13☆ threat
LITHIUM°13
— C'est quoi ton problème ?!
J'ai lancé ça sans y penser, après avoir claquer la porte du studio, le lendemain soir. Ça m'avait taraudée toute la sainte journée, et j'en avais ma claque de ne penser qu'à Han Jisung, toujours Han Jisung, des heures durant, alors que soyons sérieux; j'avais d'autres trucs à faire que de penser à ce putain de Han Jisung. Ne me demandez pas comment j'avais atterri au studio de l'uni' un samedi soir, ni comment je savais qu'il y serait, tout ça était grâce (à cause?) de Soojin. Y n'empêche que j'y étais, là. Et il me tapait trop sur le système pour que je laisse passer le week-end sans rien faire. J'arrivais même pas à bosser tranquille, ni à me remettre de la sacrée gueule de bois que j'avais, parce que sa stupide phrase et son stupide ton n'arrêtaient pas de me hanter.
Sauf que je suis entrée en gueulant ça, parce que je savais qu'il serait là, mais ça a laissé Monsieur perplexe. En effet, il était assit derrière la console, et il écoutait des passages d'un nouveau son, apparemment. Sauf qu'il n'était pas seul, et ça, je ne l'avais pas réellement prévu.
— Uh, a fait Hyunjin depuis le booth. Une fangirl ?
Son ton antipathique m'est passée bien au dessus de la tête, ce soir-là. Je l'ai à peine regarder, par la vitre, de toute façon je m'en foutais qu'il soit là, il ne m'inspirait que dédain et pitié, ce type, alors tant pis. Je ne l'ai pas remarqué sur le moment, mais apparemment je l'avais sacrément mal regardé, ce Hwang Hyunjin, et ça l'avait un peu déstabilisé, de ce qu'il me dirait, un peu plus tard dans l'histoire. Mais pour le moment, c'est Han Jisung que je foudroie du regard, et il est posé là, les yeux grands ouverts, emmitouflé dans son sweat gris et son bonnet de la même couleur.
— Aïka ? lâche t-il entre ses lèvres, comme surpris.
Il faut dire que j'ai fait irruption en plein enregistrement, sans prévenir. Je m'en tape d'interrompre un truc, et je m'en tape que ça les embête. Il m'a manquée de respect, hier, au club, devant tout le monde, et ça je ne le supporte pas. Et en plus de ça, il joue aux étonnés, alors ça ne fait que m'énerver davantage.
— Dis-moi, t'es quel genre d'enculé ? je crache sans y penser, en me rapprochant.
J'entends Hyunjin qui soupire, les sourcils levés. La seconde suivante, il a disparu de mon champ de vision. Il a dû se tirer du studio, bon débarras.
— On peut savoir de quoi tu parles ? crache Jisung entre ses dents.
Ça se voit qu'il est agacé. Ça tombe bien, moi aussi. Sauf que lui, non, il n'a aucun droit de l'être. Il ne peut pas mal parler aux gens, comme ça, et s'en tirer comme si de rien n'était. Je ricane, les bras croisés sous ma poitrine. Je suis sortie de chez moi tellement énervée qu'encore une fois, j'ai oublié de mettre une veste. Il gèle, dehors, et dans le studio. Avec le recul, je me trouve bien ridicule, dans cette scène.
— De ton comportement d'enfoiré hier soir, au club, je lâche sur le même ton que lui.
Il bloque quelques secondes, soutenant mon regard, puis il se tourne vers l'ordi', et recommence à pianoter des trucs sur son logiciel, comme s'il se foutait de ma gueule, encore. Je crois halluciner quand il me répond, du bout des lèvres.
— Je ne sais pas de quoi tu parles.
Sauf que moi aussi, je peux péter un câble, si ça me chante. Et ça se voit que tout le monde autour de lui n'est que trop gentil avec sa pauvre personne. Mais moi, je ne lui dois rien, d'ailleurs je ne dois rien à personne dans ce pays de malheurs, alors je fais la première chose qui me passe par la tête, et je me vois agripper les accoudoirs de son fauteuil, et le tourner violemment en ma direction. Il est tellement surpris de mon geste qu'il me fixe, avec de grands yeux. Je n'avais juste pas prévu que l'on soit si proches, d'un coup. Mais tant pis, il ne faut pas perdre la face maintenant, ça serait la honte. Alors, je le foudroie du regard, et, penchée sur lui, je crache:
— Oh que si, tu sais très bien ce que je veux dire. De quel droit tu te permets de me parler comme ça, au juste, hum ? Tu es qui, toi, Han Jisung, pour juger mes faits et gestes de la sorte ?
Dans un coin de ma tête, je vois mon ancienne meilleure amie, restée en France, qui lève ses deux pouces en l'air, histoire de me dire que là, je l'ai séché, et que j'ai sacrément bien parlé. Elle aurait été fière de moi, tiens. Même si je me consume progressivement dans la honte de la situation et que j'ai les oreilles qui chauffent, je me dis que c'était pas mal, comme réplique. Le guitariste ne bouge pas. En fait, pour un instant, il me regarde, médusé, comme perdu. J'ai à peine le temps de savourer ma victoire que ça y est, son regard change du tout au tout, et c'est à son tour de me foudroyer sur place. Je déglutis, difficilement. Et là, il lance:
— Il ne faut pas t'étonner des impressions que tu donnes, hein.
Je tombe des nues. C'est fou comme à chaque fois, il lui faut si peu de mots pour contre attaquer, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Je ne sais pas encore, à ce moment-là, qu'effectivement, Han Jisung s'est battu toute sa vie, et que c'est sa seule façon de se défendre: mordre en retour. Et soudain, il saisit mes poignets, je me fige, et il me pousse, certes pas très fort, mais mes cuisses tapent tout de même contre le bureau.
— Maintenant, dégage de mon studio.
Et il se retourne vers la console, comme si de rien n'était. Il me faut plusieurs secondes pour digérer ce qui vient de se passer.
— T'es exécrable, comme type. Et en plus de ça, tu racontes des mensonges, parce que je n'ai jamais plu à Seungmin, et lui ne me plaît pas non plus. Crois ce que tu veux de moi, mais la prochaine fois que tu me parles mal, crois-moi, tu le regretteras.
Je l'ai entendu soupirer, même pas ricaner, non juste soupirer, comme s'il voulait arrêter de discuter, et je suis partie, en claquant la porte encore une fois. Dehors, il s'était mit à pleuvoir.
C'était super faux, ma dernière phrase. Je n'allais absolument rien faire, tout simplement parce que c'était la première fois de toute ma vie que je me prenais la tête avec quelqu'un, et qu'on ne m'appréciait pas. Ça ne m'était jamais arrivée, alors c'était comme dans un film, je ne savais pas du tout comment je devais me comporter. Mais dans un coin de ma tête, je m'étais dit que ça devait être une bonne chose de le menacer, peut-être que comme il ne me connaissait pas, il ne savait donc pas de quoi j'étais capable et qu'il prendrait peur, qui sait.
C'est fou ce que l'on peut être bête, à vingt ans.
Han Jisung.
Je balance le casque de Chan sur la console dans un grand bruit. Mais pour qui elle se prend, cette nana ? Elle débarque comme ça, en pleine session, pour m'agresser et m'accuser d'un truc dont je ne me souviens même pas, c'est quel genre de tarée, putain ? Excédé, je prends clope et briquet avant de sortir pour me la griller. Sur le pas de l'immeuble, je la vois. Elle marche, sous la pluie, les bras croisés sous sa poitrine. Elle ne porte qu'un pull fin, noir, et un jean baggy de la même couleur. Elle est complètement timbrée, elle doit tout le temps choper la crève, c'est certain. J'allume ma clope en la fixant, encore. Elle traverse la cour d'un pas assuré, tout dans sa démarche confirme une détermination et une aisance presque déstabilisantes. Pourtant, ses menaces ne m'atteignent pas. Je suppose que l'on se défend comme ça, en Europe. Mais il y a comme un truc dans ses yeux clairs. Un truc qui est définitivement cassé, et je ne suis même pas sûr qu'elle veuille le réparer. J'divague, encore.
Au loin, je vois Chan arriver. Il lui adresse un grand sourire et un signe de la main, je serre les dents sur la clope, j'sais même pas pourquoi, et je les regarde se parler quelques minutes. Chan lui offre son parapluie et ils se rapprochent, sous les circonstances. Je ricane, dans ma barbe. De profil, elle affiche un grand sourire amical, poli. Comme si elle ne venait pas tout juste de me dire mes quatre vérités. Y a pas de nanas qui parle comme elle, ici. Je comprends rien. Et puis, sorti de nul part, Hyunjin se pointe, clope au bec, mains dans les poches.
— Alors, vous vous êtes envoyés en l'air sur la console, c'est ça ?
— Va te faire foutre, je lâche entre mes dents. Elle est barge, cette nana.
Hyunjin arque un sourcil.
— Barge pourquoi au juste ? Pour être venue jusqu'ici un samedi ou pour ne pas avoir apprécier l'humiliation publique tu lui as fait subir hier soir, devant tout le monde ?
Je fronce les sourcils.
— Elle se vexe pour rien, elle n'a qu'à arrêter de flirter avec tous les gars, aussi. Mate-la, avec Chan. Et lui qui lui dégaine des sourires avec toutes ses dents... Pauvre mec.
Hyunjin éclate de rire et je le foudroie du regard. Il a son air moqueur, et moi mon air renfrogné, s'il continue il y a moyen qu'on se tape dessus, pour ne pas changer.
— Dis-moi, Han...
— Ferme-la, je le coupe.
On le cache très bien en public, mais on ne peut pas trop se saquer, lui et moi. Et c'est comme ça depuis son arrivée. Sauf qu'il s'en fout, et qu'il me sort, comme ça :
— Depuis quand tu l'aimes bien, Aïka Lin ?
Et il rentre dans le studio, dans un rire. Je reste interdit, dehors. Il est barge, lui aussi, de toute façon. Je finis ma clope, l'écrase sous ma semelle, et la laisse là, sur le bitume. De toute façon, moi j'ai jamais aimé personne, pourquoi ça changerait, maintenant ?
LITHIUM°13
han jisung
wssssh on était entrés dans le top100 des histoires en #hanjisung y a genre 1 semaine fallait voir comme j'étais contente 🤧🤧🤧🤧
dernier petit update avant la nouvelle année, j'espère que vous avez passé un bon noël 🎄
j'ai eu un toaster, fallait voir le bonheur sur mon visage ptdrrrr c'est là que j'ai compris que j'étais adulte hein 💀
bref je vous souhaite que du bonheur pr 2024, et on manifeste un skz world tour 🕺🏻🕺🏻
bisouuuus,
chris 🫶🏼
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro