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𐚁 Chapitre 89

attention : séquence un peu
spicy au milieu du chapitre
mais pas de smut. le symbole
"〰️" sera noté avant et après
la scène pour les personnes
ne désirant pas lire ce genre
de choses!! bonne lecture <3

━━━┅━ M I N H O ━┅━━━

   Ce fut à petits pas que j’arrivai sur le pallier de la demeure des Han ; une jolie maison mitoyenne d’un étage couleur sable. J’avais attendu ce moment depuis des jours et des jours mais, maintenant que je me trouvais sur le point de revoir mon petit-ami, une angoisse pour le moins incompréhensible m’envahissait soudainement. Peut-être était-ce un cocktail de hâte et de crainte, la peur incohérente que mon euphorie ne retombe comme un soufflet en constatant que mon ressenti n’était pas réciproque. Pourtant, Jisung m’avait répété maintes et maintes fois que c’était le cas, que je lui manquais à en mourir et qu’il n’attendait plus que moi. Seulement, je ne cessais de ruminer de manière insensée.

Le courage mit du temps à intervenir, celui-ci me poussant ainsi à frapper trois fois à la porte d’entrée avant que je ne décide de jeter un coup d'œil à mon père qui venait tout juste de me déposer devant le portail. Cependant, sa voiture n’était plus là lorsque je fis volte-face ; il était déjà parti. Mon regard se perdit un instant dans le dernier souvenir que je possédais du véhicule puis se dirigea sur mes bras chargés. Sur l’une de mes épaules était suspendu mon sac de cours avec tout ce dont j’avais besoin pour réviser et pour l’examen du lendemain, tenu par une seule lanière sur l’autre pendait un sac à dos dans lequel j’avais mis des affaires de rechange et ma trousse de toilette puisque je m’apprêtais à passer la nuit ici. Et enfin, comme promis, un bouquet de lys pour la maîtresse des lieux.

Il était dans les environs de dix-sept heures trente et le Soleil se donnait en spectacle, peut-être un poil trop à mon goût en cette fin d’après-midi mais rien d’étonnant pour un milieu de mois de juin. Je sentais le haut de mon crâne brûler, fermant les paupières pour profiter de chaque petite brise de vent qui me frôlait. Je ne les rouvris que quand la porte face à moi se déverrouilla enfin, après de longues minutes – ou bien était-ce seulement une impression – à attendre sur le paillasson qui me souhaitait la bienvenue. Je dus légèrement baisser la tête pour voir la personne qui m’accorda l’accès, celle-ci s’avérant être le petit frère de Jisung.

— Salut, Jiseok ! Dis-je immédiatement avec enthousiasme.

Le jeunot me répondit avec un signe de main en reluquant les fleurs que je tenais entre les doigts avant de faire volte-face et d’annoncer ma présence à son aîné en hurlant de toutes ses forces. Impossible que le concerné ne l’ait pas entendu, leurs voisins devaient probablement eux aussi être au courant de ma visite.

— Tu peux entrer, je vais chercher maman. M’informa l’adolescent.

J’eus à peine le temps d’acquiescer et de m’exécuter qu’il s’était déjà enfui en courant. Tranquillement alors, je me permis de pénétrer dans la demeure et de déposer le beau bouquet sur un meuble pour ôter mes chaussures. Je soupirai de soulagement quand j’allégeai mes épaules des deux sacs puis retins mon souffle en entendant un boucan provenant de l’étage, suivi de près par quelqu’un qui dévalait les escaliers à toute allure. Nul besoin de m’interroger sur la source du bruit, je savais déjà de qui il s’agissait et je m’en réjouissais d’avance. Avant même que j’eus l’occasion de me tourner, mon corps fut brusquement propulsé de quelques pas, une paire de bras s'enroulant avec puissance autour des miens.

Un gloussement s’échappa d’entre mes lèvres en sentant Jisung me presser fort contre lui mais je voulais le voir, je voulais plus que tout revoir son visage. Ainsi, d’un mouvement vif, je réussis à me tirer de son étreinte et à lui faire face afin de venir l’enlacer, cette fois-ci nos cœurs l’un contre l’autre. Mes membres entouraient sa taille en remontant jusqu’à ses omoplates tandis que les siens m’étranglaient presque tellement il me serrait. Toutes mes craintes s’étaient évaporées à ce moment-là, rien n’était plus significatif que ces retrouvailles silencieuses. Il n’y avait pas besoin de mots, on avait tous les deux connaissance des intentions de l’autre et je trouvais ça merveilleux. Mon menton calé sur son épaule et mes paupières closes, je me laissai bercer par le balancement de nos corps, le mien se liquéfiant sous les baisers que déposait le brunet sur le côté de ma tête.

J’adorais cette étreinte à durée indéterminée et je savais que je chérirai ce souvenir à l’avenir, rien ne pourrait le gâcher. Ce fut seulement lorsque quelqu’un se râcla la gorge pour nous faire remarquer sa présence que j’ouvris grand les yeux et me détachai brusquement de Jisung, surpris mais surtout terrifié qu’on nous ait pris la main dans le sac. Et mon cauchemar se confirma quand j’aperçus la personne en face de moi : Accoudée sur la rampe d’escaliers, son autre main posée sur sa hanche et le sourcil relevé malgré un rictus indicible ; la mère de Jisung. J’étais tétanisé à la simple pensée que cette dernière ait tout compris et son fils dû se rendre compte de mon état puisqu’il jeta un œil à la trentenaire avant de se tourner à nouveau face à moi.

— Panique pas, c’est okay.

Je n’avais aucune idée de ce qu’il insinuait par-là. C’était évident qu’il tenait à me rassurer, seulement, des tas de questions fusaient actuellement dans mon esprit. Je me demandais s’il avait mis sa mère au courant pour nous deux ou s’il planifiait de le faire, s’il me préviendrait si c’était le cas ou si j’allais devoir constater les répercussions de moi-même. La discussion s’imposa réellement lorsque l’entremetteur se mit à pleurnicher en regardant la maîtresse des lieux.

— Maman, arrête de nous regarder comme ça… Tu lui fais peur. Lui dit-il alors que le sourire de la susnommée s’élargissait davantage.

La magnifique brunette s’avança ensuite en notre direction et je restai spectateur de cette scène jusqu’à ce que je me retrouve dans son embrasse, plongé en son sein. Il me fallut d’ailleurs de longues secondes pour le réaliser puis, quand elle se redressa enfin en me reluquant de la tête aux pieds, un immense sourire s’afficha sur son faciès avant de me pincer les deux joues.

— Tu es de plus en plus beau, toi, c’est indécent. Me dit-elle en caressant mes pommettes devenues cramoisies.

Je ne lui répondis pas, à la place, j’entrepris de prendre le bouquet de fleurs autrefois posé sur le meuble et de lui tendre timidement.

— Tenez, c’est pour vous remercier de m’accueillir chez vous !

Ses orbes noisettes s’illuminèrent à la seconde, elle sauta de joie à la vue de mon modeste cadeau puis m’embrassa le front tellement fort que je devais désormais certainement avoir une trace de son rouge à lèvre carmin. Ça ne m’embêtait pas, madame Han avait toujours eu cette véhémence qui la rendait beaucoup moins intimidante qu’au premier abord. Comme son fils, son charisme empiétait sur les autres de part sa beauté et le langage de son corps, on pourrait la croire sévère et hautaine sans la connaître. Il suffisait qu’elle décroche un sourire pour savoir que c’était tout le contraire, je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi attentionné et d’hilarant.

— Je suis extrêmement touchée, je ne sais pas quoi dire… M’avoua-t-elle, le nez immergé dans les lys. Ce sont mes fleurs préférées.

— Je sais.

Je l’observai avec des paillettes dans les yeux, en adoration devant elle, avant de jeter un œil au garçon qui se tenait à ma gauche. Ce dernier avait les bras croisés et une moue sur le bord de ses lippes en regardant sa mère me faire de nombreux compliments. Celle-ci, d’ailleurs, n’hésita pas à s’adresser à lui la seconde d’après en lui montrant son bouquet.

— Regarde comme il est beau ! Se vanta-t-elle.

— Bah t’as bien de la chance. Moi, j’ai le droit à aucun cadeau– Aïe !

Jisung avait à peine terminé de se plaindre que sa génitrice se permit de lui taper l’arrière du crâne pour le faire taire. Je ne pus m’empêcher de me moquer doucement de lui alors qu’il se tenait la tête en grimaçant, la scène étant beaucoup trop drôle pour que je reste silencieux.

— Entre, reste pas dans l’entrée. Je vais chercher un vase.

J'acquiesçai aux mots de mon hôtesse, mon regard suivant sa silhouette jusqu’à ce qu’elle bifurque dans une pièce dont je me souvenais être la cuisine. Je m’apprêtai alors à ramasser mes deux sacs quand Jisung s’en chargea juste avant que je ne puisse le faire. Un rictus gêné sur le faciès, je me redressai alors et me fis surprendre par un baiser que le brunet déposa rapidement sur ma joue.

— Je les monte dans ma chambre, tu peux te poser dans le salon en attendant. Murmura-t-il en enfilant une lanière sur chacune de ses épaules.

— D’accord.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le jeunot se hâta de monter les escaliers en trombe tandis que je me dirigeais tranquillement jusqu’au séjour. J’étais venu ici des tas de fois, déjà, alors je connaissais le chemin et chaque recoin de cette maison par cœur malgré le fait que je restais tout de même sur la réserve pendant mes visites. Cependant, je ne me sentais pas exclu pour autant, au contraire, je me sentais tout à fait comme chez moi – ou même mieux.

Une fois assis sur le canapé, droit comme un piquet, j’attendais impatiemment que mon petit-ami descende me retrouver. Pas un bruit ne venait troubler le calme qui s’était installé pendant lequel je laissai mon regard se balader dans la pièce. J’analysai sans arrière-pensée les meubles neufs, les beaux bibelots et les tableaux qui décoraient les murs du salon. C’était assez tape-à-l’oeil sans que ce ne soit trop et je trouvais ça très joli. J'adorais venir ici, outre le fait de passer du temps avec Jisung, l'ambiance de cette maison et de la famille qui l’habitait m'apaisait. Et comme si cette paix devait impérativement être interrompue au bout d'un moment, des pas lourds se firent entendre des escaliers en bois. Les marches grinçantes attirèrent mon attention, mes yeux fixant dès lors le cadre de la porte en attendant d'y voir apparaître quelqu'un d'une seconde à l'autre.

Ce fût bien le cas, seulement, il ne s'agissait pas de Jisung mais de son petit frère vêtu d'une veste et d’un sac de sport à la main. Ce dernier se dirigeait à toute vitesse vers la porte d'entrée alors, curieux, je n'hésitai pas à lui poser la question.

— Tu vas quelque part ?

— Ouais, je vais dormir chez un pote. Me répondit-il en s'arrêtant dans sa course.

— Oh, c’est vrai ? Je pensais qu'on allait se voir plus longtemps. Lui dis-je en montrant ma déception.

— Bah plains-toi à Jisung, hein. C'est lui qui m'a ordonné de dégager de mon propre chez-moi.

Jiseok leva les yeux au ciel puis disparut de mon champ de vision. C'était surprenant de constater à quel point les deux frères possédaient la même manière de parler, malgré leurs cinq ans de différence. Ils étaient si similaires sur de nombreux points, sur le plan physique davantage, que ça m'étonnait à chaque fois que je les voyais l’un à côté de l’autre. Fils unique, j'avais toujours souhaité avoir quelqu'un avec qui passer du temps, à protéger et à qui j'aurais pu partager mes connaissances et mes expériences. Je me souvenais que ma défunte mère voulait aussi de tout son cœur avoir un deuxième enfant. Hélas, sa maladie en avait décidé autrement. C'était la raison pour laquelle j'aimais autant Jiseok, que je le chouchoutais à chaque occasion et ce, même s'il ne devait probablement pas réciproquer mon sentiment.

J'étais un peu triste qu'il doive partir si soudainement et je ne comprenais surtout pas pourquoi Jisung lui avait demandé de quitter les lieux. Le préadolescent ne me dérangeait en aucun cas, au contraire. Ce dernier restait, pour la plupart du temps, cloîtré dans sa chambre et n’ouvrait la bouche que lorsqu’on s’adressait à lui. Puis il était très poli et gentil avec moi, alors ça aurait été avec plaisir qu’on aurait tous les trois passé la soirée ensemble. Je l’observai ainsi enfiler ses chaussures sans avoir mon mot à dire, le suivant du regard jusqu’à ce qu’il s’apprête à ouvrir la porte d’entrée pour s’en aller.

— Fais attention sur la route ! Lui dis-je en affichant une moue.

— Oui, maman. Se moqua-t-il ensuite en me faisant un signe de la main, comme à mon arrivée.

Quand la porte se referma, j’eus à peine le temps de m’asseoir à nouveau sur le canapé que Jisung pénétra dans la pièce, l’air contrarié.

— Il est passé où l’autre gros rat ?

— Jiseok ? Il vient de partir.

— Mais quel casse-couilles, il a oublié son chargeur de téléphone dans la salle de bain ! Râla-t-il en levant les yeux au ciel, un tic génétique.

— Oh, tu veux que je cours le rattraper pour le lui donner ? Proposai-je alors, pour me rendre utile.

— Non, il se démerde. Il haussa les épaules. Son pote doit bien en avoir un.

Je clignai plusieurs fois des paupières pour assimiler ses paroles et plaindre son pauvre petit frère tandis que l’aîné s’affala à mes côtés. Les jambes écartées et son regard fixant un point inexistant, le brunet poussa un lourd soupir qui attira mon attention.

— Pourquoi tu lui as dit de partir ? Le questionnai-je sans tourner autour du pot.

— À qui ? Ses yeux emplis de confusion plongèrent dans les miens.

— Jiseok.

— Ah, bah pour pas qu’il nous fasse chier, qu’on soit tranquille rien que tous les deux.

— Mais il y a ta mère… Bredouillai-je, perplexe.

— Je sors dîner avec des copines, moi ! Intervint la personne concernée sans que je ne la vois venir.

Je fus surpris de la trouver près de nous, un énorme vase blanc cassé dans lequel elle avait entreposé le bouquet de lys à la main. Un sourire tout aussi immense sur le bord de ses lèvres écarlates, elle déposa l’objet au centre de la table basse puis se redressa avant de recoiffer sa frange.

— Je suis déjà en train de vous préparer le repas, d’ailleurs. Après ça, j’irai me préparer parce que je dois y être dans les alentours de… Désorientée, elle jeta un œil à sa montre argentée. Oh la vache, il est presque dix-huit heures ! Je vous laisse, mes loulous.

La mère célibataire trottina hors de la pièce et je ne pus m’empêcher de pouffer légèrement de rire tant je la trouvais adorable. Cette femme était bienveillante et si maladroitement drôle, je savais désormais de qui Jisung tenait ces traits. Le susnommé, d’ailleurs, sembla attendre que sa mère soit totalement montée à l’étage avant d’enfin se tourner vers moi et de s’approcher davantage. Sans un mot, il s’inclina pour venir m’embrasser mais je me reculai à temps et il se stoppa instantanément dans sa lancée, les yeux écarquillés.

— Tu me demandes même pas comment je vais ? Le grondai-je faussement en arborant une expression qui le laissa penaud.

— Quoi ? Je– ‘Fin…

Il balbutia d’autres onomatopées indescriptibles en pensant que j’étais sérieux. J’étais bien trop faible pour lui tenir tête, même pour la blague, alors je décidai de ne pas jouer plus longtemps avec ses nerfs et de lui rire au nez avant de faire le premier pas moi-même. Ses joues dans le creux de mes paumes, j’approchai simultanément nos visages pour coller mes lippes aux siennes et Jisung esquissa un rictus dans le baiser à la seconde où il me sentit mouvoir celles-ci. 

Les minutes s’écoulèrent sans qu’on ne veuille se lâcher, mains dans les mains ou bien ailleurs. Je ne savais pas qu’il était possible d’aimer embrasser quelqu’un à ce point. À vrai dire, avant nos premières fois, je n’y avais jamais trouvé aucun intérêt. Seulement, maintenant, je comprenais l'entièreté de l’engouement et je me prêtais volontiers au jeu. Néanmoins, désirant profiter de ce moment et ignorer tout ce qui nous entourait aussi longtemps que possible, nous avions oublié que nous n’étions pas seuls dans cette maison et ce qui devait arriver arriva. Mon souffle, déjà bien court pour des raisons évidentes, s’était coupé sur le vif lorsqu’une voix féminine résonna dans le séjour.

— Jisung, tu as vu mon– Oh mon Dieu !

Mes paupières s’ouvrirent immédiatement quand je me rendis compte de la présence de la maîtresse des lieux et je me détachai aussitôt de mon partenaire pour tenter de ne pas aggraver la situation. La main sur ma bouche, je sentis mon cœur tambouriner dans ma poitrine et ma vue se troubler tant j’étais bouleversé. C'était le pire scénario qui pouvait se produire, celui que je redoutais tant. Cependant, la réaction finale de la trentenaire ne fut pas réellement celle que je m’étais imaginée.

— Je suis tellement désolée, mes loulous ! Je n’ai rien vu, promis, je ne fais que passer. Chantonna-t-elle en couvrant ses yeux d’une main tandis que l’autre tâtait le meuble près de la porte pour tenter d’y trouver son téléphone.

Je surpris Jisung soupirer doucement et lui jeter un regard las avant qu’il ne se lève pour lui apporter lui-même son cellulaire.

— Tiens.

— Merci, Chéri. Je file bientôt, hein, je vous embête pas plus ! Nous informa-t-elle en quittant la pièce pour monter à nouveau à l’étage.

Toujours pétrifié malgré ça, j’observai le brunet retourner sur ses pas en secouant sa tête de gauche à droite, un sourire désolé plissant ses lèvres fines lorsqu’il posa son regard sur moi. Je n’osai dire aucun mot à cause de cette soudaine montée d’émotions. Ce fut seulement une fois assis qu’il essaya de me rassurer en posant sa main sur ma cuisse.

— Eh, c’est rien. Murmura-t-il en frottant tendrement le tissu de mon short. Elle est pas comme ton père, tu sais ? Elle sait déjà que j’aime les mecs puis… je pense qu’elle s’en doutait un peu pour nous deux, en vrai, et depuis un moment bizarrement.

— T’es sûr de toi ? Demandai-je, craintif d’avoir mis la femme mal à l’aise.

— Promis. J’aurais pas pris le risque qu’on se fasse prendre bêtement, sinon.

— C’est vrai… Un léger sourire se dessina sur mon faciès en reflétant celui de Jisung.

— T’as vu sa réaction, en plus ? La mama est cool, elle est juste un peu cheloue parfois mais c’est tout.

Ses propos – et sa petite insulte, plus particulièrement – me firent froncer des sourcils. Aussitôt alors, le jeunot se fit à nouveau frapper l’arrière du crâne mais, cette fois-ci, par mes soins.

— Eh !

— Parle mieux de ma belle-mère ! Rétorquai-je alors à la suite.

— Ta belle-mère ? Ses pupilles s’arrondirent et l’expression de son visage s’adoucit.

— Ah… C’est trop, j’aurais pas dû dire ça ?

Grimaçant et regrettant de m’être emporté, je voulais plus que tout disparaître de la surface de la Terre en un claquement de doigts. Je me sentais terriblement embarrassé d’avoir osé lui dire une chose pareille, car il était évident qu’il était trop tôt pour ce genre de plaisanterie. Du moins, c’était mon avis mais Jisung me fit rapidement comprendre qu’il avait, lui, une opinion différente. Je fus surpris quand mes lèvres rencontrèrent les siennes une nouvelle fois et qu’il se redressa en me souriant avant de réitérer son action. Lorsqu’il se détacha finalement, ses iris scintillant de malice, je me doutai à ce moment-là qu’il détenait une idée – et pas des moindres – derrière la tête.

— On monte dans ma chambre ? Me proposa-t-il, ce qui me prit de court.

— Comme tu veux, oui. Répondis-je alors simplement.

Ni une ni deux, le brunet sauta sur ses deux jambes et n’attendit pas plus pour me prendre la main puis m’inciter à faire de même. Ce fut ainsi, avec une hâte dont je n’avais pas encore conscience de l’envergure, que je suivis les pas de mon petit-ami qui nous dirigeait vers les escaliers. Néanmoins, on sursauta tous les deux en se retrouvant nez-à-nez avec sa mère, celle-ci empruntant le chemin opposé. La belle ébène s’était vêtue d’une robe de soirée bleue nuit qui moulait parfaitement sa silhouette et faisait joliment ressortir son maquillage sombre et ses bijoux argentés. Bouche bée, je ne pus m’empêcher de le lui faire savoir.

— Wow… Vous êtes magnifique. Réussis-je à dire dans un souffle.

— Oh, tu es trop mignon.

Une moue plissa sa bouche avant qu’elle me prenne dans ses bras et me serre fort contre sa poitrine. Elle paraissait absolument ravie de recevoir un compliment et j’étais heureux de pouvoir la faire sourire. Son regard se planta ensuite dans celui de Jisung qui n’était alors que spectateur de la scène avant de s’adresser à lui.

— Prends-en de la graine, voyou.

— Non mais j’hallucine… Râla faussement le jeunot en nous tournant le dos.

Il commença à monter les marches une à une, alors je trottinai jusqu’à ses talons lorsque l’hôtesse de la demeure me libéra enfin de son étreinte chaleureuse.

— Au fait, mes loulous ! Nous interpella cette dernière en enfilant ses escarpins. J’ai éteint la gazinière donc vous en occupez pas, vous n’aurez qu’à faire réchauffer un peu le plat avant de manger.

— Ça marche, merci. On va réviser, nous, passe une bonne soirée !

Jisung partagea un sourire complice avec sa mère puis se tourna vers moi pour me chuchoter quelques mots à l’oreille.

— On n’est pas à l’abri de se retrouver avec un nouveau daron dans la maison, demain matin.

Il ricana une demi-seconde avant de pousser un cri de douleur suite au magnifique lancé de chausson de sa génitrice, l’objet ayant atterri pile au milieu de ses omoplates. Ses mains dans son dos pour protéger celui-ci, il se tourna vers l'auteure du crime et lui tira la langue avant de monter les marches en courant.

— Même pas mal ! Cria-t-il pour la narguer.

J’étais confus et dépassé par les événements mais un rictus brisa la commissure de mes lèvres quand je vis un sourire sur le faciès de la trentenaire. Poli, je lui souhaitai à mon tour une bonne soirée puis entrepris de suivre Jisung, ce dernier déjà bien loin. Je n’étais pas inquiet, leur relation mère-fils était très fusionnelle, ils ne manquaient pas une opportunité pour se taquiner mutuellement sans qu’aucun des deux ne soit réellement vexé. C’était certainement dû au fait que sa mère l’ait eu assez jeune. Après tout, ils n’avaient que dix-neuf années d’écart. Rien qu’en les observant, je savais pertinemment qu’elle ne regrettait aucun des choix qu’elle ait eu à faire, même si c’était se débarrasser de la deuxième figure parentale de ses deux enfants. Et ce, pour une bonne raison.

Le pied enfin posé sur le parquet du premier étage, je remarquai que Jisung ne m’avait pas attendu avant d’aller se réfugier dans sa chambre. Tranquillement alors, je retraçai ses pas jusqu’à la pièce beaucoup trop illuminée à mon goût. En effet, une fois arrivé dans le cadre de la porte, je fus instantanément accueilli par une forte chaleur provenant de la fenêtre exposée plein ouest, sur laquelle le Soleil frappait tout l’après-midi. Je le maudissais déjà de ne pas avoir abaissé les stores pour garder un peu de fraîcheur, à croire qu’il cherchait à vivre dans un sauna.

La deuxième chose que je relevai en pénétrant dans la chambre fut le doux parfum qui y planait, que je reconnus être celui que le brunet portrait souvent. Chaque meuble, chaque objet, chaque tissu, chaque molécule présente dans l’air contenait l’odeur de Jisung et cette soudaine réalisation me fit presque perdre pied. J’étais venu de nombreuses fois et j’y avais dormi aussi quand on n’était qu’amis mais, aujourd’hui, c’était différent. On possédait tous les deux une tout autre vision de notre relation, désormais. À cet instant-là, je me situais dans l’intimité de mon petit-ami et rien ne pouvait me rendre plus extatique. Il fallut que le claquement de la porte d’entrée ne résonne dans toute la maisonnée pour que je me ressaisisse et dirige mon attention sur le garçon face à moi.

— Je ferme la porte ? Questionnai-je ce dernier en pointant le battant du pouce.

— Pas besoin, ma mère est partie.

Jisung était assis sur le bord de son lit, le regard perçant et posé sur moi alors que je restais statique sans avoir la moindre idée de quoi faire. Heureusement, le brunet, lui, en possédait visiblement des tonnes, des idées. Il cligna à peine des yeux en tapotant doucement le matelas afin de m’indiquer la place près de lui. Je m’y assis donc sans un mot, mon buste pivoté face à lui et muni d’un sourire à la fois admiratif et timide. On laissa nos regards communiquer un long moment dans le silence qui nous absorbait depuis maintenant quelques minutes puis, comme pris d’une soudaine pulsion, mon vis-à-vis posa sa main sur mon torse pour m’inciter à m’allonger sur le matelas. J’obéis dès lors sans poser de question, mon souffle se coupant immédiatement lorsque le brunet me grimpa dessus pour venir m'embrasser.

Mes paupières se fermèrent de leur propre gré, mon corps s’affaissant petit à petit contre la couverture au fil des baisers, la durée de ceux-ci se prolongeant un peu plus à chaque fois. Je savais désormais qu’il s’agissait de sa position favorite. À chaque occasion, alors que s’embrasser ne nécessitait pas d’être couché, Jisung finissait à califourchon sur moi. Néanmoins, je ne m’en plaignais pas, c’était agréable et très confortable, bien mieux que de tordre son cou et de faire appel à des muscles dont j’ignorais autrefois l'existence. Le jeunot avait le don de me mettre facilement à l’aise et de prendre soin de moi, même pour les plus petites broutilles, et je lui en étais extrêmement reconnaissant.

Les bruits de succion résonnaient dans l'entièreté de la pièce, nos respirations fusionnant ensemble sans qu’on ne se donne le droit de reprendre une bouffée d’air. Ses mains soutenaient la quasi-totalité de son poids pour ne pas m’écraser tandis que les miennes ne savaient pas où se mettre, suspendues en l’air de chaque côté de ma tête. Pris dans l’instant, mes pensées à milles lieues de l’endroit où je me trouvais, je ne fis pas attention au bruit provenant du rez-de-chaussée. Ce ne fut que lorsque je distinguai des pas monter petit à petit les marches de l’escalier que je pris à nouveau conscience de ce que nous faisions et de la position compromettante dans laquelle nous étions. Il était hors de question que la mère de Jisung nous surprenne une nouvelle fois, seulement, ce dernier sembla beaucoup trop emporté dans le moment pour entendre quoi que ce soit.

— Ji–

Ma tentative pour l’interpeller fut instantanément corrompue par ses lèvres se jetant sur les miennes. Mes yeux étaient désormais grand ouverts, paniqués, mais menaçaient de se clore à chaque nouveau baiser tant ils étaient irrésistibles. C’était un jeu dangereux auquel je ne voulais absolument pas jouer maintenant.

— Jisung, la–

Encore une fois, le brunet m’empêcha de formuler une phrase, aspirant mes mots comme s’il en avait soif. Les bruits se rapprochaient de plus en plus et je ne cessais d’angoisser à l’idée d’être pris la main dans le sac – et presque dans le pantalon. Je tentai alors, en vain, de parler contre les lippes de mon petit-ami mais celui-ci était bien trop occupé à dévorer les miennes pour s’en rendre compte, souriant seulement à mes soupirs comme s’ils étaient sa seule préoccupation. Et même si j’adorais qu’il me couvre d’attention, ça n’était pas le bon moment. Désespéré, je décidai alors de lui frapper doucement le dos en priant pour qu’il remarque ma détresse, mes jambes elles aussi se débattant pour l’alerter. Heureusement, cette technique fonctionna puisqu’il se redressa à la seconde, les sourcils arqués par la confusion.

— Quoi ? Souffla-t-il simplement, comme si je n’avais pas essayé maintes et maintes fois d’interrompre notre session langoureuse.

— Ferme la porte ! Criai-je en le toisant du regard.

Visiblement mécontent que j’ose contrecarrer ses plans, il se redressa en râlant, toujours à califourchon sur mes cuisses. J’étais rassuré qu’il daigne enfin m’écouter, seulement, pile au moment où il s’apprêtait à mettre un pied au sol, une voix s’éleva dans le cadre de la porte encore grande ouverte. Cette voix, cependant, ne fut pas celle de la maîtresse de maison mais plutôt du plus jeune propriétaire.

— C’est bon, je la ferme pour vous. Maugréa Jiseok avant d’écarquiller les yeux. Eh, mais vous faites quoi, là ?

— Qu’est-ce 'tu fous encore là, gros rat ? Le gronda immédiatement Jisung en se levant.

— J’ai oublié mon chargeur ! Se justifia-t-il. Et toi, qu’est-ce que tu fais avec Minho ?

— On joue au docteur, ça va, t’es content ? Maintenant, dégage !

— Au docteur ? Ah, mais c’est dégeu’ !

La voix du jeune adolescent se retrouva subitement étouffée quand la porte se referma violemment face à lui. Néanmoins, l’isolation du battant ne nous empêcha pas d’entendre sa menace à travers celui-ci.

— Je vais le dire à maman !

— Comme si... Soupira Jisung en se tournant vers moi.

Horrifié par la tournure des événements, je restai pantois. Je ne voulais pas que Jiseok l’apprenne de cette manière, que son grand frère et le meilleur ami de celui-ci soient en couple, et encore moins qu’il nous prenne en flagrant délit. C’était le pire qui puisse arriver mais, pourtant, Jisung n’avait même pas pris cette éventualité en considération. À vrai dire, actuellement, il ne semblait pas en avoir quelque chose à faire et je ne savais pas trop si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Il était si imprévisible et, parfois – ou souvent –, tellement laxiste.

— Bon, où est-ce qu’on en était nous ? Questionna-t-il rhétoriquement sur un ton suave en s’approchant du lit à pas de félin.

— Jisung, ça me met mal à l’aise. Lui avouai-je de but en blanc.

— Hein ? De quoi tu parles ?

— Que ton frère nous ait vu… Murmuré-je en détournant le regard.

— Mais il a rien vu, on n’était pas à poil non plus. Il ricana, désinvolte. Il overreact tout le temps, en plus, t’inquiète même pas !

— Je m’inquiète, justement.

L’expression de son visage s’affaissa soudainement, ses épaules tombant lorsqu’il relâcha ses muscles. Ses yeux balayèrent la pièce un instant et il pinça ses lippes avant d’enfin venir s’asseoir calmement sur le lit à mes côtés. J’étais déjà assis face à lui, occupé à analyser chaque détail de son faciès comme si je le voyais pour la toute première fois. Seulement voilà, j’attendais de lui qu’il trouve une solution pour apaiser mes tracas et soulager ma conscience, quelque chose d’un peu plus rassurant qu’un “ne t’inquiète pas”.

— Qu’est-ce qui te rend nerveux exactement ? Me demanda-t-il au bout d’une bonne dizaine de secondes.

— La réaction de Jiseok. Lui répondis-je sur le vif. Il a dit qu’il allait le cafter à votre mère…

— Parce que c’est une grosse poucave, ouais. Il pouffa de rire comme si c’était sans importance, ce qui me fit froncer des sourcils.

— Et ça te fait rien ?

— De ? Attends, attends, tu crois qu’il est homophobe ou un truc du genre ?

— Il a quand même dit que c’était dégueu’... Bredouillai-je.

— Qu’on se pécho l’un allongé sur l’autre, ouais. Je te promets qu’il disait la même chose quand il voyait notre mère et son père se tenir la main.

Le rictus moqueur qui plissait ses lèvres ne m’aida pas à acquiescer à ses propos, au contraire, je me sentais davantage embarrassé et coupable vis-à-vis de son petit frère et de leur mère. Cependant, je pouvais malgré tout toujours compter sur Jisung pour m’apporter le soutien nécessaire dont j’avais besoin.

— Eh, Il me prit tendrement les mains dans les siennes. tu sais que je te défendrais coûte que coûte si quelqu’un en venait à te critiquer ou à t’insulter, mh ? Si je m’inquiète pas c’est parce que je sais qu’y a rien, il tourne juste pas sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

— T’as raison, c’est vrai.

— Mais je suis content que t’aies pas peur de me le dire quand des paroles te mettent dans le mal. Sincèrement.

Je retrouvai le sourire suite à ses mots, touché par son inquiétude constante que je réprime mes sentiments. Il savait à quel point il m’était parfois – ou plutôt, très souvent – difficile de m’exprimer de vive-voix et sans tourner autour du pot un long moment et j’étais reconnaissant qu’il ait pris ce trait de caractère en compte. Je m’apprêtai ainsi à lui répondre à la seconde mais la porte s’ouvrit à nouveau avant que je ne puisse prononcer la moindre syllabe. Jiseok était gentiment venu nous prévenir de son départ et ce, comme si de rien n’était, ce qui me prouva que la théorie de Jisung était bel et bien plausible. Hors, j’étais conscient que ça ne m’empêcherait pas de continuer de me mettre la rate au court-bouillon, au contraire.

Et si le jeune adolescent n’avait pas encore fait sortir Jisung de ses gonds, ça ne tarderait certainement pas puisqu’il courut dévaler les escaliers sans fermer le battant de la chambre qu’il avait lui-même ouverte. Le brunet ferma ses paupières quelques secondes pour tenter de rester calme puis, lorsqu’il entendit la porte d’entrée de la maison se fermer, il se résout finalement à se lever pour clore la nôtre.

— Merci. Dis-je en regardant Jisung avant de pouffer légèrement. C’est un vrai petit diable.

— Un vrai petit con, tu veux dire ! Me rectifia le susnommé.

— Il a eu un bon exemple, je suppose.

Le coin de mes lèvres se leva en un sourire arrogant qui, j’en étais sûr, ne passerait pas inaperçu auprès de mon petit-ami. Ce dernier plissa les yeux et commença à s’approcher à nouveau du lit sans me quitter du regard.

— Je peux savoir de qui tu parles ? Demanda-t-il en gonflant le torse pour paraître faussement menaçant.

— Oh, personne d’important… C’est juste un gars peu intéressant que je fréquente en ce moment. Dis-je en entrant dans le jeu de rôle.

— Ah, ouais ? C’est qui que j’aille lui démonter sa gueule ?

Ses genoux s’enfoncèrent dans le matelas lorsqu’il monta dessus, ses jambes une nouvelle fois encerclant les miennes. Il me surplomba de tout son corps en s’inclinant peu à peu sur moi et je me laissai ainsi doucement tomber sur le lit pour lui permettre de jouer à son tour. Mon cœur battait la chamade, mes paupières papillonnant à toute vitesse en l’observant réduire progressivement la distance entre nous. Il était tellement beau que j’en eus presque le souffle coupé, l’expression de mon visage s’adoucissant alors que j'entrepris de prendre ses joues entre mes paumes.

— Tu sais quand même que ça te rend pas du tout sexy tes crises de jalousie, rassure-moi ? L’interrogeai-je sur un ton compréhensif.

— Je sais, j’ai jamais pensé que ça l’était. La forme de ses yeux s’arrondit, il sembla perturbé par ma conjecture.

— D’accord, je suis soulagé. J’avais peur que tu te prennes pour ces types qui prétendent être des mâles alphas, tu sais, le cliché des gros macho’...

Je grimaçai en pensant à cette image qui ne ressemblait pas le moins du monde à Jisung, ce qui fit rire le brunet avant qu’il ne prenne soudainement un air faussement sérieux et approximativement séduisant.

— Je suis pas un alpha, moi, je suis un sigma !

— Ah… Rien que ça ? Je gloussai face à cette affirmation ridicule.

— Quoi, tu me crois pas ? Me questionna-t-il, offensé.

— Pas vraiment, désolé…

— Tu veux que je te montre ?

— Me montrer quoi..? Mes sourcils se froncèrent au fur et à mesure que son rictus malicieux s'élargit.

〰️

Jisung ne répondit pas à ma question et préféra, à la place, m’analyser de son regard comme s’il voulait découvrir tous mes secrets. Cependant, ce n’était pas ce qu’il désirait, non. Quand il se redressa finalement et retira son t-shirt avant de le jeter au bout du lit, je devinai ce qu’il signifiait par “me montrer”. Mes globes oculaires devenus aussi gros que des balles de golf et des cœurs à la place des pupilles, je restai bouche bée devant son assurance et son corps que j’admirais tant. Mon vis-à-vis sembla d’ailleurs s’en rendre compte puisqu’il souffla du nez, bien conscient de l’effet qu’il me provoquait. Je sentis mes joues chauffer, j’étais actuellement en train de rougir en prenant soin de garder mes poings serrés contre mon torse, comme une posture de défense au cas où il déciderait soudainement de m’avaler en un seul morceau.

J’eus l’impression que le temps s’était figé, qu’on s’observait ainsi dans le blanc des yeux depuis déjà des heures. Pourtant, Jisung réussit à me surprendre lorsqu’il saisit subitement ma main droite pour venir la plaquer sur le tissu au-dessus de ma tête. Ses doigts s’entrelacèrent tendrement avec les miens et je le laissai faire, à la fois paralysé sous la surprise et attendri par son action. Je ne savais jamais réellement à quoi m’attendre avec lui mais je ne doutais pas de ses intentions. Je ne me méfiai pas non plus quand il s’inclina lentement vers mon cou pour y déposer quelques baisers qui me firent frissonner avant de mordre la parcelle de peau sur ma clavicule gauche. Mes paupières se fermèrent à l’instant même où je retins mon souffle, ma bouche s’entrouvrant dès lors que je sentis ses dents s’enfoncer petit à petit.

Une grimace exprimant la douleur s’afficha sur mon faciès mais, heureusement, je n’eus pas besoin de demander à Jisung de se détacher de moi pour qu’il s’arrête de lui-même. Je frémis en sentant l’haleine chaude et humide de ce dernier sur la nouvelle plaie spécialement créée par ses soins, une démonstration intime de son affection envers moi qui fit se plisser mes lèvres en un sourire timide. Mes yeux s’ouvrirent en grand lorsqu’il lécha sensuellement la morsure, j’étais surpris et je ne savais plus comment réagir. Il fallait dire que je n’avais jamais ressenti cette sensation auparavant, le sentiment d’être chéri et de plaire à quelqu’un. C’était nouveau et tellement énigmatique – en d’autres termes, ce que j’avais toujours voulu découvrir.

Lorsque Jisung se redressa une nouvelle fois après m’avoir goûté, juste assez pour percevoir mon visage, nos yeux s’enracinèrent dans ceux de l’autre. Il me dévisageait avec beaucoup de désir et de retenue mêlés, comme s’il ne savait pas par où commencer et, surtout, où s’arrêter. Alors, c’était mon devoir de le rassurer en lui volant à mon tour un baiser, celui-ci devenant beaucoup plus sulfureux lorsque Jisung me le rendit. Il faisait déjà extrêmement chaud dans la pièce et avoir le corps de mon petit-ami sur le mien empirait gravement les choses. Néanmoins, c’était actuellement le cadet de mes soucis parce que les seules émotions que je ressentais à cet instant-là se résumaient à de l’euphorie et du pur bonheur.

Les minutes s’écoulèrent et malgré nos paumes collées l’une à l’autre, on n’osait pas se toucher plus que ça. Ce n’était pas l’envie qui manquait, à vrai dire, je désirais plus que tout poser ma main libre sur le torse exposé face à moi et découvrir un peu mieux le corps de mon vis-à-vis mais je savais que jamais je n’oserais faire le premier pas. J’espérais alors que Jisung continuerait d’être aussi confiant, qu’il se permette même de faire tout ce qui lui passait par la tête : m’embrasser, me mordre, me caresser… Peu importait, tant qu’il n’attendait pas trop venant de moi.

— Minho… Susurra-t-il à quelques centimètres de ma bouche, essoufflé. Je peux enlever ton t-shirt ?

Cette question me prit de court mais ma réponse fut immédiate.

— Non !

Cependant, en remarquant que ma réponse était peut-être un tantinet trop sèche et que Jisung m’observait désormais avec un regard honteux, je me sentis obligé de me justifier.

— Je préfère pas… Tu sais que je suis pas très à l’aise avec mon corps.

— Et tu sais ce que j’en pense. Répliqua-t-il la seconde d’après.

— Oui mais… Rien qu’imaginer ton regard posé sur moi, ça m’angoisse. Murmurai-je comme s’il s’agissait d’un secret.

— Et si tu fermes les yeux ?

— C’est pareil.

— Et si… je ferme les rideaux ? Proposa-t-il à nouveau. La pièce sera sombre, je te verrai quasi’ plus.

Je m’accordai un petit moment de réflexion pour peser le pour et le contre de cet argument et, pendant ce temps-là, Jisung attendait patiemment – ou bien était-il plutôt impatient ?

— Bon, c’est d’accord.

— C’est vrai ? Son ton monta dans les aigus, enthousiaste. ‘Fin, je veux dire, t’es sûr ?

— Oui. Je lui souris timidement.

Ni une ni deux, Jisung sauta hors du lit et se précipita jusqu’à la fenêtre en parallèle du lit afin de fermer les rideaux épais qui trônaient de chaque côté. Comme prévu, la chambre fut presque totalement plongée dans un noir opaque, juste assez illuminée pour qu’on puisse distinguer l’autre. Ainsi, je ne voyais plus que la silhouette de mon petit-ami mais pas ses détails, la forme de ses yeux mais pas ses iris, le sourire qu’il esquissait mais pas la bordure de ses lèvres…

— Tourne-toi. M’ordonna-t-il tendrement en faisant un cercle avec son index pour m’indiquer le sens correct du lit.

— On n’était pas censé réviser pour demain ? Demandai-je tout en obéissant à ses mots.

— Réviser ? Mais je révise, là.

— Quoi, les cours d’anatomie ?

— Mh-mh.

Sa voix sonna soudainement étouffée puisqu’il plongea à nouveau son visage dans le creux de mon cou, une fois monté sur le lit. Il déposa plusieurs baisers là où il avait autrefois marqué son territoire en me mordant, puis je sentis ses mains venir doucement attraper le bas de mon t-shirt. Nos lèvres se séparèrent un instant pour qu’il m’interroge en chuchotant.

— Je peux ?

Je hochai machinalement la tête sans le quitter les yeux, à la recherche du goût qui pendait encore sur mes lippes. Pour être honnête, je n’avais pas compris le sens de sa question, beaucoup trop focalisé sur la chaleur de sa respiration pour y prêter attention. Néanmoins, Jisung prit soin de me rappeler à l’ordre en éclaircissant la signification de mon geste.

— J’ai pas entendu.

— Oui, tu peux. Affirmai-je dans un souffle.

Lorsque mon vis-à-vis se redressa totalement, je fis de même et l’aidai à enlever mon haut qui rejoignit ainsi bien vite le sien. Je ne perdis pas de temps et me rallongeai immédiatement, mon torse se soulevant rapidement et ma salive désormais difficile à avaler quand Jisung se rua à nouveau sur mon cou. Cette fois-ci, cependant, son action était plus hâtée et cette constatation me fit légèrement rire. J’arborais un sourire béat sur le visage, mes paupières closes et mes bras enroulés autour de la nuque du brunet. Je me sentais léger comme une plume, en toute confiance, jusqu’à ce que sa voix ne s’élève une nouvelle fois.

— Les suçons, c’est okay ? Me demanda-t-il sans arrêter de m’embrasser la jugulaire.

— Je sais pas… Ça fait mal ?

— On t’en a jamais fait ? S’étonna-t-il sans qu’il n’y ait de quelconque jugement dans son ton.

— Non, jamais.

— Tu veux essayer ? T’auras qu’à me dire d'arrêter si tu le sens pas.

Je hochai encore la tête, affreusement curieux tout autant qu’hésitant. J’avais peur d’essayer – non, en fait, j’avais peur de ne pas aimer – mais Jisung prenait si bien soin de moi qu’il était inutile de s’inquiéter. Je possédais la possibilité de lui demander d’arrêter à tout moment, alors rien ne pouvait mal tourner, je n’avais tout simplement qu’à lui donner accès à ce qu’il convoitait.

Le rictus que je discernai dans l’obscurité me fit frissonner mais le bref baiser que Jisung déposa sur ma joue avant de plonger à nouveau dans le creux de mon épaule m’apaisa entièrement. Il laissa une traînée de baisers mouillés sur la partie droite de mon cou, celle-ci étant à priori sa favorite, en recouvrant la zone qui reliait mes cheveux à ma nuque. Était-ce parce que je pourrais ensuite cacher cette évidence sous ma chevelure ? Je n’en avais aucune idée et pas non plus le temps d’y réfléchir puisque le brunet se mit soudainement à aspirer ma peau entre ses lèvres. Je clignai plusieurs fois des paupières en essayant de comprendre ce qui se passait. J’essayais petit à petit d’assimiler l’information, me demandant en boucle si j’éprouvais une quelconque sensation mais rien et ce, pendant une dizaine de secondes avant d’enfin ressentir quelques picotements.

C’était un peu déconcertant. La texture de sa langue glissant lentement sur mon épiderme me provoquait des frissons intenses qui me firent sursauter à quelques reprises. Mes paupières se fermaient puis s’ouvraient à chaque fois que je sentai la pointe de ses dents s’enfoncer légèrement dans ma chair, mon souffle se coupant alors. Ce n’était pas désagréable, au contraire, j’appréciais juste davantage le fait d’avoir Jisung dans mon embrasse, nos bustes comme glués l’un à l’autre dû à la fine pellicule de sueur qui stagnait dessus. La chaleur émanant de son corps m’envahissait moi aussi, nous étions brûlants et les choses n’iraient pas en s’arrangeant si le brunet continuait dans sa lancée.

Ce fut seulement au bout d’une trentaine de secondes que les lèvres de ce dernier quittèrent mon cou. Jisung se redressa alors juste assez pour – je supposai – admirer son chef-d’œuvre, un rictus soulevant le plissé solaire de sa joue gauche. Il semblait fier de m’avoir infligé rien de plus qu’un hématome qui prendrait des siècles à disparaître, ou peut-être était-il tout simplement heureux de m’avoir fait découvrir cette pratique ? Au fond, je ne voyais pas réellement l’intérêt de cette décoration douteuse, cependant, mon subconscient devait probablement être d’un avis différent. À en juger de par ma respiration saccadée et mes yeux embués dans lesquels Jisung s’était perdu à l’instant, je me retrouvai inconsciemment submergé par un tas d’émotions contradictoires à la fois. Tellement que j’en devins inerte et silencieux, comme si mon âme s’était échappée de mon enveloppe terrestre.

Cette impression perdura de longues secondes sans que je ne m’en rende compte mais, heureusement pour moi, Jisung, lui, avait bien remarqué que quelque chose clochait. Son regard sondait le mien avec insistance à la recherche d’un signe avant d’enfin prendre la parole.

— Tu veux m’en faire un aussi ?

Sa question me prit de court mais ce fut ce qui me remit les pieds sur terre. Je l’observai un long moment sans ouvrir la bouche, réfléchissant longuement à sa proposition comme s’il s’agissait d’un dilemme important. Il était évident que ma réponse serait positive, néanmoins, étant donné mon manque d'expérience flagrant, je n’étais pas sûr de savoir comment m’y prendre. À vue d'œil, il n’y avait rien de plus facile mais je ne cessais d’avoir peur de me ridiculiser. Je souhaitais plus que tout me laisser aller, me faire confiance et faire confiance à Jisung, surtout. Il fallait que je me pousse du nid pour apprendre à voler et ce fut ma nouvelle résolution à cet instant-là.

Incertain mais brave, je décidai alors de doucement hocher la tête avant de me redresser à mon tour en position assise. Mon vis-à-vis bien installé sur mes cuisses, on s’échangea un sourire gêné et je sentis à nouveau mon cœur battre la chamade. J’avais les mains tremblantes, celles-ci posées hasardeusement de chaque côté de mes hanches car j’hésitais à faire le premier pas. Cette situation était presque aussi stressante qu’un examen pour lequel j’avais appris aucune leçon. Je fus alors allégé d’un poids lorsque Jisung s’inclina en premier vers moi pour me servir son cou sur un plateau d'argent, sa chaîne en or brillant faiblement dans la pénombre.

Un nœud avait fini par se former dans le creux de mon estomac mais je fis de mon mieux pour l’ignorer. Non sans hésitation, je déposai un simple baiser sur la parcelle de peau présentée face à moi et commençai à embrasser l’endroit un peu plus sensuellement. Cette initiative lui ôta le souffle l’espace de quelques secondes et je le sentis déglutir sous mes lèvres. Ses doigts glissèrent ensuite lentement dans ma chevelure pour maintenir à la fois fermement et tendrement ma tête contre lui, et je crus défaillir. Les paupières closes et mes mains désormais sur ses cuisses, je réfléchissais laborieusement à la façon de lui faire un suçon en prenant mon temps. C’était important pour moi. Ainsi, je continuais de recouvrir candidement l’intégralité de son cou de baisers, jusqu’à ce que je réussisse à rassembler assez de courage pour enfin sauter le pas.

Fin prêt, je vidai mon esprit de tout doute, choisis un endroit au hasard près de sa clavicule droite puis aspirai doucement sa peau entre mes dents. À cet instant-là, Jisung lâcha un soupir de bien-être qu’il ne put retenir, m’encourageant ainsi à continuer sur ma lancée. Je suçotai son épiderme aussi longtemps qu’il l’avait fait pour moi, l’imitant même en y passant ma langue à plusieurs reprises. Si au départ je n’étais pas confiant vis-à-vis de ma performance, plus les secondes s’écoulaient et plus les murmures qu’il me soufflait dans l’oreille me prouvaient le contraire. Ses sons résonnaient dans mon crâne, sans répit, s’infiltrant dans mes veines pour que mon corps se focalise uniquement sur ceux-ci.

Et je souhaitai n’entendre rien d’autre, rêvant subitement de devenir sourd pour n’avoir plus que ce souvenir pour le restant de mes jours.

Lorsque je terminai de créer la première ecchymose, étrangement, je voulus immédiatement recommencer afin de lui en laisser davantage. À cause de l’obscurité, je ne pouvais malheureusement pas découvrir le résultat de mon action. Ces morsures d’amour n’allaient probablement pas être très vives, peut-être un peu rougeâtre d’ici quelques heures, mais ça m’était égal. Sans perdre une seconde de plus, je me jetai à nouveau sur son cou pour lui en faire un autre tout près, et encore un juste à côté. Je voulais que Jisung soit fier de moi, qu’il rougisse à chaque fois qu’il remarquera ces taches quand il se regardera dans un miroir, que nos amis le lui signalent en le taquinant. Je voulais plus que tout être l’auteur de cette gêne légère qui lui rappellerait ce jour-là.

C’était un pas de plus dans une intimité à laquelle nous n’avions encore jamais goûté ensemble, et en général pour ma part. Voilà pourquoi je me mettais autant de pression ; en réalité, j’avais simplement peur de tout gâcher. Alors, je faisais attention de ne brûler aucune étape et d’y aller petit à petit en me laissant porter par le vent et mes envies, naturellement guidé par mon petit-ami et les siennes.

Mes paupières ne cessaient de s’ouvrir et de se refermer automatiquement, alourdies par la lulibérine qui se propageait hâtivement dans l'entièreté de mon corps et qui, à priori, semblait contagieuse. Jisung resserra tout à coup sa prise dans mes cheveux quand je m’attaquai au dessous de sa mâchoire, échappant un gémissement qui fit écho avec le mien. J’étais désormais sur autopilote, ne contrôlant plus aucun de mes gestes, ni les bruits qui sortaient de ma bouche. Il fallait dire que cette soudaine montée d’adrénaline me faisait voir les étoiles, beaucoup plus que de recevoir ces petites attentions. Alors, je persistai sans faire de pause, dévorant son cou comme si son goût en était devenu addictif, y mêlant machinalement salive et dents.

Ce fut seulement lorsque je mordis un peu – ou peut-être beaucoup trop – fort la peau du brunet que celui-ci feula bruyamment puis se redressa ensuite brusquement. J’étais si emporté dans le moment que je ne m’étais même pas rendu compte de la force que j’utilisais. Jisung dût appuyer ses deux paumes sur mes épaules pour que je puisse enfin me détacher de lui, m’obligeant ainsi à remettre les pieds sur terre.

— Eh, Il gloussa, attendri. doucement, petit vampire.

Cependant, plongé dans cette torpeur, j’eus du mal à décrypter le sens de sa phrase. J’étais comme anesthésié et j’avais beaucoup de mal à revenir à la réalité, un sentiment étrange que je ne pouvais pour l’instant pas comprendre. Mes yeux embués et de la bave dégoulinant de mes lèvres enflées, je réussis à relever ma tête vers celle de Jisung après quelques secondes sans dire un mot.

— Je t’ai fait mal..? L’interrogeai-je, confus.

— Vite fait mais t’inquiète ! Je veux juste pas ressembler à Bella quand Edward la graille après son accouchement.

Malgré mon esprit encore un peu embrumé, j’obtins instantanément la référence de son commentaire et me mis à rire la seconde d’après. Le brunet m’imita et j’eus le courage d’enrouler mes bras autour de sa taille, un grand sourire énamouré affiché sur le visage que Jisung prit rapidement entre ses deux mains pour venir m’embrasser. C’était si doux, si agréable. Je pensais d’ailleurs qu’on en avait terminé, que la tension redescendait progressivement et que nous allions passer à autre chose. Néanmoins, j’avais apparemment tort puisque je me retrouvai à nouveau poussé contre le matelas.

Mes yeux s’écarquillèrent en sentant ses baisers sur mon torse, cette fois-ci. Il embrassa chaque parcelle de peau face à son nez, traçant son chemin le long de mon sternum et ce, jusqu’à mon bassin. Je frissonnai en contractant les muscles de celui-ci. Son initiative m’avait tellement pris que je me surpris à échapper un léger couinement d’entre mes lèvres, ce qui ne fit qu’encourager Jisung à continuer. Complètement gêné, j'emmenai mes mains sur mon faciès afin d’obstruer ma vue, priant pour que cette torture s’arrête incessament sous peu au risque de mourir de honte.

〰️

Je n’aimais pas mon corps – non, je le détestais même, parfois – alors que le brunet pose ses mains et ses lèvres dessus me rendait extrêmement nerveux. Et s’il ne l’aimait pas, lui non plus ? Et s’il le trouvait repoussant ?

Ces questions et un tas d’autres fusaient dans ma tête sans que je ne sache les arrêter. Je remerciai alors silencieusement Jisung de l’avoir fait à ma place en coupant court à ses baisers, sentant à priori que quelque chose n’allait pas. Il en déposa tout de même deux sur le dos de mes mains avant de les enlever de mon visage avec délicatesse, un tendre sourire prônant sur ses fines lippes. Mes joues étaient bouillantes et je devais actuellement être aussi cramoisi à cause de mon embarras, tellement mes yeux étaient une nouvelle fois devenus larmoyants. Ceci, et malgré l’obscurité de la pièce, mon petit-ami le remarqua en un rien de temps et j’en étais bien soulagé.

— Eh, ça va ? J’ai été trop loin, c’est ça ? Me questionna-t-il, alerté par la rigidité de mes membres. Je suis désolé, je voulais pas–

— Non, non, c’est juste que… L’interrompis-je avant de détourner le regard.

— Que ?

— J’ai… J’ai peur d’aller plus loin et de pas savoir quoi faire ou– ou comment le faire.

Jisung parût rassuré en comprenant qu’il n’était pas réellement en faute et qu’il n’avait pas franchi les limites qu’on s’était autrefois posées sans prendre mon avis en considération. Il était si proche que j'entendais son cœur battre sans même le toucher, sa respiration saccadée peinant à ralentir. Lentement, il se redressa juste assez pour prendre correctement mes mains dans les siennes et les serrer affectueusement. Ce geste sut me rassurer et ses propos suivants le firent davantage.

— Ça, c’est totalement normal ! ‘Faut surtout pas que tu te mettes la pression. Il embrassa mon poignet pour ponctuer sa phrase. C’est peut-être encore trop tôt pour toi, là maintenant, donc on ferait mieux d’attendre que tu sois prêt, okay ?

Je laissai mon regard se perdre dans celui de mon vis-à-vis un instant, assimilant doucement ces informations en constatant à quel point j'étais chanceux de l'avoir à mes côtés. Des garçons irrespectueux et égoïstes, j’en avais tellement croisé que c’en était pour moi devenu une normalité. Je n’imaginais pas qu’il était finalement possible de tomber sur quelqu’un de courtois et bienveillant à cet âge, quelqu’un comme Jisung. Il était évident que j’étais veinard sur ce coup, c’était même à se demander si je le méritais réellement… C’était mon premier amour, mes premiers vrais sentiments et je voulais que ça dure, je le désirais plus que tout.

Remarquant que je ne réagissais toujours pas, mon corps complètement inerte si ce n’était le clignement incessant de mes yeux, le brunet se mit à caresser le dos de ma main à l’aide de son pouce. Une moue se forma ensuite sur mes lèvres, quémandant un baiser qu’il ne tarda pas à m’accorder volontiers. Et ce dernier fut, cette fois-ci, d’une douceur inestimable. Des papillons se mirent subitement à virevolter dans mon ventre et ce sentiment euphorique me rappela notre tout premier baiser. C’était innocent et tendre, une promesse mutuelle qu’on scellait ensemble. Je trouvais notre union absolument parfaite et cette pensée me permit de retrouver mes esprits petit à petit.

Mon sourire bienheureux reflétait le sien, tout aussi béat. Seulement, lorsque Jisung décida de descendre de mes cuisses pour se décaler près de moi sur le matelas, je l’entendis geindre et l’aperçus grimacer. Confus, je restai immobile en attendant qu’il me donne des explications mais fus surpris quand il se leva tout à coup hors du lit.

— Je… J’ouvre les rideaux ? Me demanda-t-il d’un air nerveux que je ne sus pas décoder.

— Oh, hum, oui, vas-y. Répondis-je alors en me redressant à mon tour.

Ni une ni deux, je me jetai sur mon t-shirt pour l’enfiler avant que la lumière ne pénètre à nouveau la chambre. Celle-ci nous agressa la rétine à la seconde même où Jisung s'exécuta et je me mis à rire bêtement en râlant faussement. Mon petit-ami, néanmoins, semblait préoccupé, quelque chose le tracassait ou bien le gênait, je le sentais. Je m’apprêtai ainsi à lui poser la question mais il l’anticipa et prit la parole au même moment.

— Bon, Soupira-t-il en frottant son visage de ses mains. je vais faire un tour dans la salle de bain, hein, du coup… J’en ai… J’en ai pour deux secondes.

Nul besoin d’être un génie pour comprendre ce que ça signifiait, j’avais tout de suite deviner le sous-entendu et j’en demeurai bouche bée. Mes yeux s’écarquillèrent légèrement tant j’étais étonné. Je ne savais pas vraiment si je devais me sentir flatté ou embarrassé d’avoir provoqué cette réaction physique qui, pourtant, était on-ne-peut-plus naturelle. De mon côté, je n’en étais pas encore arrivé à ce stade – ou, du moins, pas totalement – alors je choisis de tourner cet incident à la rigolade, en espérant que ça puisse nous détendre tous les deux.

Jisung s’était dirigé vers la porte de la chambre qu’il ouvrit en un mouvement. Il s’apprêta ainsi à sortir de la pièce quand je l’arrêtai dans son élan.

— Deux secondes, seulement ? Dis-je en prétendant être offusqué, un rictus perché sur mes lippes.

Le brunet fit volte-face à l’entente de ma taquinerie puis, dépourvu d’expression faciale, il me montra son majeur avant de disparaître dans le couloir. Je me mis alors à rire tout seul, amusé. Ils étaient si agréables, ces moments légers. Je rêvais que notre vie à deux ne soit fournie que de ceux-ci, que l’on puisse tout simplement vivre d’amour et d’eau fraîche sans aucun problème.

Je me laissai tomber en arrière contre le matelas, un énorme sourire sur le faciès. Mon regard se posa sur le plafond et je plongeai instantanément dans mes songes. Un rayon de soleil me caressait délicatement le front et, pour une fois, je l’acceptai à bras ouverts au lieu de le blâmer. Il faisait toujours aussi chaud dans la chambre mais ça ne me dérangeait plus, j’étais juste heureux de pouvoir passer du temps avec Jisung, peu importait si c’était au cœur de l’Enfer. Lorsque l’attente me parut longue, je fouillai dans ma poche arrière à la recherche de mon téléphone afin de jeter un œil à l’heure qu’il était.

Dix-huit heures trente ; c’était indécent la vitesse à laquelle les minutes défilaient.

Le plus indécent, cependant, était la manière dont nous nous étions sauter dessus dès mon arrivée, alors que j’étais principalement venu ici pour réviser notre Grand Oral. Je ne regrettais pas, non, mais le stress lié à l’examen de demain m’envahissait dès que j’y pensais. C’était donc décidé ! Au retour de Jisung, je lui demandrais de m’aider à revoir mes textes et, en attendant, j’allais les relire de mon côté. Je roulai gracieusement pour m’installer à plat ventre, les jambes relevées, puis j’ouvris le document prévu à cet effet. J’eus l’impression qu’une éternité s’était écoulée avant d’entendre des pas s’approcher et quelques coups sur la porte pourtant entrouverte.

— Je peux entrer ? Questionna l’hôte de la maison.

— Bien-sûr.

Sa manie à être aussi précautionneux était sans aucun doute l’une des qualités que je préférais chez lui. Rien n’égalait le sentiment de se sentir en sécurité, même pour des banalités telles qu’entrer dans une pièce où l’autre se trouvait déjà.

— Ça s’est bien passé ? Le taquinai-je à nouveau tandis qu’il pouffa.

— Tu me demandes ça comme si j’avais eu un entretien d’embauche. Tu fais quoi ?

— Je révise pour demain.

— Bah attends, je vais t’aider. M’annonça-t-il en s’approchant du lit.

— T’es d’accord pour qu’on s’y mette maintenant ?

— Ah, là, tout de suite ? Même pas d’after-care avant ? J’ai apporté des madeleines à la fraise…

Sa lèvre inférieure se plia en une moue adorable et ses yeux s’arrondirent, me faisant regretter mes mots alors que je n’avais même pas compris ce qu’il insinuait. Les bras ballants, Jisung resta immobile pendant que je l'observais de haut en bas. Il semblait déçu et, moi, j’étais confus.

— After-care..? Articulai-je pour lui demander de m’expliquer ce terme.

Néanmoins, les actes avaient bien plus de sens que les mots. Le brunet, dans cette optique, quitta ainsi son air maussade et me montra son plus beau sourire avant de grimper sur le matelas pour s’allonger près de moi, la tête sur l’un des oreillers. Il tourna ensuite son regard vers moi, puis écarta les bras. Nul besoin de réfléchir, je savais exactement ce qu’il attendait de moi.

— Oh, tu veux un câlin ?

— Un ou plusieurs. Tout ce que tu veux tant que je peux t’avoir près moi.

Un rictus timide étira mes lippes, mes oreilles certainement rougies par ses propos. Lui obéissant sur le champ, je m’approchai de quelques centimètres de son corps et m’allongeai sur mon flanc. J’étais calé dans le creux de son bras, ma joue reposant sur son épaule et mes mains touchant obligatoirement son torse nu. Mon souffle se fit court, à ce moment-là. Je peinais à déglutir mais ses doigts dans mes cheveux m’apaisèrent immédiatement. Je me permis d’ailleurs de clore mes paupières pour profiter de cet instant, bercé par la respiration régulière de mon petit-ami tandis que, lui, déposait de longs baisers sur mon front. J’étais à deux doigts de ronronner tant cette position était confortable.

Les minutes s’écoulaient rapidement et nous n’avions pas bougé de nos places, si ce n’était mon bras libre que j’avais enfin osé étendre pour l’enrouler autour de la taille du brunet. C’était tellement agréable ; sa chaleur, son parfum enivrant, les doux rayons du soleil sur nos visages, le silence plaisant de la pièce… Tout ça ressemblait bien au plus beau jour de ma vie, les gros événements marquants n’étant pas ce à quoi j’aspirais le plus. Cependant, je fus violemment extirpé de ce beau rêve par le bruit désagréable de plastique qui se froisse et se déchire. Mes yeux s’ouvrirent instantanément et se levèrent vers Jisung qui, visiblement, avait sorti une madeleine de son sachet avant de l’amener entre ses dents.

— J’ai la dalle. Me fit-il remarquer, la bouche pleine.

Un souffle s’échappa de mes narines, aussi amusé qu’exaspéré par son comportement enfantin. Je tentai ensuite de me détendre en fermant à nouveau mes paupières mais ma léthargie fut encore interrompue quand je sentis quelque chose toucher mes lèvres avec insistance. J’écarquillai soudainement les yeux afin de jeter un œil à ce que Jisung tentait désespérément de faire pénétrer dans ma cavité buccale et fus surpris de voir qu’il s’agissait de son morceau de madeleine entamée. Surpris, j’essayai de reculer mais n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit car, une fois la bouche ouverte, le gâteau y trouva instantanément refuge.

— Jichung… Grommelai-je en lui maintenant le poignet.

Le susnommé gloussa sans retenu avant d’engloutir une autre madeleine en une seule bouchée. De cette manière, on continua de se câliner l’un l’autre pendant un moment. On se taquinait, on s’embrassait et je ricanais niaisement à chaque mot doux qu’il susurrait au creux de mon oreille. Et alors que Jisung se reposait, je ne pus m’empêcher de penser, encore et encore. À tout, mais surtout à rien. Il fallait dire que j’étais de nature très curieuse et des tas de questions me trottaient actuellement dans la tête, des questions dont les réponses avaient potentiellement le pouvoir de me rassurer un tant soit peu.

— Tu l’as déjà fait, toi. Lâchai-je alors de but en blanc.

Ce n’était pas sous forme de question mais plutôt comme un fait que je voulais évoquer pour avoir une confirmation concrète. Seulement, Jisung ne sembla pas comprendre puisqu’il m’interrogea du regard.

— Coucher avec quelqu’un, je veux dire. Précisai-je, ce à quoi il hocha simplement la tête. Beaucoup de fois ?

— Mh… Il se mit à réfléchir, ses yeux fixant le plafond, avant de répondre. Seulement avec deux personnes différentes mais pas mal de fois avec mon dernier ex, ouais. Pourquoi ?

— Je suis curieux, c’est tout.

— Bah je suis pas non plus un expert en la matière, hein ! Mais si t’as des questions, je peux essayer d’y répondre.

Tandis que l’une d’elles m’ébouriffait les cheveux, son autre main, elle, glissait lentement le long de mon bras. Dans le silence qui s’installa peu à peu, je songeai à tout ce que je voulais savoir. Et lorsque j’obtins enfin ma ligne directrice, je me repositionnai sur mon estomac, en face du brunet.

— T’avais quel âge la première fois ? Le questionnai-je alors.

— Quinze ans. C’était avec une amie d’enfance qui a déménagé à l’autre bout du monde l’année d’après.

— Oh. Je hochai la tête comme pour acquiescer. T’étais amoureux d’elle ?

— Non, non. Il ricana. On l’a fait parce qu’on voulait tous les deux perdre notre virginité à tout prix.

— Tu regrettes ?

— Je pense pas. J’y accordais pas d’importance, en vrai. Je voulais juste le faire pour le faire et c’était quelqu’un en qui j’avais confiance, tu vois ?

— Je comprends, oui. Je lui souris tendrement. Et avec ton ex ?

— Si j’étais amoureux ?

Je hochai à nouveau la tête et Jisung prit un petit moment pour plonger dans ses souvenirs avant de me donner une réponse.

— J’avais des sentiments forts pour lui mais je pense pas être tombé amoureux, non. Clairement, à notre rupture, j’étais soulagé de plus avoir affaire à lui. M’avoua-t-il en levant les yeux au ciel.

— Pourquoi ? Il t’a fait du mal ? M’inquiétai-je alors, les sourcils froncés.

— Non, du tout ! On va dire qu’on était juste pas sur la même longueur d’onde mentalement parlant. Il haussa les épaules en posant son regard dans le mien mais je le détournai aussitôt.

— Et… concernant votre intimité ?

— Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?

J’étais si gêné de le lui demander ça que, pour me distraire un minimum, je tripotais la chaîne autour du cou de mon petit-ami. Ce dernier en revanche – je j'apercevais du coin de l'œil – me fixait continuellement et cela eut le don de me faire rougir.

— C’était… C’était comment de coucher avec un garçon pour la première fois ?

— Par rapport à mes ressentis ?

Encore une fois, il dut réfléchir de longues secondes en prenant une profonde inspiration, cherchant certainement quoi me dire et comment le faire. Et j’attendais qu’il se lance, patient et attentif à chacune de ses émotions car, si j’interprétais un quelconque malaise alors j’interromperais sur le champ cette interrogatoire.

— Bon, déjà, ça s’est fait super vite parce qu’on était super pressé de le faire ensemble. Il gloussa timidement. J’étais un peu stressé, perso’, parce que non seulement c’était ma première fois avec un mec mais, en plus, j’étais pas aux commandes. Heureusement, ça va, il était pas bourrin non plus.

— Tu préfères l’être ? Marmonnai-je, peut-être un poil intrusif.

— Mh ?

— Au-dessus…

— Les deux me conviennent, en vrai ! Et toi, t’y as déjà réfléchi ?

— Pas vraiment, non… Comment on peut savoir ce qui nous convient le mieux ?

— En essayant, je suppose ? Il gloussa doucement. Ou alors, par exemple, quand tu regardes un porno’, tu dois forcément t’imaginer à la place de l’une des deux personnes, non ?

Mon regard se focalisa sur un point inexistant sur la tête de lit, face à moi. À vrai dire, je n’étais pas très friand de ce genre de contenus et, le peu de fois où j’en avais regardé, il s’agissait toujours d’un duo hétérosexuel. Alors, maintenant que je me trouvais confronté à cette introspection, je peinais à mettre un mot dessus. C’était difficile de se positionner sans n’avoir vécu aucune expérience et, pour être honnête, je m’en fichais bien tant que je vivais ça avec Jisung.

— Mais c’est pas grave si tu sais pas encore, tu sais ? Me rassura ce dernier en remarquant que j’étais perdu dans mes pensées.

— Ah oui..? Demandai-je, peu sûr d’être légitime.

— Évidemment ! C’est okay si on franchit pas le pas tout de suite puis, moi, je peux m’adapter, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Mais t’as pas de soucis à te faire, je te promets.

— C’est vrai, t’es sincère ?

— Je le suis toujours avec toi, Minho.

On s’observa un instant avant de sourire en détournant simultanément le regard. Son assurance ne manquait jamais de me rendre flottant, les papillons s’éveillant une nouvelle fois dans l'entièreté de mon corps. J’étais d’ailleurs content de ne pas être le seul à rougir dans ces moments-là car, je le voyais bien, le brunet jouait avec le lacet de son jogging pour dissiper son embarras et son raclement de gorge me le confirma davantage. Ce n’était en réalité peut-être pas grand-chose mais, pour moi, ses mots avaient énormément d’importance.

Il était près de vingt heures quand on décida d’aller manger, nos estomacs criant famine plus que de raison. Je m’occupai ainsi de mettre la table tandis que Jisung s’hâtait de faire réchauffer le plat, sous les instructions de sa mère. Il ne s’était d'ailleurs pas donné la peine d’enfiler son t-shirt et se baladait ainsi torse nu dans toute la maisonnée pour mon plus grand bonheur. Après tout, il était chez lui et qui étais-je pour le lui interdire ?

Ce fut alors devant la rediffusion d’un épisode lambda d’une télé-réalité qu’on dégusta notre bon repas. J’étais déjà venu ici pas mal de fois, j’avais dîné avec sa famille aussi, dormi dans sa chambre de multiples fois mais, aujourd’hui, le sentiment était différent. Nos sentiments étaient différents. C’était une sorte d’avant-première de ce que ça donnerait si on habitait ensemble et cette vision des choses me plut énormément.

Une fois nos plats terminés, on s’affala tranquillement sur le canapé ; ma tête contre son torse et la sienne sur le haut de mon crâne. Jisung caressait ma nuque d’une main et mon bras de l’autre, c’était si agréable que je pus un instant oublier tous mes doutes et mes tracas. Totalement absorbé par la querelle à laquelle nous assistions par-delà l’écran, je n’entendis pas la question du brunet lorsqu’il éleva la voix pour la première fois depuis de longues minutes dans un silence complet. Ce fut seulement lorsqu’il souffla doucement sur mon visage qu’il attira mon attention.

— Comment tu te sens ? Me questionna-t-il tout de suite après.

— Ça va, pourquoi ? Répondis-je alors en clignant frénétiquement des paupières.

— T’es prêt à réviser ?

— Ah. Pourquoi tu parles de choses qui fâchent ?

Non, je ne l’étais évidemment pas, je préférais largement faire durer le plaisir en omettant toutes mes responsabilités. Je fronçai les sourcils, redirigeant instantanément mon regard sur la télévision tout en resserrant ma prise sur le bras de Jisung autour de mes épaules pour l’empêcher de décaler. Le susnommé se moqua gentiment avant d’embrasser ma chevelure.

— C’est okay si tu veux te reposer un peu avant, on a toute la soirée pour le faire.

— Et si je m’endors dans tes bras ? Rétorquai-je sur un ton arrogant.

— Je te réveillerai.

— Je ferai le mort, alors. Ajoutai-je en haussant les épaules.

— Je te ressusciterai avec le baiser du véritable Amour, t’inquiète.

— T’es trop confiant. Pouffai-je. Comment tu peux savoir que ça marchera ?

— Parce que je le sais, c’est tout.

Cette conclusion me satisfit largement, je n’eus besoin d’aucune autre explication pour le croire sur parole et j’avais hâte qu’il puisse me faire une démonstration.

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