Elle
Le meilleur moyen d'extérioriser, c'est crier.
Elle courait dans la forêt, les vêtements le corps et l'âme trempée.
Elle criait à s'en déchirer les cordes vocales.
La pluie accompagnait son triste chant.
La sensation qu'elle ressentait vibrait jusqu'au fond des entrailles de la forêt.
Les arbres auraient pu tomber si ils n'étaient pas soutenus par la voix de la raison.
La seule ici qui ne pouvait plus se cacher, c'était elle.
Alors, ses jambes avaient décidé de l'emmener loin du regard de la société, afin de la rassurer complètement.
Cependant, son excitation n'avait fait que de croître,
Comme si son oesophage avait besoin de se nourrir de sa voix divine.
Alors à peine arrivée près de ces immenses arbres qui la rassuraient autant qu'ils lui faisaient peur,
Elle criait déjà.
Elle ne réalisait pas son mal-être autrement qu'en chantant près d'eux.
Les gouttes de pluie ruisselaient sur les arbres et les joues de Hwasa comme les larmes d'une déesse.
Les yeux fermés, elle arrivait à se frayer un chemin parmi les fougères et les vieilles branches verdâtres.
Quand elle les rouvrit, la pluie continuait de tomber, et sa voix continuait de chanter.
Elle se tut un instant pour grimper aux branches du plus grand cèdre de la forêt.
Arrivée à sa cime, la pluie ne semblait plus que de fines et très longues gouttes tombant du ciel.
Sans qu'elle ne puisse rien contrôler, elle se remit à chanter.
Elle sourit.
La sensation de toute puissance que lui accordait cette hauteur la rendait inextricablement joyeuse.
Ses jambes se mirent à sautiller, danser et valser sur la large branche.
Ses mains s'élevèrent, comme pour porter son chant et élever sa voix.
Puis son pied glissa.
Sa voix continua à la suivre dans sa chute.
Puis comme par magie, elle se redressa.
Elle s'accrocha à une longue goutte qui passait par là,
Et se posa tout en douceur.
Prenant conscience de l'importance de sa petite vie,
Elle reprit son chemin tout en criant la chanson qui avait failli causer sa perte.
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