𝟎𝟎𝟏.
𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 1 - 𝑄𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
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Port-Réal, 105 AC
Aliza Fort
Les mains dans le dos, l'agréable chaleur de Port-Réal l'accompagnant, Aliza Fort marchait dans les couloirs aux côtés de son frère, Ser Harwin Fort, dans sa belle robe blanche grisâtre. Un sourire indélébile sur son visage, la jeune fille jeta un regard à son grand frère en sentant son regard persistant sur elle.
"Pourquoi me regardes-tu de cette façon ?" lui demanda-t-elle curieuse. Le sourire amusé de son aîné ne passa inaperçu et son silence l'agaça. Elle s'arrêta se tournant face à lui. "Te moques-tu de moi ?"
"Ne te méprends pas chère sœur, tu m'as juste l'air..." Il marqua une pause alors qu'Aliza tendait petit à petit son cou pour avancer sa tête, comme si, si elle s'approchait, il répondrait plus vite, curieuse de ce qu'il allait dire. "Bien joyeuse aujourd'hui."
"Je ne vois pas où est le mal."
"Il n'y en a pas. Mais voir ton engouement m'amuse quand je me rappelle que tu ne voulais pas quitter Harrenhal." La brune voyait très bien où le chevalier voulait en venir mais feignit l'ignorance.
"Je n'ai.."
"Jamais dis que tu ne voulais pas aller dans une ville qui sentait la bouse de dragon si on en croyait les commérage à mère ?" lui rappela-t-il.
Aliza regarda son frère - qui reprit sa marche, un faux air neutre sur le visage, cachant la satisfaction - outrée. Son visage devint rouge et elle regarda autour d'elle, vérifiant qu'il n'y avait personne.
"Ne dis pas ce genre de choses en publique, je ne voudrais pas qu'on croit que je suis impolie." Elle se souvenait de ce qu'il évoquait évidemment. Elle joua avec ses doigts, un peu honteuse, et releva la tête vers le chevalier le plus fort des sept royaumes en l'entendant éclater d'un rire franc.
Effectivement, Aliza n'avait pas très bien pris la nouvelle de sa nouvelle vie. Enfin, au départ si mais quand elle en avait compris toutes ces implications, son avis sur la chose avait vite changé. S'éloigner de ses amies, de l'écuyer de son frère qu'elle trouvait vraiment mignon, et sa mère qui lui dictait déjà le moindre de ses faits et gestes. A peine avait-elle appris la nouvelle que Claere Fort l'avait directement prévenu de la pression qui pèserait sur ses épaules.
Sa mère avait tenu absolument à ce qu'elle rentre dans le cercle proche de la princesse. Qu'elle sympathise avec telle personne, qu'elle ne s'approche d'une autre. Les moindres de ses faits et gestes allaient être surveillés et ses relations aussi. Elle l'avait su. Elle connaissait sa mère et renoncer à l'idée de faire créer des liens véritables et sincères n'était pas concevable pour elle, alors, Aliza avait exprimé toute la réticence au monde à partir à Port-Réal mais la jeune fille n'avait que quatorze ans et maintenant âgé de quinze ans, elle ne pouvait pas faire ses propres choix.
Aliza avait fait ce que sa mère lui avait dit. Elle était devenue amie avec la princesse, de façon, certes, peu naturelle mais elle l'avait fait même si parfois la brune doutait de l'affection de la Targaryen à son égard. Elle pensait qu'elle tolérait plus sa présence qu'autre chose, grâce à Alicent.
Alicent était sûrement la seule vraie amie que s'était faite la benjamine de la famille Fort. Avec elle, les choses s'étaient faites toutes seules. Elles étaient juste sur la même longueur d'onde. C'était rassurant pour Aliza qui n'était pas encore complètement totalement familière à l'endroit de savoir qu'elle pourrait avoir au moins une relation sincère.
"Fais tu la tête ?" Aliza perdu dans ses pensées ne s'était pas rendu compte du silence qui s'était installé depuis de longues secondes. Elle releva la tête vers son frère et fronça les sourcils.
"Je ne suis plus un enfant, je ne fais plus « la tête » comme tu dis."
"Alors pourquoi es-tu si silencieuse ? Toi qu'on a du mal à faire taire." Depuis petite, Aliza était pleine d'énergie. Une petite fille espiègle qui avait les oreilles qui trainaient partout et qui parlait beaucoup. Vraiment beaucoup. Pour la mettre en colère, il arrivait à l'aîné de la famille de la comparer à une fouine - ce qui, la plupart du temps, ne plaisait pas beaucoup à la plus jeune.
"Je ne suis pas si bavarde que tu ne le dépeins ! Tu ne devrais pas être en train de faire tes choses de chevaliers ?"
"Essaie tu de me congédier ? Je suis dans mon temps libre, je te rappelle."
"Oui, tu es particulièrement agaçant aujourd'hui." Aliza savait que le passe-temps favoris de Harwin lorsqu'ils étaient dans l'intimité familiale était de la faire tourner bourrique. Et ça marchait.
Aliza et Harwin avaient une assez bonne relation. De tous ses frères et sœurs, il était celui dont elle était le plus proche et elle savait que c'était pareil dans l'autre sens. Il y avait aussi Larys, mais autant qu'elle pensait pouvoir compter sur lui, elle avait toujours été intimidée par lui. Une partie de la brune le craignait. Elle ne savait pas pourquoi. Sûrement parce qu'il ressemblait fortement à leur mère. Et ce côté si mystérieux chez lui donnait l'impression qu'elle ne le connaissait pas vraiment et qu'y avait-il plus primitif chez l'homme que d'avoir peur de l'inconnu ?
Lyonel Fort, son père, Claere Fort, sa mère, Harwin et Larys Fort, ses frères. Cinq personnes, une seule famille et pourtant elle avait toujours ce ressenti qu'il existait comme deux clans, deux camps. Sa mère et Larys, toujours du même avis. Le cadet appuyant toujours sa mère. Puis il y avait son père et Harwin. Le seigneur d'Harrenhal ne s'en rendait peut-être pas compte mais il prenait toujours le parti de son premier fils. Et elle, elle était au milieu.
Une famille divisée est chose assez courante. On aurait pu se dire qu'il n'y a rien de grave à cela et pourtant ces dernières années et surtout depuis leur arrivée à Port-Réal, Aliza sentait et savait au plus profond d'elle que cette division au sein de leur famille prendrait son importance, un jour. Dans plusieurs années.
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Alicent Hightower
Un livre entre les mains, Alicent Hightower marchait en direction de la chambre de la princesse Rhaenyra. Le fait qu'il n'y avait pas de soldat devant la porte de la princesse aurait dû alerter la fille de la main du roi mais elle n'y prêta pas plus attention. Elle toqua à la porte pour signaler sa présence mais ne reçut aucune réponse.
Ayant depuis, maintenant, des années, une certaine proximité avec la fille du roi, Alicent se permit d'ouvrir, avec prudence, la porte des appartements de la Targaryen. "Rhaenyra ? Es-tu là ?"
Rhaenyra était devenue l'échanson de son père, le roi, et se devait d'être présente à chaque réunion du conseil restreint. Une d'entre-elle ayant lieu dans peu de temps, la Hightower se serait attendue à trouver son amie dans ses appartements. Cependant elle ne fut pas surprise en ne la trouvant pas dedans.
La Targaryen aimait jouer avec les règles. Les conventions lui passaient par-dessus la tête parfois. Sans la brusquer Alicent essayait, le plus souvent possible et de façon subtile, de rappeler son rang à la princesse et les contraintes qui allaient avec.
Son amie n'étant pas dans ses appartements, Alicent déposa juste le livre -un ouvrage que la princesse lui avait prêté - sur une table avant de s'en aller. Elle eut vite une hypothèse sur la localisation de la princesse et décida d'aller vérifier cela. Elle alla jusqu'aux appartements d'une autre amie et ceux-ci étaient fermés, signifiant qu'elle n'était plus dans le château.
"Évidemment" soupira la Hightower.
Légèrement contrariée de ne pas avoir été prévenue de leur escapade, Alicent reprit son chemin dans les couloirs du Donjon Rouge. A l'intersection d'un couloir, elle tomba sur l'aîné et la benjamine des Fort. Sa mine contrariée changea, transformée par un sourire. "Aliza, Ser Harwin" les salua-t-elle gaiement.
"Lady Alicent." Harwin la salua d'un signe de tête avant de s'en aller sous le regard des deux jeunes filles.
"Ai-je fais fuir ton frère ?" demanda Alicent inquiète. Elle se positionna à côté de son amie et se joint à sa marche. Les deux filles se dirigèrent vers l'extérieur du château.
"Loin de là, ne t'en inquiète pas, il allait se retirer avant que tu n'arrives." se fit-elle rassurée par la brune.
"Parfaite concordance alors." Elle passa naturellement son bras autour de celui d'Aliza, l'entraînant avec elle.
Alicent s'était naturellement et rapidement liée d'amitié avec la fille du nouveau maître des lois. Ce fut par son père que la jeune fille avait appris que Lyonel Fort avait été nommé au conseil restreint et qu'il avait une fille du même âge que Rhaenyra. Son père lui avait dit de bien l'accueillir quand elle arriverait, ce qui avait un peu étonné sa fille. Évidemment elle l'avait fait, non seulement parce que son père lui avait dit de le faire, mais parce que Alicent était particulièrement gentille et aussi curieuse de découvrir une nouvelle personne. L'arrivée de nouveaux gens à la cour l'exaltait toujours.
Elle avait donc embarqué Rhaenyra avec elle, qui avait été particulièrement ennuyée car elle se moquait bien des arrivés et des départs des gens de la cour comme elle le lui avait si bien notifiée. Cependant Alicent avait réussi à appâter son amie en lui précisant que le chevalier le plus fort de Westeros serait parmi les nouveaux arrivants. Elle connaissait la princesse et savait que de savoir à quoi ressemblait celui qu'on considérait comme le plus fort des sept couronnes la subjuguerait. Et Alicent devait avouer qu'elle aussi avait été intriguée.
A quoi pouvait bien ressembler un tel homme ? Et bien à un chevalier assez banal en réalité. Même s'il était assez imposant et très charmant. Alicent ne connaissait pas personnellement Ser Harwin Fort mais il semblait être quelqu'un d'assez calme et honorable. Du peu qu'Aliza lui en avait dit sur son frère, Alicent savait qu'il était très apprécié par la gent féminine et n'avait aucun de mal à croire son amie sur ce sujet.
"Rhaenyra n'est pas avec toi ?" lui demanda Aliza. Il était vrai qu'elle passait la plupart de son temps avec la princesse et ses autres amies. Elles passaient la plupart de leur temps à quatre.
"Elle n'était pas dans sa chambre" l'informa-t-elle. "Ni Aenemys" ajouta-t-elle, sachant pertinemment que son amie allait faire le lien. Quand les deux filles étaient en même temps introuvables, cela ne voulait dire qu'une seule chose.
"Évidemment" souffla amusée Aliza. Cela fit sourire Alicent qui avait eu exactement la même réaction.
"Viens avec moi." lui proposa la Hightower qui avait prévu d'aller voir leur deux amies.
"Où ça ?"
"On va les attendre à Fossedragon. Presque un an que tu es avec nous et tu n'as pas vu un seul dragon de prêt. Tu verras, les voir atterrir est assez impressionnant ! Je suis sûre que ça va te plaire." Alicent avait un grand sourire sur son visage tandis qu'elle voyait son amie hésitante. Elle tira sur son bras légèrement. "Allez qu'est-ce qui te retient ? Si tu as peur des dragons, ne t'en fais pas nous resterons à assez bonne distance." Alicent avait beau avoir accompagné de nombreuses fois Rhaenyra et Aenemys auprès de Syrax ou Dermex, elle n'était jamais complètement sereine en leur présence.
"D'accord." finit par céder Aliza ce qui ravit Alicent. Elle poussa une exclamation et bras dessus, bras dessous, le pas guilleret, les deux filles se dirigèrent vers l'entrée du château.
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Claere Fort
Claere Fort était debout, dehors, dans un des couloirs extérieur du château, appuyée sur la balustrade en pierre, observant les deux jeunes filles qui traversaient la cour en contrebas, en direction de l'entrée du château. Elle se retourna vers l'homme avec qui elle conversait depuis plusieurs minutes maintenant.
"Nos deux filles sont très amies." fit-elle remarquer à la main du roi, en face d'elle.
"Effectivement. Cette vision est réconfortante."
"Tu as bien su mener ta barque depuis toutes ses années Otto." Seuls dans ce couloir, peu fréquemment emprunté, Claere décida de s'adresser au Hightower avec plus de familiarité que lorsqu'ils pouvaient s'adresser la parole dans des contextes plus officiels.
"J'ai été.. chanceux, on va dire." dit-il d'une voix monotone. Les lèvres de l'homme s'étirèrent légèrement dans un demi-sourire calculateur et son regard insidieux se posa sur elle.
"Chanceux ? Main du roi et ta fille proche de la princesse. Je ne pense pas que cela ne soit dû qu'à la chance." Elle ne croyait pas à la chance, surtout pas avec un homme aussi combinard que Otto Hightower. Elle savait qu'il faisait exprès de feindre l'innocence la plus complète sur sa position et, savait, aussi, qu'il savait qu'elle savait.
Les deux parents se connaissaient bien avant le mariage de l'un et de l'autre et même s'ils ne s'étaient pas vu depuis des dizaines d'années, en un regard, ils avaient su. Su que, l'un comme l'autre, ils n'avaient pas changé et que, bien au contraire, ils avaient même empiré. Ils étaient l'homonyme du sexe opposé l'un de l'autre. Et c'était pour cela qu'ils s'appréciaient, se respectaient autant qu'ils pouvaient se méfier l'un de l'autre.
"C'est toi qui disais toujours que la chance se provoquait. J'ai fait ce qu'il fallait pour arriver là où je voulais." Le sourire satisfait de Claere s'étira un peu plus. Elle aimait quand ils jouaient carte sur table. Chacun connaissait la mesquinerie de l'autre. Faire semblant en présence de l'autre était donc inutile.
"Je ne te sens pourtant pas satisfait." Ils étaient tous deux des êtres ambitieux et cela faisait un moment que la main du roi stagnait en ne faisant plus trop parler de lui. En même temps, qu'y avait-il de plus haut à viser que de devenir la main du roi ? Mais Claere pensait sincèrement que le Hightower ferait bientôt son grand retour. Au moment où le monde s'en douterait le moins... BAM ! Il frapperait.
"Tout vient à point à qui sait attendre." Une réponse vaste, peu claire et énigmatique, comme Claere les détestait mais cela prouvait bien un fait. Otto Hightower avait définitivement quelque chose derrière la tête et Claere découvrirait quoi. "Mais toi aussi. La dernière fois que nous nous sommes vu, enfin je veux dire avant que vous veniez vous établir à Port-Réal il y a plusieurs mois, tu n'étais encore que la fille de Lord Tyrell. Et maintenant te voilà à discuter avec moi au Donjon Rouge. Mariée à Lyonel Fort, un membre du conseil, marâtre du chevalier le plus fort des sept couronnes et fille aussi bien entourés que la mienne visiblement."
"J'ai été chanceuse." C'était à la fois vrai et faux. Bien qu'elle aimerait bien s'en attribuer les mérites, elle était complètement innocente à l'ascension de son mari. Cela leur avait ouvert beaucoup de portes et une fois les clés en main elle avait juste eu à placer les pions sur l'échiquier.
"Sans oublier, amie de la reine." Il lui fit un petit signe de tête, faussement admiratif, mais son sourire sournois ne quittait pas son visage. La femme se doutait bien que le jour où Otto avait appris que la famille Fort venait à Port-Réal, il avait su que Claere saisirait la première occasion de se rapprocher de la reine.
"Sais-tu où sont parties nos filles ?" demanda Claere. Ce changement soudain de conversation fit lever un sourcil à la main du roi. Si elle reparlait de leurs filles ce n'était pas pour rien mais elle voyait bien qu'il ne comprenait pas encore où elle voulait en venir.
"Sûrement parties rejoindre la princesse et sa cousine." répondit-il dérouté par la question de la dame d'Harrenhal.
"Elles sont donc parties pour Fossedragon dans ce cas."
"Comment..." commença la main du roi, visiblement surpris qu'elle connaisse la position de la princesse et de sa cousine. Il toussota et se reprit . "Et bien je vois que tu as bel et bien pris tes marques ici. Tu sais déjà tout."
"Tout est question de relation." La première chose qu'avait faite Claere, en s'établissant au Donjon Rouge, avait été de faire un repérage. Qui était dévoué à qui. Quelle domestique faisait propager des rumeurs, à qui soutirer des informations et à qui faire confiance. Aujourd'hui, Claere était entourée de femmes de chambre de confiance qui lui rapportaient les moindre petite information.
"Effectivement."
"Cela ne te dérange pas de voir ta fille courir derrière la princesse ?"
"Je préfère dire qu'elle est proche d'elle."
"Ce qui est un sacré avantage."
Otto fixait le visage de Claere. Scrutant la moindre petite expression qu'elle pourrait laisser transparaître. Elle avait quelque chose derrière la tête et elle allait lui en faire part. Il fallait qu'il soit patient.
"Tu le sais puisque tu as envoyé ta fille faire pareil."
Elle sourit. "Je me demande comment tu vas te servir de la proximité de ta fille avec la princesse, car tu vas forcément t'en servir." Sa main posée sur la balustrade en pierre, ses doigts pianotaient sur la roche.
"Je peux te retourner la question."
Elle soupira, comprenant qu'Otto ne parlerait pas tant qu'elle ne l'aurait pas fait en premier. "Tout est question de relation comme on le sait. Avec les bonnes relations, au moment venu, il sera plus aisé de les rendre plus importantes."
"Pour faire prendre du galon à nos filles, il va falloir user de fourberie. Cela ne va pas freiner ton mari ?" Elle leva un sourcil et lança un regard dans sa direction. Cette phrase était de la provocation pure et dure. Elle le savait. Il voulait évaluer jusqu'où elle était prête à aller.
"Lyonel est une homme bien. C'est un homme de valeur mais je trouve que ça lui donne une certaine naïveté. Je me charge depuis toujours du bien de mes enfants et je vais continuer. Je n'ai pas peur de me salir les mains." Les lèvres de l'homme s'étirèrent dans un sourire entendu.
"Cela ne me dit toujours pas pourquoi tu me parles de cela maintenant." Otto Hightower n'avait pas l'air décidé de vouloir jouer aux devinettes. Elle savait qu'il se doutait de là où elle venait en venir mais préférait avoir la satisfaction qu'elle lui raconte tout de son propre chef.
"Enfin, je suis une mère Otto. Et comme ma fille considère vraiment la tienne, je m'inquiète pour cette petite."
"Ton intérêt soudain pour ma fille ne trompe personne. Nous avons failli être fiancés je te rappelle. Nous nous connaissons depuis longtemps. Je te connais. Alors, que veux-tu ?" Son sourire devint plus faux avant de disparaître et d'adopter une expression faciale plus ferme. Elle allait enfin parler.
"Passer un accord." La main du roi se redressa et elle pouvait voir une lueur dans ses yeux qui témoignait de tout l'intérêt qu'il portait au parole de la femme. Il était ouvert à toutes propositions ."Cela me coûte d'admettre cela mais tu as une longueur d'avance sur moi et des avantages. Tu es plus haut placé et est ici depuis tellement d'années que tu as pu mettre en place un nombre incalculable de stratagèmes te connaissant. Je ne sais pas comment mais je sens que tu vas faire prendre l'importance à ta fille un moment ou à un autre et je sais que tu serais prêt à évincer quiconque te ferait obstacle."
"Comme tu le ferais si tu avais quelque chose en tête."
"C'est pour ça que je veux passer un accord. Tes petits manèges peuvent nuire à la terre entière je m'en moque." commença-t-elle à expliquer.
"Mais tu souhaites que cela n'en pâtisse en aucun cas sur ta fille." Il lui coupa la parole. Claere voyait bien que la main du roi s'était déjà mise à réfléchir quant aux possibilités et avantages que lui offrirait une alliance avec elle.
"C'est cela, et je ferais de même. De plus je veux que si une de tes opportunités puisse me bénéficier aussi, à moi ou ma famille que tu m'en parles et la saisisse évidemment." Oui Claere Fort exigeait beaucoup mais cela ne l'effrayait pas. Elle avait toujours viser haut. Et son visage fermé prouvait bien à son interlocuteur qu'elle était très sérieuse.
"Ça me parait équitable mais pourquoi accepterais-je ?" La question était tout à fait justifiée. Cependant, il savait que s'engager dans ce genre de serment avec elle, serait du gagnant-gagnant. Il fallait que ça lui profite aussi pour qu'il accepte.
"Sans parler du fait que tu sais que je suis une alliée précieuse..."
"Il vaut mieux t'avoir en amie qu'en ennemie." finit-il sa phrase. Le visage de Claere se dérida et elle étira un nouveau sourire. Elle espérait que sa certitude sur le fait qu'il accepte cet accord s'avère vraie.
Elle ne le lâcha pas du regard pendant son temps de réflexion. Le Hightower s'était tourné de sorte à pouvoir observer la cour en contrebas. Que cela l'agaçait quand elle voyait les gens faire semblant de réfléchir alors qu'elle savaient qu'ils savaient déjà ce qu'ils allaient répondre. Claere croisa les bras et exprima son impatience avec un soupir agacé. Otto finit par lui faire à nouveau face. Il avait sa réponse.
"C'est d'accord." Il s'avança vers la balustrade en pierre et s'y appuya. Observant tout ce qui pouvait se passer autour d'eux comme s'il dominait le monde. Il se sentait puissant ici, ça se ressentait mais la femme savait que cela ne devait pas lui monter à la tête sinon la chute serait rude alors.
"Nous avons un accord alors." Elle avança de quelques pas pour se positionner à côté de lui.
"Et bien attendons de voir comment les choses évoluent maintenant."
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Hello, voici le premier chapitre. Pour l'instant on est surtout la mise en place des personnages, des relations et personnalités de chacun petits à petits.
Prochain chapitre découverte d'encore un nouveau personnage et première apparition de Daemon dans cette fanfic.
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