le voleur d'amour [ch.1]
[bonne lecture]
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«Roméo et Juliette ?»
La pluie tambourinait sur les carreaux des fenêtres, le vent leur hurlait dessus sans retenue, les voitures râlaient entre elles, les cris rebelles essayaient de se faire une place dans ce chantier de bruits, le froid aussi se mêlait à leur petite scène.
Seul la douce mélodie qui s'échappait de l'enceinte portable délicatement posée sur l'étagère calmait celle du tourbillon de mon songes.
La lumière blanchâtre de ma lampe de bureau grésillait, troublant l'ombre de ma main qui s'activait à recopier les notes que m'avait gentiment prêté mon meilleur ami.
Celui-ci avait pris ses aises sur mon lit et négligemment éparpillé un peu partout ses affaires, sûrement dans le but de les rendre moins rapides et faciles à ranger.
Il relisait et murmurait une pièce de théâtre qu'il avait à présenter pour le lendemain. Roméo et Juliette je crois bien.
Le léger bruissement des pages se faisait étouffé par les voix éraillées qui chantaient à la liberté dans la petite enceinte.
L'odeur attirante et apaisante de son chocolat chaud fumant posé par terre entre deux livres flottait parmi les affiches colorées qui décoraient les murs bleu foncé de ma chambre.
Je ne cessais de ressasser les paroles que cet alexandrin m'avait débiter il y a déjà plusieurs longues heures.
"T'aime quelqu'un non ? Ton œil est rose."
Finalement, j'avais beau essayer de me convaincre du contraire, bien sûr que je savais que ma réponse à cette question ne pouvait être que positive. Il suffisait de voir ma tête et l'expression de mes pupilles.
"— jeongin je peux essayer un truc ? Qu'il avait murmuré cette soirée il y a huit mois tandis qu'on rentrait fatigués des cours.
— euh si tu veux..
— tu m'en voudra pas hein ?
— je te suis pas trop là...
Et finalement, on avait été faible tout les deux. Moi le plus, lui le premier.
Peut-être que le soleil avait teint les nuages avec la couleur de mon iris ou avec celle de mes joues, je ne m'en souviens plus, je n'y avais pas fait attention, trop noyer dans cette tempête, trop troublé de ces vagues.
— ton œil à encore changé, j'avais raison."
— Innie ? Ça va, tu fixe le vide.
Un ange passa, ses ailes de diaphanes troublant un instant l'air, remuant les songes, noyant les murmures.
— Oui oui ça va. , je releva mes yeux qui s'étaient posés sur le parquet vers lui. Tu veux que je t'aide ?
Un sourire rayonnant se peint petit à petit sur ses douces lèvres rosées avant de se transformer en un rictus moqueur.
— Toi ? Tu veux m'aider pour réviser maintenant ? Du théâtre en plus.
Un soupire m'échappa, exaspéré sûrement, ennuyé de la vérité peut-être, rieur pour sur. De la paume de sa main libre il tapota le bout de matelas à coté de lui, à croire que cela appartenait à lui et non à moi, et décala de quelques centimètres ses cahiers et livres pour me faire une place plus confortable je crois.
Docilement, j'obéis. Je m'assis en tailleur sur le bord de mon lit, désormais face à son corps et ses iris aguicheurs. À la portée de ses bras. À la merci de ses murmures. En proie à son être.
— Bon alors Roméo et Juliette ça te dérange pas ? , je secoua la tête de gauche à droite comme pour chasser un moucheron.
Super donc toi tu lis tout ce qui est pas surligné en fluo.
— Ouais tout le texte de en gros, dis je d'un air blasé.
Son rire empli la chambre d'une douce symphonie, brisant celle des larmes désespérées du ciel sombre.
~✧~
Ce que le temps pouvait passer vite quand la joie s'y emmêle et entremêle comme des ronces ou du lierre.
Le soleil avait chuté de son perchoir et les nuages avaient perdu leurs couleurs automnales.
À la place, les étoiles, lucioles de soir, étaient sorties de leurs cachettes, accueillant à bras ouverts leur reine, la lune, la lumière du ciel nocturne.
La douce odeur de chocolat aussi s'était vite estompé dans celle des gouttes de pluie qui frappaient sans gêne la vitre.
Cette soirée là aussi il avait plu.
Les livres de Seungmin étaient toujours étalés sur mon lit; d'autres les ayant rejoint entre temps; certains ouverts à une page au hasard, d'autres empilés sans ordre strict mais défiant les lois de la gravité sur mon matelas certainement pas immobile.
Le silence ne quittait plus l'atmosphère. Il était agaçant d'un côté mais appréciable de l'autre. Je voulais le briser, entendre sa voix, l'écouter résonner dans mes oreilles, la sentir dans le creux de mes tympans, la voir s'entretenir avec mes pensées. Je voulais parler, murmurer mes tourments, chuchoter mes songes, siffloter mon âme, l'ouvrir comme cela semble si simple dans ces comédies et films ennuyés de banalités.
Les voix étouffées de mes parents débattant de je-ne-sais-quoi dans le salon étaient finalement la seule distraction que je trouvais pour taire mon esprit de ses mots.
—Alors c'est vrai. Tu vas vraiment te marier avec le fils des Lee.
Mon souhait avait été réalisé. Mais je devais avoir oublié que les Moires sont cruelles.
Et je ne trouvais la moindre chose à répondre pour effacer cet air déprimé qui coulait sur ses traits désormais tel la pluie dehors.
—Et tu vas les laisser faire ? Tu vas accepter ça ? Tu accepter de gâcher ton avenir pour le faux bonheur de tes parents ?
Son ton avait changé si brutalement. Une touche de colère et de désespoir l'animait.
—Bien sûr que non, tu sais bien je le déteste presque autant que son père ! Je serai majeur lors de la cérémonie, je pourrai très bien refuser à ce moment-là ! Qu'est-ce qu'y m'en empêchera ?
—Toi. Pour ne pas te mettre tes parents à dos.
—Je-, c'est débile pourquoi je ferai une chose pareil !
Il se pencha un peu plus en avant vers comme pour me murmurer un secret avant de continuer tout bas.
—Je te connaît pas cœur Jeongin. Tu n'aimes pas compliquer les choses quand elles pourraient si simple même si tu dois le regretter plus tard ou en souffrir.
Ça en devenait presque énervant. Je ne pouvais plus rien dire, il avait parfaitement raison. Il avait trop raison. Je détestais me compliquer la vie, quitte à tout gâcher. Sinon-
—Sinon on serait déjà ensemble depuis longtemps. Je suis pas aveugle tu sais, j'ai bien vu ta pupille s'affoler la dernière fois, quand tu m'as raccompagner chez moi parce qu'il pleuvait trop. Quand on s'est arrêté à la supérette pour acheter des chips car on devait étudier ensemble le soir même. Je sais que c'est moi que tu aime depuis le collège Jeongin. Mais tu as toujours refuser de me l'avouer.
L'espace semblait s'être mis en pause à cette instant présent, je n'entendais même plus le tintamarre des gouttes d'eau sur la vitre, je ne remarquais pas les lumières des magasins s'éteindre tour à tour. Il y aurait pu y avoir une météorite que je ne l'aurais pas remarqué.
J'étais trop plongé dans les iris mouillés de cette âme face à moi. Cette âme que j'avais négligé sans honte tout ce temps, que j'avais châtié inconsciemment, que j'avais gravement blessé avec mon idiotie, avec mon égoïsme sans nom et j'osais me dire son meilleur ami. C'était tout bonnement impardonnable.
Je me rapprocha de lui et enroula mes bras autour de son corps, peut-être un peu trop secoué pour parler, mes gestes parlaient à ma place et ils parlaient sûrement mieux. Les soubresauts de sa poitrine contre la mienne me rendait fou. Fou de regrets. Fou de honte.
Les secondes défilèrent à la fois vite et lentement. J'aurais voulu que le temps s'arrête. J'aurais voulu le remonter, arranger mes erreurs, les réparer.
Je l'entendis renifler avant qu'il ne se détache de l'emprise de mes bras, un faible rictus sur les lèvres.
—Pardon. J'ai gâcher ta soirée. Je vais y aller, mes parents m'attendent sûrement. À demain.
Ma main glissa et agrippa désespérément la sienne. J'étais faible. Faible et excessivement égoïste. Il me fallait une excuse pour le garder avec moi.
—Il pleut encore dehors, t'as pas de parapluie et puis tu risques d'attraper froid.
J'accompagna mes mots d'un petit sourire que je souhaitais convaincant.
Aussi étrange que ça puisse paraître, il se retourna vers moi et je vis dans ses yeux embués qu'il acceptait, peut-être un peu à contre cœur, ma proposition.
Mais, puisque tout à un coût, je connaissais que trop bien la condition qu'il exigeait pour rester plus longtemps. Celle qu'il implore silencieusement depuis si longtemps.
Il se rassit à sa place, quoi que un peu plus proche de moi, et ne me lâcha plus du regard, attendant patiemment mes mots. Les mots que je redoutais. Je m'éclaircît la voix avant de me lancer dans ma tirade sans vraiment d'idées.
—Hum, je-je suis désolé, je n'ai pas fait attention à tes sentiments tout se temps, c'est impardonnable je sais, je ne pourrais pas t'en vouloir si-si jamais.... , mes mots s'échouèrent sur ma langue avant de pouvoir être prononcés.
Tu as raison, je-c'est vraiment bête et horrible de ne pas te l'avoir avoué plus tôt mais je pense que je ne peux plus trop me défiler maintenant..., je pris une grande inspiration avant de continuer,
Je t'aime Seungmin. Je t'aime sûrement depuis ce jour où tu t'es retourné vers moi pour me prêter une feuille à carreaux parce que j'avais oublié les miennes.
Quand ce souvenirs me revint en tête je ne pu réprimer un sourire gêné qui fu vite coupé par des lèvres sucrées sur les miennes.
Ce soir c'était sûr, les étoiles n'avaient pas brillé autant en quelques instants depuis ce jour pluvieux devant la petite supérette verte et rose.
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J'ai mis beaucoup de temps à finir ce chapitre mais je l'aime bien :)
Don't worry les autres membres arriveront bientôt
Bref ça va pas du tout là j'écris plus sur le prologue que sur le prochain chapitre c'est n'importe quoi
Sinon on en parle ?:
Genre, on m'explique là ??? Top 1/25535 ?????? J'suis fier.e de mon âme de tomoon 😩
<3
(désolé pour cette nda beaucoup trop longue)
atiny_m00n
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