Ou bien quand vous et votre mère avez une petite conversation.

Sophie écoutait la conversation d'une oreille. Elle réfléchissait à la façon adéquate de réagir.

- Il nous reste une dernière question à éluder. Qui fera partie de l'équipe qui se rendra aux États-Unis ?

Cette simple phrase la fit sortir de sa torpeur. Tout le monde sauf Fitz. Tout le monde sauf Fitz, c'était tout ce qu'elle demandait.

- Il y a déjà deux personnes qui doivent forcément y aller car ils sont souvent allés chez les humains.

Ça sentait déjà le roussi.

- Sophie, dit Brume tout en se tournant vers elle. Et Fitz.

Elle aurait bien rétorqué que Fitz n'en savait pas plus que les autres, mais ça ne lui ressemblait pas.

- Accompagnés de Biana, Dex, Marella, Linh et Keefe.

C'était bien sympathique tout ça, mais il faudrait tout de même une adulte avec eux, non ? Pas que Sophie pense qu'ils étaient totalement irresponsables... En fait si, ils étaient irresponsables.

- Du côté des adultes, on fera deux équipes : Spectre et Della d'un côté, et Bronte et Oralie de l'autre.

Cette mission semblait déjà mal partie pour la Télépathe.

- Vous avez bien fait comme prévu ? Le reste du Conseil vous pensera en mission chez les humains ?

Les deux Conseillers hochèrent la tête. Ils semblaient être des pièces totalement rapportées à cet univers. Ils semblaient si peu à leur place autour de la longue table autour de laquelle ils étaient tous assis que c'en était presque risible. Pour Sophie, tout résidait dans le presque.

- Je propose que l'on mette fin à cette discussion et que l'on se retrouve demain pour finaliser le projet. Le départ est prévu dans une semaine.

Tout le monde commençait à partir lorsqu'Oralie la coupa dans la phrase qu'elle tentait désespérément de dire à Edaline.

- Pourrais-je te parler, Sophie ?

Ces mots suffirent à la clouer sur place.

. . .

Elle s'était assise en face d'Oralie, au comble du stress. Elle ne pouvait pas affirmer que la Conseillère était au courant qu'elle savait pour leur lien de parenté, mais elle pouvait au moins affirmer que la conversation allait porter sur le sujet.

- Je... je ne sais même pas quoi te dire. 

Bah voyons ! 

- J'aurais aimé te parler en présence de ta soeur, mais Mr. Forkle pense que ça ferait trop pour une première fois.

Elle se sentait mal. Devant cette femme qu'elle admirait il y a encore quelques semaines, qu'elle respectait au plus haut point, elle était mal à l'aise. Comment les choses avaient-elles pu changer à ce point ?

- J'aurais aimé... J'aurais aimé être là quand tu en avais besoin, ces dernières années. Mais mon poste au Conseil m'empêche d'obtenir toute la liberté que je devrais avoir.

Oralie s'interrompit, des sanglots facilement perceptibles pour la Télépathe dans la voix.

- Lorsque ton père est mort, le fait de te raconter la vérité sans lui à mes côtés me semblait inconcevable. Quand j'ai du te donner la cache, j'ai hésité... J'aurais tellement aimé avoir le courage nécéssaire pour faire ce qu'il convenait vis-à-vis de mon statut de mère. Mais je n'ai jamais été quelqu'un de courageux. Jamais, répéta-t-elle avec un petit rire triste.

Sophie avait beau être en colère contre la femme qui se tenait devant-elle, elle n'en était pas moins un être sans coeur.

- Je pense que vous êtes bien plus courageuse que beaucoup d'autres. Certains n'auraient même pas cherché à s'excuser. D'autres n'auraient jamais voulu me rencontrer. Vousne vous considérez pas comme quelqu'un de courageux, soit. Mais de mon point de vue, il faut être courageux pour voir son enfant menacé par les Invisibles, subir des moqueries, pour le voir avec d'autres personnes qu'il considère comme sa famille. Il faut du courage pour abandonner son enfant parce que c'est ce qu'il y a de mieux pour lui. À mon avis, vous êtes loin d'être quelqu'un de peu courageux, et encore plus loin d'être quelqu'un de faible.

Sa mère lui effleura le visage, des larmes coulant sur ses joues.

- Je t'en prie Sophie, tutoie-moi.

La mère et la fille éclatèrent de concert d'un rire joyeux. Annonciateur de jours meilleurs.

.  .  .

Brume se tenait devant Sophie, Keefe et Dex, dans la salle de réunion vide du Cygne Noir, deux jours après la scène relatée précédemment.

- Je ne comprends pas. Vous attendez de nous que l'on cherche un objet dont on ignore tout. 

Le fait d'avancer dans le flou semblait énerver Dex au plus haut point.

- J'aimerais aussi en savoir plus, ajouta Keefe.

Elle put très clairement voir le membre du Comité soupirer, puis se passer une main sur le visage.

- Vous les gamins, vous voulez toujours tout savoir.

Mr.Forkle était discrètement entré dans la pièce.

- Il faudra bien leur expliquer un jour. Et vous ne pouvez pas repousser ce jour éternellement, appuya t-il à l'intention de Brume, qui n'en menait pas large.

Sophie aussi se demandait bien à quoi pouvait servir le Peregrinans, mais elle essayait pour le moment de rester neutre. Elle n'avait pas envie de se retrouver au coeur d'une énième dispute.

- Et qu'en pense notre Colibri ?

Raté.

- J'aimerais aussi savoir la fonction de cet objet. 

Bon, si elle se mouillait, autant y aller franchement. Brume soupira une seconde fois, et la Télépathe se demanda ce qu'il y avait à raconter de si affligeant.

- Bien. J'espère que vous êtes bien assis.

.  .  .

- Le Peregrinans est à la base une légende. On raconte qu'il aurait le pouvoir de détruire les cités Perdues toutes entières, mais ça, c'est purement fictif. Sauf que les légendes contiennent toujours un fond de réalité. Si le Peregrinans était tombé entre de mauvaises mains, le monde tel que l'on le connait ne serait pas celui qui est sous nos yeux. Cet appareil a donc été confié, depuis le début, à une famille qui avait les capacités de le protéger. Sauf que le secret du Peregrinanas fut si bien gardé que son existence en fut oubliée. Rayée des mémoires. C'est en lisant quelques livres que je me suis rendu compte que c'était de ma famille dont parlait la légende.

Dex prit la parole après quelques secondes de silence, avide de renseignements.

- Comment un seul objet pourrait détruire les cités perdues ? Comment pourrait-il nous permettre d'en finir avec les Invisibles ?

Brume prit une grande inspiration. 

- L'utilisateur pourrait retourner au DÉBUT. Il pourrait tout EFFACER. 

Sophie ne comprenait pas.

- Les membres des Invisibles sont des elfes qui ont mal tourné. À un MOMENT ou à un autre de leur vie, ils ont commis un acte ou bien été témoins de quelque chose qui les a fait devenir comme ils sont.

Elle avait compris. Visiblement avant ses amis, qui regardaient toujours Brume comme si il détenait entre ses mains l'avenir de l'univers tout entier.

Bel euphémisme, pensa t-elle.

- Nous devons EMPÊCHER cet événement de se produire.

Sophie se préparait déjà à la comfirmation de sa théorie.

- Grâce au Peregrinans, quatre d'entre vous vont retourner dans le passé, afin d'empêcher les membres des Invisibles de mal tourner.

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Même si le battement d'aile du papillon s'était momentanément arrêté, il ne fait que d'économiser ses forces pour la suite. Car cher lecteur, souviens toi bien: ce n'est que le début.

.  .  . 

I'm coming back !

Oui, oui après une semaine sans publier, je suis de retour. 

Cachez votre joie, je le prendrai pas mal.

Bref, plus sérieusement, j'ai pu réfléchir à la suite de l'histoire, parce que bon, c'était bien beau d'avoir inventé le Peregrinans, mais si même l'auteur ne sait pas à quoi il sert, ça n'a aucun intérêt !

En plus l'accumulation de fatigue des cours + 14 h de danse par semaine + Insomnies + Stress, je peux vous assurer que ça ne fait pas bon ménage !

Oui, mes expressions de vieille sont aussi de retour.

Je vais profiter des vacances pour avancer sur cette histoire, et j'espère que ce chapitre vous a plu !

( J'essaierai de publier demain ou après demain, sachant que sur cette histoire, j'ai zéro chapitre d'avance... Oops !)

A.