo de Swim et veulent nous rencontrer pour produire un putain d'album !!

Quand je la regarde, Aïka s'est reculée, et le regard si doux qu'elle pose sur moi me témoigne de mots muets qui lui brûlent les lèvres :

Je suis fière de toi, Jisung.



LITHIUM°30
han jisung


big chapitre omggg et c'est que la première partie, le prochain chap... AAAARGH 👹

bon, au niveau des updates ça risque de prendre plus de temps que d'habitude prcq j'ai commencé le taf' et que la DA c'est pas de tout repos, les journées sont bien remplies je vous avoue... 😭 je vais essayer de rester sur le mm rythme, 1 chap par semaine mais je vous promets rien!

j'espère que vous allez bien et que ce chap vous a plu 🫶🏼🫶🏼 Jisung a enfin avoué que depuis le début tous ses derniers sons sont inspirés par Aïka aaaaaah

bisous les copains, rdv au prochain update! ☀️

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