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douzième digitale

𝗳𝗹𝗼𝘄𝗲𝗿 𝘀𝗵𝗼𝗽

"Mon chéri, viens manger, s'il te plaît." La voix douce et chaude de sa mère caressa ses oreilles, sa petite main réarrangeait les cheveux noirs corbeaux de son fils. Ses yeux commençaient doucement à se réveiller, son corps toujours enroulé dans sa grosse couette, lui-même enveloppé de son pyjama tout chaud. Il était bien là, rien ne donnait envie d'affronter le monde pour l'instant.

Ses cernes non plus ne voulaient pas s'exposer au soleil couchant de l'après-midi hivernal. Au moins, sa chambre n'avait pas à le juger, elle qui l'avait accueilli les bras ouverts durant toute sa jeunesse. Elle avait pris l'habitude de le voir emmitoufler, les joues rouges par sa propre chaleur corporelle. Alors le voir, au bord du gouffre, l'envie manquante et la joie de vivre loin de lui ne la choquait pas plus que ça.

Au contraire de sa mère qui était rongée par l'inquiétude. Elle n'avait jamais vu son fils dans cet état aussi pitoyable. Certes, cela lui arrivait d'avoir de gros coups de moral, or, ça n'atteignait jamais ce stade. Revenir de Séoul jusqu'à Busan, une semaine avant ses vacances, précipitant ainsi sa venue était trop étonnant pour ne pas être suspect. Bien sûr que son instinct maternel l'avait inondée de questions, devenant alors protectrice contre la mélancolie de son fils. Sauf que ce dernier avait simplement acquiescé un sourire complètement bancal avant de dormir toute la journée, jusqu'à maintenant.

Une semaine s'était pourtant écoulée depuis cet affreux weekend. Mardi, aucune fleur ne l'avait attendue, allongée sur sa table. Ses yeux n'avaient pas non plus croisé Hyunjin des cinq jours de travail. Sa semaine avait été dure, morose et vachement moins gaie sans son admirateur, qu'il connaissait maintenant. Après une mûre discussion avec Monsieur Banhg, ce dernier l'avait autorisé à partir plus tôt en vacances, voyant bien que le garder ne servirait à rien face à son état lamentable.

Malgré son comportement encore bipolaire, le blond s'était fait très doux face à la mine fatiguée de son employé. Il lui avait même offert quelques friandises pour le réconforter, se montrant affectueux, comme lors de leur dîner. Ca avait fait un bien fou au cœur meurtri de Jeongin qui attendait un peu de douceur après la révélation affreuse. Enfin, affreuse était exagérée, décevante était le mot juste.

En dernier ressort, la situation restait la même. Il avait passé sa semaine de travail à broyer du noir et à se morfondre sur lui-même parce que l'auteur des fleurs n'était pas son chef, mais simplement son ami. Il ne savait pas vraiment à qui il devait en vouloir. Au fond il s'énervait lui-même parce qu'il avait tiré des conclusions trop rapidement et qu'il s'était laissé tomber sous les charmes de Chris. Puis, il en voulait à Hyunjin de lui avoir offert ses bouquets. C'était quand même borné de sa part de ne pas l'avoir dit dès le départ, sauf que ce n'était pas le but d'un admirateur sinon...

Fuir chez ses parents était la meilleure manière d'éviter tout conflit intérieur. Cette maison au bord de Busan devenait son pansement à chaque fois que quelque chose tournait mal. C'était une habitude désormais. Hyunjin en était bien content en plus de ça, lui aussi n'était pas prêt pour croiser le regard distant de Jeongin. Leur volonté était pour une fois d'accord.

"J'arrive." La femme se releva et laissa le temps à son benjamin de se relever. Pour une fois qu'on n'avait pas à lui tirer les verres du nez pour qu'il bouge... Il fallait en profiter du mieux qu'on pouvait.

Assis sur le bord de son lit, les yeux dans le vide, Jeongin faisait le décompte de sa vie le temps d'un instant. Sa chambre n'avait pas changé comparé à sa vie plus folle que les autres, notez ici l'ironie. Il l'avait quitté deux ans auparavant dans ses tons clairs et lumineux, tout comme lui. Ses meubles étaient toujours impeccables et il soupçonnait son père d'avoir fait les poussières avant son arrivée. Bien que son lit soit un peu petit pour lui, tout était parfait et comme dans ses souvenirs.

Alors pourquoi son propriétaire avait perdu cette jeune âme d'enfant ? Était-ce sa punition pour avoir quitté le nid familial ? C'était peut-être le karma qui avait envoyé Hyunjin sur sa route pour le séparer du grand blond...

"Roh, mais purée..." Jeongin en avait plus que marre de ressasser cet échec. Sa tête ne voulait plus enlever les dernières images de la semaine cauchemardesque. Cet hiver tuait vraiment tous ses sentiments, ou peut-être que c'était Hyunjin le froid hivernal qui le congelait?

Énervé de trop réfléchir encore une fois, le brun s'extirpa violemment de son lit pour poser ses pieds sèchement sur le sol. Il allait manger, passer la soirée avec sa famille et arrêter de trop penser. Merde à la fin ! En plus de cela, la famille Yang était peu de fois au complet, gâcher le moment serait un pur acte d'égoïsme.

Enfin attablés, les trois plus vieux de la famille mirent en place les différents plats qu'ils avaient préparés toute la journée rien que pour ce soir. Cette journée n'avait rien de spécial, ils étaient juste heureux d'être en famille par un temps jovial. Plusieurs bols de riz trônaient sur la nappe joliment décorée. On aurait dit que Noël avait un mois d'avance. Les repas laissaient échapper de la fumée. Jeongin n'écoutait pas son cadet parler de son académie, ni son aîné parler de sa femme et son nouvel appartement. Ses oreilles n'étaient pas non plus ouvertes aux nouvelles que donnait son père sur leur tante ni même aux aboiements du chien si près de lui. Il était complètement perdu dans ses pensées, rien ne l'arrêtera.

"Et toi Innie, tu ne parles pas beaucoup." Enfin si, l'inquiétude de ses parents passait avant tout, même ses réflexions pessimistes. Son père avait tenté une approche, pour le décoincer un peu, voyant bien que sinon, il ne dirait pas un mot du repas.

Il connaissait bien trop son fils de toute façon. Jeongin ne parlait jamais de ses problèmes, ni même de sa vie en général. Son comportement trop réservé l'empêchait bien souvent de se plaindre lorsque quelque chose de grave se produisait. Il ne se trouvait pas assez légitime pour parler de sa personne, ce n'était pas un acte réservé pour lui.

Pourtant, là, le besoin passait avant tout ses hésitations. Jamais au grand jamais, sa bouche n'avait évoqué un seul garçon dans sa vie. L'envie ne l'avait pas encouragée, étouffée par la honte d'aimer les hommes. Sa famille le savait mais c'était gênant pour l'un comme pour les autres. Le problème ne venait pas d'eux, c'était juste le principal concerné qui n'osait pas. Il n'avait jamais rien ressenti pour quelqu'un et c'était bizarre parce que pourtant son cœur sautait quand l'image du beau blond refaisait surface dans son esprit. Ils ne se connaissaient pas plus que ça. C'était seulement sa voix charismatique, ses douces mains chaudes sur sa peau et même ses yeux noisettes qui le faisaient sentir unique. Et ça lui suffisait amplement.

"J'ai rencontré un homme qui me plaît, enfin, oui si c'est ça. Et parallèlement, au travail, quelqu'un m'offrait des bouquets signés anonymement. Mais ce n'était pas lui..." Ca faisait tout bizarre de se livrer à quelqu'un d'autre que Jiwoo. C'était la première fois que ses parents et ses frères entendaient parler de sa vie intime. Un peu perdu, le brun n'avait pas relevé les yeux vers eux, contraint d'attendre que l'un d'eux parle pour leur faire face.

En entendant une chaise racler sur le sol, Jeongin s'était attendu au pire. Son père n'avait pas supporté la nouvelle alors il partait, venant de comprendre que c'était définitif, son fils aimait les hommes. Ou bien c'était sa mère qui avait honte de voir que personne n'aimait son benjamin qui quittait la pièce. L'autre hypothèse était que l'un de ses frères était gêné de voir qu'il était vraiment homosexuel, alors ça le rendait très mal à l'aise. Or, rien de cela ne se produisit. A la place, de doux bras vinrent encadrer son corps pour doucement le bercer.

Dans la famille Yang, les contacts physiques sont rares, même les mots d'amour. Tout le monde est très pudique, rendant uniquement service pour montrer leur adoration. Donc sentir cette chaleur corporelle, puis les trois autres qui vinrent après, sur son corps, ça avait décoincé quelque chose chez Jeongin.

De jolies larmes avaient coulé le long de ses joues rougies par la fatigue et la fraîcheur de la soirée. Les pleurs n'étaient pas audibles, c'était simplement des vagues de soulagement d'avoir pu enlever ses poids sur ses épaules. Rien n'était réglé, c'était le simple fait d'assumer qu'il y avait au moins un problème qui était important. Du moins pour eux.

Honnêtement, il fallut une grosse demi-heure à Jeongin pour calmer ses spasmes. Cette soirée-là, ses parents avaient été aux petits soins avec lui, rajoutant deux louches à chaque plat qu'il mangeait. En passant une semaine avec eux, le brun avait repris un peu de poids et ses joues s'étaient fait plus grosses et plus joyeuses. Ses frères avaient tenu à passer le plus de temps possible avec lui avant qu'il ne reparte le dimanche. Au programme, les trois garçons avaient joué à tous les jeux de société possibles sur terre pour basculer sur toute la saga de Stars Wars le soir. Les rires des enfants avaient fait énormément de bien aux parents inquiets qui les regardaient de loin, sachant pertinemment qu'ils étaient trop grands pour qu'ils les protègent encore.

Quand Jeongin s'était senti capable de tout raconter à sa mère, ce fut avec joie qu'elle l'accueillit les bras ouverts sur le canapé. Elle avait préparé des plaids, des chocolats chauds et autres friandises pour que son benjamin se sente à l'aise. Les avis de sa génitrice l'avaient beaucoup aidé à se faire à l'idée que Hyunjin était évidemment tombé sous son charme, malgré la gêne de l'admettre. Or, le brun n'avait jamais mentionné que la personne qu'il aimait bien était son supérieur à son travail. Il savait d'ores et déjà que sa mère serait contre cette relation, car ce n'est jamais bien vu. Puis, il n'était pas non plus obligé de tout dire.

"Tu es bien sûr de toi? Que ça soit Hyunjin? Parce que tout ça me paraît très étrange. Vu son comportement si confiant, il serait plus logique pour lui de te le dire en face." La femme fronça des sourcils, toujours pas assez convaincue par tout ce scénario. Les tasses étaient toujours sur la table, cela faisait bien deux heures qu'ils parlaient sur le canapé en ce vendredi après-midi.

"Il me l'a dit de sa propre bouche. Je ne vois pas pourquoi il aurait menti." Jeongin se tortilla les doigts encore une fois, signe que son stress revenait doucement malgré le fait qu'il soit chez lui. Même après avoir éclairci le mystère, son cœur restait insatisfait et se faisait plein d'espoir pour que cet admirateur soit en fait Chris depuis le début. Alors forcément, à force, son anxiété aussi se réveillait.

"Mh, enfin bon ne te casse pas la tête avec ça. Tu verras bien ce qu'il se passe lundi au travail. Sache que si quelque chose s'aggrave, tu pourras toujours venir ici mh?" Dit-elle en se levant du canapé pour aller laver les deux tasses qu'ils avaient utilisées. Son fils suivit de près, mécontent de voir qu'elle allait ranger toute seule sans aucune aide. Ce n'est pas parce qu'il n'habitait plus ici qu'il n'allait pas se bouger les fesses pour autant.

"Oui bien sûr, enfin, pas sûr que mon chef acceptes de nouveaux congés." Son ricanement réconforta un peu l'inquiétude de sa mère. Tant qu'il souriait et riait encore, c'est que tout allait mieux.

La maman commença alors à jouer avec Jeongin, mouillant exagérément ses bras fourrés dans l'évier, tandis que lui grommela ironiquement. Sa vengeance fut de simplement la pousser avec ses hanches pour qu'elle vacille à droite. Mission réussie, ils rigolèrent un petit moment avant de discuter de tout et de rien une fois la vaisselle terminée. Les derniers potins fusèrent dans la maison où eux seuls émergeaient. Les trois autres hommes avaient décidé de rester dans leur chambre ou bien de travailler dans le bureau commun. Seulement, Jongsu avait fini par descendre de l'étage pour manger un petit snack, histoire de dire.

En voyant l'écran de son cadet allumé, ses yeux zieutèrent les deux nouveaux messages que quelqu'un lui avait envoyés. Un peu incertain de ce qu'il devait faire avec ces informations, le plus âgé des garçons regarda en direction de la cuisine. Jeongin n'avait pas l'air de s'inquiéter de quoi que ce soit. Mieux valait le prévenir, au cas où.

"Jeongin? Un certain Hyunjin t'as envoyé un message." Sa main attrapa le portable sans trop se poser de questions pour l'approcher du propriétaire. Les yeux rivés sur l'écran, il ne les releva qu'une fois en face de son frère totalement tétanisé. Ah, quelque chose de mal approchait.

Le brun regarda à tour de rôle sa mère puis son frère, attendant un simple non qui le dissuaderait d'y répondre. Or, les yeux encourageants de sa famille le fit souffler. Qu'est-ce qu'il détestait assumer ses responsabilités.

𝓱𝔂𝓾𝓷𝓳𝓲𝓷:
je suis désolé, j'ai des choses à te dire...
on peut s'appeler?

"J'ai pas envie..." Finit-il par dire, ne sachant pas comment agir autrement qu'en fondant sur la table, la tête entre ses bras. Pour qui Hyunjin se prenait-il après l'avoir évité une semaine pour revenir comme une fleur avec cette demande? Enfin, éviter n'était peut-être pas le mot mais Jeongin était trop perdu pour en chercher un autre.

"Ça serait une bonne occasion pour régler cette histoire non?" Jongsu n'avait rien compris de ce qu'il se passait et n'était donc pas légitime pour parler. C'était surtout son instinct protecteur de grand frère qui parlait en ce moment même. Voir son petit frère dans un état pitoyable n'est jamais très agréable après tout.

"Tu penses?" Jeongin sortit de ses bras pour croiser le regard confiant de son aîné. C'est si lui qui parle, alors il a toujours raison. C'est la voix de la sagesse dans la famille.

"Oui et je peux rester avec toi si tu veux." Bien que peu convaincu, le brun accepta d'appeler le grand châtain, mais refusa la requête de son frère. Déjà que téléphoner le rendait mal à l'aise, si en plus quelqu'un était à côté de lui, ça rendrait la tâche plus dure.

Bien que peu convaincu, sa mère lui força la main pour qu'il aille faire un tour, chaudement habillé tout de même, et qu'il lui parle calmement. Peut-être que le froid hivernal calmera ses idées et permettra une conversation plus fluide et relaxée. Comme dit, Jeongin enfila son bonnet, son long manteau beige, ses gants noirs et prit son téléphone pour composer le numéro du diable en personne. Une petite sonnerie suffit pour que son ami décroche. Ce fut sur une voix un peu brisée et fatiguée que Jeongin se crispa. Ses pieds n'avaient pas bougé du palier de la maison, ne trouvant pas le courage de partir plus loin. De toute façon, leur conversation n'allait pas durer, c'était certain.

"Allo?" Aucune réponse de la part du brun, l'aîné comprit très vite qu'il n'allait pas parler. Simplement, trouver des mots face à un mur totalement blanc n'est pas facile. D'abord parce que ce qu'il s'apprête à dire est honteux et que les deux amis n'ont jamais eu une conversation sérieuse jusqu'à présent.

"Écoute, je suis sincèrement désolé..." Aucun signe du brun, pourtant Hyunjin peut très bien entendre son souffle dans le combiné. Jeongin attend, son mutisme est la punition. Le brun le connaît très bien pour savoir que le silence est son point faible, sa phobie. Il le pousse à bout jusqu'à ce qu'il s'excuse sincèrement. Pourtant, ce ne sont pas des regrets qui vinrent chatouiller ses oreilles, non, c'est quelque chose de plus puissant encore.

"Je n'ai pas menti, je t'aime sincèrement Jeongin, mais j'ai usé de ta confiance pour arriver à mes fins. J'en suis sincèrement désolé et je comprendrais si tu ne me pardonnes pas." Jeongin fronça des sourcils, mais de quoi parlait-il encore? Avait-il loupé quelque chose au travail durant sa semaine de vacances? Sa bouche s'ouvrit et se ferma quelques fois, incertaine parce que parler ça serait donner raison à Hyunjin.

"Elles ne sont pas de moi ses fleurs..." Un long souffle refroidit le corps du châtain, son cadet était vraiment énervé. C'était la fin, tous les deux le savaient. Jeongin ne se prenait pas la tête avec les personnes, sauf lorsqu'ils mentaient. C'était impardonnable pour lui, même pour les personnes qui lui sont chères.

"Il t'aime et j'en suis sûr maintenant. J'avais peur pour toi, c'est pour ça que j'ai menti mais il m'a prouvé qu'il tenait vraiment à toi. Réfléchis juste, la réponse est sous tes yeux. Rappelle-toi de ses poèmes-."

Jeongin raccrocha, il n'avait pipé mot durant toute la conversation, mais maintenant ça fit tilt dans sa tête. Il avait enfin compris que le monde se foutait ouvertement de lui. Le protéger? Et puis quoi encore. Son portable éteint, ses yeux se fermèrent comme pour tout effacer. Supprimer ses fleurs, ses poèmes nuls, son travail qui ne lui apporte que de l'argent et oublier Hyunjin et Chris parce que ça l'énerve d'être aussi stupide.

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