Plus d'une heure après, le losers club redescendit les bras chargés de sacs poubelles, forçant Richie à remettre son masque d'indifférence et de moquerie. 

«-Mais qu'est-ce que c'est que tous ces trucs ? Elle nous a appelé pour faire son ménage ou quoi ? Ou non je sais ! C'est des cadavres ! Vous les avez découpé et foutu dans ses sacs puis vous avez netoyé la scène de crime ! 
  -Pas loin Richie, lui dit Stan.»

Le binoclard resta interdit deux secondes, il ne s'attendait pas tant à se que ses amis approuvent la théorie du meurtre. 

«-Précision ? Demanda-t-il en levant un sourcil.
  -Y avait du sang. Partout. La scène de crime c'était la salle de bain de Bev', lui dit Eddie en portant son sac à bout de bras.»

Poussé par on ne sait trop quel instinct, Richie s'avança et prit le sac des mains de son meilleur ami sous le regard ahuri de Stan et Bill. Richie ne faisait, pour ainsi dire, jamais le moindre geste altruiste pour qui que se soit.  Beverly et Ben, qui ne le connaissaient pas vraiment, ne remarquèrent rien de particulier. Un instant, le garçon hésita à remettre le sac entre les mains d'Eddie. Il pourrait faire croire à une énième blague de sa part mais lorsqu'il vit le regard emplit de gratitude de son meilleur ami il regretta aussitôt sa pensée. Comment aurait-il pu accépter de voir ne serait-ce qu'un éclat de tristesse dans ses douces prunelles ? 

«-Le plus étrange, c'est que son père n'a rien remarqué, dit Bill après quelques secondes
  -Parce que vous voulez me faire croire qu'une salle de bain remplit de sang est passée inaperçu aux yeux de quelqu'un.»

*

«-Nan mais c'est vrai quoi ! J'adore être votre concierge ! Leur dit-il en leur tournant autour à vélo. Pourquoi c'était aussi long ? Demanda-t-il pour la énième fois. Vous êtes débiles ou quoi ?!»

Richie vit Eddie le suivre des yeux alors qu'il entamait un nouveau tour autour de ses amis qui eux étaient à pieds.

«-Tais toi, lui dit-il.
  -Ouai ferme-la Richie, ajouta Stan.
  -Okay, trash the trashmouth, i got it. Mais moi j'ai pas nettoyé toute un salle de bain en m'imaginant que le lavabo se prenait pour le vagin de la mère d'Eddie un soir d'Halloween, lança-t-il pour réparer la bourde du sac de plus tôt.»

Il essuya les regards noirs de Ben et Bill, les deux défenseurs de Beverly. 

«-On a rien inventé, annonça Bill en s'arrêtant, moi aussi j'ai vu quelque chose.»

Le convoi se stoppa également, même Richie finit son tour et descendit de sa bicyclette entre Eddie et Ben. 

«-Tu as vu du sang ? Lui demanda Stanley. 
  -Non pas sang, j'ai vu G-g-ge-georgie. Ca avait l'air tellement vrai, c'était comme s'il était vraiment là, mais il y avait aussi...
  -Le clown, acheva Eddie à la surprise de tous, moi aussi je l'ai vu.»

Le coeur de Richie se serra lorsqu'il vit le regard fuyant de son meilleur ami. 

Ben et Stanley approuvèrent à leur tour. 

Pour calmer son anxiété et faire disparaître le souvenir de la voix doucereuse qui l'avait appelé quelques jours plus tôt, Richie dit :

«-Attendez, y a que les puceaux qui voient ces trucs ? C'est peut-être pour ça que je vois rien.»

Il essuya une nouvelle salve de regards meurtriers. 

Son coeur battait vite. Avaient-ils vraiment tous vu cette chose ou lui faisaient-ils simplement une mauvaise blague ? Peut-être l'avaient-ils préparé plutôt alors qu'ils étaient dans l'appartement de la jeune rousse ? 

Eddie, voyant la mine tourmenté de son meilleur ami, chercha des yeux une distraction. Il en trouva une de taille. 

«-Merde ! C'est la voiture d'Huggins le Roteur ! J'crois qu'il vaut mieux pas rester là !»

La distraction eut l'effet escompter. Tous les regards convergèrent vers la voiture arrêtée sur le bas coté. Eddie vit du coin de l'oeil Richie reprendre contenance. 

«-C'est pas le vélo du gamin qui suit les cours à la maison ? Demanda Bill, sans bégayer, en pointant le doigt vers le sous-bois où gisait un vélo. 
  -Si c'est le vélo du Mike, dit Stanley à surprise de tous. »

Comment connaissait-il son nom ? 

«-Il faut qu'on l'aide ! Décréta Beverly. 
  -Tu crois ? Demanda Richie pas franchement embalé à l'idée de se retrouver face à Bowers. 
  -Oui ! Lui répondit-elle l'air outré en laissant tomber sur vélo.»

Les autres suivirent et dévalèrent la pente qui menait aux friches. Richie courait en dernier, des lunettes glissante sur le bout de son nez. Son meilleur ami manqua de tomber et Richie le rattrapa. Leurs visages étaient si proches que le binoclard sentait la douce respiration d'Eddie sur sa peau. Il le repoussa violement, manquant alors de le refaire tomber avant remit ses lunettes sur son nez. Son son coeur battait à une vitesse folle. 

«-C'est fou ce que t'es pas doué, lui dit-il avait de rejoindre ses amis un peu plus bas.»

"C'est fou ce que je t'aime et ce que je voudrais t'embrasser." pensa-t-il au fond de lui en retenant un sanglot. 

Ils entendirent alors des éclats de voix. Celle de Bowers dominait, crachant des insultes et ordonnait de bouffer quelque chose. Richie, qui avait déjà vécu une situation similaire, pouvait sentir les postillons immondes de la brute s'écraser sur son visage. Il frémit et écouta. Des rires et des encouragement faisaient offices de fonds sonores. 

En s'approchant les losers virent que le jeune garçon, Mike aux dires de Stan, était allongé par terre, la tête dans un des morceaux de viande qu'il livrait aux quatre coins de la ville. 

Au-dessus de lui Bowers riait à gorge déployée en lui enfonçant un peu plus la tête dans la nourriture crue. 

Beverly, à la surprise de tous, se munit d'une pierre et la lança à la tête de Bowers. 

Stanley la félicita. 

Mike, libéré de l'emprise de l'horrible garçon qui était tombé sous le choc, se releva et traversa la rivière en trébuchant. 

Suivant l'exemple de la jeune rousse les losers s'armèrent tous de projectiles. 

«-Mais vous avez rien comprit les ratés, vous pouvez la sauter, sauf toi la pédale, dit-il en plantant son regard froid dans celui de Richie, il suffit de demander. C'est ce que j'ai fait.»

Ben lacha, à la stupeur de tous, un cri de furie et d'un même geste, lui et Eddie lancèrent une pierre. Celle du nouveau, si tant est que ce terme veuille encore dire quelque chose après l'adhésion de 3 nouveaux membres, atteint Bowers au front alors que celle de l'hypocondriaque allait le frapper à la pommette. 

Richie resta figer. Il aurait voulu faire comme si de rien n'était. Comme si ces mots ne faisaient partie que du stupide speech de leur tortionnaire. Mais il ne réussi pas. Les mots l'avaient touché. L'avaient blessé. Il laissa son regard vagabonder tout en retenant ses larmes. 

Et pourquoi Eddie avait-il lui aussi lancé ce caillou ? Ben, c'était compréhensible. Ce garçon aurait littéralement tout fait pour Beverly. Bill aurait pu faire de même. Mais Eddie ? Cela confirmait la triste théorie de Richie comme quoi son meilleur ami était lui aussi amoureux de la jeune rousse. 

«-Vous voulez jouer à ça ? Cracha Bowers le visage sanguinolent.»

Beverly lui lança à nouveau une pierre au visage. 

Richie connaissait quelqu'un qui allait avoir une vilaine bosse. 

Cette pensée le tira de sa transe et il cria :

«-Baston de cailloux !»

Aussitôt il se prit un pierre sur le crane et tomba à plat dos. 

Eddie lui lança un regard inquiet avant d'esquiver un projectile qui fusait vers lui. 

Avec très peu de difficulter le groupe réussit à faire fuir les attardés d'amis qu'avait Henry Bowers. 

Finalement, après l'avoir humilié, les losers s'en allèrent et laissèrent Richie seul avec la brute. 

Celui-ci lui lança un dernier caillou et entendit le craquement satisfaisant d'un os qui se casse. 

«-Va sucer ton père avec ton gros mulet de face de cul !»

Puis il partit, ses deux majeurs relevés et rejoignit ses amis. Il les rattrapa sur le chemin qui menait à la route, là où ils avaient laissé leurs vélos. 

Mike leur racontait son aventure mais le binoclard n'entendit que la fin. 

«-...Vous auriez pas dû. Bowers va s'en prendre à vous maintenant. 
  -T'inquiète, il le fait déjà, lui dit Eddie avec un haussement d'épaules. 
  -C-ça nous fait un truc en commun, ajouta Bill. 
  -T'es content maintenant ? Lui demanda Richie, Bienvenue chez les losers.»

Plus tard, alors qu'ils eurent rejoind leurs vélos, la voiture d'Huggins avait disparu tout comme son propriétaire. Ils se donnèrent rendez-vous le lendemain au défilé annuel de Derry. 

Clairement un des chapitres dont je suis le moins fière.
C'est le bordel. C'est mal écrit. On comprend rien. Juste non en fait.
Désolée pour cette merde en plus j'ai mis 8 ans à le sortir...

Bref, tous ça pour dire que bah rien
Je vous préviens d'avance, du 22 à je sais pas quand je ne serais pas active, je vais avoir Zelda Majora's Masks à Noël donc je vais clairement plus être active. Je sortirais quand même le premier chapitre de mon autre fic It.

bisous

Vio 🌻