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𝟎𝟎𝟐.

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 2 - É𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑏𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟

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Aenemys Velaryon

Dans le ciel, l'on pouvait entendre des bruits vifs comme si on fouettait l'air. Un nuage fut transpercé par une forme sombre. Une autre masse semblable passa au-dessus de la première. Si les habitants de Port-Réal levaient la tête, ils pourraient, avec un peu de concentration, apercevoir deux dragons dans le ciel.

Aenemys Velaryon, ses cheveux argentés balayés vers l'arrière par le vent, riait quand elle dépassa sa cousine sur son dragon. "Je suis encore devant toi" la nargua la plus vieille.

Rhaenyra leva la tête vers elle et la seconde d'après Syrax monta en flèche coupant la route à Aenemys et son dragon qui vira vite de bord pour l'esquiver.

"Tu disais ?" lui parvint la voix de la princesse.

"Petite peste" plaisanta-t-elle.

Les mouvements des dragons étaient gracieux, l'un passaient au-dessus l'autre, l'autre dépassait l'un. On pouvait croire qu'ils dansaient ensemble. La vérité était qu'ils jouaient. Leurs deux dragonnières s'amusant à créer une petite compétitivité qui n'existaient pas entre elles. L'un des dragons était jaune et l'autre bleu, d'un bleu pure et un petit peu plus grand que le premier.

"La première arrivée à Fossedragon ?" Les deux dragonnières s'étaient mises à planer l'une près de l'autre et elles devaient crier pour s'entendre. Rhaenyra ne lui répondit pas et lui adressa un sourire malicieux avant de disparaître.

Aenemys baissa la tête et la vit plus bas, Syrax descendant en pique. Aussitôt Aenemys la suivit. Elle plongea dans le vide à son tour se rapprochant dangereusement de la mer. Juste avant de toucher l'eau, Dermex se redressa, ses pattes caressant l'eau. Aenemys jeta la tête en arrière et ferma les yeux pour profiter du vent qui balayait son visage. Elle aimait cette sensation. Elle ne se sentait plus libre et elle-même nulle part ailleurs que sur son dragon. Elle inspira un coup, profitant de l'air dans ses poumons, avant de rouvrir les yeux.

Elle se pencha et posa sa main sur le coup de son dragon. "Et si on gagnait cette course qu'en dis tu ?*" Comme en réponse, Dermex poussa un rugissement. Ils prirent à nouveau de l'altitude quand ils s'approchèrent de la ville. Ils arrivèrent par la côté sur laquelle se trouvait le donjon rouge.

Rhaenyra et elle passèrent chacune d'un côté de la plus haute tour du château avant de parcourir la distance qui les séparait de Fossedragon très rapidement. Au-dessus de l'énorme dôme, Aenemys se mit à voler en cercle et repéra deux silhouettes qui les attendaient en bas, leur visage levés vers elles.

"Je crois que notre absence à été remarquée" cria-t-elle, penché au-dessus de son dragon, à Rhaenyra plus bas. La princesse leva la tête, un sourire sur son visage.

"Tu penses ?" Rhaenyra s'en moquait totalement et cela fit ricaner sa cousine.

Elles finirent par se poser au sol, l'une après l'autre. Toujours sur le dos de leurs dragons, elles se regardèrent.

"Tu n'es pas en retard d'ailleurs ?" demanda-t-elle à la Targaryen alors qu'elle venait de se souvenir que la princesse avait son rôle d'échanson du roi à accomplir dans peu de temps.

"Je le serais très probablement." Rhaenyra s'était contentée d'hausser les épaules, se moquant bien d'être ponctuelle.

"Ton père ne vas pas aimer."

"Tant pis."

Aenemys se contenta de secouer la tête, un sourire aux lèvres. La Targaryen était vraiment incorrigible. Elle descendit de son dragon et retira ses gants avant de poser sa main sur le cou de Dermex.

La Velaryon s'étant posée la plus proche de l'entrée de fosse dragon, Syrax lui cachait la vue, cependant Aenemys entendit tout de même la voix de Ser Harrold Ouestrelin s'élever. Il manifestait son soulagement de voir les deux jeunes filles enfin au sol après avoir vu leurs dragons « faire des acrobaties dans le ciel » si elle reprenait ses dires les plus exactes.

Aenemys contourna Syrax et arriva devant le lord commandant de la garde royale. "Rassurez-vous Ser Harrold, votre tête va rester sur vos épaules encore un peu."

"Oh je sais que vous êtes la plus fervente défenseur de la princesse et qu'à vos côtés elle ne risque rien. Peut-être devrais-je échanger un de mes hommes avec vous."

En tant que garde royal, le commandant des manteaux blancs était l'un des soldats qui se chargeaient de la sécurité de la princesse le plus souvent. Et Aenemys, étant fréquemment avec Rhaenyra, était aussi couramment en présence du chevalier. Autant dire qu'ils se connaissaient alors depuis de nombreuses années. Le chevalier avait vu les deux filles grandir ensemble et connaissait bien leurs caractères à présent.

"Croyez-moi Ser, vous ne le souhaitez pas vraiment."

Ser Harrold étira un sourire amusé tandis que le jeune femme ricana. Aenemys posa son regard sur ses trois amies. C'était bien Alicent et Aliza qui les attendaient comme elle l'avait supposé il y a quelques minutes, quand elle était encore dans les airs. Elle avança pour rejoindre ses amies alors que la princesse parlait avec.

"Aliza c'est la première fois qu'on te vois ici." Ses gants à la main, son sourire n'ayant pas bougé d'un pouce, elle s'était mise face à la brune agréablement surprise de la voir au pied de Fossedragon.

"Alicent à insister." expliqua son amie et elle n'eut aucun mal à la croire. Elle visualisait très bien la fille de la main du roi tirer sur le bras de la Fort tandis que celle-ci s'accrochait presque à un pilier du château.

"Et alors le spectacle te plait ?" Tout comme il pouvait être fréquent qu'Alicent les attendre dans la diligence royale quand Rhaenyra et elle faisaient un tour à dos de dragon, Aenemys ne se souvenait pas avoir déjà vu Aliza les accompagner auparavant. Elle savait donc qu'elle n'avait jamais vu ni Syrax, ni Dermex, ou aucun de leur congénère de près.

"Je n'avais jamais vu de dragons d'aussi prêt." confirma la fille du maître des lois.

"Tu peux même toucher Dermex si tu veux." lui proposa étonnamment la Velaryon. Sachant très bien que son amie n'avait jamais vu de dragon et ayant le pressentiment qu'elle ne reviendrait pas de sitôt à Fossedragon, Aenemys lui avait suggérée l'expérience avec son dragon pour faire plaisir à son amie, connaissant parfaitement son dragon et sachant que cela ne serait pas dangereux avec elle.

"Oh non ce n'est pas la peine."

"Tu n'as pas à en avoir peur, si tu ne fais rien de stupide, ils ne te feront rien mais ne t'en approche jamais toute seule quand même." l'avertit-elle. "Si tu es avec son dragonnier, un dragon pourrait se laisser caresser, enfin moi je sais que Dermex agis comme cela, mais il ne faut jamais oublier que ce ne sont pas des animaux de compagnie. Ce ne sont pas des petits chats, alors si ça te tente je peux te la faire toucher mais ça sera seulement pour cette fois."

"Je ne pense pas que ton discours ait été très rassurant" se moqua gentiment Alicent en voyant que leur amie s'était figée.

Aenemys qui avait orienté son regard vers les gardiens des dragons, qui faisaient rentrer Dermex et Syrax derrière elle, se retourna vers Aliza qui déglutit. Il eut quelques secondes de silence brisées par Rhaenyra, Alicent et elle-même qui éclatèrent de rire, très vite rejointes par leur amie.

"Désolée." finit par articuler la dragonnière de Dermex entre deux spasmes provoqués par le fou rire qu'elle essayait de calmer.

Aenemys pouvait parler des heures des dragons. Ils incarnaient un sujet si vaste, complexe et intéressant. Elle aimait qu'on les considère comme ce qu'ils étaient, des êtres vivants, pas juste des montures, pas des bêtes de foires, pas des armes de guerre. A ses yeux, ils pouvaient être aussi adorables que dangereux mais tout le monde n'en avait pas forcément conscience.

"Une autre fois peut-être. Partons avant qu'Aliza tourne de l'œil." la taquina Rhaenyra, un air espiègle sur son visage.

"Je ne vais pas tourner de l'œil." se renfrogna, à peine sérieusement, la dernière arrivée dans le quatuor.

"Allez rentrons, Rhaenyra tu vas être en retard." rappela Alicent ce qui fit lever les yeux au ciel à la princesse qui poussa un soupir las.

Les quatre demoiselles montèrent dans la diligence royale tandis que celle qui avait déposé les deux dernières arrivantes suivait derrière. Aenemys aimait les moments comme celui qu'elle était en train de vivre à présent. Ses amies et elle, parlant de tout et de rien, riant et prenant juste du plaisir à être en compagnie les unes des autres. Il n'y avait rien de négatif qui pouvait venir perturber cette bulle qu'elles arrivaient à créer quand elles étaient ensemble et elle chérissait cela du plus profond de son cœur.

"Lamarck ne te manque-t-il jamais ?" demanda Aliza pour faire la conversation. L'ambiance était très légère mais la conversation devint légèrement plus sérieuse. Aenemys s'interrogea un instant sur la raison de cette question mais conclut qu'il n'y avait pas d'explications derrière. C'était Aliza. Elle s'intéressait à elle. Cela avait juste interpellé la nièce du Serpent de Mer car on ne lui avait pas posé cette question depuis longtemps maintenant.

"Parfois mais c'est assez rare. Je m'y ennuyais beaucoup." La réponse avait été simple, courte et presque froide. Aenemys fit bien comprendre qu'elle ne voulait pas s'étendre sur le sujet. Elle baissa les yeux sur la main de Rhaenyra qui s'était posée sur son avant bras avant de la regarder. La Targaryen lui adressa un sourire.

Elle remarqua le regard interrogateur, peu discret, qu'Aliza lançait désespérément à Alicent qui lui répondit d'un simple mouvement de tête pour lui signifier que ce n'était le moment d'en parler.

Non Lamarck ne manquait pas à Aenemys, ou plutôt, vivre en compagnie de son père, Vaemond Velaryon, le frère du Serpent de Mer, ne lui manquait absolument pas. Ce qui pouvait lui manquer était de voir ses plus jeunes cousins, Laenor et Laena, courir l'un après l'autre et entendre son oncle faire une remarque, pas bien méchante, sur leur comportement, tandis que leur mère les regardait en souriant et parfois en laissant un petit rire s'échapper et que les domestiques essayaient de rattraper les bambins. Ce genre de tableau lui manquait mais maintenant ce n'était plus que du brouillard.

Comment Lamarck pourrait-il lui manquer ? Elle n'était même pas sûre de s'en souvenir encore. Elle n'y pensait même plus. Cela devait faire maintenant une dizaine d'années qu'elle était à Port-Réal. Oui, c'était ça. Son père l'avait expédiée à la capitale alors qu'elle était, à peine, âgée de sept ans. Maintenant, elle en avait dix-huit. Pensez-vous qu'elle avait revu son père depuis ? Non. Et la dernière fois qu'elle avait reçu un corbeau de sa part commençait à remonter dans le temps aussi. Mais elle s'en moquait. Ça ne lui manquait. Il ne lui manquait pas.

Aenemys doutait que son père ait, un jour, éprouvé un semblant d'amour pour elle. Elle se demandait s'il avait déjà aimé quelqu'un tout court. Apparemment oui. Sa mère. Elle avait dû mal à y croire au vu de l'affection qu'il portait à son enfant.

Sa mère, Aenemys n'en avait aucun souvenir. Apparemment elle avait été affaiblie par son accouchement et était tombée malade dans les jours qui ont suivi sa naissance. Elle ne savait pas de quoi exactement mais savait que sa santé s'était dégradée et qu'elle était décédée alors qu'elle n'était encore qu'un nourrisson. Et son père. Son père, et bien, il l'avait toujours tenu responsable de ça. De ça et de tout le reste, comme si elle était la cause de tous les maux du monde. C'était pour ça qu'à la première occasion, il l'avait expédié loin de lui, ne supportant plus de la voir.

Selon son oncle, Aenemys avait une ressemblance flagrante avec sa mère, et la voir tous les jours était douloureux pour Lord Vaemond. Malgré le fait que son père puisse éprouver des sentiments soit pour elle une légende urbaine, elle voulait bien concevoir que son oncle dise la vérité. Pourtant, ce n'a jamais été un regard plein de pitié que son père avait pu poser sur elle mais bien des regards remplis de dégoût.

Parfois elle se demandait si, depuis toutes ses années, les choses avaient changé. Est-ce qu'elle manquait à son père ? Est-ce qu'il regrettait le comportement qu'il avait pu avoir envers elle, qui n'était qu'une enfant, innocente, et sans mère ? Et puis elle chassait ses pensées par peur d'être trop déçue par la vérité le jour où ils se reverraient. Si ce jour tentait à arriver.

Alors oui, même si Aenemys était une jeune femme très solaire, pleine d'énergie et fougueuse, cette question l'avait faite totalement se refermer sur elle-même. Évidemment, elle n'en voulait pas à son amie d'avoir posé la question. Après tout, elle ne lui avait jamais parlé de sa situation familiale, comment aurait-elle donc pu deviner ? Cependant elle était tout de même restée silencieuse jusqu'à la fin du trajet.

La diligence finit par s'arrêter dans la cour d'entrée du château. Les quatre amies en sortirent bruyamment. Rhaenyra devait vite aller se changer avant de se présenter au conseil restreint.

Bras dessus, bras dessous, ce furent Alicent et la princesse qui ouvrirent la marche. Aenemys tourna la tête vers Aliza et lui fit un grand sourire avant de lui attraper le bras à son tour pour lui faire comprendre qu'il n'y avait pas de froid entre elles. Elle la tira à la suite de leurs deux premières amies.

Rhaenyra ralentit le pas et attrapa d'Aenemys. C'était un fier un tableau qu'elles représentaient là. Quatre dames de la cour, toutes alignées, se tenant, prenant beaucoup de place dans les couloirs, qui avançaient comme cela. Les gens se retournaient sur elles quand elles passaient mais cela arrivait à faire rire même Aliza et Alicent, qui étaient celles qui se souciaient le plus de leur image, alors rien ne pouvait perturber sa bonne humeur.

Alors qu'elles traversaient la cour intérieure, Aliza ralentit jusqu'à s'arrêter stoppant l'allure des trois autres. Aenemys tourna la tête vers la brune, en bout de file, qui venait de lâcher son bras.

Elle remarqua que son amie s'était mise à triturer ses cheveux, ce qu'elle faisait parfois quand elle était nerveuse. "Je n'ai pas prévenu ma mère de mon absence du Donjon Rouge et je pense qu'elle a dû sans rendre compte. Elle doit sans doute être contrariée donc je vais aller la voir."

"La plupart du temps il faut fuir ses parents s'ils sont contrariés." fit remarquer la Velaryon même si elle ne pouvait vraiment savoir comment se comporter dans ce genre de situation car elle n'en vivait jamais, au vu de la distance qui les séparait, son père et elle.

"Tu n'auras qu'à dire que tu étais avec la princesse et que c'était moi qui a requis ta présence." dit Rhaenyra qui ne comprenait pas qu'on puisse volontairement aller à la rencontre d'une leçon de morale. La princesse oubliait parfois que toutes ses amies n'étaient pas aussi impertinente qu'elle avec leurs parents.

"Les filles..." leur fit les gros yeux Alicent, la seule autre personne responsable en dehors de la Fort. "Je comprends, tu as raison d'aller la voir, mais je suis sûre que ta mère ne dira rien" voulut se faire rassurante la fille de la main du roi.

Après cela, leur amie les quitta. Aenemys la regarda s'éloigner avant de se pencher vers ses deux amies restantes. "Sa mère est vraiment une sorcière."

"Aenemys !" la gronda Alicent consternée par les paroles de la Velaryon.

"Quoi ? Elle respire l'apathie."

"Je la rejoins sur ce point là. Elle respire le vice. Je ne l'aime pas." prit partie Rhaenyra, ce qui fit soupirer la fille de la main du roi.

"Tu n'aimes pas grand monde à la cour, en même temps." La réponse de la Hightower, un léger sourire fière sur les lèvres, était juste mais avait surpris Aenemys qui pouffa, tandis que la princesse grimaça.

"Vous, je vous aime." Alicent qui faisait de l'humour, Rhaenyra qui déclarait son affection envers ses amies, Aenemys leva les yeux vers le ciel pour voir si la neige n'allait pas tomber à Port-Réal.

"C'est très touchant" répondit Aenemys en portant une main à son cœur tandis qu'Alicent avait un sourire attendri, sûrement profondément émue par la phrase de la princesse. Cependant la nièce du Serpent de Mer les ramena à la barbante réalité. "Mais tu choisis mal ton moment pour faire la sentimentale. Tu vas être super en retard. Allez, va te changer !"

"Et avant je veux passer voir ma mère" précisa Rhaenyra.

"En plus ?" s'étonna Alicent qui se rendit compte que le temps les rattrapait.

"Allez on se dépêche princesse." La Velaryon avait lâché le bras de sa cousine, s'était mise derrière elle, les deux mains sur ses épaules puis s'était mise à la pousser pour accélérer le pas.

La plupart des gens pourraient être outrés par l'attitude qu'elle avait envers la fille du roi mais elle s'en moquait. C'était comme ça avec Rhaenyra et elle. Qu'elle soit trop tactile ou trop directe avait déjà fait tiquer Ser Harrold Ouestrelin ou Alicent plus d'une fois, les premières fois où ils avaient été témoins de ce type d'attitude. Pour elle, le fait que Rhaenyra soit princesse ne l'avait jamais rendu plus fragile, ou ce genre de choses qui poussaient les gens à prendre des pincettes avec elle. Et quand on connaissait le tempérament de feu de l'unique enfant du roi et de la reine, on pouvait vite conclure qu'elle n'avait pas besoin de cette surprotection.

Alicent et elle avaient attendu devant la porte de la chambre de Rhaenyra qu'elle se change. Elle avait fait assez vite et était ressorti dans une très belle robe jaune. Alors qu'elles reprirent la route vers les appartements la reine, la Hightower s'arrêta et se mit face à Aenemys qui manqua de lui rentrer dedans.

"Tu ne crois pas qu'il y a un souci ?" A vrai dire, la Velaryon ne voyait pas du tout ce qui pouvait poser problème jusqu'à ce qu'elle se fasse regarder de haut en bas. "Aenemys, ta tenue. Tu ne peux pas te présenter aux appartements de la reine ainsi voyons !"

C'était vrai, Aenemys était toujours dans sa tenue avec laquelle, elle montait à dos de dragons et n'était donc pas des plus présentables. Elle avait complètement oublié ce détail.

"Allez-y alors. On se reverra plus tard."

Aenemys avait troqué sa tenue de dragonnière contre une robe bleue. Elle se dirigeait vers la salle du conseil restreint pour attendre que celle-ci se finisse. En descendant les marches, elle vit Ser Harrold Ouestrelin et fut surprise de le voir, car le commandant de la garde royale était, la plupart du temps, présent aux conseil restreint.

"Ser Harrold !" le héla-t-elle. "La réunion est-elle déjà finie ?" s'interrogea-t-elle même si cela l'étonnerait beaucoup.

L'homme à la barbe grisonnante s'arrêta et se retourna vers elle. Aenemys se dépêcha d'arriver à sa hauteur. Celui-ci semblait légèrement préoccupé ce qui l'interpella.

"Non, elle est toujours en cours."

"Que se passe-t-il ? Y-a-t-il un souci ? Quelque chose de grave ? Un problème avec la reine ?" commença-t-elle à s'inquiéter.

"Non ce n'est pas cela." Il s'arrêta et jeta un regard aux alentours comme s'il s'apprêtait à révéler un secret. Aenemys se mit à zieuter autour d'elle, ne comprenant pas ce qu'il se passait avant de reposer son regard sur l'homme. "Le prince Daemon est arrivé à l'aube."

"Fossedragon à exploser ? Le donjon rouge a-t-il pris feu ?"

"Non, bien-sûr que non." Il la regarda avec incompréhension, perplexe de la réaction de la jeune femme qui montrait une certaine indifférence face à cette annonce.

"Alors pourquoi parlez vous de cela comme si la pire des calamités qu'est connu le monde depuis la ruine de l'ancienne Valyria venait de s'abattre ?" Aenemys vit la mine de l'homme en face d'elle se renfrogner comme s'il se sentait un peu honteux. Elle ne comprenait pas pourquoi l'arrivée du prince devait être une affaire d'État.

"Enfin vous connaissez le Prince Daemon."

"Pas plus que ça" répondit-elle vaguement.

Rectification. En y réfléchissant un peu plus, elle pouvait totalement comprendre pourquoi cette arrivée agitait le soldat.

Le prince Daemon était ambitieux, impétueux, lunatique, ombrageux, caractériel, impulsif et violent. Tout le monde connaissait sa réputation et c'était l'image que le peuple avait du frère cadet du roi. Et il était vrai qu'il finissait toujours par attirer l'attention sur lui, de n'importe quelle façon, que ça soit de manière positive ou négative. La plupart du temps, la deuxième option. Et pourtant...

Pourtant Aenemys n'avait jamais vraiment eu cette image là du prince. La dragonnier de Caraxès n'était pas souvent à la cour bien qu'il avait un siège au conseil restreint qui l'attendait mais des brefs échanges qu'elle avait pu avoir avec lui, au courant de sa vie, Aenemys l'avait trouvé plus charmeur - trop charmeur -, arrogant, et l'on sentait bien qu'il était effectivement un homme impulsif et brutal mais il s'était plus, toujours, montré énigmatique. Cerner la personnalité du prince et le cerner lui, tout simplement, n'avait pas l'air d'être chose aisée. La Velaryon n'y était jamais arrivée.

Malgré son image de l'homme - elle voulait bien croire, volontiers, ce qu'on racontait sur lui - à la façon dont Rhaenyra idolâtrait son oncle, à cet aspect énigmatique qui lui avait toujours montré et à d'autres choses, elle pensait que c'était plus que ça. Il était plus que ça.

"Vous savez qu'il est un élément perturbateur." reprit le soldat. Il n'avait pas totalement tort. Daemon était imprévisible et le fait qu'il erre dans le château était assez dangereux. Qui sait toutes les choses qu'il avait eu le temps et qu'il avait encore le temps de faire, depuis qu'il était arrivé à la capitale.

Il était donc impossible d'anticiper les actions du prince et il ne servait à rien de s'entremêler l'esprit et s'angoisser avec lui. Ce fut pour cela que Aenemys essaya de détourner le sujet.

"Rhaenyra va être contente."

"A ce propos, ni le roi, ni la princesse ne sont encore au courant de la présence de son frère à la cour."

Elle qui ne comprenait pas pourquoi le commandant de la garde royale était dans tous ses états, lui qui était si stoïque habituellement, eut toutes les réponses nécessaires apportées par cette phrase.

"C'est donc cela qui vous inquiète ? Qu'il se passe quelque chose de catastrophique entre maintenant et le moment où le roi apprendra sa présence." C'était légitime mais le prince était loin d'être stupide, il était même quelqu'un de trop réfléchi. Et le roi avait l'habitude de minimiser les actes de son frère donc quoi qu'il puisse faire cela ne créera sûrement aucun véritable problème.

"Cela ne m'inquiète pas."

"Évidemment." Aenemys se pinça les lèvres retenant un sourire, ses lèvres légèrement retroussées mais son regard plein de malice parlait pour elle. Elle se moquait gentiment du chevalier. Cette situation était clairement anxiogène pour lui mais il ne l'avouerait jamais. Après tout un homme comme lui, un soldat dans sa position et qui avait un rôle si important ne se laissait pas perturber par des choses si futiles. Elle entendait très clairement la voix de l'homme en face d'elle dans sa tête lui dire ces mots.

"A moins qu'il apprenne sa présence par une catastrophe, même si je suis sûr qu'il sera heureux de revoir son frère." Elle était mauvaise de jouer avec les inquiétudes du soldat mais cela l'amusait terriblement depuis qu'elle était petite de rendre chèvre cet homme. Un côté d'elle resterait peut-être toujours enfantin.

Elle avait vu la mine de l'homme presque se décomposer comme si il n'avait pas songé à l'alternative de ce qu'elle venait dire. Ça y était, elle s'en voulait. Elle pensa alors à un choix qui pourrait satisfaire tout le monde et empêcher le soldat de faire une crise cardiaque.

"Et où se trouve le prince Daemon actuellement ?"

"Il serait à la salle du trône." Il n'était donc pas sûr d'où se trouvait le prince. Cela serait une mince affaire en termes de discrétion s'il se retrouvait à le chercher dans tout le château.

"Parfait c'est sur mon chemin." déclara-t-elle alors que la stupeur s'afficha sur le visage de ser Harrold.

"Vous n'alliez pas vers la salle du conseil restreint ?"

"Plus maintenant."

"Qu'allez vous faire ?"

Soudainement c'était comme si la présence de Daemon était passée au second plan pour le chevalier. Le fait que la jeune Velaryon voulait aller à sa rencontre le rassurait encore moins. On parlait de la rencontre de deux électrons libres. Et Ser Harrold avait peur de l'influence que pourrait potentiellement avoir le prince sur la jeune femme qu'il, il fallait le dire maintenant, affectionnait - plus qu'il ne l'avouerait.

"Soulagez votre conscience et m'assurez que votre élément perturbateur ne provoque pas de perturbation."

"Lady Aenemys." La fille aux cheveux frisés entendit le garde royal l'interpeller alors qu'elle avait déjà engagé sa route vers la salle du trône. Elle lui fit un signe de main sans se retourner comme pour lui dire d'aller voir ailleurs.

"FiIez, Ser Harrold avant que votre absence ne paraisse suspecte."

Aenemys se dirigeait vers le salle du trône et ne s'était pas rendu compte qu'elle souriait avant de voir un garde lui sourire en retour. La cour allait être plus mouvementée que d'habitude et savoir que quelque chose, et dans le cas présent, quelqu'un, allait en être la cause la ravissait. Cela ne ferait de mal à personne que la monotonie des journées à Port-Réal disparaisse quelque temps. Ça et le tournoi pour l'héritier. Il y allait enfin avoir un peu d'animation, chose qu'il n'y avait presque plus depuis l'annonce de la grossesse de la reine.

La Velaryon ouvrit la porte massive de la salle du trône avec une légère difficulté avant d'y pénétrer. Le grincement de celle-ci attira l'attention du dragon à l'intérieur. Seulement quelques rayons du soleil éclairait l'endroit, autant dire qu'on n'y voyait pas grand-chose. Mais malgré cette obscurité ambiante, dans la pénombre, elle pouvait distinguer parfaitement la silhouette d'un homme assis d'un homme assis sur le trône. Et pas n'importe lequel.

Cela était bien du Daemon Targaryen tout craché. Son regard perçant posé sur elle, Aenemys pensa à celui qui dirigeait les manteaux blancs et se dit qu'il aurait sûrement fait une syncope en voyant le prince assis sur le siège de son frère.

"Chauffez-vous la place pour votre frère, le roi, mon prince ?" engagea-t-elle la conversation en haut valyrien, en avançant vers le siège de fer.

"Ou peut-être pour moi." La voix pénétrante du prince résonna dans la salle vide et fit son chemin jusqu'à Aenemys. Elle avait oublié à quelle point sa voix était à son image : aguicheuse.

Ce demi-jour et l'absence de présence extérieure donnait à l'atmosphère un côté intime et interdit. Oui Aenemys avait l'impression, à ce moment précis, qu'elle ne devrait pas être là. Pourquoi ? Elle ne faisait rien de mal après tout. De plus l'interdit ne l'avait jamais arrêté. Elle ignora cette étrange sensation.

"Cette place ne vous est pourtant pas destinée."

Se rapprochant, Aenemys commençait à distinguer le visage de l'oncle de sa meilleure amie et cousine. Elle remarqua le coin de ses lèvres s'étirer. Il n'avait que faire de ce qu'elle disait. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disait ces mots. Il s'en amusait même. Mais Aenemys ne comptait servir de distraction à personne. Surtout, qu'au départ, elle était venue pour que ça soit l'inverse.

"Je suis sûr du contraire pourtant."

"On dit que la certitude est absurde." Après cette phrase remplie d'impertinence quand elle a été prononcée, la Velaryon marqua une pause. Elle était arrivée au pied des marches qui menaient au trône sur lequel était assis Daemon Targaryen. Les deux mains croisées devant elle, elle observa le prince. "Votre frère n'aimerait pas vous voir assis sur ce trône."

Se moulant à elle, le prince repassa aussi à la langue commune des sept couronnes. "Et votre oncle n'apprécierait pas de vous voir me parler. Quelle chance pour nous qu'aucun d'entre eux ne soit présent alors."

Il dit cela d'un ton flegmatique avant d'enfin se lever et de descendre les marches vers la femme qui était venue à sa rencontre. Aenemys ne lâcha pas l'homme du regard pendant qu'il avançait très doucement et de façon nonchalante.

"Cette pensée à l'air de vous faire plaisir."

"Que votre oncle ne m'aime pas ou que nous soyons seuls ?" La dragonnière de Dermex haussa les sourcils. Elle retint un sourire, plus amusé qu'elle ne le voudrait par la personnalité outrageuse du prince. Elle avait oublié ce côté sans filtre qu'il avait se moquant pertinemment des conséquences que pouvait provoquer ses propos.

Aenemys, pour ignorer la remarque du Prince, avait décroché son regard du Prince, ayant trouvé un soudain intérêt à la contemplation du siège fait d'épée, maintenant vide. Elle se tourna vers Daemon, maintenant à côté d'elle, pour lui faire face.

Si tenté qu'elle avait réussi à l'avoir un instant, l'air indifférent qu'elle arborait quelques secondes plus tôt sur son visage se défit petit à petit. Et même si elle avait su le garder, les palpitations de son cœur, face au regard indécent que portait sur elle le prince, prouvaient bien une chose, c'était que tout cela, qu'il ne la rendait pas indifférente.

"De pouvoir le contrarier." Pendant un bref moment, elle avait oublié comment faire usage de la parole. Sa réponse provoqua un ricanement chez le prince.

"Vous aussi. A moins que vous ayez juste une attraction pour l'infraction des règles."

Elle fronça légèrement les sourcils. "Que vous fait dire cela ?"

Daemon la surplombait. Il était beaucoup plus grand qu'elle et quand il se pencha vers elle, Aenemys se sentit ridiculement minuscule. Elle se forçait à maintenir une respiration régulière, qui ne s'accordait pas avec les battements inégaux de son cœur, et ne le lâcha pas du regard pour ne pas lui permettre de prendre l'ascendant sur la situation.

Si elle avait bien retenu quelque chose du prince, c'était qu'il se jouait et se moquait de tout. De tout et de tout le monde. Il appréciait l'intimidation dans le regard des gens qui lui faisait face mais Aenemys, elle, ce qu'elle aimait par-dessus tout, c'était de tenir tête aux gens.

"Tu sens le dragon."

Sa joue tressaillit. Aenemys tiqua à cette phrase qui semblait ordinaire. Ce qu'il n'était pas censé savoir, était que l'escapade matinale qu'elle avait faite en compagnie de Rhaenyra avait été faite sans autorisation du roi et de la reine. Tout simplement parce que l'un aurait su que sa fille aurait été en retard et parce que l'autre détestait savoir sa fille et sa pupille à dos de dragon. Et elles avaient fait ça dans le dos des femmes de chambres aussi qui avait sûrement dû frôler le malaise en découvrant leurs chambres vides.

Mais encore une fois, il n'était pas censé le savoir alors Aenemys préféra jouer la carte de l'innocence en y ajoutant même une pointe d'insolence. "Jusqu'ici rien d'anormal pour une dragonnière."

"Mais les dames de chambre de Rhaenyra qui la cherchaient partout, toi avec dans le château, me font dire que votre escapade de ce matin n'était pas autorisée."

Aenemys observa l'homme, face à elle, surprise. Ses lèvres s'écartèrent légèrement, prêtes à répondre. Comment diable pouvait-il toujours avoir réponse à tout ? Il était très observateur et attentif à ce qui l'entourait. La violence du prince n'était la seule chose qui pouvait le rendre dangereux, Daemon Targaryen était loin d'être idiot. La Velaryon se demandait comment les gens du château avaient pu remarquer sa présence si tard quand lui avait eu le temps de faire une analyse complète de la moitié des habitants du Donjon Rouge.

La jeune femme préféra restée silencieuse sur ce coup là. Daemon finit par s'asseoir sur la première des marches qui menait au trône, visiblement très à l'aise avant de reposer ses prunelles violettes sur elle.

"Que faites vous là ?" finit-elle par lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis le départ. Daemon était assis, face à elle, et c'était elle qui le surplombait et pourtant elle avait l'impression de se faire compléter dominer et par les sept, elle détestait cela.

"Il y a des tournois en mon honneur." L'audace du prince ne cesserait d'étonner la Velaryon.

"Deux tournois l'un à la suite de l'autre, c'est de bonne nouvelles que vous nous apportez mon prince." Daemon la regarda les sourcils légèrement haussé, étonné par le ton railleur que venait de prendre la jeune femme. Elle se moquait de lui. Et personne n'osait se moquer de lui.

"Il n'y a qu'un quel et même tournois"

"Baelon Targaryen est-ce vous ? Vous êtes nés et en plus vous êtes un adulte. C'est miraculeux." Aenemys avait fait une révérence avant de prendre un air ahuri sur son visage. Elle savait que le prince se clamait encore et toujours l'héritier de la couronne mais le contredire directement ne servait à rien. Il arrivait toujours à vous énerver plus que l'inverse.

"Baelon c'est comme cela qu'ils veulent nommer leur enfant si c'est un fils." marmonna-t-il pensif. Aenemys se figea, se rendant compte de l'erreur qu'elle avait commise. La reine l'avait, elle aussi, mise dans la confidence du prénom qu'elle donnerait à son enfant si c'était un fils et elle venait de le dévoiler.

Elle avait vivement refermé sa bouche, s'étant faite taire elle-même. Le prince poussa un souffle amusé par la situation. Aenemys se rassura. Le prénom d'un enfant pas encore né et le répandre dans toute la ville n'étaient pas le genre de choses qui intéressaient Daemon Targaryen. Du moins elle l'espérait.

Aenemys monta quelques marches, dépassant le prince et s'assit à son tour. Ses bras croisés sur ses genoux, elle l'observa. La tête penchée en arrière, le Targaryen se demandait à quoi la plus proche fréquentation de sa nièce pouvait bien jouer. A l'expression presque impertinente sur son visage, Daemon savait qu'elle allait réattaquer et cela ne lui déplaisait pas.

"Vous allez vous ennuyer après la naissance du fils du roi non ? Vous ne pourrez plus vous proclamer héritier à tout bout de champ."

Elle ne savait pas quand il avait fait cela mais Aenemys remarqua que le prince, en suivant son regard, avait sorti une pièce de sa poche jouant avec entre ses doigts depuis plusieurs minutes maintenant. Son attention s'attarda un instant sur la chose. Étrangement, voir Daemon manipuler cet objet et le voir glisser entre ses phalanges la captiva.

L'homme à la chevelure argentée fit sauter la pièce avant de la saisir en plein vol. Il détacha son regard de sa propre main avant de se tourner, accouder à la marche où étaient posés les pieds d'Aenemys, vers la jeune femme.

"Il y a biens des façons de s'occuper." C'est avec un visage sans aucune expression mais un regard luxurieux qui contrasté avec le reste qui lui répondit.

Malgré les quelques instants qui avaient séparé sa réponse de la prise de paroles précédente de la jeune femme, sa réponse avait été spontané, et non réfléchie. Le regard du Targaryen brulait la peau noir de son interlocutrice.

Pour être surprise elle l'était. La bouche légèrement entrouverte, son regard agrafé à celui du prince, la Velaryon ne savait quoi répondre. Il l'avait complètement saisi. Sa respiration était devenue plus forte et profonde. Pourquoi diable réagissait-elle comme ça ? Elle ne le comprenait pas. C'était hors de contrôle de sa volonté. Comme si son corps réagissait différemment que ce que son esprit avait décidé.

"S'ils ont un fils." Fière de son effet, Daemon s'était contenter de sourire, d'un sourire narquois, avant de lâcher la lâcher du regard, de recommencer à jouer avec cette stupide pièce et de reprendre la discussion innocemment.

Il fallut quelques instants à Aenemys, le temps qu'elle remette ses idées en place pour saisir de quoi parlait le Targaryen. Aguichée, elle avait perdu le fil de la conversation contrairement au prince qui n'avait l'air le moins perturbé du monde. Cette intervention de sa part avait permis à Aenemys de décrocher son regard du prince. Aussitôt elle posa ses prunelles marrons sur les fenêtres d'où provenait la lumière extérieure. Elle s'humecta les lèvres, se maudissant de s'être laissé hypnotiser de la sorte par le prince.

Elle ne s'était pas attendue à un tel comportement de sa part. Enfin pas avec elle. Il ne s'était jamais comporté de la sorte avec elle. Des fois, si ce n'était pas jusqu'à presque ignoré sa présence. En pénétrant dans cette salle, elle s'était inconsciemment jetée dans la gueule du dragon.

"Un avenir plein d'incertitude donc." Elle avait parlé sans décrocher ses yeux des fenêtres. Peut-être était-ce par peur de se perdre une nouvelle fois dans le regard du prince. Elle préférerait se dire qu'elle aimait observer les rayons du soleil qui, en réalité, lui brûlait la rétine.

"Ne disais-tu pas que la certitude était absurde ?"

Malgré elle, elle sourit. Bien joué. Prise à son propre piège. Elle osa finalement observer une nouvelle fois le prince. Il avait retenu et réutilisé ce qu'elle avait dit. Que c'était vile.

"Pourquoi es-tu seule ici ?"

En posant cette question, une pointe d'intérêt se faisant sentir dans la voix de l'homme, Aenemys se rendit compte qu'en la tutoyant naturellement, Daemon avait installé une certaine proximité entre eux et en faisant tout le contraire, la Velaryon mettait une barrière de protection.

"Réunion du conseil. Malheureusement vous devez vous contenter de moi pour l'accueil pour l'instant."

"Cela ne me déplait pas mais cela risque de déplaire à votre oncle."

Elle leva les yeux au ciel, ennuyée, ce qui en amusa d'autant plus celui à qui elle tenait compagnie. Elle ne put s'empêcher de répondre avec sarcasme, chose pour laquelle la septa l'aurait sûrement réprimandé. Comme beaucoup de ses moindres faits et gestes en réalité.

"Et je suis sûre que cela va donc vous empêcher de trouver sommeil cette nuit."

"Pourquoi es-tu là Aenemys ?" Daemon avait réitéré sa question. La même que lui avait posé la jeune femme plus tôt dans leur conversation mais cette fois ci on y ajoutant son prénom. Prénom qu'il prononçait pour la première fois depuis leurs drôles de retrouvailles.

Le son de son prénom dans la bouche du prince résonna jusqu'à son estomac et son cœur rata un battement. Elle balaya ces drôles de sensations.

"J'habite ici. Je ne sais pas si vous vous souvenez mais l'autre fille en bout de table à côté de votre nièce, la princesse, lorsque le roi organise un banquet qui regroupe toute sa famille lors de vos rares retour à la capitale, c'est moi."

Daemon éclata d'un bref rire franc ce qui surpris la Velaryon. Un son qu'elle n'avait entendu que rarement mais très agréable. C'était différent des rires moqueurs qu'il avait la plupart du temps.

"Je sais parfaitement qui tu es, ne t'en fais."

"Vous êtes qualifié d'élément perturbateur et j'ai promis à Ser Harrold qu'il n'y aurait pas de perturbation le temps que la princesse ou le roi arrive" finit-elle par lui avouer.

"Et il t'a envoyé ? Toi."

Le regard hautain du prince piqua la dame de compagnie et amie de la princesse dans son égo. Elle appuya ses coudes sur ses genoux et se pencha vers le prince.

"Qui sait, je cache peut-être bien mon jeu ?"

Daemon s'était tendu, étirant son cou et créa une proximité entre leurs deux visages. Elle pouvait sentir la fin de son souffle sur son visage. Il étira un sourire enjoliveur avant de chuchoter des mots qui la firent frissonner.

"Oh je n'en doute pas."

Aenemys regarda le prince avec confusion. Incertaine de ce qui était en train de se passer quand un bruit sourd, celui de la porte de la salle du trône la fit se redresser immédiatement. Par tous les sept, que venait-il de se passer ?

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*les dialogues en italiques sont des dialogues en haut valyrien

J'ai clairement choisi la solution de simplicité pour le haut Valyrien. 

Deux trois autres petites détails. J'ai gardé dans cette fanfic la couleur des yeux de Rhaenyra et Daemon dans les livres. Deuxième point sur les descriptions physiques. Aenemys Velaryon est représentée adolescente par Alisha Boe, qui a les cheveux bruns, mais dans la fanfic car le reste de sa famille, elle les cheveux argentés. Voilà c'est tout pour les petits détails embêtant.

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