𝗢𝗨𝗧𝗢𝗣𝗢𝗦 ┊ 𝘢𝘤𝘵𝘦 𝘐
«Outopos is the nation of ideals and realities. It is the foundations of the world. The forge from which utopias are born.»
«Outopos est la nation des idéals et des réalités. Elle est les fondations du monde. La forge d'où naissent les utopies.»
Pour la première fois depuis la création d'Outopos, une violente tempête s'abattit sur le domaine. On déplora des morts, Aequor était salement amochée. Alors que les soldats des eaux patrouillaient sur la plage pour examiner les dégâts, Naari, nouvelle soldate, trouva une étrange jeune femme échouée sur la plage, qui ne venait ni d'Aequor, ni de Pulchra Nocte. À côté d'elle gisait une étrange petite fée, que Naari n'avait jamais vu autrement que dans les livres.
Ni une ni deux, elle s'empressa d'avertir ses camarades afin de ramener les étrangères à Aequor. Puis un, deux, trois jours passèrent, et elles se réveillèrent enfin.
«Appelez le général de Pulchra Nocte», souffla le capitaine des soldats des eaux à l'un de ses messagers. «Avertissez l'Archon, les Sirs, les Dames, qui vous voulez, mais ramenez-moi le général au plus vite.»
Le temps passa, encore. Naari fut chargé de surveiller les étrangères. Confiné dans une petite pièce dans la partie émergée du palais des marées, elle comptait les secondes et laissait son regard errer dans le vide.
«Hé, dites, qui êtes-vous ? Où sommes-nous ?» demanda subitement la petite fée qui flottait juste devant elle.
Naari, surprise, releva la tête. Elle fronça les sourcils puis répondit d'une voix bourrue :
«Je suis une soldate des eaux. Et vous êtes dans le palais des marées, à Aequor. Et vous, qui êtes-vous ?»
Oh, Naari n'avait pas le droit de demander des renseignements alors que ce n'était pas son travail, mais elle le faisait quand même. Sa curiosité avait pris le dessus sur tout le reste.
«Moi, je m'appelle Paimon ! Et elle, c'est Lumine, fit-elle en pointant du doigt l'étrangère aux cheveux couleur de blé. Par contre, je n'ai jamais entendu parler d'Aequor...
- Attends un peu, Paimon. Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?» coupa la dénommée Lumine, qui s'était relevée.
Lourd silence. Naari secoua la tête. Puis quelqu'un entra en trombe dans la pièce.
«Le général est là, annonca-t-il. Naari, amène les prisonnières.»
Elle retroussa le nez à cette appellation. Non, les étrangères n'étaient pas des prisonnières. Elle tourna la tête vers les intéressées. Elles allaient se faire de fausses idées ! Toutefois, elle ne trouva rien à redire à son supérieur.
Ils quittèrent le palais pour s'engouffrer dans un passage entre deux bâtisses à mi-chemin entre la mer et la terre. Un pied était dans l'eau tandis que l'autre était sur le sable. Ils aboutirent dans une taverne secrète tenue par l'un des soldats des eaux, qui faisait office de lieu de rencontre non-officiel.
Le général de Pulchra Nocte était assis sur une des tables, au milieu de la pièce. Accompagné par un guerrier, il était aux côtés du capitaine, qui fixait d'un œil mauvais les nouvelles arrivantes.
«Asseyez-vous, je vous en prie», dit le général en désignant la chaise d'en face.
Naari n'était pas conviée, elle sortit donc et se posta devant la porte. Elle tendit tout de même l'oreille, percevant les échos des voix du général et du capitaine.
«Je suis Sir Appolyon, général de Pulchra Nocte.»
Il fit une petite pause.
«Voyez-vous, ce n'est pas tout les jours que nous rencontrons... quelqu'un comme vous.»
Lumine prit soin de détailler son interlocuteur. Grand, droit, les cheveux noirs et courts entrecoupés par des mèches vertes et jaunes, et surtout, une peau si claire qu'elle se demandait si c'était réel. Elle se sentait presque mal à l'aise.
«Que voulez-vous dire par là ? demanda-t-elle en jetant un coup d'œil à Paimon.
- Que notre île n'accueille pas d'étrangers, répondit à sa place celui qui semblait être le capitaine. Que votre présence sort de l'ordinaire, que vous devriez vite partir avant d'attirer l'attention de notre Archon.
- Votre... Archon ? balbutina Paimon. Impossible. Il n'y en a que sept...»
Le guerrier, qui jusque-là était resté silencieux et immobile, commençait à trépigner, les yeux baissés vers le plancher.
«Reprenons depuis le début, voulez-vous, et répondez simplement à mes questions. Vos noms ?
Nouveau coup d'œil entre les deux étrangères.
«Lumine. Elle, c'est Paimon.
- D'où venez-vous ?
- Nous étions... nous étions à Liyue. Non...Mondtsadt.» Le guerrier sursauta à ces noms. «Je ne sais plus, finit-elle par avouer. Je ne me souviens de rien.
- Sir, chuchota le guerrier. Ces contrées... ce sont... Elles sont... Vous savez. Là-bas. Ces étrangères viennent de là-bas.
- Cela, je l'avais deviné, Aranthis. C'est tout de même curieux. La barrière n'avait jamais été franchie auparavant.
- Si eux sont ici, d'autres créatures sont peut-être passées également» se mit à gronder le capitaine en tappant du poing sur la table.
Sir Appolyon se mit à souffler, se massant le front avec son pouce et son index. La situation lui semblait familière.
«Ne nous préoccupons pas des «si». Le plus simple serait d'attendre un peu pour voir si la barrière s'ouvre d'elle-même-
- Attendre, attendre, toujours attendre ! interrompit le capitaine. Tous les problèmes ne se règlent pas en restant passif ! tempêta-t-il.
- Je le sais, je sais...je le sais très bien ! Mais que veux-tu faire d'autres ? Ce n'était jamais arrivé depuis la naissance même de la nation !» vociféra le général en serrant les dents.
Le silence se jeta alors sur la pièce. Le guerrier osa le trancher en lançant, d'une voix hésitante :
«Si je puis me le permettre... Notre seigneur va bientôt se rendre compte de votre absence, mon général. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il ne débarque ici et...
- Ça aussi, j'en ai conscience. Ils doivent rester cachés ici le temps qu'on trouve une solution. Je n'aurais qu'à prétexter que...»
De son côté, Paimon chuchotait à Lumine :
«Il a pas l'air commode, leur Archon, pour qu'ils en aient peur comme ça...
- Je n'ai pas l'impression que ce soit de la peur», répondit-elle, pensive.
Ce fut ce moment là que Naari choisit pour débouler, les yeux écarquillés.
«Notre seigneur... il est là», grinça-t-elle en serrant les poings.
Sir Appolyon prit quelques secondes pour sortir de sa stupéfaction.
«Impossible. Impossible !
- Je fais sortir les étrangères par le passage secret, dit le guerrier en soulevant une trappe derrière le comptoir.
- Capitaine Colt, venez avec moi. Il ne doit s'apercevoir de rien, adressa-t-il au susnommé. Mesdemoiselles, nous nous retrouverons plus tard. Aranthis va s'occuper de vous jusqu'à ce que ce... petit problème soit réglé.»
La taverne fut bien vite déserte. Lumine et Paimon s'enfonçaient un peu plus profondément dans la terre à mesure que le temps passait. Le guerrier était resté silencieux, jusqu'à ce que Paimon commence son long rituel de questions.
«Sir Appolyon a bien dit que vous vous appeliez Aranthis ? Pourquoi devons-nous nous cacher de votre Archon ? Il veut nous faire du mal ?
- Je... Je ne suis pas sûr d'être autorisé à toutes vos questions.
- Mais ça nous concerne !
-...très bien. En vérité, le seigneur Azarias n'est méchant, mais s'il découvre que des étrangères sont arrivées jusqu'ici, il risque de s'emballer et... De faire des choses qu'il pourrait regretter plus tard.
- Comme quoi...? risqua Paimon, inquiète.
- Comme détruire la barrière protectrice et la moitié de la nation par la même occasion, simplement à votre vue.»
Lumine ne savait plus depuis combien de temps ils étaient dans ce tunnel. Et lorsqu'ils furent enfin sortis, ce n'était pas la lumière qu'elle vit en premier, mais le visage souriant d'un jeune homme aux iris bicolores
«C'est un honneur de vous rencontrer. On m'appelle Azazel.»
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