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chapitre 4

« 6 ans plus tôt »


Chris Argent sort la voiture dans l'allée de la somptueuse villa puis salut ses voisins d'un signe de la main. Il entre dans la maison en embrassant sa femme puis appelle les deux gamines. Celles-ci descendent précipitamment les escaliers et se ruent dans la voiture en se bousculant. Victoria pousse un long soupire et pour la première fois, elle sourit légèrement. Elle attrape son sac à main et rejoint sa famille dans la voiture. Chris démarre la SUV argentée et roule jusqu'au parking du centre commercial pour une journée en famille. Une femme d'un certain age s'approche d'eux et les salut. Les deux filles reconnaissent la voisine qui leur donne souvent des bonbons.

Ils entament une discussion qui agasse Nora, toujours en hyperactivité. Elle se tortille sur place et détourne les yeux pour balayer du regard le parking. Elle remarque un panneau d'affichage pratiquement vide mais une affiche retient son attention, elle fronce les sourcils et s'éloigne de sa famille. Elle s'arrête à quelques mètres du panneau et entrouvre la bouche, le portrait robot d'une fillette presque effacée la fixe mais elle ne remarque rien d'autre que sa propre ressemblance identique avec la petite brunette dont le nom a été ronger par la pluie. Intriguée, elle revient vers le petit groupe avec l'affiche.


— Pourquoi je suis là? Demande t-elle.


— Qu'est-ce que tu dis? Répond sèchement sa mère.


Victoria se retourne et son cœur rate un battement, elle échange un regard avec son mari et se retourne vers la voisine, un faux sourire aux lèvres.


— C'est une longue histoire mon trésor, bredouille Victoria, les mains moites. Maintenant, va jeté ça à la poubelle, tu veux.


La mère de famille sert les dents et foudroie son mari. Ennuyer par cette histoire, Chris presse tout le monde dans la voiture. Pendant une minute d'inattention, Nora glisse le papier dans sa poche.


— Et notre journée? S'écrit Allison.


— Ne fais pas d'histoires! Hurle sa mère.


Les yeux d'Allison s'embuent. Nora lui attrape discrètement la main et lui sourit. Le trajet du retour se passe en silence. Arriver chez eux, les deux filles montent en vitesse dans leurs chambres. Nora s'empare de la photo et la glisse sous son oreiller. Quelques minutes s'écoulent puis Victoria entre. Elle s'approche d'un bon pas puis s'assoit sur le lit.


— Je vois que tu es un peu perturbée par ce que tu as vu, commence -t-elle, et c'est normal alors je vais te dire ce qu'il s'est passé. Il y a un an, tu jouais au parc avec ta sœur quand un homme t'a prise par le bras et t'a entrainé dans sa voiture. Allison est rentrée en pleurant et nous a tout raconter. Nous avons distribué des affiches dans toutes les villes près d'ici et puis un jour, tu es revenue, toute souriante.


— Mais je m'en souviendrais, non? Répond l'enfant, penaude.


— Il y a des choses que notre esprit nous cache pour nous faire oublier la terreur, la perte ou n'importe quel sentiment trop lourd à porter. L'affiche n'a pas été enlevée, c'est tout, réplique Victoria.


Contre toute attente, Victoria dépose un baiser sur le front de Nora puis disparait. La femme reste un moment la main sur la poignée et fini par rejoindre Chris à la cuisine.


— Qui a bien pu mettre cette stupide affiche ici? Je croyais qu'ils étaient tous mort et six pieds sous terre! Cette gamine va finir par découvrir la vérité! S'emporte la femme.


— Cette gamine s'appelle Nora et elle fait partie de notre famille, que tu le veuilles ou non, comporte toi comme sa mère, répond Chris d'un ton grave. Kate nous a fait comprendre qu'il restait un survivant.


— Le seul qui ai survécu et coincé dans un lit d'hôpital en train d'agoniser et plongé dans le coma! Répond sèchement Veronica.


— Ce qui signifie que d'autres sont en vie, lâche Chris, inquiet.



«Present Day»


Nora court comme une forcenée dans les bois sombre de Beacon Hills, haletante, elle cherche un endroit où se cacher pour rester en vie, le tueur et derrière elle, bientôt il l'aura rattrapé. Au moment où une main enroule sa cheville, la jeune fille pousse un cri et se réveille en sueur. Elle halète un moment tout en observant la fenêtre. Au bout d'un certain temps, elle se lève et s'agenouille sur le parquet.

Elle soulève le bout de bois et plonge la main à l'intérieur. Elle farfouille jusqu'à trouver la petite boite dont elle a besoin et la pose sur ses genoux. Elle souffle lentement et regarde les petits grains de poussière volé à la lumière de la lune. Elle ferme les yeux un instant puis ouvre le couvercle.

Une odeur de vieux lui chatouille les narines. Elle glisse la main à l'intérieur et en sort deux petites feuilles volantes. La photo sur l'avis de recherche et presque effacée. Ravalant un sanglot, elle roule la feuille en boule et la jette de l'autre coté de la pièce. Elle observe un instant le bout de papier et fini par le jette à la cheminée. La jeune fille reporte son attention sur le second papier, un coupon de journal et lit à voix basse.


Beacon Hills: Une famille accidentée, une disparue.

"Il y a quelques jours, un drame à frapper la petite ville tranquille de Beacon Hills, une mère de famille et ses deux petites filles ont eu un accident de voiture peu commun, en effet il n'y a aucune trace d'huile ou aucune preuve qui prouve à un accident banal. Une des deux jeunes filles, Malia Tate est porté disparue. Une jeune enfant a aussi été retrouvée près de l'accident, son nom reste inconnu des journalistes dont les parents ne veulent pas divulguer, la même nuit, un incendie a ravagé une famille entière, le seul survivant est Peter Hale qui est actuellement en soins intensif."


Nora relit l'article une nouvelle fois et pense soudain à Laura, cette fille assassinée serait apparenté à Peter Hale? Son ventre émet un gargouillis qui se perd dans le silence. Se faufilant dans le couloir, elle dévale les escaliers à pas de loup et aperçoit de la lumière filtrer sous la porte, ses parents lui tournent le dos.


— Salut, dit la jeune fille timidement.


— Allison dort? Demande Chris.


— Ouais, répond Nora, elle ronflait en fait. C'était assez drôle.


Chris hoche la tête et sort un petit écrin de velours. En l'ouvrant, Nora découvre une seule balle aussi étincelante qu'une pièce de monnaie neuve.


— C'est un modèle unique, lui apprend son père, pour l'instant, il n'en existe qu'une mais je vais en faire d'autres. Je veux que tu ailles à cette soirée demain soir et que tu vérifie si il y a des loups garous parmi tes camarades.


— Comment tu es au courant? S'exclame la jeune fille, pour la soirée je veux dire.


— J'ai vu une invitation sur ton bureau. Tu dois y aller et ...


— Papa! Dit-elle, c'est prévu, on y va ensemble avec Ally.


— Allison a été invité par un garçon? Questionne son père.


— C'est un gars de la classe, commence la brune, attend, je connais cette expression sur ton visage, c'est impossible, Scott n'est pas un loup et puis celui qu'on cherche est beaucoup plus grand.


— Tu n'as donc rien retenue? Dit Chris, la transformation double le volume du loup.


— Je le sais bien, je ne suis pas stupide, réplique t'elle, mais je te dis que Scott n'est pas un loup.


— Bien, concède l'homme aux cheveux grisonnant, mais promet-moi de veiller sur ta sœur.


— Je sais ce que j'ai à faire! Réplique sèchement Nora.


— Cette histoire est sérieuse jeune fille, dit Victoria, tu dois te comporter comme une professionnelle!


— Ça va chérie, dit Chris calmement une main devant lui.


Victoria se racle la gorge et sort de la pièce en grognant. Nora soupire et lève les yeux au ciel. Elle est habituée à être rejeté par sa mère mais elle ignore pourquoi. Chris lui pose une main sur l'épaule.


— Tu sais comment est ta mère, dit son père.



— Trouve lui pas d'excuses, dit-elle en se dégageant, je suis habituée, Ally est sa petite fille chérie alors que moi ...


— Nora, ta mère t'aime autant que moi, dit Chris tendrement, mais elle ne le montre pas.


— Ça va papa, t'inquiète, depuis le temps je suis habituée.


Pourtant, elle ressent toujours un pincement au cœur quand elle est confrontée à sa mère. Elle tourne les talons et remonte dans sa chambre. Elle s'allonge sur le lit et ressent un petit air frais qui entre par la fenêtre. Le vent balaie légèrement les rideaux qui flottent sans un bruit. La jeune fille fixe le plafond jusqu'à retrouver le sommeil. Sa nuit est peuplée de cauchemars, de feu, de cris et de morts. Quand elle se réveille, une trace noire de brulure sur son bras la fait frissonner.


Cher journal,

D'autres cauchemars m'empêchent de bien dormir. Je ne comprends pas comment je peux me réveiller couverte de suie alors que ce sont de simples cauchemars, pas vrai? J'ai l'impression que quelque chose cloche chez moi sans pouvoir dire avec certitude ce que sait. Mais une chose est sur, il ne faut pas que ma très chère mère découvre ça sinon elle risque de faire une crise cardiaque ... remarque, ça ne lui ferait pas de mal.

Je sais, je suis une mauvaise fille pour dire du mal de Victoria mais depuis le temps, j'ai ce sentiment de la considérée comme ma génitrice mais pas comme ma mère. Non, une maman devrait s'occuper de sa fille, passer du temps avec elle et ne pas la faire se sentir comme une moins que rien qui n'en vaux pas la peine. S'il y avait une raison je comprendrai mais je n'ai jamais rien fait.

J'ai toujours obéit, j'ai tout fait pour qu'elle m'aime, jusqu'à me détester moi même et j'ai fini par me perdre. J'aimerai que tout soit différent, que quelqu'un m'aime et me dise que tout ira bien, que j'en vaux la peine. Mais pour ça, ne devrais-je pas commencer par m'aimer moi-même?



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