
30.
— C'est absurde, ricana bruyamment Jeongin.
— Si c'est une blague elle est de très mauvais goût, s'exclama le concerné.
Quelques personnes chuchotaient, ne comprenant pas, mais se turent subitement lorsque Minho reprit la parole.
— Au début, nous pensions naturellement que vous n'aviez pas de réel mobile. Vous n'étiez pas sur les lieux du crime le soir du meurtre, enfin j'y reviens dans quelques instants. Et surtout, vous aviez la carte de meilleur ami du principal suspect. Mais tout à l'heure, avec mon équipier ici présent, nous avons discuté de quelque chose en particulier. Et c'est là que j'ai réalisé.
Il s'avança vers lui, ne détachant pas son regard du sien.
— Le coupable, c'est vous Lee Felix.
La lèvre de Jisung tremblota, son sang pulsait dans ses tempes, il ne comprenait pas.
— Évidemment, pour des personnes complètement ivres, voir Felix dans l'appartement de Jeongin, l'un de ses amis plus ou moins proche, est normal. Sauf pour quelqu'un qui sait qu'il n'est pas invité. C'est pour ça que vous avez été très discret. Croiser Jeongin aurait tout fait tomber à l'eau.
L'accusé garda ses yeux ancrés dans ceux de Minho, le défiant que continuer. La tension était palpable et montait d'un cran, au fur et à mesure de l'explication. Pourtant Jeongin ne comprit pas un détail.
— Mais comment il aurait fait pour juste rentrer chez moi ? C'était une fête privée, j'ai pas invité Felix, hein.
— Vous n'avez toujours pas compris ?
— Ben... Non ?
— C'est pourtant simple. Lorsque Felix est venu ce soir là, il a tout simplement payé le videur pour qu'il le laisse rentrer.
Il se tourna vers Felix.
— C'est une bagatelle pour vous, six cents mille wons. Mais pour un videur payé quelques billets par heures, c'est suffisant pour acheter son silence. Quand il a compris pourquoi vous aviez fait ça, il a paniqué et a décidé de vous faire chanter. Vous avez accepté au début, mais il était devenu gourmand un peu trop rapidement. Alors vous l'avez tué, plus discrètement cette fois.
— C'est ridicule voyons, ricana l'accusé, je n'étais même pas là le soir du premier meurtre.
— Ça c'est ce que vous avez essayé de me faire croire. C'était très subtil et assez risqué, et ça a failli marcher.
La mâchoire de Felix se contracta sous le regard narquois du policier. Les autres ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir, Minho s'expliqua.
— Felix et sa sœur sont très fusionnels. C'est donc normal qu'il aille passé la soirée chez elle. Mais cette nuit-là, il n'est pas resté chez sa soeur. Il est allé chez elle, ça personne ne peut en douter, elle nous l'a confirmé. Mais vers une ou deux heures du matin, après avoir joué l'étudiant fatigué, il s'est levé et le plus discrètement possible, il est sorti et s'est rendu chez Jeongin. Il n'avait plus qu'à soudoyer le videur, et à rentrer tôt sans se faire voir, et son crime était parfait.
— Vous avez des preuves peut-être ? Votre théorie est absurde.
— Vous avez raison, ce n'est qu'une théorie.
Minho saisit son sac et en sorti une chemise, où quelques feuilles étaient rangées. Il sembla réfléchir quelques instants, avant de parler franchement.
— Mais ma théorie, comme vous dites, tient finalement debout quand on a plusieurs preuves.
Félix ricana, il n'y croyait pas. Comment pouvait-on accuser un homme d'un crime alors qu'il était innocent. Il regarda Minho sortir une feuille, d'un air incrédule.
— Vous avez fait une grosse erreur, me montrer que votre téléphone enregistrait chacun de vos déplacements.
Le policier lui montra la feuille de plus près.
— C'est tout bête mais, j'ai rarement vu quelqu'un qui suivait avec autant d'assiduité les déplacements de son ami. Votre téléphone borne comme par hasard pas loin du tout de celui de Jisung, et nous pouvons remercier Yeji qui attend dehors, de me l'avoir confirmé.
Le sourire de Felix s'était envolé, il le regardait à présent avec les sourcils froncés, et les membres tendus.
— Après avoir payé le videur, tout était censé se passer comme prévu. Vous vous étiez déjà assuré que Jisung soit drogué, pour vous servir de lui. L'attention était centrée sur lui, heureusement en tant que bon samaritain et ami exemplaire, vous étiez là pour lui. Vous aviez toujours été là. La vérité est que vous êtes obsédé par Jisung, vous en êtes fou amoureux. Et vous détestez les personnes qui l'entoure. Vous avez organisé toute cette boucherie pour éloigner Jisung des autres, et vous avez tué Wooyoung parce que vous ne supportiez pas l'idée qu'il aime quelqu'un d'autre plus que vous. En l'occurrence, Jisung.
Felix le regardait fixement, respirant difficilement.
— Et avant de sortir, vous avez bien évidement retiré votre .... votre pull vert c'est ça ? Avant de le rouler sous votre bras, car il était couvert de sang ?
Sa mâchoire se contracta. Tous les regards étaient posés sur lui, perturbés, personne ne croyait à cette mauvaise blague.
Jisung n'en croyait pas un mot, il ne comprenait pas pourquoi Minho s'acharnait autant. Son meilleur ami n'avait définitivement pas pu le faire droguer et tuer l'homme qui comptait tant à ses yeux. Son crâne lui faisait mal, et il attendait que Felix ne se défende, le cœur battant, craignant le pire.
Les autres étudiants le regardaient, chuchotant entre eux, se demandant si une énorme erreur judiciaire n'était pas sur le point d'être commise. Et Changbin, réfléchissant dans son coin, assemblant petit à petit les pièces du puzzle, son regard s'illumina, et il releva la tête vers son collègue, qui par son sourire narquois, lui confirma ce qu'il avait compris.
— J'étais obligé.
Les mots de Felix brisèrent le silence. Sa voix grave rententit d'un coup comme une sentence. Ils relevèrent tous la tête, étonnés du fait que la théorie de Minho s'était avérée vraie. Le visage de Jisung se décomposa. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il sentit ses bras se relâcher, son coeur de briser et sa tête semblait exploser.
— C'est pas possible...
— J'étais obligé, ils étaient mauvais pour Jisung.
Il continua de sa voix grave et monotone.
— C'était à cause de lui que Jisung ne m'aime pas, c'était lui qui l'éloignait de moi ! Cette putain de bande de gosses de riches égoïstes et destructeurs... Je pouvais pas laisser faire ça.
Il s'arrêta, se prenant la tête dans les mains, visiblement énervé. Les autres s'étaient reculés, n'en revenant pas. De toutes les personnes présentes, Felix était sûrement la personne à laquelle personne ne s'était attendu, et pourtant était le coupable le plus logique.
— Mais tout ça, ça n'aura servi à rien. Tout ça à cause de qui ? D'une petit policier de bas étage que tu aimes ?
Jisung regarda son ami. Il ne le reconnaissait pas. Jamais il ne se serait douté de tout ça, jamais il n'aurait pensé que Felix, son Felix, celui à qui il confiait tout, celui à qui il accordait toute sa confiance et qu'il aimait comme un frère, aurait pu être un fou, obsessionnel et assassin.
Il recula d'un pas, ses mains tremblaient et ses membres semblaient se relâcher, il avait l'impression de tomber de plusieurs étages, et dans un certain sens, c'était le cas. Minho le remarqua, mais préféra appeler les officiers de police chargés d'emmener Felix avant d'aller le voir.
Felix continuait à cracher sa rage, sous les regards apeurés des personnes présentes, Chan et Changbin essayant de le contenir.
Jisung n'écoutait plus rien. Il assistait impuissant à l'arrestation de son ami. Il semblait enragé, déçu que le meurtre, celui de son meilleur ami, qu'il avait osé tué de sang froid, n'ait servi à rien. A rien. Wooyoung n'était plus rien, et Felix non plus à présent. Ses yeux injectés de sang, son air dément, ses veines ressortant, son visage rouge de colère, il ne lui faisait même pas peur. Il hurlait comme une bête enragée.
Et Jisung sentir ses yeux s'embuer. Celui qu'il considérait comme son frère, comme cette personne sur qui il pouvait toujours compter, était en vérité un assassin sanguinaire, assoiffé de pouvoir sur sa personne. Il avait pleuré sur l'épaule de l'assassin qui était cause de ses larmes. Il avait partagé un moment de sa vie avec la main responsable de deux crimes horribles.
La dernière chose qu'il vit de Felix fut sa bouche, qui articula un « je t'aime », qu'il savait malheureusement sincère. Et un immense frisson lui parcourut l'échine.
Tout se bousculait autour de lui, l'agitation des policiers, les étudiants s'agitant. Pourtant, le temps semblait s'être arrêté. Son coeur résonnait dans sa tête comme un tambour sinistre.
Ce n'était pas possible. Il ne réalisait pas. Il ne voulait pas réaliser.
Alors quand Minho s'approcha de lui pour lui demander si ça allait, il l'attira doucement dans ses bras, et le laissa caresser ses cheveux, alors qu'il hurlait ses pleurs contre lui. Il entendit seulement Changbin lancer à Minho :
— On a plus qu'à attendre ses aveux.
giga anachronisme avec la geocalisation du téléphone, vu que ça se passe dans les 90s, mais bon pour les' besoins de l'enquête on va fermer les yeux🤠
alors???????
avouez vous vous y attendiez pas!?!??! sauf un ou deux génies qui doutaient déjà dans les com ✋🙄
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