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𐚁 Chapitre 66

━━━┅━ M I N H O ━┅━━━

   Il était vingt-trois heures trente passées lorsque je sortis de mon bain. La chaleur étouffante d'aujourd'hui m'avait poussé à boire des litres et des litres d'eau, puis à plonger dans celle-ci. J'étais bien heureux de posséder une baignoire dans ce minuscule appartement mais j'avais surtout hâte de pouvoir déménager pour mes études. Ainsi, je n'aurai plus à vivre sous le même toit que mon père.

J'avais attendu Jisung toute la soirée, depuis nos derniers messages. L'estomac noué et la gorge sèche, j'avais appréhendé le moment où j'allais devoir expliquer sa visite tardive à mon géniteur sans même être persuadé qu'il finisse par laisser mon camarade de classe entrer chez nous. Il fallait dire que celui-ci ne m'avait plus laissé le choix sur notre lieu de rendez-vous après que je le lui ai refusé plusieurs fois. Et je le comprenais, j'étais conscient que le faire mariner dans son coin malgré ce qu'il s'était produit la veille n'était pas la meilleure des idées et qu'il aurait du mal à le gérer. Jisung était quelqu'un d'impulsif et c'était jouer avec ses sentiments de le faire patienter autant, alors j'avais cédé à sa demande. Seulement, les heures s'écoulaient et il n'était toujours pas là.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre venant de sa part, pour être honnête. Il m'avait tellement surpris en nous piégeant jeudi dernier que je n'étais plus très sûr de ce qu'il avait en tête actuellement, et ça m'angoissait terriblement. Alors, afin d'éviter de trop y penser en attendant d'avoir un signe de vie, j'avais vaqué à mes occupations. J'avais dîné – ou du moins, essayé – puis pris un bain relaxant et, désormais allongé sur mon lit, je m'apprâtai à regarder une série. Rien de bien transcendant, j'avais simplement besoin d'avoir l'esprit focalisé sur autre chose que Jisung, ce qui n'était pas le plus facile.

Il ne viendrait pas, j'en étais persuadé. Son altercation par messages avec Seungmin l'avait probablement beaucoup contrarié et venir me voir n'était certainement plus sa priorité. J'étais tout de même dubitatif, il avait pourtant l'air si déterminé. Et j'étais totalement terrifié à l'idée de le revoir dans ces conditions, dans ce but précis, car je savais que je n'aurais aucun moyen de me défiler. À moins de prétendre m'évanouir, peut-être... Je ricanai en m'imaginant m'écrouler dramatiquement dans ses bras. En fin de compte, quand j'y réfléchissais plus sérieusement, il était évident que je ne serais jamais réellement prêt à me confesser, que Jisung me force en quelque sorte à tout déballer était la seule solution pour que je sois enfin débarrassé de tous ces secrets.

Si ce moment s'avérait de nouveau être reporté, ça signifiait que j'allais devoir faire face à mon anxiété constante à chaque fois que je penserai à lui, que je le croiserai et que son nom sera évoqué. Il n'y avait aucune autre issue, de toute façon. Affalé sur mon tas d'oreillers, l'un d'eux cajolé dans mes bras, je tentai de me concentrer sur les images qui défilaient devant mes yeux et ce fut avec difficulté que j'y arrivai quand même. Les minutes passaient et je laissais échapper de plus en plus de bâillements. La fatigue commençait peu à peu à se montrer, me faisant donc comprendre que je ne ferai pas long feu, ce soir. Je n'aurais d'ailleurs pas tarder à définitivement clore mes paupières si des bruits étranges provenant de ma fenêtre ne m'avaient pas fait sursauter hors de ma mise en veille.

Les sourcils froncés par l'incompréhension, j'analysais l'entièreté de la pièce puis, en constatant que j'étais toujours bien seul, je me réinstallai paisiblement, près à de nouveau fermer les yeux. Il pleuvait fort dehors, peut-être était-ce alors de la grêle ou bien un début d'orage qui s'annonçait doucement. Seulement, malgré les dialogues de mon épisode à bas volume, je compris que quelque chose continuait de tapoter contre la vitre. Une chauve-souris ? Désormais assis en serrant mon oreiller contre mon torse avec force, des frissons remontèrent le long de mon échine et l'effroi s'accapara de moi. Les tapotements résonnaient faiblement mais en continu, de quoi m'effrayer davantage.

Mes pupilles fixaient le rideau qui couvrait ma fenêtre avec attention, jusqu'à ce que ces bruits ne cessent soudainement. Là, j'eus comme un nouveau souffle. Certainement une chauve-souris. N'empêche, il était impossible pour moi de me détendre et, puisque la curiosité était l'un de mes vilains défauts, je décidai d'aller y jeter un œil. Lentement, je me levai de mon lit puis m'approchai à la même vitesse de cette fameuse fenêtre. La main tendue vers le tissu, j'étais sur le point de l'agripper lorsque, tout à coup, les tapotements reprirent de plus belle. Pris d'un sursaut, je fis un bond sur moi-même en lâchant un petit cri. Cette chauve-souris allait finir par me pousser à la crise cardiaque si ça continuait.

Cependant, à l'entente de ces bruits qui visiblement devenaient de plus en plus fort, je n'eus d'autres choix que de vérifier la cause de ce vacarme. Alors, sans plus réfléchir, je pris mon courage à deux mains puis tirai le rideau avant de sursauter une nouvelle fois et de le lâcher. Mes mains devant la bouche pour réprimer un cri d'horreur et mes yeux écarquillés à leur maximum, j'avais l'impression de vivre un véritable cauchemar. Derrière la vitre, dans la pénombre d'une nuit d'été, j'avais aperçu un visage déformé. Cette vision avait été de courte durée, une demi-seconde environ, mais j'aurais juré avoir vu un fantôme de l'autre côté. C'était complètement dingue, je le concevais, étant donné que j'habitais au premier étage d'un immeuble et qu'il n'y avait aucun support sous ma fenêtre.

Je me demandais alors que faire, si je devais prévenir mon père ou carrément la police, mais un son étouffé attira mon attention avant que je ne me décide. Avec hésitation, je m'approchai à nouveau du rideau jusqu'à coller mon oreille contre celui-ci. J'entendais la pluie tomber et cogner contre la vitre, et puis...

Minho, c'est moi... Ouvre, s'te-plaît, j'ai froid.

Là, je compris immédiatement. Ni une, ni deux, je me reculai afin de tirer complètement le rideau puis d'ouvrir la fenêtre dans la foulée. Le visage que j'avais aperçu n'était pas celui d'un fantôme ni d'une chauve-souris, mais bien celui de Jisung. Bouche bée en lui faisant désormais face, je me sentais ridicule et idiot de ne pas avoir tout de suite su qu'il s'agissait de lui. Le pauvre garçon était trempé de la tête aux pieds tant il pleuvait des torrents, dehors. J'avais honte de l'avoir laissé attendre si longtemps...

Sans dire un mot, le blondinet avait posé ses paumes sur le rebord de ma fenêtre avant de se soulever à l'aide de ses bras pour ainsi l'enjamber et entrer dans ma chambre. Moi, je ne fis que l'observer faire dans un silence de mort, ahuri, en me demandant si j'étais en fait en train de rêver. Et une fois à l'intérieur, Jisung s'était occupé de refermer le battant pour ne pas que la pluie ne puisse pénétrer les lieux avant de tirer le rideau à son tour. Il resta figé sur place un petit instant en feignant de réajuster le tissu avant de finalement se tourner vers moi.

— Salut...

— T'es complètement dingue. L'accueillai-je en soufflant ces mots.

Gêné, Jisung avait détourné le regard en se frottant la nuque. Son visage était totalement humide et ses chaussures commençaient à mouiller mon tapis car ils l'étaient tout autant. J'aurais tellement eu à lui reprocher, là maintenant : Qu'il ne m'ait pas prévenu de son arrivée, qu'il aurait pu se faire surprendre par mon père ou par des voisins, qu'il aurait même pu se mettre en danger en faisant la route jusqu'ici, tard le soir. Seulement voilà, je ne préférai rien dire pour l'instant et, à la place, je le regardai de haut en bas tandis qu'il était en train de ruiner mon beau tapis.

— Déshabille-toi tout de suite. Lâchai-je inconsciemment en fixant la tâche humide qui s'agrandissait petit à petit.

— Quoi..?

— T'es trempé... Je vais te passer une serviette et des vêtements secs.

— Ah... Merci, c'est sympa'. Répondit-il d'une voix presque inaudible.

Aussitôt, je m'exécutai et me ruai vers ma garde-robe que j'ouvris en grand pour y chercher une grande serviette de bain, un jogging et un t-shirt que je ne choisis pas par hasard. Je me retournai ensuite vers Jisung, celui-ci déjà occupé à retirer ses baskets, puis lui tendis ce que j'avais dans les mains. Il y eut un moment de silence avant qu'il ne me remarque et daigne enfin se relever pour prendre doucement les affaires. Là, il les observa attentivement et plus particulièrement le t-shirt au-dessus de la pile.

Ce vêtement lui appartenait, il l'avait oublié l'année dernière alors que je l'avais invité lui et Seungmin à passer une après-midi chez moi. Ce jour-là, il s'était tâché en renversant une boisson et je lui avais donc prêté de quoi se changer. La semaine d'après, il m'avait rendu mon t-shirt et, moi, égoïstement, j'avais gardé le sien. Après tout, il ne l'avait pas quémander en retour alors ce n'était pas vraiment comme si je le lui avais volé... Seulement, avec tout ce que nous avions traversé jusqu'ici, je pensais que c'était le bon moment pour le lui rendre, à condition qu'il s'en souvienne.

— Hum... Je voudrais pas que mon père te croise. Avouai-je en fuyant son regard. Ça te dérangerait de faire ça ici ?

— C'est pas comme si tu m'avais jamais vu en calbar. Répliqua-t-il sarcastiquement.

Confus par ce à quoi il faisait exactement allusion et comment je devais prendre ses paroles, je levai ma tête vers lui et clignai plusieurs fois des paupières. Seulement, je fus soulagé en le voyant esquisser un léger sourire, même si ça ne m'aidait pas vraiment à décrypter la situation.

— Je vais me tourner, t'en fais pas ! Tentai-je tout de même de le rassurer.

Afin d'illustrer mes propos, j'avais trottiné jusqu'à mon lit et je m'y étais assis en tailleur, face au mur et donc dos à Jisung. Là, je l'entendis pouffer de rire puis le silence était revenu avant que des frottements de tissus ne soient le seul son présent dans la pièce. Mes yeux fixaient le papier-peint ivoire avec dévotion, distinguant dans ma ligne de mire l'ombre du blondinet. Je déglutis en le voyant – ou presque – retirer son haut, je pouvais alors m'imaginer son corps de la même manière que je l'avais vu lors du cours de piscine. Mes lèvres pincées, je finis par clore mes paupières. Il fallait que je me ressaisisse, il s'agissait là d'un moment qui suscitait un sujet sensible et, même si mes rêveries en faisaient parties, je devais me concentrer sur mon but principal.

— Tu me demandes pas ce que je fais ici ? Questionna-t-il soudainement, me faisant dès lors ouvrir les yeux.

— Je sais très bien pourquoi t'es venu. Répondis-je sur un ton tout aussi interrogateur.

De nouveau, j'entendis des bruits de tissu, une braguette qui glisse, des froissements et j'apercevais sur le mur qu'il enfilait son bas. Il fallait que j'arrête de l'espionner de la sorte...

T'es sûr ?

Mes sourcils se froncèrent et mes lèvres se plissèrent en une moue perplexe. Sa question était inédite. Est-ce que j'en étais sûr ? Qu'est-ce qu'il insinuait par-là ?

Avant que je puisse entièrement plonger dans ma réflexion, je fus extirpé de celle-ci par du mouvement. Le matelas s'était affaissé près de moi, ce qui me fit tourner la tête vers sa source par simple curiosité. Je ne fus alors évidemment pas surpris en découvrant qu'il s'agissait de Jisung, ce dernier s'étant permis de s'asseoir, son regard planté sur moi au moment où je croisai le sien. Je remarquai ainsi qu'il avait bel et bien changé de vêtements ou, du moins, de pantalon car mes yeux glissèrent immédiatement sur son torse nu. J'eus un mal fou à déglutir, cette fois-ci. Ses cheveux étaient toujours humides et les gouttelettes qui tombaient de ceux-ci roulaient sur sa peau mate que je reluquais désormais sans m'en rendre compte. Et heureusement, il n'y fit pas attention, bien trop occupé à m'observer, moi.

— Parce que je pars pas d'ici tant que j'ai pas eu mes réponses, et tu peux plus me fuir. M'annonça-il sérieusement. Peu importe le temps que ça prendra, quitte à faire une nuit blanche, on boucle ça ce soir !

J'étais bien content qu'il me rappelle à l'ordre, pour une fois, je n'aurais pas pu décoller mon regard de son buste musclé autrement. Néanmoins, la tête maintenant dirigé vers mes mains jointes, je ressentais de nouveau la boule d'angoisse se former peu à peu dans le creux de mon estomac. C'était horrible, une douleur insoutenable qui me dévorait autant physiquement que psychologiquement. J'en avais assez de me sentir ainsi, ça n'avait que trop duré. Alors, pour une fois, j'étais d'accord avec Jisung ; il fallait absolument qu'on mette un terme à tout ça, c'était maintenant ou jamais.

Je remerciai le Ciel lorsque le susnommé décida d'enfin mettre son t-shirt, réprimant un soupir de soulagement qui aurait fait s'envoler une chauve-souris. Ce qui me posait problème désormais, c'était son regard insistant, comme si je possédais une chose qu'il convoitait intimement. Je lui jetai alors quelques coups d'œil pour lui faire savoir que je comprenais son intention mais je n'osais pas réellement lui faire face. C'était surréel de se dire que j'avais su ancrer mes prunelles dans les siennes pendant de longs moments quand nous étions à la fête foraine, mercredi. Ça avait été tellement magique comme sensation, j'en avais encore des papillons dans le ventre rien que d'y penser. Seulement maintenant, ce silence me paraissait être impossible à surmonter.

Nous n'avions aucune idée de comment démarrer la conversation naturellement et il fallait dire qu'il n'y avait pas vraiment de manière naturelle de l'engager, finalement. Cependant, Jisung n'avait pas fait tout ce chemin pour rien alors je me devais de lui faire savoir que j'appréciais son geste.

— Comment t'as fait pour monter à ma fenêtre ? Demandai-je en me tournant enfin vers lui.

— J'ai escaladé la palissade de ton voisin. Répondit-il sans changer d'expression tandis que j'arquai un sourcil, peu étonné. Je voulais t'envoyer un message pour te prévenir que j'étais en bas mais j'avais peur que tu me laisses pas entrer...

Dis pas n'importe quoi, je t'aurais pas laissé dehors sous la pluie.

— Et s'il avait pas plu, tu m'aurais quand même laissé entrer ?

Jisung esquissa un rictus qui me fit plisser les yeux pendant que je songeais à sa question avant de ricaner. Il avait dit ça sur le ton de l'humour mais, en y réfléchissant bien, il visait sûrement juste. C'était agréable de rire un peu et qu'il me taquine, même si le silence qui suivit juste après nous laissa tous les deux terriblement embarrassés. C'était difficile mais il fallait passer par-là pour réussir à aborder le sujet, et je fus ravi que ce soit lui qui fasse le premier pas.

— Je... Je voulais m'excuser. Souffla-t-il en baissant la tête. Non seulement pour la raison pour laquelle tu m'en veux, quelle qu'elle soit, mais aussi pour mon attitude envers toi. J'ai été... nul et chiant, ces dernières semaines. Et même si j'avais en quelques sortes mes "raisons", Mima-t-il avec ses doigts. rien n'excuse la façon dont je t'ai traité. Vraiment, je suis sincèrement déso

Je t'en veux pas, Jisung. Dis-je en l'interrompant.

Visiblement confus et étonné, il releva son regard vers moi et m'interrogea avec ses prunelles noisettes. Ça y est, il fallait que ça sorte.

— Je t'en ai jamais voulu, en fait. Tout simplement parce que t'as rien fait de mal ou de travers. Avouai-je, ce qui le surprit davantage. C'est à moi-même que j'en voulais... Je m'en voulais d'être aussi lâche et bête de penser que mes actions n'auraient pas de conséquences...

Je n'arrivais pas à le regarder droit dans les yeux mais j'étais heureux de m'être exprimé clairement et sans bégayer. C'était peut-être un peu ridicule mais, pour moi, c'était un élan de courage qui me poussait à continuer sur ma lancée, ce que je fis sans perdre de temps.

Seungmin m'a conseillé de tout te raconter d'une traite, alors

Cependant, je fus coupé par un soupir d'agacement qu'échappa soudainement Jisung sans que je ne comprenne tout de suite pourquoi. Là, la confiance que j'avais bâtie s'écroula comme un château de cartes tandis que je posais mon regard inquiet sur le blondinet. Ce dernier avait quasiment le visage tourné à mon opposé. Nerveusement, car je le connaissais par cœur, il s'ébouriffa les cheveux en serrant sa mâchoire.

— Qu'est-ce qu'il y a..? Osai-je lui demander, tout bas.

— Seungmin par-ci, Seungmin par-là... Je commence à saturer là, honnêtement. Il fit une courte pause avant de reprendre. Vous êtes devenus tellement proches, ça me fait mal.

— Oh... Pourquoi ?

— Parce que c'était avec moi que tu passais le plus de temps, avec qui tu te faisais des restau', avec qui t'allais au ciné' ou au parc... Énuméra-t-il en regardant devant lui, comme s'il parlait à une force invisible. Je comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi vous avez fait semblant de sortir ensemble. Enfin, si c'était vraiment "faire semblant".

À la fin de sa phrase, il tourna enfin son visage vers moi et, dans son expression, il était facile d'y lire le mélange de haine, de peine et de jalousie. Il m'observait maintenant avec insistance, comme s'il souhaitait me faire comprendre qu'il comptait sur moi pour lui répondre avec sincérité et honnêteté. La pression que je ressentais à ce moment-là était énorme mais je savais qu'il était l'heure de tout lui avouer et de vider mon sac une bonne fois pour toute, que le résultat qui en ressortirait se révèle bon ou mauvais. Alors, je basculai lentement mon crâne vers l'arrière en prenant une profonde inspiration avant de me redresser. Mes joues étaient brûlantes et mon corps tremblait d'appréhension mais j'allais y arriver.

— Je vais tout t'expliquer mais... Je déglutis. Tu dois me promettre de pas m'interrompre avant que j'aie totalement terminé, d'accord ?

Jisung sembla hésiter un instant, certainement occupé à peser le pour et le contre pendant que son regard demeurait intensément fixé sur moi. J'avais peur qu'il refuse de jouer le jeu mais je fus soulagé lorsqu'il finit par hocher vivement la tête d'un air curieux. Fin prêt, je m'adossai confortablement au mur afin d'avoir un support physique dans cette épreuve, le blondinet toujours en biais face à moi. Je n'étais pas sûr de savoir par où, ni par quoi commencer et j'étais terrifié qu'il soit contrarié par ce que je m'apprêtais à lui révéler. Tout ce que j'espérais était qu'il ne m'interrompe pas, sinon, il était certain que je ne serai plus capable de débiter quoi que ce soit, pourtant je devais quand même essayer, tenter le tout pour le tout.

Je mis du temps à essayer de parler, balbutiant à chacune de mes syllabes tant j'angoissais à l'idée de mal m'exprimer. Les larmes me montaient déjà aux yeux alors que je n'avais encore rien dit et je me sentais honteux. Et Jisung le remarqua puisqu'il vint tendrement déposer sa main sur ma jambe pour me montrer qu'il était juste là, à mon écoute.

— Tu peux prendre ton temps, je bouge pas. M'avait-il souri pour m'encourager.

J'avais de la chance de l'avoir à mes côtés et je priais pour qu'il ne s'en aille pas à la fin de mon monologue.

— On est à une semaine de la fin des cours, maintenant... Commençai-je enfin. Alors, même si j'ai pas réussi à te faire tomber amoureux de moi, je peux au moins te dévoiler mon identité comme promis...

Ma propre bouche resta ouverte tant j'étais choqué d'avoir articulé ces quelques mots. Mon cœur battait la chamade, une larme roula sur ma joue et j'avais envie de hurler pour relâcher tout le stress que j'avais accumulé jusque-là. Néanmoins, la pièce demeurait calme, elle était tellement silencieuse que j'eus l'impression d'être seul si ce n'était la chaleur de la main du blondinet toujours posée sur mon tibia, immobile. Jisung était là, il avait tout entendu et j'étais persuadé qu'il avait immédiatement compris à quoi je faisais allusion. Seulement, je n'osai pas relever la tête pour voir sa réaction, je préférais d'abord continuer avant que je n'y arrive plus.

— Ça fait... plus d'un an que j'ai des... des sentiments pour toi... Le volume de ma voix baissait de plus en plus. Au départ, c'était qu'un bête crush parce que j'aimais qui t'étais de l'extérieur et ce que tu voulais montrer de toi, puis... plus j'apprenais à te connaître et plus je commençais à développer quelque chose de sérieux.

Là, ma voix craqua subitement. Mort de honte, je fermai alors mes paupières avec force avant de me recroqueviller sur moi-même. C'était la première fois que je me confessais à quelqu'un de cette façon et avec autant de crainte qu'il ne me réciproque pas les sentiments.

— J'ai jamais rien voulu te dire par– parce que je préférais mille fois te garder comme meilleur ami plutôt que de totalement ruiner mes chances avec toi, et notre relation avec...

Je pris une profonde inspiration en effaçant mes larmes à l'aide du revers de ma manche. Il m'était de moins en moins facile d'articuler convenablement sans sangloter.

— Du coup... Quand j'ai entendu parler du– du compte crush, je me suis dis que c'était un signe et que je devais tenter parce que... ce serait ma seule chance d'être avec toi. Et... Et je suis tellement désolé, je sais qu'à partir de maintenant, rien sera plus jamais pareil entre nous...

La sensation d'un poignard en plein dans le cœur ne me quittait pas. Ma respiration était fortement agitée et je réussis à lentement la calmer seulement lorsque je sentis la main de Jisung caresser tendrement ma peau pour me réconforter, là où elle était restée depuis le début. Selon mon interprétation, ça signifiait au moins qu'il m'écoutait attentivement et qu'il n'était pas fâché – du moins, je l'espérais. Ce doux geste avait eu le don de me rassurer un petit peu mais j'étais loin d'avoir terminé.

— Le truc c'est que je pouvais plus le supporter... Avouai-je dans un soupir. J'arrive plus à faire semblant de te voir que comme un ami, à traîner avec toi comme avant et à te féliciter quand tu vas à des dates avec quelqu'un... Honteux, je pinçai mes lèvres avant de continuer. C'est pour ça que j'ai voulu prendre mes distances et couper les ponts avec toi... Juste parce que je suis incapable de refouler les sentiments que j'éprouve pour toi.

Ça avait au moins le mérite d'être clair ; de mon côté, il n'y avait plus aucune possibilité pour qu'on reste amis, tous les deux. Et ça sonnait égoïste mais je devais lui faire comprendre que je l'aimais, simplement pas dans sa manière à lui de m'aimer en retour.

J'ai... vraiment, vraiment, vraiment pas envie de te perdre mais... Je lâchai un nouveau sanglot, l'émotion me prenant aux tripes. Je peux pas non plus rester coincé dans cette situation éternellement parce que c'est sain pour personne. Et si, après ça, tu décides de toi-même couper les ponts avec moi, alors ce sera probablement la meilleure chose à faire pour nous deux...

Le simple fait d'imaginer cette possibilité me faisait terriblement souffrir. Pour être honnête, je n'étais pas sûr de pouvoir surmonter ce chagrin d'amour facilement, sans Jisung à mes côtés. Cependant, si c'était ce qu'il finissait par décider, je n'aurais pas d'autre choix que d'acquiescer silencieusement.

— Pour en revenir à... Seungmin. J'avais hésité à entamer le sujet mais il jouait tout de même un rôle important dans l'histoire. Il m'a juste suivi dans mes conneries. Quand j'ai su que tu voyais quelqu'un, j'ai été super jaloux et j'ai bêtement voulu m'assurer qu'il se passait rien de trop sérieux entre vous... J'ai... J'ai alors proposé à Seungmin de faire semblant de sortir ensemble et de te suivre pour te montrer que, moi aussi, j'étais heureux sans toi

Je m'interrompis en grimaçant alors que je plongeais la tête la première dans un mensonge. L'espionner avait décidément été la pire des idées jamais pensée et je me sentais tellement humilié et dégoûtant de ne pas avoir respecté son intimité, uniquement à cause de mon égo.

— Je te demande pardon. J'ai trop, trop honte, c'était une idée stupide de A à Z... Dis-je en venant me cacher le visage avec mes paumes de mains. Je voulais pas te mentir ni te manipuler, je te le jure. C'était juste... trop dur de simplement tout t'avouer...

Ce sentiment douloureux ne s'était toujours pas estompé et je commençais à croire qu'il resterait à jamais planté dans le creux de mon cœur. Je pleurais désormais à chaudes larmes, mon buste tressautant à chaque seconde sans que je ne puisse l'en empêcher. C'était embarrassant que Jisung me voit dans cet état mais, à l'heure actuelle, je me demandais surtout ce qu'il pensait de tout ça. Sa main n'avait jusque-là pas cessé de caresser mon tibia et ça m'apaisait beaucoup, malgré tout. Je m'étais alors tut pendant une bonne minute en ne laissant entendre que mes pleurs continus, sans même oser lui annoncer que j'avais enfin terminé mon long monologue. J'étais peu certain d'avoir tout confié et tout expliqué mais c'était déjà trop pour moi. Là, même si j'en avais la volonté, j'étais incapable de sortir un mot de plus d'entre mes lèvres.

Plusieurs minutes s'écoulèrent alors pendant lesquelles on resta dans le silence. Je faisais de mon mieux pour me détendre au maximum et reprendre un cycle de respiration normal, toujours bercé par les caresses tendres du blondinet. C'était agréable, je sentais ce fameux poids s'enlever peu à peu de mes épaules tandis que, soudainement, près de moi, le matelas s'affaissait de nouveau. Ma vue obstruée par mes paumes, je ne savais pas ce que Jisung venait de faire mais sa main avait quitté ma peau et elle me manquait déjà. Et pour m'assurer que le jeunot n'était pas en train de planifier mon meutre, je décidai de lui jeter un petit coup d'œil furtif en entrouvrant mes doigts. Là, j'aperçus le haut de son corps allongé sur la couverture, sa tête reposant alors près de ma hanche tandis que ses mains recouvraient ses yeux à lui aussi.

Il devait certainement avoir besoin de prendre un instant pour éclaircir ses esprits en se concentrant sur ses sentiments et je le comprenais totalement. Néanmoins, j'étais étonné de voir qu'il affichait un sourire. Je l'observai encore un instant, confus mais surtout curieux de connaître la raison soudaine de son rictus dans un cadre pourtant aussi dramatique. C'était assez perturbant mais je n'arrivais pas à détacher mon regard de son visage à peine perceptible, j'étais pendu à ses lèvres et j'hésitais même à en profiter encore quelques minutes avant de tout gâcher. Quand je fus enfin prêt à lui laisser la parole, je pris une profonde inspiration puis lui déclarai qu'il pouvait à son tour parler, s'il le souhaitait.

Mes pupilles demeuraient toujours fixées sur lui à travers mes mains, afin d'intercepter chacune de ses réactions ou quoi que ce soit qui me permettrait d'avoir un indice sur ce qu'il pensait. Seulement, même après mon feu vert, il resta inerte, les lèvres maintenant pincées l'une contre l'autre comme s'il réfléchissait à ce qu'il pouvait bien dire. Le suspense était insoutenable, j'étais angoissé au possible par son silence mais je ne pouvais pas lui en vouloir, il devait probablement être sous le choc. J'avais alors retiré mes mains de mon visage, mes larmes continuant de couler malgré moi. Une, deux ou peut-être cinq minutes étaient alors passées sans qu'aucun de nous n'ose dire un mot. J'avais l'arrière du crâne appuyé contre le mur, l'air pensif tandis que j'attendais que mon heure ne sonne, et celle-ci arriva bien vite.

Au bout d'un certain temps, il y eut du mouvement à ma droite, ce qui attira mon attention sur Jisung. Ce dernier avait libéré son visage, son regard observant le plafond avec intérêt avant qu'il ne croise le mien par inadvertance en tournant la tête. Aussitôt, je m'étais de nouveau dissimulé derrière mes manches humides, comme un enfant qui ne voulait pas être découvert. J'étais affreusement gêné et cette sensation d'embarras s'accentua lorsque j'entendis Jisung souffler du nez dans un ricanement que je devinai être moqueur. Là, je le sentis bouger à nouveau et venir doucement s'asseoir juste à côté de moi, contre le mur, nos épaules se touchant alors complètement. À ce moment-là, je ne sus comment réagir, j'étais figé sur place et c'était à peine si j'osais respirer. Le jeunot, quant à lui, sembla un peu moins timide puisqu'il s'autorisa enfin à prendre la parole.

— J'ai... J'ai beaucoup de choses à répondre et de questions à poser. M'informa-t-il à voix basse. Je sais juste pas par où commencer...

Il pouffa une nouvelle fois alors qu'il se réinstallait plus confortablement sans pour autant s'écarter de moi. Je ne pus réprimer un sourire en le sentant si proche, c'était inquiétant comme sa simple présence me rendait si heureux. Seulement, désormais, j'appréhendais. J'avais peur de découvrir ce qu'il avait à me dire et ce qu'il ajouta n'arrangea en rien mon questionnement.

— J'aurais aimé direct' passer à la conclusion, en fait. Mais ce que j'aimerais le plus, là maintenant, c'est que tu me regardes.

Cette requête me prit de court, j'en eus presque le souffle coupé et je doutais fortement être capable de la mettre à exécution. Premièrement, parce que je devais à présent être aussi rouge qu'une tomate. Deuxièmement parce que je ne devais pas être très beau à voir dans mon état actuel. Et enfin, comment étais-je censé le regarder dans les yeux après ce que je venais de lui avouer ? Doucement alors, j'avais secoué ma tête de gauche à droite pour lui donner une réponse négative.

— S'te-plaît, c'est important. Insista-t-il.

J'hésitai un long moment avant de finalement céder à sa demande, retirant alors seulement mes mains afin qu'il puisse voir mon visage comme il l'avait souhaité sans pour autant lever mon visage vers lui. Mes larmes s'étaient désormais taries mais je sentais toujours cette fameuse boule de stress coincée dans le creux de mon estomac. C'était de moins en moins supportable et son regard insistant l'était davantage. Je culpabilisais aussi, je n'avais jamais autant regretté des actes avant aujourd'hui, à vrai dire. Seulement, il était trop tard, il n'y avait pas de retour en arrière possible.

Alors que je rêvais désespérément de remonter le temps, une main s'approcha de mon visage et attrapa du bout des doigts mon menton humide. Désormais maître de mes mouvements, Jisung obtint ce qu'il voulut en levant ma tête face à la sienne. Mes yeux à la fois ronds et lourds n'eurent ainsi d'autre choix que de croiser ceux du blondinet, bien plus pétillants en comparaison. Je n'avais montré aucune résistance, perdant ma capacité à contrôler l'entièreté de mon corps lorsqu'il se trouvait à proximité comme à présent. Néanmoins, au bout d'un certain moment, sa main qui tenait autrefois fermement mon menton le lâcha soudainement pour remonter lentement jusqu'à mon œil, venant délicatement sécher les larmes qui s'étaient accumulées sous celui-ci.

Je ne pus m'empêcher de retenir ma respiration quand il fit de même avec son autre main, ses pouces s'occupant de caresser le haut de mes pommettes comme si j'étais une chose fragile qui menaçait de se briser à tout instant. Ou peut-être était-ce le cas ? Mes paupières closes par peur qu'il me mette ses doigts dans les yeux, je me cantonnai à le laisser faire en profiter simplement de son touché. Il était doux et attentif, des qualités que je n'avais jamais réellement eu l'occasion de remarquer chez lui avant ce jour. Et même si je ne savais pas pendant combien de temps encore j'aurai le droit à sa sympathie, je m'autorisai à me perdre dans mes songes en sentant ses mains glisser sur mes joues qu'il essuya aussi.

— J'arrive pas à croire que t'aies vécu tout ça dans le silence... Murmura-t-il avant de retirer ses paumes de mon visage. Je suis tellement désolé, si tu savais.

— C'est pas ta faute. Dis-je en jouant avec le pan de mon sweat-shirt.

— Si ! Si, complètement. Me contredit-il en venant encercler mes mains des siennes, à nouveau. J'aurais dû remarquer que ça allait pas et chercher à comprendre par moi-même parce que c'était mon rôle, en tant que...

— Meilleur ami ?

Jisung avait étrangement hésité à employer ce terme pourtant correct, alors qu'habituellement il ne jurait que par ces deux mots. Seulement maintenant, j'étais content qu'il prenne en compte mon ressenti vis-à-vis de ça et qu'il ne passe pas simplement outre. J'avais, suite à mon intervention, ainsi croisé son regard, le sien toujours aussi insistant. Pendant quelques secondes, on s'observa mutuellement et le blondinet coupa ce silence par un hochement de tête suivi d'un court son d'acquiescement.

— Ça m'a vraiment blessé quand t'as pris tes distances. M'avoua-t-il en baissant les yeux. Je me demandais ce que j'avais fait de si grave pour que tu veuilles plus qu'on soit potes, toi qui prenais toujours mon parti même quand j'étais égocentrique et odieux avec les autres... Du coup, même si je comprenais pas pourquoi tu m'en voulais à ce moment-là, je savais que c'était pas anodin et que j'avais merdé quelque part

— Non, t'as pas Tentai-je de l'interrompre avant qu'il ne le fasse à son tour.

— Attends, laisse-moi finir.

Sa voix était posée et son geste, lorsqu'il resserra sa prise sur mes mains, était d'une tendresse qui me paralysa sur le vif. Ses paumes étaient douces et chaudes, et je rêvais de pouvoir les tenir entre les miennes mais jamais je n'oserais le faire, surtout pas avant que Jisung ne me donne son retour sur ma confession. Je ne voulais pas me créer de faux espoirs et j'allais devoir me montrer patient pour éviter de souffrir sans raison. Les orbes fixant désormais nos mains, les unes sur les autres, j'écoutai mon vis-à-vis avec appréhension.

— Tu sais... Continua celui-ci. C'est pas tant le fait qu'on se soit éloigné qui m'a fait le plus de mal, c'était de te voir te rapprocher de Seungmin un peu plus chaque jour, le plus douloureux.

Doucement, je relevai ma tête, mes yeux arrondis et mon esprit confus par ce que je venais d'entendre. Est-ce que Seungmin avait finalement eu raison, que Jisung était jaloux de la relation qu'on avait inventée ? Est-ce que ce dernier faisait référence à notre simple amitié ou bien à bien plus que ça ? Je n'étais pas certain d'avoir saisi de quoi il parlait mais j'avais soudainement hâte qu'il développe ses pensées.

— Au départ, je trouvais ça cool qu'il te laisse pas tout seul, et même aujourd'hui ! Je suis content que t'aies au moins pu avoir quelqu'un à qui te confier et avec qui passer du temps, et cætera...

Il semblait à moitié sincère et cette constatation me fit rire de l'intérieur. Je préférai ne pas le relever, il était évident que Jisung avait gardé encore un peu de colère et certainement aussi de rancœur enfoui en lui. Il n'était pas du genre à pardonner rapidement.

— Mais, au fur et à mesure, j'ai remarqué que vous vous rapprochiez beaucoup, voire trop... Il murmura ces deux mots. Et ça me faisait trop chier parce que votre relation ressemblait en rien à la nôtre. Vous étiez... plus complices et à l'aise ensemble... tu souriais tout le temps, plus qu'avant, plus qu'avec moi.

Je clignai des paupières de nombreuses fois pour assimiler les informations. Je ne comprenais toujours pas exactement où il voulait en venir mais j'étais énormément peiné et désolé qu'il se soit senti comme ça alors que je croyais, de mon côté, qu'il se fichait de toute cette situation. J'avais eu tort et je regrettais d'autant plus mon attitude envers lui, à présent. La pièce sombra à nouveau dans un silence, mon regard toujours fixé sur le décoloré tandis que, lui, releva enfin les yeux sur moi. Il sembla hésiter plusieurs fois à prendre la parole – peut-être cherchait-il ses mots – et, une fois ceux-ci trouvés, il put enfin se lancer.

— Tu me jures que vous êtes vraiment pas en couple, tous les deux ? Me questionna-t-il sur un ton qui sonna désespéré.

— Je te le jure, Jisung. Répondis-je alors en hochant vivement la tête pour effacer tous ses doutes.

— Vous... Vous l'avez déjà été à un moment ? Là ou... avant ?

— Non, jamais.

Il déglutit bruyamment avant de fuir de nouveau mon regard. Même s'il paraissait actuellement embarrassé de poser ces questions, j'étais heureux qu'on puisse jouer cartes sur table une bonne fois pour toute sans se mentir.

— Tu ressens quelque chose pour lui ? Demanda-t-il tout bas en me regardant, me coupant cependant juste avant que je ne puisse lui répondre. Tu peux être honnête, tu sais, je vais pas mal le prendre...

— Je ressens rien pour lui, on est juste amis. Dis-je, confiant.

— Tu me le promets ? Tu... Tu me promets qu'y a que moi ?

C'était, cette fois-ci, à son tour de bégayer. Les joues brûlantes, je pinçai mes lèvres et me recroquevillai sur moi-même avant de lui promettre dans un chuchot qu'il était le seul pour qui j'avais des sentiments. Seulement, ça ne sembla pas l'avoir suffisamment apaisé puisqu'il retira subitement ses mains des miennes et me regarda fixement, pendant plusieurs secondes avant de reprendre la parole.

— Alors pourquoi vous vous embrassiez ? Souffla-t-il comme s'il était subitement agacé, ce qui m'interpella. Que vous nous suiviez avec Hyunmin, honnêtement, j'ai pas les mots justes pour te dire à quel point c'était angoissant et complètement con, et tu le sais déjà alors ça sert à rien de revenir là-dessus, mais ça...

Mon cœur se compressa dans ma poitrine à son changement de ton. Je culpabilisais tellement, constater que mes actions l'aient autant impacté me broyait entièrement.

— Par contre, ce que je comprends pas c'est comment t'as pu te comporter comme ça avec Seungmin et te donner autant à fond dans votre pseudo-relation si tu ressentais vraiment rien pour lui. Il crispa sa mâchoire, visiblement froissé. Je sais pas, vous tenir la main vous suffisait pas ? 'Fallait que vous alliez jusqu'à vous faire des suçons ?

J'étais d'abord confus et humilié par sa soudaine leçon de morale, une chose dont je n'avais pas besoin en plus de mon anxiété. Cependant, ces sentiments disparurent totalement lorsqu'il mentionna des suçons.

— De quoi tu parles ? Questionnai-je immédiatement. On s'en est jamais fait.

— Pas besoin de cacher ça, Minho, je l'ai vu à la piscine.

Ce fut à moi de froncer les sourcils, cette fois-ci. Je n'avais réellement aucune idée de ce à quoi il faisait allusion et ça me frustrait énormément que je lui donne cette image de menteur. J'avais l'impression que, quoi que je dise ou que je fasse, il ne me croirait pas. Notre confiance autrefois solide avait été rompue et je ne l'avais même pas remarquée avant aujourd'hui. Mes yeux commençaient à s'emplir de larmes sans que je ne puisse l'en empêcher, submergé par mes émotions qui ne faisaient que de s'intensifier à cause de la pression du silence actuel. Heureusement pour moi, Jisung sembla s'en rendre compte puisqu'il m'observa de manière plus tendre, limite coupable.

— À gauche de ton cou... Près de ta clavicule. M'indiqua-t-il calmement.

Suite à son interrogation inopinée et pour retirer tout doute apparent dans son esprit, j'entrepris de tirer le col de mon sweat-shirt pour prouver à mon vis-à-vis que je lui disais la vérité. Celui-ci jeta un coup d'œil à ma peau nue puis releva le regard dans le mien, ne battant pas d'un cil.

— La trace est toujours là. Me dit-il avant de plisser les yeux. Ah, attends.

En une fraction de seconde, Jisung s'était incliné vers moi, son visage proche de mon cou alors que j'avais légèrement penché ma tête en arrière pour lui laisser accès à cet endroit. Je sentis mes poils s'hérisser en sentant le bout de ses doigts venir délicatement toucher mon épiderme. Tous mes muscles étaient tendus et j'osais à peine respirer, gêné par notre soudaine proximité. Le jeunot ne m'aida pas non plus en prenant tout son temps pour analyser ce qu'il supposait être un suçon. Heureusement, une fois qu'il comprit que je n'avais pas menti – du moins, je supposai – il se redressa aussitôt et prit son visage dans l'une de ses mains en poussant un lourd soupir. Impatient d'avoir son avis neuf sur la question, je me redressai à mon tour et attendis qu'il daigne enfin s'exprimer.

— Okay, bon. Je me sens un peu con, là. Finit-il enfin par souffler.

— Alors, c'est un suçon ? Demandai-je sarcastiquement sur un ton qui, pourtant, sonna innocent.

— Non... Une piqûre de moustique. Putain, et dire que j'ai pas arrêté de cogiter dessus depuis mardi...

Ce fut avec une grande difficulté que je me retins de lui rire à la figure. Les lèvres pincées, je pris un instant pour tenter de calmer mon amusement et ne pas appuyer sur le ridicule que Jisung devait déjà suffisamment ressentir. C'était à la fois étonnant et hilarant qu'il ait pu s'imaginer une absurdité pareille, et je préférais largement en rire qu'en pleurer. Le jeunot demeura figé de longues secondes avant de soupirer puis d'amener ses cheveux vers l'arrière en croisant ses mains derrière son crâne. À ce moment-là, il posa enfin son regard sur moi.

— Je suis désolé. S'excusa-t-il en me regardant droit dans les yeux.

— Écoute... Commençai-je juste après. Ces baisers avec Seungmin, c'était simplement pour s'amuser. On trouvait que c'était un bon moyen d'attirer ton attention et que ça pouvait pas nous faire de mal puisqu'on était tous les deux célibataires.

Au début de mon nouveau monologue, j'avais baissé la tête, me préparant dès lors à recevoir un retour négatif de sa part.

— J'étais super jaloux de Hyunmin et je voulais essayer de ressentir la même chose, même si c'était pas avec toi. Avouai-je en jouant de nouveau avec le pan de mon vêtement. C'est bête, encore une fois, mais sur le coup j'ai jamais pensé que c'était si sérieux et j'ai jamais non plus voulu que ça aille plus loin avec Seungmin.

Je souhaitais plus que tout lui parler avec mon coeur, lui avouer chaque pensée qui avait traversé mon esprit et chaque sensation que j'avais pu ressentir, ces derniers temps. Ainsi, j'espérais ne pas avoir de regrets, quoi qu'il advienne.

— C'est un ami à qui je dois beaucoup, que je remercierai toujours pour m'avoir soutenu pendant cette période difficile, mais c'est tout. De son côté, il a quelqu'un d'autre en tête et moi aussi, de toute façon...

Lorsque je releva enfin mes orbes vers Jisung, je remarquai que celui-ci avait toujours les siennes qui me sondaient, les sourcils haussés. Peut-être était-il étonné que j'évoque le possible crush de Seungmin mais, pour être honnête, je doutais qu'il me croie.

— Je... Je sais pas si ça s'est arrangé entre toi et Hyunmin mais, si jamais c'est le cas, alors je serai quand même content pour toi... Dis-je en essayant de me convaincre moi-même. Tu mérites d'être heureux, que je fasse parti de l'équation ou non.

C'était si dur d'articuler ces quelques mots, si dur de me dire que je n'avais certainement aucune chance que Jisung me pardonne et qu'il s'était, entre-temps, probablement réconcilié avec Hyunmin. Je ne voulais pas que ce soit le cas car tout ce que je voulais c'était d'être heureux, moi aussi, et, sans Jisung, ça me paraissait impossible. Tout ce temps passé loin de lui m'avait fait réaliser que c'était plus qu'un crush et qu'il était en réalité mon premier amour. Un amour qui se terminerait bien avant qu'il ne commence, qui n'avait ainsi pas la possibilité de fleurir comme je l'aurais aimé. Mes sentiments étaient douloureux tant ils étaient intenses, je ne survivrai pas à ce chagrin d'amour.

J'ai décidé de plus revoir Hyunmin.

Les battements de mon cœur avaient subitement cessé et mes yeux s'étaient agrandis. Le souffle court, ce fut avec confusion que j'observais désormais Jisung se frotter la nuque.

— Ah bon..? Je croyais que tu l'aimais bien... Murmurai-je en hésitant sur mes mots.

— Ouais... Répondit-il dans un souffle à peine audible. Mais à priori pas autant que toi.

Silence. Mon corps s'était soudainement tendu, mes prunelles aimantées par celles du décoloré avant que ce dernier ne les détourne à nouveau. Avais-je bien entendu ? Avais-je bien compris sa phrase ? Je n'en étais pas sûr mais je n'eus pas à attendre longtemps pour que Jisung développe ses pensées.

— J'ai passé de bons moments avec Hyunmin et c'est vraiment un mec bien, vraiment, mais... Il prit une profonde inspiration. J'aurais dû savoir depuis le début que notre histoire était vouée à l'échec.

— Pourquoi..? Chuchotai-je doucement, pendu à ses lèvres.

— Parce que je pensais qu'à toi quand j'étais avec lui. Il déglutit puis planta son regard dans le mien. Tu me laisses pas indifférent, Minho.

Comme anesthésié, mon subconscient refusait de comprendre où il voulait en venir et faire des suppositions hâtives qui pourraient m'inonder de faux espoirs. Cependant, je n'étais pas idiot et je me doutais qu'il ne s'agissait pas d'un quiproquo car, si j'avais bien compris, Jisung était en train d'affirmer que mon crush était réciproque. Seulement, ne me voyant pas réagir à sa confession, mon expression du visage complètement impassible, il s'inquiéta et décida de clarifier ses propos.

— Si c'était bien toi qui m'écrivait via le compte anonyme, je suppose que t'es au courant des sentiments que j'avais pour toi l'année dernière. Avait-il dit sous le ton d'une question à laquelle je répondis en hochant la tête. Je pense que ces sentiments sont toujours là et qu'ils sont jamais partis... En fait, ils ont jamais été aussi forts maintenant que j'ai failli te perdre.

Je ne le quittai pas du regard, immobile. Il venait de m'avouer ses sentiments et j'étais incapable de faire quoi que ce soit si ce n'était cligner nerveusement des yeux. Je n'arrivais pas à le croire, à réaliser que ce moment était réel et, pourtant, ça l'était plus que tout. Néanmoins, je dus probablement resté figé une longue minute car je pus constater le visage inquiet de Jisung au bout de celle-ci.

— Ça va..? Me questionna-t-il, hésitant.

— Je... J'essaie de savoir si je suis bien réveillé ou si je nage en plein rêve... Répondis-je alors avant de déglutir.

Jisung se mit à rire, certainement amusé par mon air hébété et innocent. J'aimais tellement son sourire, il ne manquait jamais d'en ôter un de mes lèvres. Tout était donc vrai même si je croyais encore dormir sur mon petit nuage mais, ça, je pus réellement m'en rendre compte lorsqu'une soudaine douleur à l'avant-bras me sortit de mes songes. Mon vis-à-vis m'avait pincé pour me prouver qu'il n'était pas un mirage mais bien un oracle. Un rictus timide étira alors instantanément les coins de mes lippes, mon regard se détournant du sien à la seconde où il toucha de nouveau ma peau. C'était dingue, je ne m'étais jamais imaginé possible qu'il puisse réciproquer mes sentiments à l'heure actuelle, l'entendre de sa bouche semblait trop soudain et tellement inattendu... J'en restais bouche bée.

Les paupières closes, je tentais de rassembler mes esprits afin d'ainsi réussir à dire un mot, en vain. Il fallut que le décoloré fasse un mouvement pour que je puisse enfin quitter ma léthargie passagère. Délicatement, il s'était approché davantage de moi, jusqu'à ce que nos genoux soient aptes à se coller les uns aux autres. Mon cœur me fit part de son existence en tambourinant violemment contre ma poitrine, appréciant apparemment la proximité qu'il nous avait dès lors accordé.

— Tu vois, finalement, tu l'as réussi ton défi.

Il ricana, fier de sa plaisanterie alors que j'avais l'estomac noué d'angoisse pour une raison que j'ignorais. Je savais bien qu'il essayait de détendre l'atmosphère mais il était, pour le moment, impossible pour moi de simplement accepter ce qui paraissait être la réalité. J'étais pertrubé, sous le choc et, plus important encore, je craignais que ce ne soit que des mots en l'air, qu'il n'y ait aucune promesse par derrière. Moi, je n'attendais que ça, les promesses. Des vraies, des sincères, je souhaitais plus que tout que Jisung me fasse savoir qu'il tenait à moi comme je tenais à lui.

Néanmoins, je n'étais pas certain qu'il ressente ce genre de choses quand je le voyais la tête baissée et les lèvres pincées. Il avait l'air de cacher quelque chose, de vouloir me dire ce qu'il avait sur le cœur sans pour autant en avoir le courage. Sa main caressait de nouveau le dos de ma main en un geste devenu machinal, probablement trop absorbé par ses pensées. Et moi, je contemplais les traits de son visage avec minutie, comme si j'avais peur qu'il disparaisse d'une minute à l'autre. Mon palpitant ne cessait d'accroître son rythme à chaque fois que Jisung faisait le moindre geste et il loupa un battement quand ce dernier planta subitement son regard dans le mien, avant d'enfin prendre la parole.

— Je crois que j'ai envie de t'embrasser. M'avoua-t-il de but en blanc, mes yeux s'ouvrant ensuite en grand.

— Tu crois..? Bafouillai-je en le regardant fixement.

— Non, j'en suis sûr, en fait. Mais... j'ai peur de pas ressentir ce que je me suis imaginé ressentir.

— Tu... Tu te l'es imaginé ?

Jisung me l'affirma en hochant doucement la tête. Il me regardait droit dans les yeux et je faisais de même en me demandant constamment comment il m'était possible de soutenir son regard après ce qu'il venait de me dire.

— Je pense que je saurais jamais si j'essaie pas, mh ? Ajouta-t-il en gloussant à son tour timidement. T'en as envie, toi ?

— Oui. Répliquai-je à la seconde.

Embarrassé par ma hâte non dissimulée, Jisung fuya mon regard, ses doigts jouant nerveusement avec les miens. Et j'étais tout aussi gêné mais le simple fait de savoir qu'il en avait autant envie que moi me donnait des papillons dans le ventre. Ce n'allait pas être mon premier baiser, seulement, c'était comme si. Je souhaitais redécouvrir ce sentiment débordant avec lui pour que ce moment efface les autres et devienne le seul dont je me remémorerai. J'avais rêvé de l'embrasser tellement de fois mais à aucun instant je n'avais pensé que ce jour arriverait. Là, face à celui que j'aimais, je semblais être le seul apte à faire le premier pas, comme s'il s'agissait du destin.

Ainsi, doucement, je retirai mes mains des siennes afin de venir prendre en coupe son visage rond. Nos regards se croisèrent de nouveau et je sentis un frisson parcourir mes bras pourtant couverts. On s'observa droit dans les yeux pendant de longues secondes dans lesquelles le silence avait le premier rôle. Nos visages étaient si proches que je pouvais entendre sa respiration hachée et distinguer le grain de beauté sur sa joue. Tendrement, mon pouce caressa celui-ci, émerveillé par chaque détail qui faisait de lui ce qu'il était et ce pourquoi je l'aimais. Car, ça oui, je l'aimais plus que tout.

Quand je dirigeai de nouveau mes iris dans les siennes, je remarquai, qu'elles, ne m'avaient jamais perdu de vue. Jisung me dévorait des yeux sans vergogne et cette réalisation eut le don de me faire rougir, chose qui s'accentua lorsque ses orbes commencèrent à jongler entre les miennes et mes lèvres. J'étais affreusement intimidé, il menaçait de me faire perdre mes moyens à tout moment mais je n'eus heureusement pas le temps de penser à une façon de m'enfuir, cette fois-ci. Alors que la tension grimpait petit à petit, je sentis les paumes du décoloré glisser lentement sur mes cuisses pour lui permettre de se pencher vers moi et venir capturer mes lèvres en un geste lent et délicat. Mes paupières papillonnèrent plusieurs fois avant que je puisse finalement les clore et répondre au baiser comme il se doit.

Il ne s'agissait que d'un simple smack ; nos lippes les unes contre les autres sans qu'aucun de nous deux n'ose faire le moindre mouvement, mais ça suffisait amplement à me faire succomber davantage à mes sentiments. Les papillons que j'avais autrefois dans mon ventre se mirent à voler dans tous les sens, se cognant contre les parois de mon corps comme le faisait si bien mon cœur actuellement. Et, au bout de ce qui me parut être devenu des heures, Jisung se détacha enfin de moi. J'eus besoin d'un instant avant de réussir à ouvrir les yeux, mon regard tombant ainsi immédiatement dans le sien. La seule source de lumière provenant de ma lampe de chevet se reflétant dans ses iris noisettes. Ils étaient magnifiques, ses yeux ronds. Néanmoins, je ne pus le contempler davantage puisqu'il m'embrassa à nouveau.

D'abord un baiser rapide, un autre, puis il prit mes joues entre ses paumes avant d'en déposer un troisième, celui-ci d'une telle tendresse qu'il m'extirpa une légère doléance. Lorsqu'il se redressa une nouvelle fois, je restai là où il m'avait laissé, le goût de ses lèvres sur les miennes. J'avais du mal à réaliser ce qu'il se passait, j'avais encore l'impression de rêver et il était clair que je n'avais pas du tout envie de me réveiller.

— Wow. Mon coeur bat super fort, tu le sens ? Gloussa-t-il en prenant l'une de mes mains pour la poser sur son buste.

Et il n'exagérait pas le moins du monde. Je pouvais sentir les battements puissants de son palpitant à travers son vêtement, celui-ci frappant tellement fort qu'il se synchronisa avec le mien et ça me fit sourire. J'étais heureux de savoir qu'on ressentait exactement la même chose à ce moment-là, une preuve de sa sincérité même si je n'en avais douté à aucun instant.

Mes mains étaient moites et mon faciès bouillant, Jisung refusait de lâcher ma main, ma paume toujours plaquée contre l'un de ses pectoraux. J'avais encore envie de l'embrasser, de l'enlacer, de tout faire pour que je ne sois plus jamais séparé de lui. Ce fut dans cette optique que j'agrippai alors son t-shirt puis l'attirai en ma direction pour à mon tour pouvoir lui voler un baiser. Le jeunot avait d'abord été surpris mais s'était pris au jeu la seconde d'après en m'en accordant un plus langoureux. Cette fois-ci, nos lippes ne demeuraient plus statiques, elles se mouvaient ensemble et se superposaient à leur guise. J'empoignais le tissu sur le torse de Jisung comme si ma vie en dépendait tandis que, lui, maintenait ma nuque d'une main et glissait l'autre sur le haut de ma cuisse.

C'était intense et je me sentais si fébrile dans ses bras, tellement que j'avais l'intime conviction que mon corps pourrait s'écrouler à tout instant. On se quittait pour rapidement se retrouver, mon cerveau ayant à peine le temps de faire la différence entre ma salive et la sienne, son souffle et le mien. Quand ma bouche se fit abandonner à nouveau, je sus qu'on n'en avait pas encore terminé car nos soupirs saccadés se mélangeaient et les mains de Jisung resserraient leurs prises sur ma peau. Je manquai d'échapper une plainte en sentant ses ongles se planter dans mon épiderme mais me résignai à simplement fermer les yeux. Ma tête tournait tant j'étais épris par mon vis-à-vis, il était si beau... Pourtant, le regard qu'il me lançait me donnait l'impression d'être la huitième merveille du monde.

— Je peux t'allonger ? Me demanda-t-il en un murmure essoufflé qui arriva tout de même à me faire sursauter.

Je ne compris d'abord pas la raison de sa requête mais ce fut sans hésiter que j'acquiesçai à celle-ci et me laissai lentement tomber sur le matelas. Nos yeux ne quittant pas ceux de l'autre, j'observai attentivement Jisung me surplomber de toute sa carrure, son vêtement toujours coincé aux creux de mes mains. Ses jambes de chaque côté des miennes et ses avant-bras encadrant mon crâne, je me sentais comme pris au piège par mes sentiments. Ceux-ci s'étaient décuplés en un rien de temps, désormais plus puissants. Clignant frénétiquement des paupières, j'anticipais la prochaine action du blondinet qui, aussitôt, entreprit d'enlever une mèche de cheveux collée à mon front avant d'y déposer un baiser.

— Tu sens bon. Susurra-t-il à mon oreille en humant mes cheveux.

Son compliment m'avait fait esquisser un sourire qu'il s'empressa d'effacer en scellant une nouvelle fois nos lèvres. C'était si agréable de sentir la chaleur de son corps contre le mien, d'apprécier ses touchés et de partager ses baisers. Ces derniers, je les recevais plus que je n'en donnais. Jisung semblait si enthousiaste que j'arrivais à peine à tenir la cadence. Il les aimait lents et passionnés – sans pour autant y ajouter sa langue – l'une de ses mains maintenant fermement ma mâchoire comme s'il avait peur que je lui échappe. Je risquais de garder la trace de ses doigts sur mes joues tant il me serrait dans sa poigne mais ça m'était égal, j'adorais ce que je vivais à présent et rien ne pourrait gâcher ce merveilleux moment. J'étais tellement heureux que j'en avais oublié toutes mes peines et mes craintes.

La magie perdura un long, très long moment dans lequel nous lâchions des soupirs par-ci et des mains baladeuses par-là. J'osais à peine palper la totalité de son buste alors que Jisung, lui, ne se retenait pas de parcourir ma taille à travers mon sweat-shirt et de glisser ses doigts en dessous de temps en temps. C'était exaltant et tout nouveau pour moi, alors j'étais soulagé de savoir qu'il était si avenant et aussi confiant. Lorsque le décoloré finit par quitter mes lèvres, un soupir de bien-être m'échappa automatiquement. J'étais sur le point d'enfin prendre une bouffée d'air frais et un souffle neuf mais celui-ci fut coupé quand je sentis Jisung embrasser ma mâchoire, puis descendre petit à petit dans mon cou. Immédiatement, mes yeux s'écarquillèrent et je déglutis avec difficulté avant d'agripper les épaules du concerné pour gentiment le repousser.

— Jisung, attends... Balbutiai-je en un chuchot.

Tout de suite, le susnommé s'était redressé juste assez pour qu'on puisse s'échanger un regard, le sien ayant l'air confus. J'étais désolé de l'interrompre sans crier gare mais j'avais besoin de lui exprimer mon ressenti avant que son esprit ne s'échauffe.

— Je veux pas aller plus loin, pour le moment...

— Plus loin ? Répéta-t-il, apparemment toujours plongé dans l'incompréhension.

— Tu sais... Qu'on... Enfin... Je grimaçai, ne réussissant pas à trouver le courage de m'expliquer clairement.

— Oh ? Je comptais pas te demander de faire quoi que ce soit maintenant.

— Ah. Étrangement, je résonnais plus déçu que je ne l'avais souhaité. Ah, okay. Cool.

— Je t'ai mis mal à l'aise ? Me questionna-t-il, cette fois-ci inquiet.

— Non, non... Je... Hum...

— Je t'ai mis mal à l'aise. En avait-il déduit.

Ce fut ainsi sans perdre une seconde qu'il se redressa complètement, la chaleur de son corps autrefois collé au mien me quittant instantanément. Désormais assis sur ses mollets, il se frotta nerveusement la nuque en se pinçant les lèvres tandis que je regrettais d'avoir gâché ce bon moment. Aussitôt, je me relevai à mon tour, face à lui. J'avais terriblement peur de l'avoir contrarié et je commençais déjà à planifier des excuses lorsque Jisung m'interrompit dans mon processus de pensée.

— Je suis désolé, je voulais pas te forcer à quoi que ce soit, juste que tu sois installé confortablement... Clarifia-t-il d'une voix tendre.

— Non, t'as rien fait de mal ! Tentai-je de le rassurer. C'était même parfait...

— Ah ouais ?

Je lui affirmai mes propos en hochant la tête et il sembla tout de suite soulagé. C'était touchant qu'il soit aussi prévenant, je ne l'imaginais pas aussi attentionné mais cette facette de lui ne fit que me plaire davantage.

— Dis, je peux t'emprunter ta salle de bain ? Me demanda-t-il soudainement, demande qui me prit de court.

— Oui, bien-sûr. Attends, je t'accompagne.

Pour illustrer mes propos, je me levai du lit et attendis que Jisung fasse de même avant de me diriger jusqu'à la porte de ma chambre. Là, je l'ouvris doucement en essayant de faire le moins de bruit possible puis jetai un œil dans le couloir afin de vérifier que mon père n'était pas dans les parages. Je fus donc rassuré en voyant toutes les lumières de notre appartement éteintes, le maître des lieux devait probablement être couché depuis bien longtemps. La voie étant libre, je le fis savoir au décoloré en ouvrant complètement le battant avant de lui prendre la main et de sortir de la pièce, le jeunot sur mes talons. La salle de bain se trouvait au bout du couloir et ce fut seulement une fois devant celle-ci que je lui lâchai la main.

— Je vais chercher de l'eau, je reviens vite. Le prévins-je en tentant de croiser son regard.

En vain car Jisung semblait vouloir le fuir, l'air gêné et pressé de pénétrer dans la salle d'eau. Et je n'eus le droit qu'à un hochement de tête avant qu'il ne fasse ainsi, me fermant quasiment la porte au nez. C'était un peu étrange mais cette soirée avait été remplie d'émotions alors je n'y prêtai pas plus attention et, à la place, fis demi-tour afin de me rendre dans la cuisine. Mon téléphone en mains, je m'arrêtai au milieu de la pièce pour envoyer un message à Seungmin. Je ne savais pas si ce dernier était encore éveillé à cette heure tardive mais je ne comptais pas attendre le lendemain avant de lui raconter tout ce qui s'était passé ces dernières heures.

Je venais de vivre le meilleur moment de ma vie et je mentirais si je disais ne pas vouloir recommencer, tous les deux allongés sur mon lit et, pourquoi pas, aller plus loin. Cependant, je savais que ce n'était pas raisonnable et que ce que je désirais par-dessus tout était de prendre mon temps avec Jisung, de profiter de chaque seconde passée avec lui. On avait encore beaucoup à se dire et beaucoup à rattraper, alors je voulais que notre nouvelle relation, quelle qu'elle soit, débute sainement et sans précipitation. Je ne savais pas quel tournant elle s'apprêtait à prendre, ni ce qu'elle pourrait réellement m'apporter mais, à l'heure actuelle, ça m'importait peu. Rester auprès de Jisung me rendait simplement heureux.

Ce fut avec surprise que je découvris que Seungmin avait attendu de mes nouvelles, il m'avait répondu aussitôt et nous avions ainsi échangé quelques messages avant que je ne décide de rejoindre Jisung. Je pris, comme prévu, une petite bouteille d'eau tout droit sortie du réfrigérateur puis me dirigeai à petits pas jusque dans le couloir. Au bout de celui-ci, je constatai que la porte de la salle de bain était ouverte et que sa lumière était éteinte, m'annonçant alors que le décoloré avait déjà dû retourner dans ma chambre. Le battant de celle-ci entrouvert, je n'eus aucun mal à regarder discrètement à l'intérieur pour m'assurer que le jeunot y était bel et bien. Et c'était exact car je l'aperçus de dos, assis par terre, en train de donner des coups violents à l'une de mes peluches.

D'abord confus, je décidai de ne pas lui faire remarquer ma présence et continuai de l'observer battre ce pauvre jouet inanimé que je reconnus ensuite comme étant le chien que Seungmin avait gagné à la fête foraine. Tout de suite, son action prit sens puisqu'il avait certainement dû la reconnaître aussi, même si je trouvais extrême de l'étrangler... Jisung avait le sang chaud ; il était jaloux, impulsif et peut-être un poil possessif mais je ne l'imaginais pas aussi sanglant. Un rictus amusé sur le visage, j'entrepris de mettre un pied dans son ring de boxe avant de refermer la porte derrière et d'intervenir en me raclant la gorge.

— Je peux savoir ce que tu fais ? Questionnai-je en le prenant par surprise, ses pupilles dilatées m'observant désormais avec horreur.

— On faisait connaissance. Se défendit-il.

Je ne pus m'empêcher de rire en voyant sa mine honteuse. Dans la foulée, je m'étais approché de lui pour m'asseoir sur le bord de mon lit, juste face à lui. Je m'apprêtai ainsi à entamer un nouveau sujet de conversation mais me stoppai sur le vif et fronçai les sourcils.

— Pourquoi t'as le visage humide ? Tu t'es mis la tête dans les toilettes ou quoi ?

— Presque. Ricana-t-il avant de me répondre. Non, j'avais juste besoin de me rafraîchir un peu.

Ce fut à cet instant que j'intervins. En grand héros, je lui tendis la bouteille d'eau en lui souriant et il me le rendit en me remerciant. Il but quelques gorgées tandis que je jouais nerveusement avec les poches de mon sweat-shirt, n'attendant plus qu'il prenne à son tour la parole en premier.

— Comment tu te sens ? Je veux dire, vis-à-vis de tout ce qu'on s'est dit et... ce qui s'est passé.

— Ça devrait plutôt être à moi de te poser la question, tu dois me trouver dingue. Répondis-je en soupirant, le regret à son summum.

— Dingue de moi, peut-être bien. Il ricana. Mais t'inquiète, je suis plus en colère.

— Je suis rassuré, alors. Lui souris-je timidement sans cesser de tripoter mon vêtement.

— Je peux te poser une question ?

— Vas-y, je t'écoute.

— Pourquoi t'as arrêté de me parler sur le compte anonyme ? Pourquoi tu m'as ghost d'un coup ?

Mes sourcils se haussèrent à l'entente de cette interrogation. Il était vrai que je n'avais pas mentionné ce passage de l'histoire et que, par conséquent, il méritait de connaître la raison de ce silence encore incompréhensible pour lui. Devant à nouveau plonger dans le bain, je pris une profonde inspiration et me lançai dans mon explication, le blondinet tout ouïe.

— J'allais vraiment mal... Commençai-je. On s'était disputé au sujet de Changbin, quand tu refusais de nous dire de quoi vous aviez parlé à Seungmin et moi. Puis t'es venu te plaindre dans mes DMs- Enfin, dans ceux du compte anonyme. Tu te confiais mais j'étais incapable d'être objectif et prétendre de pas souffir par ta faute...

Mon cœur se compressa dans ma poitrine. Même si cet événement était loin derrière nous, ça ne me permettait malheureusement pas de l'oublier immédiatement. J'avais besoin de temps pour guérir et j'espérais que Jisung le comprenne aussi.

— Je suis vraiment désolé... Murmura ce dernier en baissant la tête.

— T'excuse pas, tu pouvais pas savoir. Je suis juste soulagé que ça soit terminé... J'étais épuisé de te cacher tout ça.

— Moi aussi, je suis content que tu m'aies tout dit.

Lorsqu'il releva sa tête, sa main s'éleva pour tendrement venir attraper l'une des miennes et la serrer doucement dans sa poigne, une façon adorable de me montrer son soutien.

— Et je te remercie de l'avoir fait.

— C'est grâce à toi. Précisai-je. Merci d'avoir insisté.

— Et en ce qui concerne la manière dont t'écrivais ? Enchaîna-t-il immédiatement. Je me souviens que sur le compte ano', tu mettais des majuscules au début de tes phrases, par exemple.

— C'était pour pas que tu me reconnaisses facilement. Gloussai-je. On discutait beaucoup, toi et moi, ça aurait été super simple de faire le lien, sinon.

— Oh, tu sais, pas tant que ça. Mes pauvres neurones auraient jamais fait le rapprochement d'eux-mêmes. Ironisa-t-il.

Son autodérision me fit rire aux éclats mais je fis vite de recouvrir ma bouche avec ma main, par peur de réveiller mon père. Jisung avait ainsi ri davantage, nous accordant un court instant de légèreté avant de reprendre le cours de la réalité. Le sourire toujours sur ses lèvres, le décoloré se tourna pour attraper son téléphone et vérifier l'heure inscrite sur celui-ci. Tout de suite, son rictus s'effaça et il me lança un regard inquiet.

— Merde, il est déjà presque deux heures.

— Et alors, t'es pressé ? Demandai-je, un sourire en coin sur les lèvres.

— Bah c'est qu'y a plus de bus qui passe, là maintenant. M'informa-t-il en ricanant nerveusement.

— Tu comptais repartir tout de suite ? Demandai-je en affichant une mine attristée.

— Quoi, tu veux pas que je parte ?

Je secouai ma tête négativement suite à sa question. Il était évident que c'était la dernière chose que je voudrais, qu'il s'en aille, même si je ne pouvais pas le détenir en otage. Alors j'insisterai pour qu'il accepte de passer la nuit ici, ou bien qu'il ne reparte carrément jamais.

— Mais, et ton père ? Questionna-t-il, soucieux.

— Il part au travail à sept heures et il revient que dans l'après-midi.

— Je pensais que tu voudrais te retrouver un peu seul, après tout ça. Supposa-t-il.

— Je l'ai déjà été suffisamment ces derniers temps. Soufflai-je en haussant les épaules. J'aimerais que tu restes, cette nuit.

Jisung esquissa subitement un sourire qu'il tenta tout de même de dissimuler, probablement touché par ma persévérance. Je l'observai alors se battre silencieusement avec sa conscience puis, au moment où il posa la bouteille d'eau sur ma table de chevet avant de se redresser à genoux face à moi, je sus que j'avais gagné. Son visage désormais proche du mien, il ne patienta pas longtemps avant de déposer un baiser sur mes lippes. Celui-ci fut d'une douceur incommensurable et je me surpris à rougir intensément, alors qu'il y a à peine une demi-heure nous étions mutuellement en train de nous dévorer la bouche, l'un-l'autre. Peu importe le temps qui passait, ça resterait surréaliste. Jamais je ne pourrais m'habituer à ces baisers et ses bras actuellement enroulés autour de ma taille.

— Par contre, ça va être compliqué de dormir à deux dans ton lit de nain. Se moqua-t-il, me laissant outré alors que je réprimais mon envie de vengeance.

— Je vais te le laisser, je dormirai sur des couvertures au sol. Me résignai-je à répondre, mon quart d'heure pacifique.

— Ça va pas la tête ? S'offusqua-t-il vivement. Abuse pas, tu m'héberges déjà, c'est à moi de pieuter sur le tapis.

— T'es sûr..?

Le jeunot acquiesça en me souriant, ses mains me frottant tendrement le dos pour me rassurer sur sa décision. Aussitôt alors, on se mit au boulot. Ma famille possédait des tonnes de couvertures plus ou moins épaisses et il était apparemment de mon devoir de les stocker dans mon armoire, chose qui fut pour une fois utile puisque, sans ça, Jisung aurait certainement dormi sous la pluie. Je les sortis toutes, espérant pouvoir construire un tas suffisamment haut pour que le blondinet soit installé le plus confortablement possible. Et on s'amusait, ricanant discrètement en dépliant les couettes une à une jusqu'à ce que mon placard se sente plus léger.

Une fois ceci fait, je m'occupai de lui fabriquer le plus beau des cadres de lit à l'aide d'oreillers et de peluches qu'il tolérait. Ce soir, Jisung se nommerait la princesse au petit pois et ça ne sembla pas le gêner le moins du monde. Désormais affalé sur sa couchette de fortune, moi perché sur la mienne, on laissa le silence gagner la pièce le temps de se reposer un peu. Allongé sur mon flanc, j'observais le corps immobile du décoloré sans dire un mot. C'était apaisant et je sentais que je pouvais m'endormir d'une minute à l'autre si nous restions ainsi, et mon ressenti ne changea pas lorsque le jeunot tourna sa tête en ma direction pour planter son regard dans le mien.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Le questionnai-je en souriant inconsciemment.

— Rien, je me sens juste chanceux. Me dit-il avant de se placer lui aussi sur son flanc, sa tête soutenue par sa main. Tu veux qu'on annule la sortie de demain ?

— Ah ? Pourquoi ?

— Pour qu'à la place on passe la journée ensemble, rien que nous deux.

Je clignai plusieurs fois des paupières sans le quitter des yeux, réfléchissant profondément à sa proposition. Pour être honnête, j'adorerais l'idée mais je devais avouer que profiter d'une soirée pour m'amuser avec notre groupe d'amis me ferait un bien fou. Je me mordillais alors l'intérieur de la joue, tourmenté par ce dilemme mais Jisung me devança en prenant à nouveau la parole.

— On n'est pas obligé, hein ! Je te proposais juste ça pour pas que tu te sentes forcé d'y aller, si jamais t'en as pas envie.

— T'as envie d'y aller, toi ?

— Ouais, ça pourrait être grave cool. Puis, ça fait longtemps qu'on s'est pas tous retrouvés ensemble, en dehors du bahut. Sourit-il.

— C'est vrai. Affirmai-je en lui rendant son sourire.

Avec difficulté, Jisung tendit son bras pour prendre ma main qui pendait au bord du lit. Il la caressa tendrement du bout des doigts tandis que mes paupières s'alourdissaient peu à peu. Je ne voulais pas dormir, je souhaitais plus que tout choyer ce rêve éveillé que je craignais de voir disparaître le lendemain. Néanmoins, je n'eus pas la force de me battre contre Morphée. L'attention que je recevais avait eu raison de moi, ces caresses bien plus efficaces qu'une boîte de somnifères.

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