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𝟎𝟎𝟓.

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 5 - 𝐸𝑛𝑣𝑖𝑒

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Aliza Fort

Le pas rapide, Aliza traversait les couloirs. Tout se bousculait dans sa tête. Sa respiration était rapide. Elle était encore dans tous ses états de son échange avec sa mère. En y repensant, elle passa sa main sur son poignet le plus endolori, un légère marque rouge ornant celui-ci. C'était qu'aussi menu qu'elle était, Claere Fort avait de la poigne.

« Si je te dis tout ça, si je fais tout ça, c'est pour toi. »

Elle avait du mal à y croire. Comment pouvait-on tenir de tels propos et avoir de tels actes envers son propre enfant ? Sa mère ne faisait rien pour les autres. Tout était encore et toujours dans son intérêt.

« Y-a-t-il autres que ses propres intérêts qui comptent à ses yeux ? »

« Pour mère personne ne compte. Toi et moi sommes peut-être les deux seules exceptions. »

Non elle comptait. Elle le savait. Elle était sa fille. Elle lui avait déjà dit. Larys lui avait dit. Aussi dure pouvait-elle être, elle tenait forcément à elle. Quelle mère n'aimerait pas ses enfants ? La colère lui faisait peut-être avoir des pensées injustes envers celle qui l'avait mise au monde. Elle ne devait pas. Après tout, elle lui devait la vie.

Si elle faisait ça c'était pour elle. C'était pour son bien. Même si elle ne voyait pas comment. Peut-être sa mère avait-elle raison. Elle était stupide.

« Es-tu limitée ? »

« Non. »

« Des fois je m'en pose la question. »

Sa gorge se serra. Elle n'était qu'une bonne à rien. Et sans sa mère, elle serait encore là, depuis les tours de Harrenhal, à regarder les hommes s'entraîner en attendant que mystérieusement, on vienne lui faire la cour. Ces rêves d'enfants n'avaient plus lieu d'être.

L'écho de voix parvint à elle, résonnant dans les longs couloirs. Aliza s'arrêta et prit une grande respiration. Elle passa main sur le pans de ses vêtements, et remit une mèche rebelle, à sa place, derrière son oreille. Elle souffla un coup et un arbora un sourire simple sur son visage. Elle ne devait pas se laisser décontenancer. Et ne pouvait pas se montrer bouleversée telle une enfant.

Elle arriva à la bifurcation du couloir et fut surprise par ce qu'elle vit. Aenemys et le prince Daemon qui avait l'air de passer un bon moment. Ils ne l'avaient visiblement pas vu. Spectatrice de cette scène, elle recula d'un pas se cachant derrière le mur d'où elle venait de surgir.

Pourquoi se dissimulait-elle ? Elle l'ignorait. Son corps avait agi tout seul. Quelque chose dans sa tête lui avait dit de le faire. Comme si c'était une obligation. Elle devait le faire. Une intuition peut-être.

Elle entendit le rire franc de son amie qu'elle reconnaîtrait entre mille. Aenemys avait un rire particulier. Un rire qui pouvait être particulièrement agaçant pour les personnes jalouses. Parce que, comme le reste de sa personne, il était captivant. Quand on l'entendait rire, les gens arrêtaient leur conversation pour savoir d'où provenait ce son. Et quand ils se retournaient, ils se mettaient à sourire. Mais pas d'un sourire moqueur, comme ceux que font ces femmes qui ridiculisent leurs congénères, non. Des sourires heureux. Des vrais sourires comme il y en avait si peu à la cour. Car cela était tellement plaisant d'entendre quelqu'un rire d'une bonne humeur et d'une joie profonde et réelle, dans un endroit rempli d'artifice.

Aenemys, elle rendait les gens heureux. Elle possédait une énergie incroyable. Il émanait d'elle tellement d'ondes positives. C'était un rayon de soleil. Pourtant la Velaryon n'essayait jamais d'accaparer toute l'attention sur elle mais dans ces moment là c'est comme si on ne voyait qu'elle. Comme si tous les rayons du soleil se regroupaient pour l'éclairer, elle. Plus que ça, elle était l'incarnation du soleil aux yeux d'Aliza.

Peut-être l'idéalisait-elle trop. C'était typique d'elle. Elle trouvait en elle tous les défauts du monde et chez les autres toutes les qualités. Aliza admirait vraiment son amie. Admiration que sa mère jugeait stérile, puérile et de plein d'autres choses peu valorisantes. Sûrement le fait qu'Aenemys était l'aînée du groupe devait influer chez cette adoration qu'elle pouvait parfois avoir pour elle et qu'elle avait aussi pour ses deux autres amies au final.

Toutes ces choses qui rendait Aenemys lumineuse avait suscité de la jalousie et de l'envie chez Aliza à son arrivée. C'était une fille tellement sûre d'elle. Elle aimerait pouvoir être si confiante et comme elle par moment.

Mais avec le temps elle avait appris à vraiment bien la connaître et en se liant d'amitié avec, elle avait pris conscience à quel point jalouser son amie était ridicule. Car déjà, elle était justement son amie et, sans la trouver moins fabuleuse, Aliza connaissait un tas de petits défauts que possédait la Velaryon qui mit bout à bout faisait un parfait ensemble imparfait.

Par exemple, elle connaissait l'existence de ce petit grognement que pouvait involontairement faire Aenemys quand elle riait. C'était assez rare que cela se produise. Peu de personnes savaient que la Velaryon pouvait faire cette chose si disgracieuse.

Cela n'arrivait qu'avec le groupe de filles. Il fallait vraiment la faire rire. Cela se produisait quand elle riait à s'en tordre le ventre. Agissant en jeune fille moins distinguée. Cette pensée, un souvenir de ce rire là, fit étirer un sourire à Aliza. Cela la faisait se sentir précieuse de savoir qu'elle était une des seules à pouvoir provoquer un tel son et à connaître l'existence.

Après cet instant de réflexion, la brune se décida à passer sa tête hors du mur pour observer le prince et son amie. Elle prit appuie sur la paroi pour garder un équilibre et ne pas tomber.

Son amie était presque complètement dos à elle tandis que l'homme se tenait de profil. Étrangement, Aliza ne craignait pas de se faire repérer car la façon dont le Targaryen avait les yeux rivés sur son accompagnatrice lui donnait l'impression qu'il ne pourrait jamais les détacher d'elle.

"Vous êtes vraiment.."

Ces mots étaient parvenus comme un murmure aux oreilles de la Fort. Le son de la voix d'Aenemys était très faible au vu de la distance qui les séparait mais elle arrivait tout de même à distinguer les paroles qui étaient prononcées.

Et sans même voir son amie de face, Aliza savait. A la posture de la Velaryon et au ton qu'elle avait employé, il était facile pour la brune d'imaginer l'expression faciale qu'arborait Aenemys à cet instant. Sûrement avait-elle rouler des yeux avant d'étirer un sourire et de lancer un sourire en coin à l'homme. Oui cela allait bien avec ses bras croisés.

Les deux descendants de l'ancienne Valyria se tenaient proches de l'arcade qui séparait les jardins du couloir extérieur. Ils s'apprêtaient visiblement à rentrer dans le château avant cette discussion. Aenemys se contenta de secouer la tête avant de reprendre son chemin.

Cependant elle fut stoppée par le bras du prince qui se tendit devant elle. La main de se dernier qui s'abattit sur l'un des piliers qui séparait les jardins du couloirs extérieur. En même temps que son amie, Aliza hoqueta de surprise. Elle plaça immédiatement sa main sur sa bouche.

Aenemys colla son dos contre la colonne en pierre tandis que le prince s'était placé devant elle, l'empêchant de partir. Elle était cernée.

"Tu n'as pas autant de mal à finir tes phrases d'ordinaire. Alors dis moi, je suis vraiment quoi ?"

Le visage du Prince s'était rapproché de celui de la Velaryon, la surplombant totalement, comme s'il voulait l'intimider. Il n'avait pas parlé très fort et Aliza se pencha davantage comme si cela allait l'aider à mieux entendre, peu sûre d'avoir réellement compris ce qu'il venait de se dire.

Déséquilibrée, la main d'Aliza ripa contre l'arête du mur et en se coupant elle poussa un exclamation. Elle se cacha à nouveau derrière le mur au moment où les deux personnes qu'elle espionnait avaient tourné la tête dans sa direction. Elle ignorait si elle avait été vue et décida d'espérer que non avant de se mettre à courir dans le couloir.

Après deux bifurcations et être revenu plus à l'intérieur du château, elle ralenti l'allure jusqu'à s'arrêter complètement. Elle prit quelque instant pour reprendre son souffle et mettre ses idées en place. A quoi venait-elle d'assister ?

« Même la Velaryon à réussi à se rapprocher du prince. »

La phrase que sa mère lui avait dit un peu plus tôt dans la journée, fit soudainement écho dans sa tête. Elle ne l'avait pas comprise au moment où elle avait été dite mais maintenant.. Maintenant, elle ne savait pas quoi en penser.

Aenemys ne leur avait jamais parlé d'une quelconque attirance envers l'oncle de Rhaenyra. Et pourtant, après ce qu'elle venait de voir elle ne pouvait pas nier l'évidence. Elle avait vu peu et beaucoup de choses à la fois. Cela laissait place à l'interprétation.

"Le prince est pourtant marié..." se murmura-t-elle à elle-même. Au mieux, la Velaryon portrait porter ses bâtards mais elle n'obtiendrait rien du prince.

Elle ne savait pas à quoi jouait son amie mais elle allait perdre. Daemon Targaryen était le feu. Et Aenemys jouait avec et finirait par s'y brûler. Il fallait qu'elle aille lui parler. Pas maintenant. Mais elle devrait lui avouer ce qu'elle avait vu et lui dire d'arrêter cela. C'était trop dangereux et cela finirait forcément mal pour elle.

Sans s'en rendre compte, la Fort avait repris sa route, complètement dans ses pensées. Un espèce de bourdonnement la fit sortir de ses pensées et Aliza vit passer devant elle, l'air contrarié, la princesse en train de marmonner des mots incompréhensibles.

"Rhaenyra !"

En étant interpellée la Targaryen releva la tête et s'arrêta.

"Ah.. Aliza, c'est toi."

Rhaenyra ne semblait pas ravi de voir le brune et cela la coupa dans son élan. D'un pas lent, la Fort se positionna à côté de son amie.

"Est-ce que ça va ? Tu sembles contrariée."

Aliza s'attendait à ce que Rhaenyra nie sa contrariété ou qu'elle lui sorte de fausses explications à son état mais étonnamment, pour une fois, elle fut honnête et décida de se livrer à elle.

"Mon oncle est revenu à la capitale aujourd'hui" l'informa la Targaryen son savoir que son interlocutrice était déjà au courant de ce fait là.

"Et ce n'est pas une bonne nouvelle ?" demanda innocemment Aliza.

La princesse observa son amie en silence avant de répondre. Aliza ne lui avait pas demandé duquel de ses oncles il s'agissait, comme si elle connaissait déjà la réponse, et n'avait pas semblé plus étonné que ça.

"Je suppose. Mais je l'ai trouvé rodant autour d'Aenemys tel un dragon avant de dévorer un mouton qui se serait aventuré trop loin du troupeau."

Aliza fut surprise par cette confession mais cela ne lui déplaisait pas. Naturellement, les deux adolescentes avaient repris leur route, montant les escaliers menant aux appartements royaux.

La Fort se demandait si cela dérangeait la princesse de voir son oncle tourner autour de sa cousine par jalousie ou par inquiétude pour cette dernière. Elle connaissait toute l'admiration que pouvait avoir la princesse pour le frère du roi et à quel point elle l'appréciait. Peut-être ne pas être son centre d'intérêt susciter chez elle de l'agacement.

« Si tu dois écraser les autres pour te mettre en valeur fais-le et sans hésiter. »

Une nouvelle fois, les paroles de sa mère résonnèrent en Aliza et elle détestait ça. Elle détestait cela et le fait qu'elle venait de se poser une question. Une simple mais terrible question : que ferait sa mère à sa place ?

Le plus horrible était qu'elle en connaissait la réponse comme si.. Comme si elle pensait et réfléchissait comme elle. Avec les informations qu'elle avait, Aliza pourrait faire beaucoup de choses. Des choses qui nuiraient. Et déjà que cette idée la révulsait, il ne s'agissait pas de n'importe qui.

Cela nuirait à Aenemys. Son amie. Elle ne pouvait pas lui faire cela.

Mais qu'y avait-il de grave à relater des faits ? Après tout, elle se baladait à la vue de tous, c'est qu'elle ne voulait pas se cacher.

Alors pourquoi te sens-tu mal à l'idée de parler de ce que tu as vu si cela n'est pas si grave ?

Parce que l'opportunité de s'immiscer et, de pire, semer la graine de la discorde dans la relation qui liait Rhaenyra et Aenemys s'offrait à elle.

« Si je dois écraser les autres pour me mettre en valeur. Je le ferai »

"Je les ai vus ensemble." Elle l'avait dit. Elle avait vendu la mèche. Rhaenyra s'était arrêtée, tournant brusquement la tête vers la Fort. Aliza s'arrêta une marche au-dessus de celle sur laquelle était son amie avant de se retourner vers elle en sentant son regard pesant sur elle.

Elle voulait en savoir plus. Évidemment. "Il n'y a pas si longtemps que ça. Dans les jardins. Le charme de ton oncle semble ne pas la laisser indifférente..." Elle s'arrêta et pourtant la Targaryen ne prit pas la parole, sentant que son amie n'avait pas fini de parler.

Elle en avait sans doute assez dit. Sa phrase en suspens, Aliza hésita. Elle fixa les marches puis planta ses iris marrons dans ceux de la princesse. "Et il avait l'air d'apprécier cela."

« Dans un monde de dragon, il faut être un dragon. »

Rhaenyra retint un esclaffement entre ses lèvres avant de lever les yeux au ciel. Elle se remit à marcher et reprit la parole au moment où elle passa à côté d'Aliza. "Évidemment qu'il apprécie cela. Mon oncle est un homme plein d'égo."

Rhaenyra s'arrêta une fois la dernière marche des escaliers franchie, sans prévenir avant de se retourner vers son amie qui manqua de lui rentrer dedans. Elle attrapa Aliza par les avant-bras pour la retenir et la regarda d'un air sérieux.

"Je te remercie d'être honnête avec moi. Beaucoup sont les gens qui me parlent par intérêt."

Aliza se figea en entendant ses mots et en voyant son amie lui offrir un léger sourire qui était pourtant authentique et sincère.

« Avoir les bonnes grâces de la princesse ou de la fille de la main du roi est utile ! Utile pour les alliances, les mariages. Est-ce que tu saisis ça ?! »

Un sentiment de culpabilité envahit la fille du maître des lois. Son regard se perdit un instant dans le vide et sa gorge s'assécha. Elle finit par se forcer à faire un sourire. "C'est normal Rhaenyra.. Je suis ton amie après tout."

Rhaenyra posa son regard sur la main gauche de son amie avant de la détacher de son bras. Elle observa la paume de sa main avant de froncer les sourcils et de reposer ses pupilles mauves sur son visage.

"Tu t'es coupée ?"

"J'ai glissé." Avoua-t-elle comme mi-vérité.

La princesse soupira avant de secouer la tête d'exaspération. Aliza sentit ses joues s'empourprer. Rhaenyra lâcha la paume de son amie avant de lui saisir son autre main pour ne pas lui faire mal et de la tirer à sa suite. "Allez viens, on va te faire un bandage, il ne faudrait pas qu'une stupide blessure s'infecte."

Main dans la main, les deux amies rentrèrent dans les appartements de la princesse. Sous les ordres de la Targaryen, Aliza s'assit sur un fauteuil avant d'observer la pièce. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas remis les pieds ici.

La Fort se rendit compte que c'était la première fois depuis plusieurs semaines qu'il n'y avait pas eu une telle proximité entre la princesse et elle. Et ce moment d'intimité entre elles était sûrement dû au fait qu'elle venait de commencer à creuser un fossé entre Rhaenyra et sa cousine.

A ce moment précis, Aliza se dit que si sa mère était là, elle serait tellement fière d'elle et cette pensée ne la fit que se sentir encore plus honteuse.

Daemon Targaryen & Aenemys Velaryon

Il était là, assis autour d'une table stupide à être sermonné tel un enfant par des personnes qu'il méprisait tous plus les un que les autres à l'exception de son frère, qui l'ennuyait juste, comme à son habitude.

Sa démonstration de force n'avait pas plus à tout le monde. Ce serpent d'Otto Hightower avait été le premier a donné son avis, alors qu'encore une fois, personne ne lui avait demandé. Tandis que, même le Serpent de Mer avait été d'accord avec ses actes alors qu'il n'appréciait que très peu le Prince vaurien, Otto Hightower ne faisait que crachait son hostilité envers lui pensant que cela allait atteindre sa personne.

Que tout cela l'ennuyait.

Une menace qui n'impressionnait guère le prince venant du roi pour le prévenir de ses actes. Cela signalait que sa présence n'était plus requise. Il allait enfin pouvoir se sortir de cette mascarade que représentait à ses yeux ce piètre conseil restreint.

Daemon se leva et s'éloigna de la table mais à peine avait-il passé le siège de Corlys Velaryon que celui-ci s'adressa directement à lui. "Bien que je suis en accord avec vos actes de la soirée, je partage aussi l'avis de la Main du Roi quant à votre.. relation avec votre femme."

Daemon ne se donna pas la peine de se retourner complètement pour faire face au Seigneur des Marées. Il tourna nonchalamment la tête dans sa direction lui lança un regard de dédain. Il savait pertinemment où il venait en venir.

"Que vous ne vous intéressiez pas à votre femme vous appartient, il est bon que vous fassiez de même avec les dames de la cours."

Un ricanement lui échappa. Les autres membres du conseil restreint assistèrent silencieusement à l'échange, ne comprenant pas ce qui se disputaient là. Le roi observa sa main qui, pour une fois, ne semblait pas au courant d'un potentiel désaccord entre les deux hommes.

"Vous comme moi savons pertinemment que vous vous moquez des femmes de cette cour." Corlys planta son regard plein de haine dans celui du prince. S'il pensait l'intimidait, cela était insultant.

Le Targaryen étira un sourire que son frère ne connaissait que trop bien. Il ne partirait pas sans rien ajouter. "Ne vous en faites pas, je lui ferai transmettre le message.." Il marqua une pause que le Serpent de Mer interpréta comme la fin de sa phrase. Ce dernier se mit à hocher la tête pensant que le prince l'avait entendu et ne s'approcherait plus de sa nièce. "La prochaine fois que je serais seul en sa compagnie."

En réaction, Corlys Velaryon se leva brusquement de sa chaise qui grinça contre la pierre. Daemon choisit ce moment pour tourner les talons et quitter la salle du conseil restreint. A peine arriva-t-il dans le petit hall devant les portes de la salle du conseil, qu'il vit en face de lui, dans le long couloir qui menait à l'endroit où il se situait actuellement, assise au sol, le coude appuyé sur un muret, le sujet de son échange avec le Serpent de Mer.

Aenemys Velaryon, dans toute sa non splendeur, tenait à garder les yeux ouverts, somnolant à moitié, sa joue reposant sur la paume de sa main. Elle avait dîné avec son oncle. A chaque fois, ces dîners duraient jusqu'à très tard.

Quand ils se retrouvaient après une longue période, il arrivait même que leurs conversations durent toute la nuit mais cette fois, ce moment entre un oncle et sa nièce avait été interrompu par Lord Otto Hightower lui-même. Rendez-vous compte.

La nuit était déjà assez avancée à l'irruption de la main sur roi dans les appartements du seigneur de Marée Haute. Le conseil restreint avait dû se rassembler d'urgence. Corlys avait proposé à sa nièce d'attendre dans ses appartements mais elle avait préféré l'accompagner.

Évidemment, elle ne pouvait rentrer avec lui dans la pièce, cela elle le savait, mais elle avait été ravie d'apprendre qu'elle ne pouvait même pas patienter dans le hall devant. Il ne vaudrait pas que ne serait-ce qu'un mot de ce qu'il pouvait se dire à l'intérieur parvienne à ses oreilles.

Alors elle avait attendu, seule, debout en plein milieu d'un des couloirs qui menait à la salle du conseil, à une distance assez éloignée des portes, attendant que son oncle en ressort. Il n'en était toujours pas ressorti. C'était long. Et ennuyeux. Et la fatigue avait commencé à l'envahir. Après les fortes émotions de cette journée bien remplies et sa balade avec le prince, ses jambes la tiraillaient alors elle s'était assise.

Oui, à même le sol. Mais qui pourrait la juger ? Il n'y avait que ces deux gardes, qui l'avaient d'ailleurs empêchée de rester dans ce hall où elle aurait pu prendre appuie sur la bordure du mur, alors ils n'avaient pas le droit de la juger.

Aenemys était une fille simple et n'avait pas peur de salir sa robe. Il y avait déjà eu deux roulements de gardes depuis qu'elle s'était assez installée sur la roche froide qu'était le sol. C'est pour cela qu'elle ne releva pas en entendant le bruit métallique d'une armure, pensant à un nouveau roulement.

Cependant le bruit s'arrêta devant elle. Elle finit alors par lever la tête prête à envoyer balader le soldat qui allait sûrement encore une fois, lui conseiller de partir plutôt que d'attendre. Ne pouvait-elle pas faire ce qu'elle voulait. Mais alors qu'elle ouvrit la bouche, elle s'arrêta quand ses pupilles rencontrèrent deux billes mauves.

Évidemment. Lui aussi était au conseil restreint. Le commandant du guet. le frère du roi.

Daemon Targaryen.

Là, debout, face à elle, dans son garbure, avec sa cape jaune, ses longs cheveux blonds argentés ébouriffés, du sang sur son visage légèrement égratigné et plus attirant que jamais.

Aenemys pourrait mettre sa main au feu qu'il était la cause de cette réunion nocturne. Immanquablement, à peine le prince vaurien était de retour en ville, que le conseil restreint était obligé se rassembler au beau milieu de la nuit jusqu'aux premières lueurs du jours.

Daemon scruta la jeune femme au sol, poussant un ricanement en haussa les sourcils. En réaction à cette moquerie, la Velaryon se releva aussitôt prenant conscience de la position dans laquelle elle était.

"Je vais finir par croire que tu me suis partout ou que tu languis de moi."

"Que ça soit la nuit ou le jour vous ne perdez pas votre sens de l'humour visiblement" répondit-elle directement après avoir levé les yeux au ciel. Cela ne le trompait pas. Il savait que sa remarque avait amusé la jeune femme. "J'attends juste mon oncle. Nous étions en pleine conversation quand cette réunion a eu lieu" l'informa-t-elle le regard accusateur.

L'humeur maussade du prince revint au moment où le Serpent de Mer fut mentionné. Il leva les yeux au ciel sans cacher son dégoût.

"Et bien je suppose que quoi qu'il se soit dit là dedans vous n'avez pas été du même avis."

"Au contraire. Cependant, effectivement, il ne s'est justement pas gardé de me donner son avis."

Ses paroles perdirent un instant la jeune femme, qu'il remarqua être traversé par l'incompréhension quand elle écarquilla les yeux. Elle avait compris. Oui, ils avaient parlé d'elle.

"Vous.." commença-t-elle prise d'une inquiétude soudaine. Pourquoi diable avait-t-on parlé d'elle dans une réunion du conseil restreint ? Etait-ce à cause de ses échanges avec le prince ? Non, ça ne valait pas un conseil ?

"Avoue-le, tu n'aimes pas autant être seule que tu le fais croire, ton oncle ne te laisse juste pas le choix."

En voyant la figure offusquée de la Velaryon en remettant son indépendance en question, il sut qu'il avait encore gagné et qu'elle était tombée bêtement dans le piège. En comprenant que le prince se payait sa tête, le visage de la nièce de la reine se rembrunit. Elle s'était fait avoir comme une débutante.

Elle afficha alors un sourire, et son regard devint à nouveau plus joueur. "Je peux le comprendre. Je m'inquiéterais si un homme comme vous s'approchait d'une jeune fille sans défense comme moi."

Daemon s'esclaffa à l'entente de ces propos. "Sans défense ?"

Elle haussa les épaules en guise de réponse. Il pencha très légèrement la tête sur le côté avant d'étirer un sourire. "Tu as peut-être raison. Tu m'as vraiment semblé sans défense tout à l'heure."

La pénombre de la fin de la nuit ne suffirait pas à cacher les joues rouge de la jeune femme en se rappelant son corps coincé entre un pilier et le corps du prince. Cette réponse l'avait saisi, ne pensant pas qu'il rementionnerait ce moment.

Elle se mordilla la lèvre, gênée avant de détourner le regard, faisant savourer encore plus au prince sa victoire. Lui qui n'était pas d'humeur...

Il se surprit à la détailler une nouvelle fois alors qu'elle fuyait son regard. Combien de secrets cachait-elle encore ? C'était une jeune femme très surprenante qui avait définitivement piqué son intérêt. Son regard descendit jusqu'à sa poitrine. Une très belle jeune femme qui avait piqué son intérêt. Et pas seulement parce qu'elle était son type.

Elle était la première depuis un moment qui avait réussi à vraiment le surprendre. Et pour une chose si futile qui plus est. Mais qui est-ce qui n'aurait pas été surpris par ce qu'il avait entendu ?

Aenemys à son bras, Daemon se promenait dans les jardins. Il était sûr de dépeindre un tableau que d'ordinaire, il trouverait ridicule. Son accompagnatrice était étrangement silencieuse depuis quelques minutes. Sûrement était-ce pour mieux réattaquer. Mais encore une fois, elle n'aurait pas le dernier mot. Elle aurait beau se creuser la tête. Il jouait à ce jeu là depuis plus longtemps qu'elle.

Il aperçut au loin à homme la cour. Quand leur regard se croisèrent il vit de la stupeur dans celle de l'homme. Daemon se pencha alors vers Aenemys approcha sa bouche de son oreille. Elle lui adressa un regard en coin, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir lui dire.

"Tu vas voir quand il va passer à côté de nous il va s 'arrêter pour te saluer faisant mine de ne pas m'avoir vu, il va écarquiller les yeux avant de sortir son verbiage."

"Son verbiage ?"

"Oh dame Aenemys et oh ! Prince Daemon. J'ignorais la nouvelle de votre retour. Ravis de vous revoir." Daemon avait pris une voix plus aiguë que la sienne pour caricaturer l'homme qui s'avança vers eux, ce qui fit pouffer la dame à ses côtés. "Et il ajoutera un commentaire sur le fait qu'on est en compagnie l'un de l'autre."

La jeune femme à son bras secoua la tête , peu convaincue, pensant que le prince cherchait à l'impressionner. Il était certes observateur mais il n'était pas encore en capacité de voir l'avenir à sa connaissance.

Cependant quand l'homme arriva à leur hauteur il s'arrêta les obligeant à faire de même. Bien que d'ordinaire, il aurait continué son chemin ignorant l'hypocrisie des gens qui peuplaient cette cour, la femme à son bras ne lui en laissa pas le choix.

"Oh dame Aenemys." commença l'homme faisant petit à petit écarquiller les yeux à la Velaryon. "Et oh ! Prince Daemon. J'ignorais la nouvelle de votre retour. Ravis de vous revoir."

Du coin de l'œil Daemon observa les lèvres de la jeune femmes s'étirer jusqu'à ce qu'elle se mette à se pincer les lèvres pour ne pas rire. Il avait répété mot pour mot ce que Daemon avait prévu. Il ne manquait plus que la remarque sur la compagnie l'un de l'autre.

"J'ignorais que vous vous côtoyez. C'est une.. agréable surprise."

A peine l'homme eut-il finit sa phrase que la femme à son bras éclata de rire avant de pousser un espèce de petit grognement. Aussitôt Aenemys porta sa main à sa bouche alors que le prince avait vivement tourné sa tête vers elle et que le choc était apparu sur le visage de l'homme qui s'était adressé à eux.

"Je suis désolée." s'excusa la Velaryon en se retenant de rire.

"Ce n'est rien ?" dit doucement l'homme avant de leur adresser un sourire gêné et de vite partir.

Daemon se détacha de la jeune se femme se tourna complètement face à elle, les sourcils froncés. Etait-ce elle qui venait de produire ce son infâme.

"C'est de votre faute !" l'accusa la Velaryon confirma les soupçons du prince qui entre-ouvrit la bouche, préparé à tout sauf à ça.

"De ma faute ?" Il était à l'origine de bien de sons provenant d'une femme mais pas de ce genre de cris d'animaux.

Une nouvelle fois, à cause de la mine effarée du Targaryen qui était vraiment comique aux yeux d'Aenemys, elle s'esclaffa avant de pousser à nouveau ce terriblement disgracieux grognement. Elle tourna la tête en remettant sa main sur sa bouche comme pour empêcher tout son d'y sortir.

Malgré lui, cette situation arracha un rire à Daemon. Il la dévisagea étonnée. "Comment un tel son peut-il sortir de toi ?"

"Par pitié, taisez-vous." dit-elle en gloussant, prise d'un interminable fou rire dans lesquels ces bruits déplaisant aux oreilles avaient pourtant aussi emmené le prince.

Aussi ravissante pouvait-elle être, Daemon avait jugé la jeune femme lorsqu'il avait entendu ce son si peu conventionnel mais cela avait renforcé son idée qu'elle n'était pas comme les autres.

"Vous avez une sale tête." Pour reprendre un peu plus de contenance les seuls mots qui avaient traversé l'esprit de la cousine de Rhaenyra avaient été ceux-ci Et elle n'en fut pas peu fière quand elle vit l'effet qu'ils firent chez le prince.

Son visage était presque de marbre mais elle pouvait y déceler un peu de stupeur. Il souffla d'amusement. Elle savait qu'il aimait qu'elle l'attaque de la sorte.

"Imagine celle des autres."

"Parce qu'ils l'ont encore ?" s'étonna faussement Aenemys. "Je suis déçue. Vous avez une réputation de grand méchant dragon ici" se moqua-t-elle.

Daemon ricanna en réponse. Il ne savait si c'était à cause de ce petit jeu entre eux depuis le matin, l'effet de cette soirée sanglante, parce que les membres du conseil l'avaient particulièrement agacé cette nuit ou la façon dont elle lui tenait tête en ce moment d'elle, mais le Targaryen fut pris d'envies luxurieuses.

Daemon repensa aux dires de la main du roi et du maîtres de navires quant à sa relation avec sa femme. Le prince vaurien avait dit qu'un mouton dans le Val était plus attirant que sa femme, une chose était sûre, ce n'était pas le cas d'Aenemys. Avec elle, il n'aurait eu aucun mal à remplir ses devoirs conjugaux.

Il observa ses cheveux complètement détachés qui avaient déjà attiré son attention dans l'après-midi. Cela lui donnait quelque chose de plus fougueux. Plus sauvage. Et la lueur dans le regard de la Velaryon la rendait encore plus convoitable à ses yeux. Mais pas moins intouchable.

Sans crier garde, Daemon saisit le menton de la jeune femme qui se trouvait en face de lui et le souleva, rapprochant son visage du sien. Sa tête penchée au-dessus de celle de la nièce de son frère, il sentait son souffle saccadé sur ses lèvres.

Leurs lèvres très proches l'une de l'autre, Daemon jeta un regard en coin aux soldats de chaque côté des portes de la salle du conseil, qui pouvait s'ouvrir à tout moment, et qui les fixaient sans une once de discrétion. Il posa ses yeux sur lèvres roses, entrouvertes, d'Aenemys avant de plonger son regard dans ses pupilles aux couleurs de sa peau.

"Quel dommage que je sois marié." Il avait murmuré ces mots d'une voix rauque et suave à la fois qui provoqua des frissons le long de l'échine de la Velaryon, puis il la lâcha, aussi soudainement qu'il l'avait saisit avant de partir le pas hâtif. Il fallait qu'il aille au bordel.

Aenemys se retint au mur se laissant tomber contre celui-ci, le cœur battant à tout rompre. Sa poitrine se soulevait et s'affaissait à un rythme rapide et irrégulier, elle observa le prince quitter rapidement son champ de vision se demandant ce qu'il venait de passer ?

Venait-elle d'être sur le point d'embrasser Daemon Targaryen ?

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Prochain chapitre le tournois arrive. Il va avoir deux nouveaux personnages !

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