L'écran illumina la pièce tandis que le scientifique en blouse blanche s'affolait devant six paires de yeux. Les jeunes hommes étaient attablés devant lui tels des parfaits étudiants. Junmyeon était l'un des chercheurs les plus étranges que l'on pouvait trouver dans la Bulle mais c'était ce qui faisait son efficacité.

C'était notamment à lui qu'on avait demandé d'examiner le cadavre et il était maintenant en charge d'informer le bataillon d'exploration de toutes les informations qu'il avait récolté, ou du moins celles qu'il était autorisé à transmettre.

- J'ai longuement étudié le cas de la Bêta lactamase à spectre étendu avec la biologie moléculaire- commença t-il en ne cessant de faire des allées et retours sous les regards remplis d'incompréhension.

- Ok mais dans notre langue ça donne quoi ? railla Lucas, n'hésitant pas à le couper aussitôt dans son élan.

- C'est pas si dur à comprendre les gars, fit Hendery en vantant fièrement ses qualités de premier de la classe.

Puis au moins lui, il écoutait sagement. Ce qui n'était visiblement pas le cas de tout le monde. Il pensait notamment au plus jeune de la bande placée à sa droite qui n'hésitait pas à ronfler ouvertement. Il poussa d'un geste parfaitement diabolique le bras de Yangyang contre lequel sa tête reposait, le faisant ainsi perdre l'équilibre.

Son appuie neutralisé, ce dernier se cogna bruyamment le menton contre la table en métal, se réveillant bien évidemment au passage sous le coup de la douleur.

- Je vais te tuer! s'écria t-il dans la seconde en attrapa immédiatement Hendery par le col de son t-shirt, à deux doigts de l'étrangler sous le coup de la colère.

Le professeur Junmyeon se racla la gorge, perturbée par cette interruption inhabituelle dont il n'avait pas l'habitude de faire face. Il rajusta ses lunettes sur le bout de son nez devant la mine ennuyée de Xiaojun et espiègle de Lucas.

Sans même leur porter un regard, ce dernier tira d'un geste le haut de Yangyang pour le faire se rasseoir - ce qui ne fut pas difficile vu sa force -. Ils avaient visiblement l'habitude de ce genre de situation. Hendery rajusta tranquillement son col tandis que le plus jeune croisait ses bras sur sa poitrine, pensant déjà à sa future vengeance. Une fois sûre que les deux zigotos s'étaient calmés, Kun s'excusa pour le désagrément.

- Bien, reprit le scientifique en essayant finalement de simplifier ses propos. Après avoir comparé le corps que vous avez rapporté avec mes données sur les cadavres classiques, j'en ai conclus une chose essentielle.

- Qui est ? interrogea Ten qui prenait consciencieusement des notes sur sa tablette placée en mode ordinateur virtuel.

- Ce truc était déjà mort avant même que monsieur Xiaojun lui tire dessus. Son corps était en pleine décomposition. Sans sa tête il est difficile de faire un diagnostic complet mais j'en déduirai que seul son cerveau était encore intacte.

- Ça expliquerait pourquoi il bougeait encore, réalisa Sicheng.

Malgré son bandage à la tête, il avait insisté pour suivre la même formation que les autres. Il ne devait louper aucune information de ce qu'ils allaient devoir affronter.

- Donc pour en venir à bout, il suffit de leur exploser la tronche ? demanda Yangyang en levant la main comme un bon élève, semblant déjà oublié sa précédente altercation.

- Je n'aurai pas utilisé ces termes mais c'est exactement ça, confirma vivement le professeur.

- Mais d'où viennent-ils ?

Junmyeon haussa les épaules, n'en sachant pas plus que ça sur ce point là.

- Il y a une théorie comme quoi ce serait dû à l'oxygène toxique de l'extérieur mais on ne peut pas le confirmer sans en faire vraiment le test.

Se tournant vers son tableau numérique, Junmyeon fit parcourir habilement ses doigts sur l'écran projeté, sortant ainsi son dossier d'images de la créature qu'il avait pris soin de photographier sous tous les angles. Un murmure de dégout envahit la pièce, peu ragouté par le fait d'avoir une vue panoramique sur cette chose immonde.

- Trop beau ton mec, chuchota Hendery à Yangyang qui se raidit aussitôt.

Le plus jeune tourna sa tête dans sa direction, l'assassinant de ses yeux. Toi, t'es un homme mort, disait ses pupilles. Il prit soin d'articuler silencieusement ses menaces pour ne pas se faire davantage taper sur les doigts par le leader et son second. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle son expérience avec la créature, Yangyang avait encore des frissons rien que de penser au trajet qu'ils avaient partagé ensemble.

En vérité, seul le professeur ne semblait pas ébranler par cette vue, ce qui n'était pas réellement choquant vu son excentricité. Il avait même l'air d'avoir pris un malin plaisir à décortiquer le monstre pendant un bon moment.

- Je ne sais pas si je suis dans l'autorisation de vous dire ça, continua l'ainé avec hésitation. Mais après avoir analysé sa chaire, j'ai pu estimé l'âge depuis lequel il est mort.

Il leur jeta un coup d'oeil grave qui démontrait que sa découverte était loin d'être anodine. À cet instant, c'était certain qu'il avait capté l'attention de tout le monde, ils étaient tous suspendus à ses lèvres.

- J'y ai apporté une marge d'erreur puisque sa décomposition a clairement été ralenti par une substance inconnue mais je dirai 3 ans, 5 tout au plus.

La nouvelle fit l'effet d'un choc. Ils avaient toujours pensé que les seuls humains durant ces quarante dernières années vivaient ici dans la Bulle. Les garçons en furent abasourdis et certains eurent du mal à garder leur bouche fermée en réalisant ce que ça pouvait signifier.

- Là, sourit de manière narquoise Lucas. Ça devient intéressant.

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Yerim observait avec contentement ses deux amis s'extasier devant le petit être qu'elle venait de mettre au monde. Boa prenait soin de nettoyer les draps tandis qu'elle tentait de se reposait comme elle le pouvait, se sentant encore sur un petit nuage.

Une heure plus tôt, elle se trouvait avec Jaemin quand les premières douleurs étaient apparus. Elle ne savait pas si c'était ce que la plus vieille lui avait expliqué sur la grossesse ou bien son instinct maternel qui lui avait fait comprendre que c'était des contractions mais quand son ami avait voulu l'emmener voir le docteur, elle avait tout de suite refusé.

Ils avaient alors accouru en panique chez Boa, sachant pertinemment que leur ainée saurait quoi faire.

Et voilà qu'il était né, beau comme un ange. Durant neuf mois, un bébé avait grandi dans son ventre sans qu'elle ne le sache. On pouvait croire à un miracle.

Mais comme tout instant de bonheur en cet endroit, il ne finissait jamais par durer.

Elle en avait conscience, ils avaient des yeux et des oreilles partout. On ne pouvait rien cacher au coeur de la Bulle.

Ses yeux s'embuèrent de larmes et ses sanglots attirèrent l'attention de ses proches. Boa passa une main fraiche contre son front.

- J-je ne veux pas qu'il me l'enlève..

C'était le seul souvenir qui lui restait de lui. Le père dont elle n'osait même plus prononcer le nom. Cet enfant était le fruit de leur amour interdit. Dont elle n'avait parlé à personne, pas même à ses proches l'entourant à l'heure actuelle.

Elle savait le sort qu'ils réservaient au nourrisson quand ils le trouveraient. Un enfant non annoncé et dû à des rapports sexuels était considéré comme la pire des trahisons.

- On fera tout ce qui est en notre pouvoir, la rassura t-elle. Je te le promets.

- On est là aussi! s'exclama Jaemin avec un large sourire qui berçait toujours le nouveau-né dans ses bras, Jeno assurant ses arrières.

Yerim sourit malgré ses larmes.

Ils arriveraient dans quelques instants pour lui retirer sa progéniture et elle avait terriblement peur. Ils étaient bien trop tard pour penser à se cacher et de toute façon, c'était inutile.

Quelqu'un les avait sûrement déjà dénoncé.

Ils entendirent la porte d'entrée claquer brutalement et les soldats entrèrent sans demander la moindre autorisation. Le chef fit signe à deux de ses coéquipiers de fouiller le rez-de-chaussée tandis qu'il montait à l'étage avec les trois autres.

Yerim avait repris aussitôt son enfant pour le serrer fort contre son coeur, priant les cieux.

Boa s'était postée devant la porte, attendant calmement leur intrusion. Son dos vouté n'enlevait rien de sa prestance et les deux garçons admirèrent son courage.

- Tiens donc, qu'avons-nous là, gronda le chef en entrant dans la pièce, un sourire carnassier aux lèvres.

- Je veux parler au gouverneur, fit calmement Boa.

Il s'avança pour la juger du regard, son sourire amusée ne quittant pas ses lèvres. Il poussa finalement Boa sur le côté sans le moindre ménagement et Jaemin se précipita pour l'aider à se redresser.

Il fit un geste de la main et le mastodonte à sa droite s'approcha du lit d'un air menaçant. Jeno se posta automatiquement devant lui pour l'empêcher d'approcher davantage mais il ne fallut pas plus de temps au soldat pour sortir sa matraque électrique et lui porter un coup aux côtes.

Yerim étouffa un cris tandis que Jeno était pris de soubresauts, ses genoux s'écrasant un par un sur le sol.

- On n'a pas le temps de jouer avec vous les gosses.

Le colosse arriva à la hauteur de Yerim. Il lui retira l'enfant des bras sans aucune difficulté étant donné qu'elle avait épuisé toutes ses forces durant l'accouchement. Elle tremblait et son visage était barbouillée par les larmes.

- Pitié.. pitié.. ne me l'enlevez pas..

Le géant l'ignora et se replaça derrière son chef. Le bébé avait commencé à pleurer comme s'il sentait le danger qui planait sur lui et sa famille.

Le soldat aux commandes se posta à son tour devant Yerim qui continuait d'implorer leur clémence en prières désespérées. Il l'attrapa sans ménagement par ses cheveux afin de la tirer jusqu'à ce qu'elle puisse faire face à son visage.

- Avec qui as-tu couché pétasse ?

Yerim resta interdite. Il la força à regarder ses deux amis présents, les désignant grossièrement du doigt un par un.

- C'est lui ? Ou bien lui ?

Elle ne pipa mot. L'homme commençait à perdre sérieusement patience et à la secouer avec violence.

- Parle!

Il allait lever le poing pour la frapper mais son geste fut suspendu grâce à l'intervention d'un des garçons.

- C'est moi! fit Jeno en se relevant avec difficulté sous le regard horrifié de Yerim et Jaemin. Laissez-les, c'est moi le fautif.

L'officier lâcha brusquement la jeune femme qui retomba sur le matelas sans douceur. Son attention était maintenant complètement concentrer sur sa nouvelle cible qui ne comptait pas se laisser démonter.

- Tu as du cran p'tit.

- Laissez-les tranquille et je ferai tout ce que vous voudrez.

L'homme ricana un moment avant de lui assener un coup de genou dans l'estomac. Jeno se plia de douleur, fermant un oeil pour encaisser. Le capitaine demanda au troisème homme de s'occuper de lui. Celui-ci lui passa aussitôt des menottes sophistiqués aux poignets.

- Malheureusement, la décision ne me revient pas, répondit-il en souriant sadiquement pour la énième fois. Emmenez-les.

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Sicheng se contemplait dans le miroir de leur salle de bain attribuée, complètement blanche et sans aucune extravagance. Il venait de retirer son bandage avec délicatesse afin de contempler sa blessure. Le médecin avait retiré les fils hier. Il allait bien mieux, si on omettait la cicatrice perdue dans sa chevelure.

Depuis qu'il avait reçu ce coup, il faisait des rêves étranges. La même personne apparaissait à chaque fois et il avait beau se creuser la tête, il n'arrivait pas à se rappeler qui elle était.

Ses souvenirs perdus se mélangeaient à ses songes et il ne savait à quoi se fier.

Il effleura ensuite sa nuque où on sentait un léger relief sous sa peau, la fameuse puce. Il ne se souvenait même pas du moment où on lui avait mis.

Il était rattaché à la Bulle, comme ses camarades à qui on n'avait pas demandé leur avis. Il n'arrivait pas à savoir ce qu'il en pensait vraiment, comme s'il avait conscience que son opinion était corrompue.

Car le plus souvent, les belles paroles de ses supérieures prenaient toujours le dessus sur ses doutes. S'il voulait s'assurer de la survis de leur espèce, il fallait que la Terre leur appartienne de nouveau.

Il quitta la pièce pour leur salle d'entraînement où le reste de l'équipe était loin de chômer. Après les paroles de Junmyeon, ils étaient tous plus que déterminés à affronter de nouveau l'extérieur.

Dans exactement trois jours, ils repartiront en exploration bien plus préparés que la dernière fois.

Xiaojun aidait Ten à améliorer ses tirs tandis que Lucas soulevait ses artères. Il portait un simple débardeur et ses muscles ressortaient encore davantage. Sa peau était luisante de transpiration et il n'hésitait pas à souffler de manière presque obscène ce qui faisait soupirer Kun plus loin en pleine méditation.

Quant à Yangyang et Hendery, ils étaient sûrement au garage afin de préparer leurs véhicules.

Malgré tout ce que Sicheng pouvait en dire, il était fier de l'équipe qu'ils formaient. Alors motivé à bloc, il fit craquer ses articulations à son tour bien décidé à se défouler sous le premier punching-ball qui lui tomba sous la main.

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- Passe-moi la clé à molette.

Hendery était fourgué sous une voiture, il vérifiait que chacun des véhicules étaient opérationnels pour leur voyage à venir.

Le garçon qui l'avait accompagné sauta finalement au bas d'une table de travail pour attraper l'outil en question et lui refiler sans plus tarder.

Yangyang s'étira. C'était un supplice pour lui de voir tous ces engins et de ne pas grimper dedans pour appuyer sur le champignon. Il était le plus jeune, il avait besoin de se défouler.

Il jeta un coup d'oeil au soldat qui les surveillait, celui-ci était droit comme un piquet et semblait fixer un point invisible. C'était presque un miracle qui les autorise à avoir accès au garage, sûrement favorisé par le talent d'Hendery pour la mécanique. Le gouverneur se montrait particulièrement indulgent envers les gens qu'il estimait comme méritant.

Il fit le tour d'une bécane, touchant du bout des doigts le guidon qui lui vendait clairement du rêve. Il s'apprêtait à grimper dessus mais le regard noir du baraqué le dissuada aussitôt. Il soupira.

- On s'emmerde.

- Parle pour toi, ria Hendery qui sortait enfin de sous le châssis.

Il attrapa un mouchoir pour essuyer ses mains recouvertes d'essence. Il le lança ensuite le plus naturellement du monde sur Yangyang qui cria de dégoût en le rejetant au loin.

- Eh on se calme, fit le colosse qui gardait l'entrée.

Hendery leva les yeux au ciel, les soldats ici avaient vraiment un balai coincé dans le cul. Il allait répliquer quelque chose mais une voix féminine crachota soudainement dans les hauts-parleurs.

- Que tous les habitants se réunissent sur la grande place, je répète que tous les habitants se réunissent sur la grande place.

Les yeux de Yangyang brillèrent d'excitation à cette annonce, enfin un peu d'action, il commençait à désespérer. Il se précipita alors pour sortir de la pièce mais le garde le coupa dans sa course en le retenant par les bretelles de sa salopette.

- Tout le monde sauf vous, gronda t-il méchamment.

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nda : décidément, quand je me retrouverai à court de chapitres en avance, je ferai moins la maligne à poster aussi vite... mais je reçois tellement de retours positifs alors comment résister?? j'espère que ça vous plait toujours autant, n'hésitez pas à réagir ça me fait toujours très plaisir! à votre avis que va t-il arriver à Yerim, Jeno et le bébé ? leur sort a t-il un rapport avec l'annonce ? dans tous les cas les péripéties ne font que commencer j'peux vous l'assurer èwé

+je vous laisse sur cette photo du duo hendery/yangyang qu'ils ont posté aujourd'hui, si c'est pas le destin<3 xoxo