II.11
/!\ Update du chapitre 10, 11, 12, et 13 en même temps assurez-vous d'avoir lu le chapitre 10 avant celui-ci.
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Le jour s'était levé dans l'ombre froide du manoir des Park, le ciel gris dénonçant déjà la présence d'un hiver mordant. Jimin, le cœur lourd et l'estomac noué, s'alignait avec sa sœur Jasmine et son frère Jamie devant la porte d'entrée. La tempête de sentiments bourdonnait en lui. Leur père, après un long voyage qui avait semblé être une éternité, rentrait enfin chez eux. Il était temps pour eux de l'accueillir, comme le voulait la tradition.
Les enfants n'avaient pas le choix. Leurs cris de joie et leurs rires résonnaient habituellement dans les couloirs de ce château, mais aujourd'hui, un silence pesant pesait sur leurs épaules. Les domestiques formaient une haie d'honneur, leurs visages dissimulant la nervosité qui les habitait. Chacun savait que le retour de Monsieur Park ne signifiait pas seulement une réunion de famille, mais un retour à l'ordre austère qu'il incarnait.
Jimin frissonna sous le froid, mais sa gêne et son appréhension étaient pires que le climat. C'était la première fois depuis longtemps qu'il se sentait vraiment inquiet. La mère, Park Nara, descendit lentement les marches de l'escalier, l'éclat de son regard se posant sur les enfants, mais son regard perçait plus que le simple domaine familial. Elle paraissait elle aussi préoccupée, son visage impassible trahissant une tension sous-jacente.
Soudain, le bruit des roues sur la neige se fit entendre, et la calèche s'arrêta devant l'entrée. L'instant suivant, un homme imposant descendit. Il était d'une stature que laissait beaucoup d'admiration mélangée à une peur profonde. Ses cheveux aussi blancs que ceux de ses enfants encadraient un visage austère, portant l'empreinte de la rigueur et du contrôle.
"Mon cher époux," salua Nara en se courbant respectueusement, son calme apparent éveillant un mélange de respect et de crainte.
Le père, Monsieur Park, avança vers ses enfants, son regard scrutant chacun d'eux. Jimin ressentit une boule d'angoisse se former dans sa poitrine. Un frisson le parcourut alors qu'il tentait de sourire face à ce géant.
"Formez-vous, alignés ! Comme il se doit," ordonna leur père d'une voix forte, et Jimin se raidi, ne pouvant s'empêcher de détourner le regard pour capter l'expression de sa sœur. Pourtant, elle semblait perdue dans ses propres pensées.
Monsieur Park s'approcha de Jimin, l'analysant comme s'il essayait de déchiffrer un oracle. Un instant, le monde s'arrêta, et le silence ne fut troublé que par le souffle glacial du vent.
"Jimin," annonça-t-il simplement, et une vague d'appréhension inonda le jeune homme. "Prépare-toi ! Ce week-end, tu vas rencontrer ta fiancée."
Le choc frappa Jimin avec la violence d'un coup de poing. Sa tête bourdonnait, et il ne pouvait croire ce qu'il venait d'entendre. "Ma...fiancée ? Mais, père, je..."
"Silence!" coupa son père, une autorité impérieuse imprégnant chaque syllabe. "Tu n'as pas à discuter. Il y a des raisons diplomatiques de la plus haute importance. Notre foyer a besoin de renforts, et c'est toi qui dois te sacrifier."
Jimin, la gorge serrée, se rendit compte que chaque mot de son père pesait comme une pierre sur son cœur. "Sacrifier ? Mais je ne peux pas... Je ne veux pas me marier !"
"Tu n'as pas le choix. Ce week-end, tu rencontreras cette jeune femme, et tu apprendras à l'apprécier," rétorqua son père, le ton implacable. "Jamie a d'autres projets et c'est toi, Jimin, qui porteras le poids de notre lignée."
Les mots résonnaient comme un tambour sourd, chacun un coup de poignard dans son cœur. L'incompréhension et la peur dégoulinaient dans ses veines. "Mais je ne la connais pas, je ne suis pas préparé. Qu'en est-il de mes rêves ? Mon avenir ?"
Monsieur Park, un visage de marbre, se pencha légèrement vers son fils. "Rien de ce que tu souhaites n'a d'importance face à l'avenir de notre famille. Tu es Chainé au devoir, Jimin. Tu ferais bien de t'y plier."
Une colère sourde commença à se lever en Jimin, une tempête qui menaçait de balayer toute sa raison. Comment pouvait-il lui imposer cela, sans même tenir compte de ses sentiments, de ses rêves ? "Non, père, tu ne peux pas me forcer à épouser quelqu'un !"
Un silence pesant s'installa. Les regards des domestiques et de sa mère pesaient sur lui comme un fardeau impossible à soutenir. Jimin se sentit vulnérable, désarmé sous l'autorité paternelle. Monsieur Park se redressa, sa présence accablante remplissant l'espace d'une tension palpable.
"Quoi que tu penses, il n'y a pas de place pour le refus dans cette maison. Tu seras là, et tu te comporteras comme un homme. Prépare-toi !" La voix de son père était une cascade de fer, désignant la fin de la discussion.
Jimin se sentit sombrer dans une désillusion plus profonde. Les rêves d'un bonheur éphémère se dissolvaient dans le froid du manoir. Ces moments de joie passés avec Jasmine, leurs plans de liberté, tout se réduisait à néant. Cette journée, si simple à la base, s'était transformée en un cauchemar.
Alors que son père s'éloignait, Jimin ressentit une pression sur sa poitrine, comme si le manoir tout entier s'écroulait autour de lui. Les promesses de plénitude lui échappaient, laissant place à des chaînes invisibles qui l'enfermaient dans des attentes qui n'étaient pas les siennes.
Il se tourna vers Jasmine et Jamie, cherchant du soutien dans leurs yeux, mais il ne trouva que la peur réfléchie de ses propres sentiments. Que pouvaient-ils faire ? La fenêtre de l'espoir se fermait lentement, et Jimin se tenait derrière ce mur, seul, en proie à la panique.
"Jimin," murmura Jasmine, ses yeux remplis d'inquiétude. "Qu'est-ce qui vient de se passer ?"
"Je ne sais pas," répondit-il, sa voix tremblante. "Mais je ne veux pas de cette vie. Je ne peux pas les laisser décider de mon destin."
Un frisson de détermination traversa son corps alors qu'il réalisait qu'il devait lutter, que la tempête en lui n'était pas encore terminée. Ce weekend, il se présenterait, certes, mais il vivrait encore pour ses rêves. Pas question de se laisser engloutir, il se battrait.
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Jimin tomba à genoux sur le sol marbré des couloirs, ses mains glissant sur la surface glacée, alors que son père, d'une poigne de fer, le traînait à travers les vastes corridors du manoir. Chaque pas résonnait comme un tambour d'angoisse, le cœur de Jimin battant plus fort que jamais devant l'inéluctable. Le sous-sol, sombre et étouffant, se dessinait au bout du chemin, un lieu berçant des souvenirs de menace et de châtiment.
Ils atteignirent la porte lourde du sous-sol, Monsieur Park l'ouvrit brusquement, révélant une pièce que Jimin redoutait par-dessus tout. Les murs en pierre semblaient absorber la lumière, et l'air était imprégné d'une tension palpable. À chaque fois que son père l'emmenait ici, il savait qu'il avait franchi une limite, et aujourd'hui, il le sentait plus que jamais : il avait dépassé les bornes.
"Tu as osé te montrer insolent devant notre nouveau lien !" tempêta son père, sa voix tremblante de colère. Jimin baissa les yeux, les larmes aux cils, conscient du poids de son acte. Il avait cru qu'en se montrant indiscipliné durant la rencontre avec sa fiancée, il pourrait briser les fiançailles qu'il redoutait tant. Et maintenant, elles étaient effectivement annulées, mais à quel prix ?
Jimin avait utilisé tous les stratagèmes possibles pour rendre la situation intenable. Dans une lueur de rébellion, il avait espéré que la famille de celle qui devait devenir sa femme rompît les échanges. Mission réussie, mais il vivait maintenant les conséquences.
Sans avertir, son père utilisa son pouvoir. Une bourrasque d'air s'engouffra dans la pièce, soudainement, emprisonnant Jimin dans une bulle de destruction douce, enveloppant chaque son autour de lui. L'idée que son père puisse l'utiliser de cette manière, faire appel à ses capacités élémentaires, était un coup dur.
"Tu pensais que je ne pouvais pas voir à travers tes manigances ?" hurlait Monsieur Park, alors qu'il concentrer son pouvoir. "Tu vas comprendre ce qu'il en coûte de désobéir à l'autorité."
Dans un claquement sec, l'air qui l'entourait devint dense, et il ressentit la pression, comme une poigne invisible qui l'enserrait de toutes parts. Des objets inexplicables volèrent autour de lui, s'écrasant contre le mur. Il ne pouvait pas respirer, les cris et les murmures qui émergeaient des ombres du sous-sol résonnaient dans son esprit. Les sons se mélangèrent à une cacophonie, créant un tourbillon d'angoisse.
"Non, non !" supplia-t-il, la panique montant en lui. "Père, je suis désolé !"
Il ne pouvait pas contrôler sa voix, qui tremblait et se perdait dans la tempête de bruit autour. La sensation de l'air se raréfiant l'obligea à se concentrer sur sa respiration, mais cela lui était impossible. Chaque cri, chaque hurlement, tous résonnaient comme des échos de désespoir se heurtant dans sa tête.
"Tu crois que tu peux échapper à tes responsabilités, Jimin ? Tu vas rester ici jusqu'à ce que tu comprennes la gravité de tes actes !" tonna son père, sa voix glissant comme un serpent sur son esprit, accentuant la douleur qui lui dévorait l'âme.
Un flot de colère et de confusion envahissait Jimin. À cet instant, il aurait aimé pouvoir appeler son don, le Charmspeaking, qui lui permettrait d'assouvir ses angoisses et de partager ce fardeau. Mais la peur paralysait ses pensées. Il se mit à lutter contre cette déferlante, cherchant le calme au milieu de ce chaos.
Les minutes s'étiraient comme des heures, et chaque seconde était une éternité. Chaque recoin du sous-sol semblait vibrer de voix détestables, des murmures de tous les cris, de tous les pleurs qu'il avait entraperçus au cours de sa vie. Des échos d'échecs passés et de regrets.
"Jimin, tu es faible !" résonna une voix, une moquerie, un reproche pernicieux. "Regarde-toi, un jeune homme qui ne peut même pas se battre pour ses désirs !"
"Fais-leur face, Jimin !" hurlait une autre voix, la sienne empreinte de lacis d'échecs. "Tu isoles ceux qui t'aiment par ta faiblesse."
Les visions se superposaient alors qu'il était submergé par cette houle d'émotions négatives. Chaque son qui parvenait à lui était un coup, chaque murmure était une accusation, et il se sentait piégé dans les ténèbres de son propre esprit. Il ne pouvait pas supporter cette réalité.
Dans l'obscurité émotionnelle, la folie s'infiltrait lentement, comme un poison, alors que Jimin se débattait. Il se savait coupable, mais pas de la manière dont son père l'était. Leurs attentes et leurs rêves étaient des chaînes vers lesquelles il serait tiré sans pitié. Seul avait perdu le fil de ses pensées.
« Laisse-moi sortir, s'il te plaît ! » supplia-t-il encore une fois, sa voix se déformant dans les cris. Il jeta un œil désespérant sur son père, espérant voir un soupçon de clémence dans son regard.
Au lieu de cela, il vit une silhouette effrayante, un homme qui était devenu une figure de menace dans sa vie, modelée par ses propres choix, par ses propres doutes. "Tu resteras ici tant que cela sera nécessaire pour que tu comprennes ta place dans cette famille," déclara-t-il, son regard de fer renforçant le poids de ses mots.
La douleur de l'étreinte de l'air glaçait Jimin jusqu'aux os, et il se plia mentalement, suffoqué. Dans son esprit, la folie menaçait de gagner, la peur enveloppait son cœur comme la brume.
Enfin, quelque chose se brisa en lui, une détermination vint s'élever dans cette obscurité. "Je ne peux pas vivre pour tes désirs ! Je suis Jimin !" s'écria-t-il avec rage, une voix tremblante qui résonna dans la tourmente de sons effroyables.
Face à son cri, une brise soudaine émergea dans la pièce, comme si l'air lui-même se mettait à vibrer en son honneur. Dans ce chaos, il se leva, défendant son existence, sa voix devenant le phare dans la nuit opaque qui l'entourait. "Je n'ai pas peur de ce que tu es. Je ne suis pas d'accord avec ta vision de la vie !"
À cette déclaration, son père sembla vaciller un instant. Jimin comprit alors qu'il avait peut-être trouvé une brèche dans l'armure de son père. Avait-il eu le pouvoir de changer son destin, même si ce n'était qu'un frémissement parmi les vents hurlants ? Il espérait que cette prise de conscience s'épanouirait en lui malgré la panique qui l'envahissait.
Les sons obscurs continuaient à envelopper son esprit, mais Jimin, dans un élan de volonté, commença à se libérer de l'emprise de la peur. Le combat intérieur était loin d'être terminé, comme les grondements d'une tempête au loin, mais il avait enfin commencé à faire entendre sa voix.
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