𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝟒𝟎
(♬) 𝕷'𝖆𝖒𝖔𝖚𝖗 𝖊𝖘𝖙 𝖚𝖓 𝖔𝖎𝖘𝖊𝖆𝖚 𝖗𝖊𝖇𝖊𝖑𝖑𝖊
𝕼𝖚𝖊 𝖓𝖚𝖑 𝖓𝖊 𝖕𝖊𝖚𝖙 𝖆𝖕𝖕𝖗𝖎𝖛𝖔𝖎𝖘𝖊𝖗
𝕰𝖙 𝖈'𝖊𝖘𝖙 𝖇𝖎𝖊𝖓 𝖊𝖓 𝖛𝖆𝖎𝖓 𝖖𝖚'𝖔𝖓 𝖑'𝖆𝖕𝖕𝖊𝖑𝖑𝖊
𝕾'𝖎𝖑 𝖑𝖚𝖎 𝖈𝖔𝖓𝖛𝖎𝖊𝖓𝖙 𝖉𝖊 𝖗𝖊𝖋𝖚𝖘𝖊𝖗 (♬)
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Quand on est enfant le temps semble démesurément long et plus on avance dans la vie, plus on a l'impression que l'on court après les années, comme si le film qu'est notre vie passe en accéléré. Les deux enfants inséparables depuis le début avaient profité de leurs années de primaire, la saveur enchanteresse de ce sentiment, celui d'être à la bonne place avec la bonne personne. Ca ravivait leur cœur, les rendant à la fois plus fort et plus faible pour l'autre. Ils ne s'étaient même pas rendu compte comment leur relation évoluait, mais ça n'avait aucune importance, ils vivaient le moment présent, ensemble.
Jisung et Minho, ils avaient ce besoin inconditionnellement de se trouver l'un à côté de l'autre comme s'ils n'étaient qu'un seul et même être.
« Tu crois pas qu'on est un peu des âmes-sœurs, dis, Min' ? »
Ledit Min' s'était laissé le temps de rêvasser en mesurant la signification de tout ça, il se sentait bien, car les mots ne changeront rien à ce qu'ils ressentaient. Peu importe comment on les nommait, ils restaient les mêmes finalement.
« Qui est-ce qui t'as parlé de ça ?
- C'est ton père ... Quand on était plus petits, il m'a parlé d'âmes-sœurs, alors je lui ai demandé ce que c'était.
- Et il t'a répondu quoi ? Tu te souviens ?
- Bah ... Pas vraiment, en fait. Tout ce que je sais, c'est que c'était beau. Puis, quand j'entends ça, je pense à toi parce que je vois pas ce que ça peut être d'autres.
- C'est bizarre comme mot, non ?
- On est pas bizarres, nous ?
- Si, un peu. Carrément, même ! »
Et ils avaient ri ensemble de bon cœur, parce que c'était un peu vrai et que d'une façon ou d'une autre, ça les rapprochait. Ils étaient deux aliens, hors du commun et hors du temps, mais toujours ensemble, comme une évidence.
Car, Minho et Jisung, c'était une évidence.
Un jour, la maman de Minho avait vu passer une affiche qui parlait de l'Opéra « Carmen » dont lui avait souvent parlé son fils. Quand il l'apprit, le brunet s'empressa d'en parler à son ami, heureux de lui partager la nouvelle.
Le plus jeune en avait parlé à ses parents. Le père de Jisung s'était un peu inquiété parce que Jisung avait encore du mal à tenir en place, mais ce n'était plus vraiment gênant car toute la petite famille s'organisait en fonction. Mais ici, on parle de plusieurs heures à regarder un spectacle. Il ne doutait pas de son fils, seulement cette fois, c'était un fait et il ne voulait pas rendre son enfant inconfortable.
« Papa, j'ai vraiment envie d'y aller. En plus, je serai avec Minho ! »
La remarque fit sourire madame Han.
Son mari pensait simplement que c'était un argument à prendre en compte. Il était un peu plus rationnel et ne faisait guère de raccourci, il attendait qu'on lui dise véritablement les choses. Seulement, la maman du blondinet n'avait jamais senti le besoin de lui en parler, ce n'était pas un sujet important, les deux enfants avaient juste à profiter de la vie. C'était plutôt les adultes qui se prenaient toujours trop la tête.
Il aimait juste rêver, Jisung, et ça l'intriguait drôlement le mot « âmes-sœurs » parce qu'il était toujours curieux de tout.
Ainsi, ils s'étaient rendus à l'Opéra avec la maman de Minho car la grand-mère maternelle de celui-ci connaissait bien le milieu de la scène. Elle avait d'ailleurs une demeure en France, et justement, « Carmen » est le seul Opéra français. Alors madame Lee n'avait pu s'empêcher d'en parler à sa mère. Celle-ci était ravie que son petit-fils montre de l'intérêt pour le milieu artistique, alors qu'en réalité, il montrait juste de l'intérêt à ce qui attisait la curiosité de Jisung.
Etonnamment, le spectacle avait tant passionné le blondinet qu'il avait dévoré chaque scène la bouche à moitié ouvert en buvant chaque instant de l'Opéra. Le lendemain, il avait demandé à utiliser l'ordinateur familial pour faire des recherches.
Au fur et à mesure du temps, Jisung était de plus en plus intrigué, il surprenait sans cesse son entourage. Malgré des « au-revoir » difficiles car ses amis s'en allaient pour le collège les uns après les autres, il avançait plutôt sereinement. Toutefois, quand Minho arriva à sa dernière année de primaire, c'était tout de suite devenu plus compliqué. Cependant, et au plus grand étonnement de sa famille et ses amis, il n'anticipait pas le moment fatidique en amont. Non, au contraire, il savourait chaque instant aux côtés de son « âme-sœur » en vivant pleinement le moment présent.
Pendant l'hiver, leurs maîtresses respectives avaient annoncé un voyage sur l'île de Jeju pour le mois de juin. Les enfants étaient surexcités à l'idée de partir si loin, ils allaient prendre le car puis le bateau, c'était une grande aventure qui les attendait là.
« J'y suis déjà allé ! » annonça Hyunjin.
Quand il prononça ces mots, trois têtes pivotèrent pour le dévisager. Ils étaient encore en classe et à la sonnerie qui annonçait l'heure de la récréation, ils s'apprêtaient à sortir ensemble de la salle.
« C'est vrai ?
- T'sais, Jisung, c'est pas si incroyable que ça ...
- Comment tu te la pètes, Hyunjin. Bien-sûr que si c'est incroyable !
- Yeji a raison, c'est le paradis ! » avait surenchéri Seungmin, faussement fatigué de son ami qui se comportait toujours en gosse de riche.
En effet, aujourd'hui, ils en riaient. Au fond, ça ne l'agaçait pas vraiment, ils avaient tous grandi, et chacun était accepté comme il était.
Alors, le garçon semblant avoir déjà tout vu prit une expression outré quand il vit son ami lever les yeux au ciel. C'était amusant comme parfois, Hyunjin réagissait de façon exacerbée, ça ne manquait jamais de faire rire.
Tous les enfants étaient drôles à leur manière. Cependant, la complicité qu'il avait avec Dahyun manquait à Changbin. Alors, il faisait le boulot pour deux et ne manquait jamais une occasion pour amuser la galerie même s'il savait se montrer sérieux. Il avait bon cœur, l'humour était juste une façon de s'exprimer, de montrer ses couleurs, son tempérament. Puis, rien ne lui procurait plus de satisfaction que de faire rire les autres, ça le rendait fier.
Yeji donna un coup de coude taquin à Jisung, toujours dans la lune.
« Hé, on part encore avec la classe de Minho ! P'tit chanceux !
- Bah, t'es pas contente, toi aussi ?
- Mais si, bien-sûr ! Puis, vu les cas qui nous accompagnent on va clairement pas s'ennuyer !
- Ah ça, c'est sûr ! Imagine il y a des insectes ...
- Comment je vois trop Hyunjin hurler. »
Ce dernier entendant son nom se retourna, alors qu'ils marchaient tranquillement dans le couloir pour rejoindre la cour de récréation.
« Quoi ? Vous parlez de moi ? Décidément, je suis trop intéressant.
- T'es fascinant ... Comme énergumène.
- C'est quoi ce mot, encore ? » rouspéta Hyunjin, ayant bien compris que la jeune fille se moquait encore une fois de lui.
Elle se contenta de pouffer, et sans savoir pourquoi, Jisung se mit à rire avec elle. Alors l'énergumène en question leva les yeux au ciel en marmonnant des mots incompréhensible.
Seungmin se joint à la conversation en posant ses bras sur les épaules de Yeji et Hyunjin, curieux. Les disputes de ces deux-là le rendait hilare. Ca mettait chaque fois un peu d'ambiance, tous ses amis avaient un trait de caractère qui le rendait unique et amusant. Il se sentait bien parmi eux, surtout qu'il n'était pas mieux.
« Comment tu connais des mots d'adultes, toi ?
- C'est ma grand-mère qui m'a appris ça en parlant de mon grand-père.
- Et ça veut dire quoi, du coup ? » s'enquerra Hyunjin, qui aimerait bien savoir à quelle sauce Yeji l'avait cuisiné.
Ces moments de bonheur, Jisung s'en souviendra longtemps.
« Salut, Sungie !
- Oh, Min' ! T'es là ! Hé, toi aussi ta maîtresse elle t'a dit, hein ? On va partir à Jeju, et ensemble en plus ! J'ai trop hâte !
- Doucement, Jiji, tu pars pas en tête à tête avec lui non plus. » rappela Yeji.
Jisung lui tira la langue, non sans rougir.
Le brunet sourit, attendri. Qu'il est mignon son petit ange ... son Sungie, à lui. Il ne se sentait pas capable de vivre sans lui, c'était impossible. Il se sentait vivant et heureux, les petits paillons dans son ventre lui donnaient une bouffée d'air frais, c'était son oxygène.
Minho avait prévu de voir son ami tous les week-ends, ou presque, une fois qu'il sera au collège. Puis, il lui rendra même visite s'il finit plus tôt. Et ils continueront de rire ensemble, il s'en faisait la promesse.
« Mon petit Sungie ...
- Oui, Min' ?
- T'es beau quand t'es heureux.
- Que— hein ? »
Le rouge lui monta aux joues, il ne s'habituera jamais aux mots doux de Minho. Il était imprévisible, là-dessus, le blondinet ne pouvait pas anticiper ses actions. Comme les fois où il l'embrassait sur la joue sans crier gare, sans contexte aucun, juste parce qu'il en avait envie.
Jisung se perdit une nouvelle fois dans ses pensées et ne se rendit pas compte qu'il rêvassait à haute voix. Pourtant, le brunet l'entendit très clairement et son cœur fit des loopings.
« Minho, toi, t'es beau tout le temps. »
Il observa le ciel, une fois qu'ils furent dehors et poursuivit ses réflexions. Son ami l'observait, les yeux brillants d'émotions, alors que Jisung pensait encore tout haut.
Finalement, il le regarda droit dans les yeux pour lâcher ces quelques mots d'une tendresse incontestable. Il ne se rendait même pas compte de l'effet qu'il avait sur Minho.
« J'aime bien quand tu me trouves beau ... J'ai l'impression de t'aimer encore plus. C'est drôle, non ? En plus, regarde, il fait beau, aujourd'hui. »
Le brunet s'arrêta un instant et il ne savait trop pourquoi, mais une larme traça son chemin le long de sa joue. Car, oui, lui aussi il l'aimait un peu plus chaque jour. Et ça le rendait heureux, c'était sans fin, ça grandissait encore et encore.
Il l'aimait, son Sungie.
C'étaitincontestable, et ça s'inscrivait en lui comme une décalcomanie.
(encore deux chapitres
avant la partie deux ...)
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