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04☆ that's us, right?

LITHIUM°04
moonlight; chase atlantic



Le lendemain soir, j'étais chez moi, tablette sur les genoux. Il faisait sombre, j'avais seulement allumé ma lampe de salon, et son abat-jour jaune donnait à la pièce une ambiance jazz que j'aimais bien. Elle éclairait les murs, à l'époque ils étaient emplis de posters d'artistes que j'aimais bien, les Bee Gees, Supertramp, The Weeknd et Michael Jackson. J'avais un lecteur de CD et toute une collection que j'avais réussi à ramener de chez moi, c'était ma plus grande fierté. Ce soir-là, un disque de Jackson tournait, et Who Is It emplissait l'espace. Il fallait absolument que je finisse l'illustration qui nous avait été demandée pour le lendemain matin même, et j'étais à la bourre, pour ne pas changer. J'avais une clope entre les lèvres, un verre en guise de cendrier posé en équilibre sur l'accoudoir du vieux canapé que j'avais chiné dans un marché aux puces aux abords de Séoul, et je ne trouvais pas les bonnes couleurs pour mon dessin.

J'ai soupiré, frustrée. J'adorais mes études, mais le soucis, c'est que quand ça ne venait pas, on ne pouvait pas y faire grand chose. Je détestais rendre des choses dont je n'étais pas fière, ça me rendait dingue de ne pas montrer le meilleur de moi-même à chaque occasion. Mais voilà, des fois, c'était comme ça. Et ce soir-là, c'était comme ça. J'ai soufflé une taffe dans l'air, rejetant la tête en arrière. Par la fenêtre, je voyais le bâtiment d'en face, un ensemble étudiant, en plein cœur d'Hongdae. Les voisins d'altitude faisaient souvent la fête, et comme la rue en contre-bas était toujours bruyante, peu importe l'heure, des fois c'était difficile de dormir. Mais j'aimais bien cette ambiance. Dans un sens, en habitant ici, je n'étais jamais seule. J'avais de l'animation. C'était une rue commerçante et piétonne, les néons des boutiques illuminaient l'appart' jusqu'à tard dans la nuit. J'étais comme dans un film.

Mon téléphone a sonné, c'était maman. J'ai soupiré, et j'ai regardé le truc vibrer jusqu'à ce qu'il ne redevienne noir. Elle m'a laissée un message vocal, elle voulait savoir comment j'allais et si j'arrivais à m'adapter. Malgré la distance, la solitude, la langue, les gens, la nourriture, les cours, l'appart', malgré tout ça à la fois, quoi. Un peu plus tard, je l'ai rappelée, quand j'ai eu fini de mettre au point mon discours dans ma tête, et nous sommes restées au téléphone pendant une heure. Elle parlait beaucoup, ma mère. Quand j'ai raccroché, il était vingt-trois heures passées, elle ne se rendait pas encore bien compte du décalage horaire. J'ai rallumé une clope. J'ai oublié de manger. Je me suis posée contre le rebord de ma fenêtre, même s'il faisait froid, et j'ai observé les gens en contre-bas.

Mon téléphone vibre de nouveau. C'est Seungmin, sur Insta. J'ai eu un petit sourire, ça m'a fait plaisir.

minniverse.___ : Hello, Aïka ! Je passe dans le coin avec un pote, ça te dit de nous rejoindre ?

Je prends le temps de finir ma clope et d'y réfléchir avant de répondre. Je n'avais pas fini mon illustration, merde.

aikalin : salut (: ça serait cool, mais j'ai pas fini mon taf'... je dois rendre mon illu' demain matin

Il ne s'est pas fait prié pour répondre.

minniverse.___ : Tu peux déplacer ton matériel ou c'est fixe ?

aikalin : hum c'est sur mon ipad, quoi

minniverse.___ : En fait on est en voiture, et on se balade. On voulait aller faire un tour du côté de Han River, t'as qu'à ramener ta tablette et dessiner en même temps !

J'ai souri. Il voulait vraiment que je vienne. Alors, j'ai cédé, moi aussi j'avais envie de le revoir, il m'avait bien plu. J'ai mis un sweat noir, mon pantalon noir qui faisait un peu costume et des mocassins, puis je suis descendue. Sa Mazda rouge m'attendait déjà, toit rabattu cette fois. Il s'était garé en double file au bout de la rue piétonne, en warning. Il est sorti de la voiture pour me saluer et rabattre son siège, histoire que je me glisse à l'arrière. Et quand je me suis penchée dans l'habitacle pour y rentrer, j'ai fait tomber mes clefs.

Han Jisung se trouve sur le siège passager, et me fixe intensément. Je reste plantée là, sans savoir quoi faire. Seungmin rigole et ramasse mes clefs.

Dis donc, t'as pas de sac ? Ça serait plus pratique, non ?

Je suis les yeux de Jisung qui descendent sur mes mains. En effet, je tiens tablette, stylet, paquet de cigarettes, briquet et téléphone entre mes doigts. Je déglutis difficilement, finis par remercier Seungmin et je monte à l'arrière, au comble de la gêne. Je n'avais pas pensé au fait que le « pote » de Seungmin pouvait être l'un des membres du groupe.

Bonsoir, je dis tout doucement, je ne sais pas trop pourquoi.

Salut, répond Jisung sans se retourner.

Je n'étais pas encore très bien adaptée aux usages et coutumes de la langue. Peut-être que mon « bonsoir » avait sonné trop formel, ou alors c'était son « salut » qui était trop familier. Ou alors c'était juste dans ma tête, tout ça, et on s'en foutait. Oui, c'était ça. Seungmin m'a lancée mes clefs et a démarré le moteur qui a grondé dans toute la rue. La ville était encore bondée à cette heure-ci, et ce malgré le froid. Le conducteur a rebondi sur le fait que je n'avais pas de sac, j'ai répondu que je n'aimais pas ça et qu'à chaque fois que j'en cherchais un, aucun ne me plaisait.

Tu sais ce que tu veux, quoi. Précise, a rit Seungmin en tournant à un rond-point.

Je n'ai rien répondu. J'étais gênée de la présence de Jisung qui, rappelons-le, ne s'était toujours pas présenté, à ce moment-là. J'ai observé le paysage défiler, par la toute petite vitre. Seungmin papotait de tout et de rien, et Jisung ne répondait presque pas. C'était étrange, surtout qu'à la fête d'anniversaire, il tenait la conversation sans s'arrêter devant toutes ces nanas... D'un coup, il a appuyé sur le bouton de la radio et la musique a empli l'habitacle. C'était l'un des sons de k-pop les plus en vogue du moment. Jisung a soupiré, puis a éteint la radio.

Au fait Aïka, tu connais Han Jisung ?

J'ai été prise au dépourvu. À cause de la barrière de la langue, je n'ai pas compris qu'il parlait du gars à côté de lui. Alors, j'ai dit non. Seungmin a pouffé. Je ne l'ai pas vu, mais Jisung a esquissé un sourire, visage tourné vers la vitre.

Et bien c'est lui.

J'ai entrouvert les lèvres, débile.

Oh, je vois. Enchantée.

Hum, a fait Jisung.

Il portait un sweat-shirt noir et un bonnet. Il a rabattu la capuche sur sa tête. Il flottait dans ses vêtements. J'ai pensé qu'il continuait dans son élan, il restait désagréable, alors j'ai laissé Seungmin conduire et Jisung être un connard, et j'ai ouvert ma tablette pour continuer mon travail. On a roulé longtemps, à un moment je me suis même demandée si on ne sortait pas de Séoul, mais après tout je n'y connaissais rien, et peut-être au bout d'une trentaine de minutes, on est arrivés aux abords de Han River. J'ai reconnu le quartier de Seungmin. Tout ça pour ça, j'ai pensé quand il a coupé le moteur. Non pas que je n'avais plus envie d'être avec eux, mais j'aurais aimé explorer d'autres endroits. Les garçons sont descendus, je les ai suivi parce que je trouvais ça con de rester à l'intérieur, même si l'inspiration était revenue et que ça me crevait le cœur de m'arracher à mon dessin. Ils se sont assit sur un banc. J'ai pris place à côté de Seungmin.

T'as avancé ton travail ? m'a t-il demandée.

Oui. Merci pour la balade, ça m'a débloquée.

Il te fallait une dose d'inspiration ?

Hum. Si j'avais une voiture, je partirai tout le temps. Ça me détend de rouler.

Jisung s'était allumé un joint. La rivière scintillait sous la lune, devant nous. C'était joli. Il faisait putain de froid, j'ai frissonné. Seungmin s'est levé, d'un coup, et s'est éloigné vers sa voiture. Je suis restée muette avec Han Jisung. Comme je ne savais pas quoi faire, j'ai continué à bosser.

Tu dessines quoi ?

Sa voix m'a faite frissonner, je ne m'y attendais pas. J'ai réprimé le frisson ridicule qui m'avait traversée l'échine et je me suis raclée la gorge.

C'est pour l'uni'. Le thème c'est « Voyage au bout de... » et tu dois compléter avec le mot que tu souhaites.

Il ne s'est pas moqué, même si le sujet était nul, en soit. Même pas un rictus. Il a tourné la tête vers moi. Nos regards se sont croisés. Il avait de grosses cernes et un teint blafard, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours. Il m'a regardée droit dans les yeux et m'a demandée :

Et toi, tu as choisi quoi ?

J'ai mis quelques temps à lui répondre. Je n'aimais pas parler de mon travail.

Voyage au bout de la nuit.

Il a eu un petit mouvement de tête, infime, histoire de me dire « Vas-y montre-moi », et ça m'a piquée au vif, alors j'ai commencé à stresser, pour rien au final, ce n'était qu'un croquis et de manière pragmatique, je me foutais de son opinion. J'ai tourné l'écran vers lui. Il est resté bloqué devant, sans rien dire. Il a regardé le dessin pendant de longues secondes, je n'arrivais pas déchiffrer ce qu'il en pensait.

C'est nous, n'est-ce pas ?

Sa voix était comme morte. Il n'exprimait rien. Comme s'il avait trop chanté, comme s'il avait trop parlé, qu'il était fatigué de tout. Ça m'a tellement choquée que j'ai eu du mal à répondre, et il a relevé les yeux. J'avais la bouche entrouverte, impossible de dire quoique ce soit. Avec le recul, il a dû me prendre pour une tarée, ce soir-là.

Et puis, Seungmin revient, avec une grosse doudoune qu'il met d'office sur mes épaules, et Jisung ricane, puis se détourne. Je n'étais déjà plus présente dans l'instant, à ce moment-là.

Han Jisung avait parlé
comme parlait Papa,
à l'époque;

et c'est avec ce ton-là,
que Papa est mort,
un matin, comme ça.



LITHIUM°04
han jisung

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