Ou bien lorsque vous rencontrez votre chère belle-maman, qui a l'air nettement plus jeune.

Sophie sentait une pulsion meurtrière naître dans son coeur. 

Laissez-moi détruire ce truc !

Une pulsion meurtrière dirigée vers le Peregrinans. Pulsion qui fut arrêtée violemment par Keefe qui la retint par la taille avant qu'elle ne se jette sur Dex, qui tenait l'objet de son courroux au creux de ses mains.

- On en a encore un peu besoin, Foster, lâcha l'Empathe tout en riant. Mais je te promets que je serai le premier à t'aider lorsqu'on rentra. Enfin, c'est pas sûr que Brume nous laisse toucher à cet objet de malheur.

Elle continuait tout de même d'espérer pouvoir se venger.

Se venger contre un objet... Où va le monde ?

Comme à chaque voyage, le décor autour d'eux était différent. Cette fois-ci, ils étaient sur un plage. Un plage qui rappela tout d'un coup de mauvais souvenirs à la Télépathe.

- Impossible... murmura t-elle.

Des visages. Des pertes de mémoires. Trois visages. 

Amy, Papa, Maman. Amy, Papa, Maman. 

Elle effectua un vague tour sur elle même. Un sourire prit lentement possession de ses lèvres.

- C'est intéressant. Je sens qu'on va apprendre plein de choses aujourd'hui...

Ils étaient à San Francisco.

Chez les humains.

Et si le Peregrinans avait bien été réglé, Lady Gisela n'était pas loin.

.  .  .

Heureusement qu'il était relativement tôt. Sinon, les humains auraient pu être quelque peu étonnés de voir un petit groupe d'adolescents de quinze ans apparaître comme par miracle au beau milieu de la plage.

- Bon. On fait quoi maintenant ?

La question de Marella était légitime. Sauf que Sophie n'était pas plus portée sur la question qu'elle. En vérité, elle ne savait plus exactement quoi faire depuis qu'elle avait compris que Lady Gisela était chez les humains.

- Keefe ? 

Elle entendit vaguement son petit-ami bouger à côté d'elle.

- Quel âge a ta mère exactement ?

Elle aurait presque pu entendre les engrenages se mettre à bouger dans sa tête. Lorsqu'il réfléchissait, ses sourcils se fronçaient dans une expression qui était assez drôle à regarder.

- Je ne pourrais pas te répondre de façon exacte, Foster. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est plus vielle que mon père. D'un petite centaine d'années, deux peut-être.

À chaque fois, ces chiffres délirants avaient quelque chose d'irréel pour la Télépathe. 

Si il y a bien une seule chose à laquelle je ne m'habituerai jamais dans les cités perdues, c'est bien ça: l'âge des personnes qui y vivent !

- Du coup, ça fait environ... quatre cent ans ?

Si la mère de Keefe avait cet âge précis, alors son hypothèse était peu être juste.

- Dex... Rappelle-moi, j'ai un petit trou de mémoire... C'était il y a combien de temps, les contacts des elfes avec les humains ?

Lorsqu'elle se retourna, elle fit face aux regards étonnés de ses amis. Ils étaient tous surpris, inévitablement. 

- D'il y a cinq cents ans, et ils se sont prolongés jusqu'à il y a trois cent ans. 

Ce qui voulait dire que la mère de Keefe faisait partie des elfes envoyés, sûrement. La Télépathe supposait qu'ils allaient bientôt rencontrer cette chère Gisela. Mais maintenant, ils avaient pu trouver la raison pour laquelle elle était ici. La situation était moins floue, tout à coup.

Ceci explique cela...

.  .  .

Quelques minutes plus tard, ils marchaient tranquillement dans les rues de la ville, tout en gardant un oeil sur la plage qui était à leur droite.

- Je ne comprends pas... Elle n'en a jamais parlé ! J-A-M-A-I-S ! Je parie que même mon père n'était pas au courant... maugréa Keefe dans sa barbe inexistante.

La nouvelle semblait avoir secoué tout le monde sauf Sophie, qui restait relativement calme.

Qu'est-ce qui pourrait encore m'étonner, hein ?

- Tu ne comprends peut-être pas, mais les elfes qui avaient été choisis pour aller dans les cités interdites étaient rares, et il fallait être considéré par les Conseillers comme quelqu'un d'influant  et de puissant pour pouvoir faire partie des élus. 

Marella coupa brusquement Dex dans ses explications.

- Il fallait aussi être considéré comme quelqu'un de sage. De terriblement sage.

Ce fut au tour de l'Empathe, jusqu'alors silencieux, de lâcher une exclamation indignée. 

- Ma mère, sage ?! Non mais franchement ! Ils avaient quoi dans la tête à l'époque, ces chers Conseillers ?

Il avait l'air un peu peiné, même si il prenait la situation avec sa petite touche d'humour habituelle. Sophie avait déjà pu observer ce genre de comportement chez son petit-ami, mais ça ne lui avait jamais semblé aussi évident.

Ses sourires n'atteignent pas ses yeux. C'est ça qui fait la différence avec son comportement habituel.

Elle se demandait pourquoi la situation l'affectait autant. Il devait sûrement se sentir blessé que sa propre mère ne l'aie même pas informé de ce qu'elle avait fait lorsqu'elle était une jeune adulte si on en croyait les dates, mais il y avait autre chose. Autre chose de bien plus complexe.

- Dans quelques heures, deux grand maximum, les gens vont commencer de sortir dehors, et à ce moment là, on aura du mal à se fondre dans la masse.

Marella pouffa de rire.

- Effectivement, tu as raison. Mais qu'est-ce qu'on peut bien faire pour ne plus voir l'air d'elfes ? On a pas de monnaie humaine, ce qui va être relativement compliqué pour s'acheter de nouveaux vêtements.

La Télépathe sourit.

J'ai plus d'une corde à mon arc, très chère.

Ce fut sur cette pensée qu'elle extirpa de la sacoche qu'elle avait emporté dès leur départ des cités Perdues, mais à laquelle personne n'avait fait réellement attention, deux chemises, deux pantalons et deux robes. 

- Tatie Sophie a toujours tout ce qu'il vous faut, les enfants !

.  .  .

Un journée entière après, ils étaient  fatigués comme jamais et ils avaient terriblement faim. 

Cette robe est extrêmement inconfortable !

Pour Sophie, ça avait eu quelque chose de drôle et d'intéressant de se retrouver en plein milieu de l'an 1619, mais pour les autres... Ce n'était pas la même histoire !

- Je ne comprends pas. J'ai bien l'impression qu'on ne la retrouvera jamais !

Dex semblait à deux doigts de se laisser tomber à même le sol, sans plus de cérémonie. 

- En tout cas, il fait beau. Heureusement d'ailleurs, parce que je crois bien qu'on va dormir à la belle étoile !

La Télépathe tourna la tête vers le couple qui marchait de l'autre côté de la rue. 

On dirait qu'ils... se disputent ?

L'homme se prit une claque monumentale de la part d'un jeune fille.

- Je n'aurais pas aimé être à sa place. Pas du tout du tout ! rit doucement le Technopathe.

Elle sentit vaguement Keefe acquiescer à côté d'elle, et son sang se glaça.

Non ?

Le réverbère venait d'éclairer un visage. Et ce visage, c'était celui ravagé par les larmes de Lady Gisela.

.  .  .

Comment allez-vous ?

Moi j'ai enfin acheté mes chaussures de jazz, que je devrais avoir acheté depuis septembre, exprès pour mon spectacle de danse...

Qui sera le 24 et 25 mai, ça va être cool !

(D'ailleurs cette semaine j'ai des répétions générales à 21h, du coup ne comptez pas sur moi pour vous écrire des petits chapitres!)

Enfin, c'est dans plus d'un mois, et cette histoire sera déjà terminée.

J'ai envie de pleurer.

Je vais avoir l'impression d'avoir rien à faire de ma vie sans cette fanfiction, ça va être horrible !

A.