Chapitre 1
Ou bien quand le ciel vient de vous tomber sur la tête.
SOPHIE FOSTER NE PEUT PAS ÊTRE ASSORTIE.
Ces mots s'entrechoquaient dans l'esprit de Sophie. Lui brûlaient la rétine. Qu'est-ce qui n'allait pas avec elle, au final ? Un long soupir s'échappa des lèvres de la jeune télépathe. Elle était la monstre, la création du cygne noir. L'anomalie. La seule elfe aux yeux marrons.
- Vas tu enfin me dire pourquoi tu es muette depuis que nous sommes sortis du bureau des unions ?
Edaline venait de s'assoir sur son lit, là où elle s'était laissée tomber quelques secondes plus tôt. Rien n'arriverait à la calmer, même pas Edaline.
- C'est grave ? demanda sa mère adoptive, la mine soucieuse.
Sophie en avait plus que marre d'être forte. Alors elle s'est laissée tomber près de sa mère et s'est tournée vers elle.
- Si je décide de vivre en ermite au fond de la forêt pour le restant de mes jours, tu penses que Grady m'en voudra ?
La voix de son père résonna à l'autre bout de la pièce, dans l'encadrement de la porte.
- Cela dépend de la raison de ton ermitage, fillette.
Elle ne put s'empêcher de sourire en entendant le surnom. Même si elle le détestait, parfois, il avait une notion rassurante dans la bouche de l'hypnotiseur.
- Promets-moi de ne pas aller foncer directement chez les Conseillers pour leur demander une quelconque explication. Et promettez moi de n'en parler à personne, du moins pas avant que je décide de le faire moi-même.
Elle vit ses parents se regarder, plus soucieux que jamais.
- C'est si important que ça ?
Belle tentative de la part de Grady, mais qui fut arrêtée par la jeune fille.
- Promets-moi.
Ils soupirèrent en choeur.
- Je te le promets, Sophie.
Elle prit une grande inspiration. Elle savait que le dire à voix haute ne ferait que de rendre la chose plus réelle.
- Il paraît que je ne peux pas être assortie.
. . .
- Dis-moi que c'est une blague ?
Marella Redek se tenait dans sa chambre, l'air abasourdi.
- Ah, Ah, très drôle Sophie. Non mais sinon, tu ne voudrais pas me dire pourquoi tu m'as vraiment fait venir ?
Marella se tut immédiatement en contemplant l'air découragé de son amie.
- J'ai vraiment l'air de rire ? Je suis peut-être amie avec Keefe, mais je n'en suis pas encore au stade où je commence à faire des blagues pourries à ce point.
Sophie regarda son amie se mettre à faire les cent pas, l'air paniqué. Il fallut à la Pyrokinésiste deux minutes quarante-cinq, treize cils en moins et cent-quatre-vingt pas pour qu'elle s'arrête en plein milieu de la pièce.
- Comment c'est possible ? Ça n'était jamais arrivé avant !
Sophie émit un petit rire sans joie.
- Tu veux qu'on compte le nombre de choses qui n'étaient jamais arrivées avant que je mette les pieds dans le monde elfique, ou bien ça ira ?
Marella se laissa tomber sur la chaise de bureau.
- Je suppose que Biana est déjà au courant ?
Sophie secoua la tête. Elle même ne savait pas pourquoi elle avait prévenu Marella en premier. Elle s'était un peu rapprochée de la jeune fille ces dernières semaines, et elle savait qu'elle n'irait pas raconter ce qui lui arrivait à n'importe qui, contrairement à Biana, qui pouvait avoir du mal à tenir sa langue.
- Tu penses que ça vient du Conseil ? Ou bien du Cygne noir ?
La Télépathe resta silencieuse.
- Je... Je ne sais pas.
Sa voix était entrecoupée par les sanglots. Sanglots qui continuèrent pendant une bonne demi-heure. Marella essayait de son mieux de rassurer la jeune fille, mais rien n'y faisait. Et la sonnerie d'un transmetteur n'eut pour effet que de faire sursauter les deux amies.
- Salut, dit Keefe, enjoué, qui était manifestement à l'origine du dérangement des deux jeunes filles. ( NDA: bon, pour ce coup là, il va falloir m'excuser d'avance, je ne sais pas à quoi ressemble un transmetteur. J'ai toujours imaginé ça comme un truc qui diffusait l'image avec le son, mais je n'ai jamais vraiment réussi à savoir comment ça marchait vraiment)
On apercevait derrière lui un salon que Sophie connaissait trop bien. Et dont elle n'avait pas envie de voir les occupants pour le moment.
- Ça te dit une partie de conquête ? Il faut juste que j'hèle Sophie après, mais on est déjà tous à Everglen !
Marella jeta un regard à Sophie. Sophie qui était toujours en train de pleurer, silencieusement, roulée en boule avec Ella sur son lit.
- Minute, mais ne serais-ce pas la chambre de notre héroïne nationale ? Bon, comme ça je fais d'une pierre deux coups !
Je ne veux pas y aller.
La voix de Sophie retentit dans l'esprit de la Pyrokynésite, qui manqua de faire tomber son transmetteur de surprise.
- Attendez deux secondes.
Marella eut la présence d'esprit de cacher la transmetteur sous un coussin avant d'engager la conversation avec Sophie.
- Vas-y si tu veux. Mais je préfère rester ici, le temps de digérer...l'information.
Sophie avait plus que besoin de rester seule. Et elle savait pertinemment que Marella voudrait y aller. Elle observa son amie reprendre le transmetteur, et répondre à Keefe qui commençait à s'impatienter.
- Bon, Foster, je sais que tu te fais souvent désirer mais ça commence à être un peu long, là !
Marella se racla la gorge.
- Je viens.
- Super ! On viendra vous ouvrir le portail. Il est temps de prouver que la team Foster-Keefe est la meilleure, Sophie !
Marella regarda ses amis, un peu gênée.
- Je penses que tu n'as pas bien compris... JE viens.
Biana, qui était jusqu'alors restée silencieuse, comprit avant tous les autres le sens de la phrase.
- Sophie ne vient pas ?
Marella secoua la tête.
- Non. On vous expliquera plus tard.
Sophie s'etait limite étranglée quand elle avait entendu cette phrase.
Ne leur dis rien.
Je te laisserai le temps qu'il faudra pour être prête, Sophie. Et tu le sais.
Marella avait tourné le transmetteur de façon à ce que l'on puisse appercevoir Sophie de dos, prostrée sur son lit.
- Que ce passe t-il ? demanda Fitz, qui s'était brusquement intéressé à la conversation.
Sophie soupira. Être seule commençait à devenir un besoin vital.
- Rien qui vous regarde, répondit-elle en passant une main sur son visage.
Elle avait essayé d'avoir l'air assuré, mais sa voix s'était brisée à la fin de la phrase.
- Vas-y, Marella. Ne t'inquiète pas pour moi.
Marella hocha la tête et sortir de la chambre, espérant que personne n'aurait remarqué les yeux vraiment rouges de Sophie. Sauf que c'était sans compter sur les talents d'observateur de Keefe.
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