« Money - The Drums »

Le lendemain, un peu avant 8 heures, ils se firent réveiller par un hurlement. En se relevant tout les deux brutalement, ils se rendirent compte qu'ils étaient entrelacés, et ils se cognèrent tout deux la tête l'une contre l'autre.

« — Mais qu'est-ce que vous faites là vous deux ? Dans mon bureau, immédiatement ! Ils avaient en face d'eux le CPE. Une personne détestable avec l'ensemble des élèves.

— Excusez-nous monsieur, mais après le conseil de classe, nous nous sommes retrouvés tout les deux enfermés, sans aucune issue. Ce n'est donc pas notre faute, mais bien celle de ceux qui nous ont laissé seuls, et n'ont absolument pas vérifié si des mineurs allaient bien. C'était Minho qui avait pris la parole, agacé de s'être fait réveiller ainsi, et du manque de politesse de l'homme.

— Ton insolence mériterait une punition, mais au vu de la situation, je vais passer outre. Rentrez chez vous pour aujourd'hui. Et il partit ainsi, Jisung crût rêver.

— Non mais c'est une blague ? Il assume pas l'irresponsabilité dont ils ont fait preuve ou quoi ? Il part, comme ça ?

— Laisse tomber, rentrons. Nos parents doivent être morts d'inquiétude. Minho se releva donc, vite suivit de Jisung. »

Ils partirent donc tout les deux sur le parking, peu réveillés malgré l'accrochage avec l'adulte, lorsque soudain, ils entendirent un nouveau cri, et Jisung vit Minho se faire presque plaquer au sol.

« — Bordel Minho t'étais où, t'as foutu quoi ? Ta mère a failli me faire la misère car elle pensait que j'avais fait une soirée pour le club de badminton sans la prévenir à ta place ! Ce n'était autre que Hyunjin, un des amis du plus grand. Il n'était pas désagréable comparé à certains du club, juste un peu idiot aux premiers abords. Mais Jisung avait déjà dû travailler avec lui pour un exposé, et il avait été volontaire, faisant de son mieux pour apporter de l'aide.

— Putain Hyunjin doucement ! Nous nous sommes retrouvés bloqués comme deux cloches à cause de ces abrutis du lycée.. ils nous ont enfermé. J'avais même pas de réseau pour la prévenir. Il se défit de l'emprise du grand blond, grimaçant.

— Jisung ta mère doit être au bord de la syncope aussi.. je vous retiens pas plus longtemps, bon courage ! Il leur fit un petit sourire, accompagné d'un signe de main, avant de partir devant le lycée rejoindre d'autres personnes, et de virevolter de groupe en groupe, comme à son habitude.

— On y va ? Minho lui tendit un casque.

— Il vaut mieux, ouais. »

C'était sa première fois en moto ; il devait avouer qu'il n'était pas vraiment à l'aise. Il tenta de mettre le casque par lui-même, mais échoua lamentablement, sous le rire de Minho qui se posta en face de lui, et lui mit correctement. Ses gestes étaient plutôt doux, ce qui étonna Jisung. Cependant, il ne releva pas, et s'installa simplement derrière lui.

« — Passe tes bras autour de moi, et si t'as peur- Accroche toi bien, d'accord ? Je ferais attention. »

Il acquiesça, et passa timidement ses bras autour de lui. Cette soudaine proximité lui paraissait vraiment gênante, mais il était obligé.
C'est ainsi que Minho le reconduit chez lui.
Sur le chemin, Jisung se surprit à apprécier le trajet ; un sentiment de liberté l'avait pris, il voulait simplement rouler encore plus vite, plus longtemps, sans jamais s'arrêter.
Mais toute bonne chose avait une fin.
Il descendit ainsi de la moto, en lui rendant le casque.

« — Merci de m'avoir raccompagner. Bon courage avec tes parents..

— Merci, toi aussi Jisung. »

Ils s'offrirent des sourires un peu bancales, avant que le noiraud partit afin de retrouver sa famille, ainsi que son lit. Le second marcha jusqu'à sa porte d'entrée, devant laquelle il prit une grande inspiration, avant d'ouvrir.

C'est ainsi qu'il découvrit l'enfer ;
Sa mère était en fureur, et se retenait de pleurer. Elle l'avait d'abord secoué en lui demandant ce qui lui avait pris, puis l'avait serré contre elle.

« — Je suis vraiment désolé maman, je voulais pas je te jure.. avec Minho nous nous avons été  enfermés dans le lycée, sans aucun réseaux. Je suis vraiment désolé.

— Pardon ? Mais c'est une honte ! Ils vont entendre de quel bois je me chauffe eux- elle se munit immédiatement de son téléphone, prête à appeler son établissement scolaire, sauf que Jisung lui en empêcha.

— Laisse maman, ça sert à rien. Ils ne vont rien faire sauf dire désolé et ça se finira là. C'est pas grave. Juste je suis fatigué, donc je vais aller me coucher, je peux ?

— Oui oui bien sûr, vas-y mon chéri ! Elle lui embrassa la tempe en le serrant contre elle une nouvelle fois. Dors bien. »

Il partit dans sa chambre, et s'étala de tout son long dans son lit, soupirant de bien-être.
Il pouvait prendre toute la place.
Alors qu'il était bercé par Morphée, il ne put s'empêcher de se demander comment ça se passait du côté de son compère de malheur. Sur cette pensée, il se laissa porter dans le monde ses songes.