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𝄞 𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏


𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓

❧ 𝐬𝐥𝐮𝐦𝐩 ☙


Voilà une bonne heure que le jeune garçon pleurait pitoyablement sur le banc de l'arrêt de bus. Les conducteurs et conductrices s'étaient arrêtés mais il avait fait signe qu'il ne prenait pas les transports en commun. En vérité, il ne savait pas vraiment où se mettre pour laisser ses émotions sortir. Il avait besoin d'être seul.

Les sanglots secouaient les épaules du brun, il n'arrivait pas à mettre fin à ses larmes, celles qui témoignaient sa situation lamentable. Il l'avait cherché, enfin, c'est ce qu'il se disait car on ne choisit pas de qui on tombe amoureux « mais j'suis quand-même un couillon » il aurait pu se taire et vivre dans le déni.

En effet, l'étudiant en sciences vétérinaires était tombé amoureux d'un certain doré au sourire jovial. Il avait entendu parler de lui lorsqu'il avait monté avec deux autres étudiants un groupe, apparemment il s'appelait 3RACHA, ou quelque chose comme ça. En vérité, ça ne l'intéressait pas trop, surtout le style hip-hop/RNB, mais ce garçon doté d'un charisme rare avait fait chavirer son cœur.

Il s'appelait Han Jisung et c'était un garçon pas très grand, mais sur scène il envoyait du lourd, comme disent les jeunes. Le brun se sentait parfois en décalage avec ceux de son âge. Oui, rien des étudiants de sa faculté ne l'intéressait. Il était arrivé dans les études supérieures l'année dernière pour commencer des études en sciences vétérinaires, dans la mesure où il avait trois chats, il était fou des animaux. Quelques mauvaises langues ne comprenaient pas comment un Bad boy pouvait faire des études pareilles. Mais les filles trouvaient ça attendrissant, il était d'autant plus populaire.

Non, en fait, la raison de sa popularité, c'était sa danse. En effet, sa fac proposait des options artistiques, un petit plus pour arrondir sa moyenne. Il était très minutieux aussi bien pour ses études que pour la danse. Il avait ainsi deux passions, les animaux et l'art de mouvoir son corps.

C'est au sein du campus consacré aux options artistiques qu'il était connu. Enfin, ils étaient trois, Hyunjin, Jeongin et lui. Il n'avait pas compris la raison pour laquelle ils étaient populaires, visiblement, ils étaient beaux, cools et stylés « ah, ok » et il n'avait pas cherché plus loin. Le brun était peiné de sa réputation de Bad boy, tout ça parce qu'il semblait froid, qu'il faisait de la moto et qu'il portait des vêtements un peu rock. Tout ça, ce n'était « que des foutaises » basées sur l'apparence, ils n'avaient même pas cherché à le connaître. Car, au fond, le jeune garçon était plutôt sensible mais il n'avait pas pris la peine de contredire leurs aprioris.

Alors, voilà, sa copine l'avait quitté lorsqu'elle s'était rendu compte qu'il en aimait un autre, non pas une autre mais un autre. Elle ne savait même pas qu'il aimait aussi les hommes, et lui non plus, au passage. Non, en fait, ce n'était pas vraiment ça. Ce n'était pas une question d'aimer les hommes ou les femmes, c'était juste qu'il l'aimait, lui et sa bouille d'écureuil. Il avait ri quand il avait appris qu'on le surnommait ainsi. Apparemment, ça venait de son meilleur et ami d'enfance, mais lorsqu'on le voyait, ça devenait une évidence.

Han Jisung était mignon, il a eu comme un coup de foudre. C'était au début de l'année, quand les professeurs d'art avaient organisé un concours d'écriture musicale. Trois étudiants en étaient sortis vainqueurs, impossible de les départager, alors on leur avait proposé de composer une chanson ensemble. Oui, le brun avait lâché sa petite larme, mais il l'avait vite essuyé, un Bad boy ne pleure pas « pourquoi je suis rentré dans leur jeu » ça, c'était un mystère. Finalement, peut-être que ça lui plaisait, ce rôle qui n'était pas le sien, il pouvait s'y cacher comme une carapace.

A la danse, il avait rencontré Hyunjin, un garçon aux traits d'ange. Puis en début d'année il lui avait présenté Jeongin, le petit génie d'art appliqué qui dessinait et peignait avec une sensibilité déconcertante. Comme Han Jisung « une sensibilité déconcertante » il n'avait pas les mots.

Hyunjin faisait des études de management et Jeongin du droit. En apprenant à connaître le plus petit, il apprit qu'il détestait ses études mais ses parents ne lui avaient pas laissé le choix. Alors, il s'était inscrit en art appliqué pour s'évader le temps d'un après-midi. Ils avaient pris l'habitude de manger tous les trois dans un restaurant bon marché mais incroyablement chaleureux. Les plats étaient délicieux, une aubaine que le prix soit raisonnable.

Sa vie était simple, il ne savait pas s'il était heureux, mais elle lui plaisait. Une petite-amie adorable, une mère aimante et ses deux amis. Du côté de son père, il lui rendait visite de temps en temps, leur relation était bonne, mais ça n'allait pas au-delà. Cependant, il lui manquait quelque chose, quelque chose qu'il avait trouvé dans les traits du doré.

Il s'est avéré que son crush suivait également les cours d'art appliqué et il mentirait s'il ne demandait pas sans cesse des informations à Jeongin. Finalement, ses deux amis l'avaient cramé mais ils n'avaient fait aucune remarque déplacée, au contraire, ça les amusait beaucoup. Ils savaient qu'il avait une petite-amie, mais ils avaient gardé pour eux des remarques à ce sujet devant la concernée. Ils faisaient des soirées ensemble, en petit comité. Le meilleur ami de Hyunjin était également de la partie, Seungmin, un garçon timide mais très drôle lorsqu'on le connaissait mieux.

Ce petit train-train avait pris fin cet après-midi, ils s'étaient disputé avec sa petite-amie et elle lui avait balancé : « séparons-nous » et au lieu de répondre, il avait fait demi-tour. Dire qu'il ne l'aimait pas était une absurdité, pourtant, il ne l'aimait peut-être pas de la même façon qu'elle et c'était là le souci.

Alors, voilà, il s'était mis à pleurer pour déverser sa peine « ça ressemble à ça, une peine d'amour » car il n'avait rien vécu de tel avant. C'était sa première copine, ils étaient ensemble depuis le début du lycée, alors oui, ça fait terriblement mal.

Il commençait un être tard, il devait rentrer mais le cœur n'y était pas. Comment justifier auprès de sa mère les yeux rouges qui marquaient son visage ? Il n'avait pas envie d'en parler, non, pas encore. C'était trop frais, trop douloureux.

Et puis, il entendit quelqu'un au téléphone, il parlait fort et riait beaucoup. Mais pris par ses sanglots, il n'avait pas remarqué que c'était lui.

« Oh attends, Lix, je te rappelle. »

Il pensait juste que cette personne allait partir, et pourtant.

« Ça va ? »

Lentement, il avait relevé sa tête jusque-là enfouie dans ses bras. Et c'est là qu'il avait compris l'identité de la voix en question.

« Ça va, Lee Minho ? »

Le concerné avait juré « putain » à se demander si les dieux s'étaient mis d'accord pour se moquer de lui. Il se posait sérieusement la question « qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cette merde » mais pour l'instant, personne ne pouvait lui offrir une réponse.

Car oui, devant lui, Han Jisung se tenait là, le buste penché pour être à sa hauteur. Il avait une mine concernée, comme si c'était un proche qui pleurait devant lui. Ça, c'était du Han Jisung tout craché car à ses yeux, tout le monde devenait précieux.  






Dans cette ff vous aurez le point de vue de Minho et de Jisung parfois un point de vue par chapitre parfois les deux. Je suis trop inspirée par cette histoire elle sera vraiment douce hormis les passages un peu sensibles. 

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