LA MUSE OU LA NYMPHE ? demandèrent les statues à la jeune femme.

Elle les contempla en silence.

Leurs cheveux ondulés, bruns et blonds, leurs bouches boudeuses, leurs yeux noircis par l'attente et la colère.

"Vous êtes belles, mesdames" répondit-elle calmement.

Des rougeurs apparurent sur les joues de Muse, tandis que Nymphe gardait son air renfrogné.

"Ce n'est pas ce que j'ai demandé." rétorqua en crachant la blonde à la peau dorée.

Elle, imperturbable, s'approcha de Muse, ignorant les caprices de la nymphe puérile.

Elle posa son doigt sur son nez, ses lippes, et ses cils.

L'artiste antique ne dit rien non plus, mais son coeur parlait à sa place.

En effet, le silence qui régnait dans la pièce était tel, que l'on pouvait l'entendre battre comme si la femme grecque était en vie. 

Elle finit par lâcher : 

"C'est toi que je choisis, Calliope."

Puis elle tourna brusquement la tête vers la femme d'or.

Ses yeux ternes mais sages lançaient des éclairs.

"Aphrodite, que t'est-il arrivé pour que tu t'abaisses au rang de simple danseuse pour me séduire ? Tu n'es pas une nymphe, mais une déesse. 

Traîtresse. N'ose pas venir ramper jusqu'aux pieds d'une simple mortelle après m'avoir fait goûté au nectar mortel. J'ai enfreint les règles à cause de toi, tu vas devoir respecter les miennes. Ne me regarde pas comme ça Aphrodite, ne dit-on pas que Vénus elle la plus douce des déesses ? Ta beauté n'a d'égale que le toucher de ta peau. 

Maintenant va-t'en, et parle de moi à ta fratrie, sache que je n't'ai jamais aimée"

La déesse cupide s'enfuit d'un pas las et mélancolique.

Puis Elle se tourna vers Calliope.

"Toi, beauté grecque, Muse de l'éloquence et de la littérature. Tes airs de grande femme et ta beauté à fleur de peau m'enivrent dès que mes yeux se posent sur ton corps.

Tout ton être ma belle, je veux posséder. Tes seins, tes boucles et ton si joli sourire. Souris-moi, mon aimée. Et ris pour que je puisse entendre cette douce mélodie. Sans-toi, je ne suis plus, ne vis plus, n'existe plus. Tu es le savoir et la douceur sage. Touche mon visage et enveloppe mon âme de te présence éternelle.

Mon amour, je te veux mienne, sauras-tu me combler, splendide Calliope ?"