38 ~ i miss you so much
JISOO
- Ce soir poulette, j'ai décidé de faire la fête !
Je fronçai les sourcils alors que je pressais le pas pour me rendre le plus vite possible à l'hôpital. Je devais passer voir Jennie et Suho, bien évidemment. Lisa semblait toute excitée au téléphone.
- Okay mais... Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Très simple: ma mère est partie chez ses parents quelques jours, enfin tu sais, je l'ai envoyée là-bas surtout bref, j'ai l'appartement pour moi toute seule ! Donc tu vas me faire le plaisir de ramener tes jolies petites fesses chez moi, ainsi que Sehun, Baekhyun, Rosé et puisque je suis généreuse et que normalement, Jennie peut sortir aujourd'hui, elle et ces imbéciles de Kai et Lay vont venir ici. Et la bande d'Hoseok aussi.
- Non, non ! Je ne veux pas voir Jimin et tu le sais. Roh, fais ce dont tu as envie mais moi ça ne me tente pas trop, je suis fatiguée. Désolée.
- Mais ce n'était pas une question ! Et puis, Jimin ne viendra peut-être pas tu sais. Chérie, je sais que tu es très triste par rapport à Suho, mais il faut que tu fasses un effort... Ça va te changer les idées et on pourra te voir comme ça, ça fait longtemps...
Il était vrai que depuis que les vacances scolaires avaient commencé, je n'avais vu ni Rosé ni Lisa, trop occupée à faire des allers-retours entre chez moi et l'hôpital, au plus grand désespoir de mes parents. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée.
- Bon, okay, je vais venir, tu as raison. C'est à quelle heure ?
- Oui ! s'écria Lisa toute contente. Je dirais vers huit heures ce soir, okay ?
- D'accord. Je ramène quoi ?
- Si tu pouvais trouver des bouteilles de sodas, ça serait chouette. Sehun va aller chercher des bières et tout ce qu'il faut puisque c'est le seul qui puisse faire ça.
- Okay, à ce soir alors, merci de m'inviter.
- Je vais pas organiser une fête sans inviter ma meilleure amie quand même ! Sois à l'heure cutie !
Elle raccrocha alors que j'arrivais dans le hall de l'hôpital que je connaissais par cœur. Je montai deux étages dans le but d'aller voir Jennie d'abord, et je trouvai Kai avec ses parents dans le couloir, face à la chambre de la brune.
- Salut, dis-je simplement.
Kai m'adressa un hochement de tête mais je voyais bien qu'il était stressé.
- Quelque chose ne va pas ? Jennie va bien ?
- Elle est avec les services sociaux et la police, ils veulent savoir ce qu'il s'est vraiment passé.
- Ne t'inquiète pas, elle va bien.
Kai ne répondit rien, trop occupé à fixer la porte. Ça faisait plus d'une semaine que Jennie était à l'hôpital, ils l'avaient gardé pour faire des examens, des tests psychologiques et pour s'assurer qu'elle n'était pas traumatisée ou quelque chose comme ça. Physiquement, malgré ses nombreux bleus sur la totalité du corps, elle ne s'en sortait disons pas trop mal étant donné les circonstances.
- Hum... Jennie et toi êtes invités chez Lisa ce soir, je ne sais pas si vous êtes au courant.
Kai tourna rapidement la tête vers moi.
- Ouais, elle m'a appelé ce matin. Lay aussi vient. Je ne sais pas si Jennie voudra y aller, je crois qu'elle est encore fatig...
La porte de la chambre s'ouvrit et une femme en sortit, elle portait l'uniforme de la police.
- Jeune homme, Jennie demande à ce que vous soyez avec elle.
Kai n'hésita pas une seconde et s'excusa auprès de moi avant d'entrer dans la pièce. Je décidai alors de monter au troisième étage pour trouver la chambre de Suho. À l'intérieur, tout était calme, trop calme, et vide, trop vide.
Je changeai le bouquet de fleurs fanées par celui que j'avais apporté et ouvris les fenêtres pour laisser rentrer un peu d'air frais. Cette sinistre pièce renfermait trop la mort à mon goût. Je finis par m'assoir sur la chaise à côté de son lit, et je passais une bonne heure à le regarder dormir, sans rien faire, sans rien dire. Les tuyaux dans son nez et les perfusions dans ses bras me retournaient l'estomac, mais je continuais de venir ici chaque jour, avec l'espoir renouvelé à chaque fois qu'il puisse ouvrir les yeux. Plus les jours passaient plus mon mince espoir s'effritait.
Je finis par lui prendre la main, sa main froide et pale, parce que je me sentais un peu moins seule et malade quand je touchais sa peau.
- Jimin m'a appelée ce matin, pour s'excuser, encore. Je l'ai pardonné, même si ce n'est pas à moi qu'il doit s'excuser et que je n'ai pas le droit de le pardonner à ta place. Mais bon, je l'ai fait. Et je lui ai dit qu'il n'y aurait absolument plus rien entre nous, qu'il devait passer à autre chose. Je me suis excusée de l'avoir fait espérer pendant tout ce temps alors que je ne faisais que te regarder et penser à toi. J'ai essayé de t'oublier, vraiment, de toutes mes forces. Parce qu'après tout, c'est toi l'imbécile immature qui m'a trompé, et pas qu'une fois !
Je ricanai amèrement, avant de soupirai.
- Il faut croire que c'est moi la plus imbécile de nous deux, puisque je reviens toujours vers toi. J'ignore si tes pardons étaient sincères, si tu m'aimes vraiment et si tu ne vas pas recommencer tout ton petit manège, mais moi, je suis sincère en te disant que je t'aime toujours.
Je portai sa main à mes lèvres alors que je tremblais sous le coup de la tristesse et de l'émotion.
- Tu me manques Suho.
JENNIE
- Vous êtes fille unique ?
- Oui.
- Vos parents sont séparés depuis combien de temps ?
- Quand j'avais huit ans.
- Votre père était-il déjà violent avec vous ou votre mère quand vous viviez encore ensemble ?
- Non, jamais.
- Est-ce que votre père a montré des signes d'alcoolisme quand votre mère est partie ?
- Non, il buvait une bière de temps en temps, comme tout le monde.
- À quand remonte ses premiers gestes violents envers vous ?
- À ma première année de lycée.
- Est-ce que vous avez une idée de ce qui a pu déclencher sa violence ?
« La vérité. Kai t'as demandé de dire la vérité, toute la vérité, alors fais-le, et tout ira bien, parce qu'il te l'a promis. »
- J'ai commencé à parler avec Kai à cette époque, et mon père le déteste au plus haut point mais j'ignore pourquoi. Le soir où je lui ai dit que je m'étais faite un nouvel ami et que j'ai cité son nom, il s'est mît très en colère et m'a interdit de le revoir, mais je ne l'ai pas écouté et je suis sortie avec Kai quelques temps après.
C'était très gênant de raconter tout ça devant trois personnes dont deux flics qui prenaient des notes.
- Très bien. Est-ce que vous savez si la famille de votre petit-ami et votre père ont eu des différents dans le passé ?
- Non.
- Quand est-ce qu'il vous a frappé pour la première fois ?
« La vérité babe, je suis juste à côté, appelle-moi si jamais tu veux arrêter. »
- Quand il a compris que je voyais toujours Kai, quelques mois après sa première crise. Je ne lui ai jamais dit que nous sortions ensemble, mais il a fini par tout découvrir il y a deux mois. C'est à partir de là qu'il est devenu très violent, alors que tout s'était calmé et que je pouvais parler normalement avec lui.
- Est-ce que votre père vous a fait autre chose que des coups ?
Je déglutis difficilement alors que les mots me manquaient cruellement. Je fermai les yeux avant de regarder ailleurs, c'était trop dur, comment leurs dire ça alors que je ne les connaissais absolument pas ? J'étais très mal à l'aise, avec leurs trois regards braqués sur moi et leurs airs sombres. Il me fallait Kai.
- Est-ce que... est-ce que vous pouvez aller chercher Kai s'il-vous-plait ?
J'avais déjà du mal à respirer et mes mains tremblantes serraient fermement le drap blanc du lit. La femme des services sociaux accepta tout de suite ma requête avant d'aller chercher le blond qui arriva dix secondes après. Il me sourit et vint s'assoir sur le lit, alors que les deux hommes nous fixaient. J'étais encore plus gênée. La dame, comprenant visiblement mes regards fuyants, glissa quelque chose aux policiers qui quittèrent la pièce.
Elle s'approcha ensuite.
- Nous allons faire quelque chose, sourit-elle. Je comprends que ça soit dur pour toi Jennie, alors si tu veux tout raconter à Kai en premier, tu peux, et quand tu seras prête, je viendrais pour t'écouter. Ça te va ?
Je hochai positivement la tête, je l'aimais bien. Elle quitta à son tour la chambre et nous laissa seuls, alors que Kai me prenait dans ses bras.
- Tu te débrouilles comme une chef chérie, sourit doucement le blond en me caressant les cheveux.
Je lui souris en retour, je n'avais qu'une envie, sortir d'ici et rester avec lui pour toujours. Malheureusement, je n'étais majeure que dans quelques mois et je savais bien que les services sociaux essaieraient de retrouver ma mère le plus vite possible. Je n'avais aucune envie de la revoir, mais c'était mieux que rien.
- Tu veux me raconter alors ? chuchota Kai en me souriant toujours.
Je hochai positivement la tête. Je devais lui dire, je ne voulais pas le décevoir, je devais être forte, pour le remercier de m'avoir sorti de là.
- Tu sais, commençai-je doucement, le soir de la réception, quand il y avait tes parents et des amis de mon père ?
Kai hocha la tête, l'air plus concentré, son sourire avait quasiment disparu.
- Quand... quand je suis rentrée à la maison avec mon père, il était très en colère, après tes parents mais surtout après moi, parce qu'il avait compris que je vous connaissais et surtout qu'on sortait ensemble. Il m'a fait une crise vraiment violente, c'était la première fois qu'il était fou de rage à ce point. Et, je ne sais pas, il était saoul et... et... Je crois qu'il ne savait plus trop ce qu'il faisait, enfin, il ne m'a jamais dit après "je regrette", mais bon, j'ignore s'il voulait vraiment faire ça.
Je n'osais même plus regarder Kai, et de toute façon, je crois que si j'avais croisé son regard j'aurais éclaté en sanglots.
- Il s'est approché, au début je croyais qu'il voulait encore me frapper alors je n'ai rien fait, mais après, j'ai vu ce... cette lueur dans ses yeux et je me suis enfuie pour m'enfermer dans ma chambre, mais il a été plus rapide. Il... Il... oh putain, soufflai-je en retenant un sanglot.
Sans rien dire, Kai me prit dans ses bras et me caressa lentement le dos, tandis que je m'accrochais corps et âme à lui, comme s'il était le dernier rayon de soleil dans mon enfer. Et c'était peut-être le cas.
- Il a fait ce que seul toi est autorisé à faire, soufflai-je alors que les larmes silencieuses roulaient sur mes joues. J'ai essayé de me défendre mais je ne sais pas, j'ai crié mais personne n'est jamais venu et pourtant, nos voisins étaient là, j'en suis sûre. J'ai eu peur.
Kai resserra son emprise et déposa un doux baiser sur mon front avant de me sourire.
- Je suis vraiment fier de toi mon amour. Tu as réussi, et si je n'étais pas amoureux de toi à ce point, je serais déjà en train de courir vers l'hôpital psychiatrique pour aller tuer un homme déclaré bipolaire.
Je ne répondis rien et on resta un long moment dans le silence, se remettant lentement de nos peurs dans les bras l'un de l'autre.
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