ninth'
Euphémisme était de dire que Marie n'appréhendait pas les prochaines heures.
Elle était sur le point de rejoindre Janelle à la plage alors qu'elles avaient prévu cette petite après-midi à deux. Yunjin avait préféré rester chez elle pour certaines raisons qu'elle n'avait pas précisées, alors les deux amies se retrouvaient entre elles pour profiter de ce jour ensoleillé, sans la présence des autres et des cours.
L'été était là, l'astre lumineux étaient plus présent que jamais sur la côte, et pourtant Marie avait une boule au ventre énorme. Celle qui ne la quittait pas depuis plusieurs années maintenant. Elle se posait des tas de questions sur ce qu'elle allait dire, sur ce qu'elle allait faire, de comment elle l'autre la voyait maintenant. Mais elle essayait de faire taire toutes ses pensées néfastes parce que, ça restait Janelle et Marie, non ?
Alors elle sortit de chez elle, sa jupe blanche en voile lui arrivant au milieu des cuisses qui surmontait son maillot de bain bleu avec un trou en forme de cœur sur le décolleté, elle était prête à passer cette journée. Elle avait prit un sac en tuile avec tout ce qu'il fallait pour profiter à fond de la plage, des lunettes de soleil et un peu de courage aussi.
Elles allaient à la Baie des Anges, l'endroit de la veille, et se retrouvait à un endroit spécifique où elles savait que personne ne s'y trouverait. C'était un endroit que Yunjin avait découvert trois ans auparavant, à leur entrée au lycée. C'était un coin assez éloigné, là où les roches se faisaient plus présente, où le sable étaient plus dense et où l'écume de la mer mouillait le sable plus souvent.
Alors Marie s'y rendit, une douleur au ventre. Elle appréhendait un peu, parce que Janelle, en ce moment, elle avait changé. Elle n'était plus comme avant, du moins, son comportement était différent. Mais ça, celle aux mèches rougeâtres, c'était la seule à l'avoir remarqué. Il n'y avait qu'elle qui connaissais Janelle comme personne, elle seulement remarquait ses changements d'humeur, connaissait ses goûts sur le bout des doigts, tout ça, seule Marie pouvait se vanter de le savoir. Parce que même si Jisung était le meilleur ami de Janelle, Marie, elle, c'était autre chose. C'était plus fort, plus singulier, plus spéciale.
Janelle lui parlais un peu moins, restait moins près d'elle, ne discutait plus jusque tard le soir en sa compagnie, ne faisait plus interruption chez elle sans que personne ne l'ai invité. Ça lui faisait un pincement au cœur à la musicienne, ça lui intimait que le problème, c'était peut être elle finalement. Que son comportement était peut être trop soulant, trop collant. Quand ils se voyaient tous, elle fuyait ses yeux insistants, fuyait son regard perçant qui semblait l'accuser. Alors, du courage pour cette journée, elle en avait plus que besoin.
Elle arriva finalement au lieu de rendez-vous. La jeune fille à la peau brune y était déjà, l'attendant les yeux scotchés sur son téléphone. Les yeux de Marie pétillèrent en l'apercevant. Qu'elle était belle. Sa peau colorée par le soleil, son corps si merveilleusement taillé, ses cheveux qu'elle assumait comme ils étaient et dont elle s'occupait si bien. Ses yeux marrons qui avait la particularité d'être assez clair et qui au soleil, devenait presque dorés, sa bouche pulpeuse et en cœur. Qu'elle était magnifique. La musicienne s'avança vers elle, détaillant sa jupe taille basse et courte en jean, son maillot de bain bustier noir et ses lunettes de soleil de la même couleur. Elle se posta devant elle, alors que Janelle relevait la tête de son cellulaire, faisant naître un sourire sur son visage.
- T'es bien belle, c'est pour moi ? Elle plaisanta en posant sa main sur l'épaule de l'autre, la faisant frissonner malgré la chaleur étouffante.
- Non, c'est au cas où un riche de Nice voudrait m'offrir une Despe, elle balaya ses cheveux en arrière et mis ses lunettes de soleil blanches pour se donner un certain air.
- Meuf, t'es déjà blindé de tunes.
- C'est l'inflation, je surveille mes arrières.
Elles rirent, puis se dirigèrent finalement vers la plage, au spot secret de leurs groupes, bien que ce jour-là elles n'étaient que deux. Elles s'installèrent sur le sable chaud et Janelle sortit sa petite enceinte rouge pour mettre sa playlist spéciale été. La voix de Rosalía s'éleva alors, tandis que Marie s'allongea sur la serviette qu'elle avait apporté et que Janelle retirait sa jupe pour se jeter directement dans l'eau.
- Tu viens ?
- Pas tout de suite, je te rejoins après, répondit Marie, alors que l'autre affichait une mine un peu déçue.
Mais elle n'attendit pas plus longtemps et alla directement vers la mer, sous les yeux de celle aux mèches rougeâtres.
Elle admirait Janelle. Elle admirait sa beauté, son courage, sa confiance en elle, toutes ces choses que l'on pouvait comprendre sur elle rien qu'en un simple coup d'œil. Elle la regarda s'enfoncer dans l'eau, le liquide lui arrivant au niveau des hanches, tandis qu'elle avait un sourire plaqué au faciès.
Marie, elle aurait aimé la rejoindre tout de suite, elle aurait aimé la suivre, s'amuser à ses côtés. Mais la peur lui broyait les membres, coupait sa respiration, alors elle restait allongé sur sa serviette, en regardant la fille de ses rêves peindre le plus beau tableau du monde devant ses iris.
Parce que oui, c'était évident, Marie elle aimait Janelle. Pas comme une amie, ni comme une sœur, mais comme quelque chose de plus fort encore. Elle aimait cette jeune fille à en perdre la tête et à faire battre le cœur à une cadence jusqu'alors inconnu. Elle l'aimait comme le doux son d'une lyre, comme une rose au milieu de ronces. Pour Marie, cette fille c'était son or, son opium, son absinthe, son tout. Mais tout ça, tout ce qu'elle ressentait, ce n'était que des mots coincés sur une lettre que l'on jeterais à la mer et dont personne ne se soucierait.
Depuis leur plus tendre enfance, ces deux-là restaient ensemble. Et depuis ses années de collège, Marie restait avec Janelle pour une autre raison. Une raison qui l'avait pris d'assaut lors de sa puberté, mais qui avait commencé bien avant, et qui restera bien plus tard. Parce que cette fille, Janelle, celle qui lui faisait de grand signe pour qu'elle la rejoigne, celle qui faisait battre son cœur à mille à l'heure, cette fille là, elle en était amoureuse.
Alors elle prit tout le courage qu'elle possédait, tout la force dont elle usait pour marcher jusqu'au début de la Méditerrannée. Elle trempa un orteil, puis deux, son pied, sa jambe entière, mais essaya de conserver son cœur à l'abris de la noyade. Elle arriva à sa hauteur, elle se regardèrent toutes deux et puis, sans prévenir, Janelle lui lança de l'eau salée au visage, lui faisant fermer les yeux pour éviter de sentir la douleur.
- Janelle, je compte jusqu'à trois, si t'es toujours devant moi, je t'arrache la tête.
Elle entendit l'autre rire fort tout en s'éloignant en faisant du bruit avec l'eau. Elle ouvrit finalement les yeux, et se lança dans une course poursuite, qui finit bien évidemment par une compétition de celle qui noie le plus l'autre.
Elles riaient, hurlaient, mais s'amusaient. L'eau salée leur piquait les yeux, mais ça ne les empêcha pas de rire à gorge déployée, de continuer leur jeux ridicule, et à vivre l'instant présent, chose qui les rendait plus heureuses qu'autre chose. Parce que le rire de Janelle était une bénédiction pour les oreilles de Marie, et que le sourire rayonnant de celle-ci était si contagieux que Janelle en avait mal aux zygomatiques.
Puis un moment, la musicienne reçu de l'eau dans les yeux, lui faisant fermer ses paupières pour éviter trop de douleur. Sauf que, quand elle rouvrit ses paupières, Janelle avait disparue. Elle tournait sur elle-même, mais personne.
- Janelle ?
Elle commença à paniquer un peu, regarda la rive et leurs affaires toujours présente mais sans la jeune fille qui faisait battre son cœur. Elle rappela, prit peur et puis sentit quelque chose toucher sa cuisse, venant de sous l'eau. Elle hurla mais sentit deux mains se poser sur ses hanches pour la faire couler. Elle retint à peine sa respiration, qu'elle se retrouva sous l'eau, les yeux fermé à la va-vite. Elle émergea, et se frottait les yeux en reprenant da respiration, tout en essayant de calmer son cœur qui passait par milles frayeurs.
- Pardon mais c'était hilarant, ria Janelle en se tenant les côtes, tandis que la jeune filles aux cheveux colorés lui lançait un regard noir.
- Plus jamais tu fais ça, j'allais rejoindre mes ancêtres là poto, elle lui poussa l'épaule en riant légèrement.
- Mais non, je t'aurais sauvé juste à temps, juste pour que tu me dises, ça fait quoi de mourir une demi-seconde, souria Janelle. Elle avait dit ça de manière si sérieuse que l'autre se demandait si elle plaisantait.
La jeune styliste posa son bras autour des épaules de Marie, tout en la secouant un peu. C'était sa manière à elle de la rassurer, parce qu'elle savait que son amie avait prit un peu peur. Marie, elle, son cœur avait recommencer à écrire ses mots sur ce papier dont elle voulait se débarrasser. Son cœur il faisait une course contre elle ne savait quoi, donnait tout ce qu'il avait en faisant circuler plus de sang qu'il ne faudrait dans ses veines.
Elle n'avait qu'une envie, passer sa main sur les hanches de l'autres, l'enlacer comme elle le faisais autrefois, au temps où son myocarde ne dessinait pas ses sentiments. Mais elle avait peur.
Elle avait une crush Janelle. Celle-ci lui en avait parlé depuis quelques semaines, elle lui avait dit ce qu'elle ressentait pour cette fille, ce que son béguin faisait naître au fond d'elle. Et ça lui avait brisé le cœur à Marie. Ça lui avait fait effondrer la minuscule barrière qui servait à ce qu'elle ne tombe pas éperdument sous le charme de Janelle. Mais avec cette annonce, barrière est devenue poussière.
La jalousie. Voilà ce qui avait commencer à pousser dans l'organe vitale de la rougeâtre. Ça devait rester Marie et Janelle, Janelle et Marie pour la vie. Alors qui était-elle, celle qui essayait de voler la personne qu'elle convoitait avant même d'en prendre conscience ? Cette jalousie, elle essayait de la contrôler. Elle avait même pensé qu'elle devrait s'éloigner un peu de la jeune fille aux cheveux frisés, raison pour laquelle elle hésitant à l'enlacer, alors que Janelle la regardait pour savoir si elle allait bien.
Et puis merde.
Elle posa ses mains sur les hanches de la jeune fille à ses côtés pour la positionné devant elle. Elle passa ses bras autour de son ventre et enfoui sa tête dans le creux du cou de l'autre, coolant leur peaux mouillées à l'écume de mer. Ça, elle ne pourra pas s'en passer. Jamais elle ne laisserait quelqu'un lui prendre ce qu'il se passait à cet instant, alors que l'autre, quoique confuse, l'avait pris dans bras en retour.
Janelle était à elle. Non pas comme un objet, mais plutôt comme une chose vitale, comme un oxygène. C'était sa moitié, celle qui la complétait, celle sans qui elle ne serait rien.
Elle restèrent dans cette position quelques secondes, dans l'eau, épiderme contre épiderme, cœur contre cœur. Puis, Janelle s'éloigna et regarda Marie qui avait les yeux brillants.
- Bah alors, ça va pas mon cœur ?
Des surnoms comme ça, Janelle elle en disait par milliers à la musicienne. Mais le problème, c'était que Marie n'était pas la seule à les recevoir. Tout le monde avait droit à un petit surnom de la part de Janelle, alors ce "mon coeur", il ne valait strictement rien.
- Dis... Toi et moi on est quoi ?
Elle avait posé la question. Marie, elle s'en était même pas rendu compte, mais sa bouche avait parlé alors que son cerveau se cachait de honte. Son cœur avait lâché la question qu'elle se posait depuis quelque temps, parce que même si elle appréhendait la réponse, elle voulait savoir comment Janelle la voyait vraiment.
Celle-ci prit son visage en coupe, la regarda dans les yeux, et réussit à y lire des choses que personne d'autre se saurait déchiffrer. Janelle aussi pouvait se vanter de tout savoir sur Marie, et sa façon d'agir maintenant revelait des insécurités que ses iris hurlaient à travers ses cils.
- Marie. T'es mon sang, ma meilleure amie, ma sœur. Quoi qu'il se passe, et je comprends que tu ne veuille pas m'en parler pour l'instant, je serais toujours là, et ça ne changera jamais d'accord ? C'est Marie et Janelle, Janelle et Marie tu te souviens ?
Oui, elle se souvenait. Cette vieille promesse de primaire, alors que les parents de Janelle venait de divorcer. Elle se sentait au plus mal, mais son âme d'enfant a vite été distrait pas sa meilleure amie. Celle-ci lui avait promis de ne jamais la laisser seule en récitant cette sorte de mantra.
"C'est Marie et Janelle, Janelle et Marie pour la vie.
Elles avaient accrochés leurs auriculaires ensembles et une promesse du petit doigt, c'est pour la vie.
Alors Marie acquiesça, força un sourire et reparti se cacher dans le cou de sa meilleure amie qui lui caressa le haut du crâne.
Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre. Oui c'était réconfortant ce que Janelle avait dit là, mais ce qu'espérait Marie, c'était qu'elle creuse encore plus dans le fond de ses polaires, et qu'elle lui dise que, non, elle n'était pas son sang, sa meilleure amie, sa sœur. Mais plutôt que Marie c'était sa moitié et son tout. Parce que c'était ce que la musicienne pensait d'elle. Alors, bien sûr, ça faisait mal, très mal. Parce que ça signifiait que celle aux cheveux rouges avait placé Janelle dans une case spéciale, mais que celle-ci l'avait rangé avec toutes les personnes qu'elle connaissait.
Mais Marie, c'est une fille qui a su cacher et refouler ses sentiments des années durant. Alors ça, ça n'avait fait l'effet que d'une petite égratignure.
Marie, c'est une fille forte. Elle sait comment mêler ses larmes à l'écume de la mer.
- 🌼 -
coucou 💁🏽♀️
le seul "couple" qui va mal pour l'instant mskn
Chapitre que je prefere de tous ceux que j'ai écrit pour l'instant parce qu'il a un minimum de forme pas comme les autres ptdrrr
bref, je vous laisse
prenez soin de vous, bye bye 💕
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