Chapitre 7
ou bien lorsque votre vie semble momentanément se transformer en un remake du monde des bisounours
Sophie venait de rentrer du QG de cygne noir où elle avait eu de longues conversations avec sa soeur, qui semblait commencer de renforcer ses capacités télépathiques de jour en jour. Elle avait dû parler un long moment avec Mr.Forkle, qui voulait fixer une date précise pour leur départ dans les cités Interdites. Cela faisait deux mois. Deux longs mois qu'ils se préparaient à se rendre chez les humains. Deux longs mois qu'elle avait enterré sa relation avec Fitz dans un coin de sa tête. Deux mois qu'ils avaient tous pris connaissance de l'existence du Peregrinans, et deux mois, d'après la Télépathe, qu'ils ne faisaient rien.
- Foster... Quand vas-tu enfin cesser de réfléchir ?
Sophie soupira doucement, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.
- Tu devrais renouveler tes phrases d'accroche, Keefe. Tu me l'as déjà faite deux fois cette semaine.
L'Empathe s'était laissé tomber à coté d'elle sur l'herbe d'Havenfield.
- Je déteins sur toi, ça devient désespérant... rétorqua l'Empathe, un franc sourire illuminant ses traits. Tu me l'as déjà faite quatre fois cette semaine, celle-ci.
Ils se regardèrent quelques secondes et éclatèrent tous les deux de rire.
- Plus je te fréquente, plus la qualité de mon humour se dégrade. Je crois que ça a énervé Dex, l'autre jour. Tu penses vraiment que j'ai vexé notre cher Technopathe ?
Une énième blague mise au point par Keefe sur le couple Biana/Dex avait crée des tensions assez importantes au sein du groupe. Mais bon, personne n'en avait vraiment tenu compte et tout le monde était rapidement passé à autre chose. Tout le monde sauf Keefe, qui avait eu vraiment peur d'avoir vexé le cousin de Sophie.
- Je ne pense pas que tu l'aie vexé. Je pense juste que...
Elle marqua un petit temps d'arrêt, pour se rappeler de la scène exacte.
- Bianex était un surnom particulièrement bien trouvé !
Elle sentait ses problèmes qui s'envolaient. C'était limite si elle n'avait pas l'impression de se balader avec un nuage orageux au dessus de la tête, ces temps-ci. Il n'y avait que lorsqu'elle voyait Keefe qu'elle pouvait se sentir bien. Vivante après le vide qu'avait laissé Fitz après son passage.
- Je t'avais bien dit que mes blagues étaient les meilleures, darling. ( Edna, sors de ce corps !)
Sophie secoua la tête. Tous ses amis étaient devenus désespérant depuis quelques semaines, forcés d'apprendre l'anglais pour leur future mission. Ils s'amusaient à mélanger les mots qu'ils avaient appris avec la langue des lumières, ce qui donnait un mélange... particulièrement déplaisant aux oreilles de la Thélépathe.
- L'autre jour, tu as hésité à me demander quelque chose. Qu'est-ce que c'était ?
Keefe l'observait, un air un peu intrigué occupant ses traits. Elle se rappelait encore de ce qu'elle souhaitait lui demander ce jour là, mais Grady l'appelait afin qu'elle puisse renter à la maison, et elle n'avait pas terminé sa phrase.
- Je voulais savoir exactement en quoi consistait l'Incident du Grand Gulon. Personne ne m'a jamais exlpliqué.
Son ami la regarda d'un air interloqué.
- Sérieusement ? Si tu m'avais dit que tu avais envie de savoir depuis tout ce temps, je t'aurais expliqué avant !
Sophie s'allongea sur l'herbe, et elle sentit Keefe à ses cotés qui faisait de même.
- Ben... C'était en niveau deux. J'avais étudié les Gulons en cours d'Histoire Elfique, quand on avait parlé de la chronologie de l'extinction. On avait dit qu'il était facile de trouver des oeufs de Gulon sur le marché, mais qu'on n'en avait jamais vu plus que par groupe d'une petite dizaine. Et lorsqu'ils sont trop nombreux...Ils... Ils crachent un gaz. Qui est le truc le plus puant que j'aie jamais senti de toute ma vie.
Elle sentait qu'elle allait très bientôt éclater de rire.
- Alors, le petit Keefe s'est dit qu'il fallait absolument qu'il se procure des oeufs de Gulon et qu'il trouve un moyen de faire une bonne blague à l'horrible dame Alina, juste pour la remercier dignement de toutes les retenues qu'elle lui faisait subir. Sauf que j'étais pas vraiment attentif en cours, se souvint-il avec une petite grimace. Alors, il se pourrait que j'aie gardé douze oeufs de Gulon dans mon casier à Foxfire pendant deux semaines, jusqu'à ce qu'ils éclosent. Mais j'avais manqué une partie capitale de la leçon.
Sophie pouffa de rire. Elle savait quelle était la partie qu'il avait manqué.
- Chaque oeuf donne environ... une dizaine de petits. Et un matin comme les autres, j'ai voulu ouvrir mon casier. Et c'est à ce moment là que je me suis rendu compte que les oeufs n'étaient plus là. Avant que je puisse réagir, le gaz s'était répandu. Tu aurais dû voir la tête de dame Alina. C'était incroyable. Et ça puait tellement qu'ils ont dû évacuer l'école.
La Télépathe éclata d'un rire libérateur.
- Effectivement, tu n'étais pas vraiment attentif !
Ils se sourirent, puis elle vit Keefe se redresser. Elle le vit prendre une grande inspiration. Du genre de celles que vous prenez lorsque vous avez besoin de beaucoup beaucoup beaucoup de courage.
- Sophie ?
Elle se redressa d'un seul coup. Jamais il ne l'appelait par son prénom. Jamais.
- J'aimerais que tu m'écoutes. Sans m'interrompre. Sans partir en courant, aussi.
Tu es en train de me faire peur.
L'Empathe lui offrit un sourire rassurant. Ce que Sophie ne savait pas encore, c'est que cette conversation serait vraiment très importante.
. . .
- Je... je n'ai aucune idée précise de ce que je vais te dire. Je me suis imaginé la scène des dizaines de fois, et pourtant, jamais je ne te disais ça de cette façon. Mais comme tu sembles aveugle, je vais m'occuper de t'ouvrir les yeux, d'accord ?
Elle ne savait pas quoi penser.
- Quand... Quand je me suis blessé, avant qu'on aille à Norcturna. Ro m'a ouvert les yeux sur quelque chose que j'avais choisi d'ignorer. Peut-être parce que c'était plus simple. Peut-être parce que ça ne risquait pas de briser une amitié aussi. Pour... Pour pleins de raisons en fait.
Elle vit prendre une nouvelle inspiration, fébrile.
- Quand tu as commencé de sortir avec Fitz, ça m'a foutu un sacré coup au moral. Quand tu as pleuré pour Fitzou aussi, ça m'a fait du mal. Comme vous aviez l'air tellement bien lorsque vous utiliser vos pouvoirs d'Apparentés, ça me faisait du mal. J'ai pas vraiment cherché à comprendre ce qui se passait au début.
Elle fronça les sourcils. Et elle entrapercevait ce qu'il essayait de sous-entendre.
- Mais j'ai fini par décortiquer mes propres émotions. Et je me suis rendu compte que j'aimais quelqu'un. Toi.
Elle était à nouveau perdue.
- Sauf que je ne t'aimais pas comme j'aurais dû aimer une amie.
Elle voyait très bien où il voulait en venir.
- Je suis tombé amoureux.
Il marqua une petite pause.
- Et dieu sait à quel point ça m'a fait du mal.
L'Empathe tourna son visage vers elle.
- Je voulais juste te dire ça. J'en avais juste besoin.
Elle sentit un sentiment familier prendre place dans son coeur. Pas le même que quand elle regardait Fitz, autrefois. C'était des millions de fois pire.
- Je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles plus me parler.
Il se leva, et s'éloigna. Sauf que Sophie ne put réprimer les petits mots qu'elle avait envie de prononcer. En moins de temps qu'il n'en fallait our esquisser un seul moment, elle fut debout et ne put se retenir de signaler doucement à Keefe ce qu'elle enterrait au fond d'elle depuis longtemps.
- Je t'aime aussi, idiot.
Sa voix n'était qu'un murmure, mais Keefe l'entendit, puisqu'il s'arrêta tout d'un coup.
- Vraiment ?
Il était hésitant, comme Sophie ne l'avait que rarement vu. Elle lui répondit par l'affirmative.
- Vraiment.
Ils s'étaient rapprochés. Comme le jour où il était parti chez les Invisibles.
- Ne me laisse pas, murmura t-elle.
Leurs lèvres se rencontrèrent pour la première fois, et le temps sembla s'arrêter autour d'eux.
- Plus jamais, répondit-il.
. . .
Réchauffons nos petits coeurs de célibataires...
Je suis pas très douée pour écrire ce genre de choses, et ce chapitre doit être extrêmement mièvre... Sorry !
Bref, sono on pourrait pas sauter de joie et hurler ENFINNNN tous ensemble ?
Non ?
*Retourne sous ses draps en grognant et en pestant contre la St.Valentin*
Foutue fête commerciale !
A.
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