𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝟑𝟐
(♬) 𝕳𝖆𝖘𝖆𝖗𝖉 𝖊𝖙 𝖋𝖆𝖓𝖙𝖆𝖎𝖘𝖎𝖊,
𝕬𝖎𝖓𝖘𝖎 𝖈𝖔𝖒𝖒𝖊𝖓𝖈𝖊𝖓𝖙 𝖑𝖊𝖘 𝖆𝖒𝖔𝖚𝖗𝖘 !
𝕰𝖙 𝖛𝖔𝖎𝖑𝖆̀ 𝖕𝖔𝖚𝖗 𝖑𝖆 𝖛𝖎𝖊
𝕺𝖚 𝖕𝖔𝖚𝖗 𝖘𝖎𝖝 𝖒𝖔𝖎𝖘 𝖔𝖚 𝖕𝖔𝖚𝖗 𝖍𝖚𝖎𝖙 𝖏𝖔𝖚𝖗𝖘 ! (♬)
✧ ☾ ✧
Alors voilà, ils y étaient. Les deux parents s'étaient montrés réactifs lorsque la maîtresse avait demandé à ce qu'ils se rencontrent le plus rapidement possible. Et ils avaient d'autant mieux compris quand ils virent l'état taciturne dans lequel leur jeune fils se trouvait. Ce n'était pas dans ses habitudes, il avait perdu les étoiles qui brillaient d'ordinaire dans ses yeux, son expression même était comme éteinte. Il était allé dans sa chambre et quand il l'appela pour aller manger, monsieur Han le retrouva dans son lit à regarder le plafond.
Ainsi, ils s'étaient rendus disponible dès le lendemain pour échanger sur Jisung et son comportement. Ils s'étaient beaucoup interrogés, et puis finalement, elle leur avait confié un numéro de téléphone.
« Neuropsychiatre ?
─ Oui, madame Han.
─ Mais, comment ça ? Il est malade, Jisung ?
─ Je n'ai pas dit ça, monsieur Han. »
La maman du blondinet laissa traîner son regard par la fenêtre pour observer son fils jouer dans la cour de récréation avec son ami Minho. Ils étaient tous les deux au périscolaire ce soir-là, mais même à ses côtés, leur fils paraissait sans vie aucune. C'était étrange de le voir ainsi, quelque chose avait déclenché une réaction étrange, il semblait épuisé et elle ne voyait que l'ombre du jeune garçon qu'elle connaissait. Le soleil ne réchauffait plus son âme et n'illuminait plus le monde, il avait perdu son sourire et tout ce qui allait autour.
Elle nota les efforts du brunet pour réanimer son ami, elle pouvait le voir de là où elle se situait. Il ne donnait pas l'impression d'être inquiet, aux premiers abords, certainement pour encourager Jisung au lieu de le gêner avec ses craintes.
A la fin du rendez-vous, le couple Han appela leur enfant car il était temps de rentrer. D'ordinaire, Jisung aurait râlé un peu car il aimait plus que tout passer du temps avec celui à qui il tenait tant. Non, cette fois, il baissa la tête en saluant Minho pour suivre ses parents. Il était devant avec son père quand madame Han sentit qu'on tirait sur sa veste et elle découvrit les petites mains du brunet accrochées à son vêtement.
« Dîtes, quand est-ce qu'il ira mieux ... Sungie, quand est-ce que ça va passer ? Moi, j'aime pas le voir comme ça ...
─ Merci, Minho. J'ai vu tous les efforts que tu fais pour lui redonner le sourire. Sache que ta seule présence lui fait déjà beaucoup de bien, j'en suis persuadée alors ne t'inquiète pas trop. Continue juste d'être à ses côtés, et nous on va s'occuper de lui aussi pour comprendre.
─ Comprendre ce qui va pas ... C'est ça ?
─ Oui, Minho. Oui, c'est ça ... »
Le jeune garçon fronça les sourcils. Madame Han fût perturbée par son sérieux et sa maturité mais elle ne s'attendait pas à ce qui allait suivre.
« Moi je sais.
─ Qu'est-ce que tu sais ?
─ Jisung ... Il a tout qui est trop et ça le fait souffrir, du coup bah ça explose ... Vous comprenez ? Parce que moi, je le sens, tout est trop. Mais moi, je l'aime alors je veux que ça se calme. Je veux qu'il vive bien en étant lui-même, je veux pas le voir souffrir.
─ Minho, tu es adorable. Je sais à quel point il compte pour toi et je suis reconnaissante de savoir mon petit Jisungie en sécurité avec toi. »
Les larmes montaient dans les yeux du brunet, et la femme se sentit déstabilisée. C'était tout bête mais elle n'imaginait pas que Minho puisse pleurer. Elle se le reprocha car c'était insensé, tout le monde pleure, ça va de soi.
Puis, un sanglot s'échappa de sa gorge parce que c'était trop douloureux. Il aimait tant son Sungie que le voir ainsi brisait son âme entière ... Il avait peur, certes, mais il avait surtout mal que son petit protégé ressemble à une nuit sans étoile, pourtant c'était l'incarnation même du soleil. Il ne savait pas quel avait été le déclencheur, mais c'était peut-être une bonne chose finalement. Ça avait besoin de sortir, cette chose en lui et il était temps de l'évacuer c'était une évidence.
C'est douloureux d'aimer, parfois.
« Dis, Minho ... Pourquoi tu pleures ?
─ Je l'aime, c'est tout. »
Elle savait qu'il ne comprenait pas ses émotions car il était encore jeune. Mais ces mots avaient été si forts qu'elle ne doutait pas du fait que grandir allait faire éclore ce sentiment si puissant qui les liait l'un à l'autre.
Oui, elle était heureuse de voir quelqu'un comme Minho aux côtés de son enfant, c'était indéniable. Ainsi, elle le prit avec grande douceur dans ses bras en le remerciant puis le brunet lui avait dit au revoir, et elle lui avait dit à demain.
Et aujourd'hui, ils étaient tous les trois là, dans le cabinet du neuropsychiatre que la maîtresse de leur fils disait bien connaître. Elle leur avait appris qu'un membre de sa famille était suivi par ce médecin et que ça lui avait fait beaucoup de bien. Mais le couple ne savait guère encore ce qui les attendait.
Ça faisait peur « neuropsychiatre » car on ne sait même pas ce que c'est. Dedans il y a psychiatre qui sonne comme un gros mot, bien qu'il n'en fût rien. Mais ce qui interrogeait le plus, c'était ce petit mot au début « neuro » ... Comme neurologue ? C'était un mystère et ils avaient eu peur de chercher sur internet une définition. De toute évidence, ils n'étaient pas prêts mais ils en étaient au moins conscients.
Jisung allait à droit, à gauche sans jamais se poser car il ne savait pas quoi faire et ça se bousculait dans sa tête. Il se sentait comme un funambule sur son fil fin, mais qui monte dessus sans vraiment d'expérience.
Partir à la dérive de soi, laisser les vagues se mouvoir dans son être et la mélodie du vent chatouiller son esprit. Il se sentait lâcher prise sur un il ne savait quoi, et ça faisait un peu peur mine de rien. Ça lui faisait peur l'inconnu, c'était sacrément vrai surtout lorsqu'on est son propre inconnu.
« Han Jisung ? »
Tous les trois se levèrent d'un coup, le regard sur la silhouette qui avait nommé le jeune garçon, un regard qui posait déjà des questions silencieuses. Le cœur tambourinant, ils suivirent le médecin jusqu'à son cabinet, la peur grandissait au fur et à mesure que leurs pas s'avançaient jusqu'à la salle de consultation. Ils ne savaient pas trop à quoi s'attendre, ils ne savaient même pas à qui ils avaient affaire.
« Bonjour, je suis le docteur Choi. »
Il laissa quelques secondes filer, le temps que tout le monde imprime l'information.
« Et je suis neuropsychiatre. »
Ça leur faisait encore un peu mal d'entendre ce mot inconnu. Toutefois, de son côté, Jisung n'en avait que faire, il se perdait déjà dans la contemplation du cabinet. Tellement d'informations visuelles s'y cachaient à droit et à gauche il balaya la pièce de son regard sans savoir où le poser. Finalement, il s'arrêta sur un schéma 3D d'un cerveau à moitié ouvert dans lequel on pouvait voir des lignes de différentes couleurs.
Le médecin s'inclina vers Jisung, le buste au-dessus du bureau pour s'adresser à lui. Il capta son attention par un commentaire sur l'objet qui fascinait tant le jeune garçon.
« C'est un schéma du cerveau.
─ Mais, un schéma ... c'est sur une feuille, non ?
─ On appelle ça, un schéma 3D ... » avait-il souri, d'un air bienveillant.
Il nota à quel point Jisung était curieux. Et son regard intense qui se nourrissait de tout ce qui l'entoure et le captive. Il avait déjà là quelques éléments, si on ajoute à cela le fait qu'il parlait assez vite et tenait mal sur sa chaise. Toutefois, il arrivait à regarder dans les yeux, c'était là un autre indicateur.
Enfin, fallait-il encore avoir des supports un peu plus solides avant de se lancer sur diverses pistes. Cependant, il ne laissa pas les deux parents de côté, il tenait à s'adresser aux trois, c'était la base de son métier car le lien entre eux était très important.
Il commença par s'intéresser aux liens de la famille, une éventuelle fratrie, des parents lointains, histoire de mieux se projeter.
« C'est compliqué ...
─ Papy et Mamie, puis grand père et grand-mère ... Ils sont bizarres et pas gentils mais pas méchants non-plus. » était intervenu Jisung alors que ses parents étaient persuadés qu'il ne suivait même pas la conversation.
Le neuropsychiatre fût donc le seul à ne pas se montrer surpris. Il ajouta ce fait à une liste d'éléments qui lui serviront comme support par la suite.
Lorsqu'il eût suffisamment d'informations à ce propos, il invita les deux parents à rejoindre la salle d'attente pour échanger avec son jeune patient. Et quelle ne fût pas sa surprise de découvrir un garçon autant passionné que passionnant. Ça plaisait à Jisung qu'un nouvel adulte s'intéresse à lui. Il n'avait pas vraiment compris pourquoi il était là et n'hésita pas une seconde à poser la question.
« Ta maîtresse m'a envoyé un mail, tu sais quand tu écris un message par ordinateur.
─ Ah oui, je vois. Mon papa il est souvent dessus. Il dit qu'il n'a pas fini de consulter ses « mails » même le dimanche, et c'est pas drôle ça. » avait-il déclaré en gonflant ses joues et croisant ses bras, boudeur.
C'était adorable, même aux yeux du médecin.
Sacré phénomène ce Han Jisung.
Il lui avait posé quelques autres questions et de fil en aiguille, il apprit tout ce qu'il s'était passé pendant son parcours scolaire. Jisung n'utilisait jamais de mots péjoratifs pour raconter son histoire, mais on notait la douleur dans sa voix. Il s'efforçait de garder le sourire, sans trop savoir pourquoi. Il avait sûrement peur d'être ennuyeux.
Sa narration était très animée ... D'où le sentiment du médecin d'avoir face à lui un jeune garçon passionné et passionnant. Car tout paraissait captivant quand il racontait quelque chose, peu importe quoi. A ce niveau, c'était un véritable talent et pour son âge ça montrait une forme d'intelligence très développée.
S'en suivit le retour des parents, il leur donna un nouveau rendez-vous jusqu'à la conclusion « finale » car ce n'était pas vraiment achevé.
Ce jour-là, c'était le papa de Minho qui gardait le blondinet, au plus grand plaisir des deux amis, fous de joie à l'idée de passer un nouvel après-midi ensemble.
« Ce diagnostic est provisoire pour la simple et bonne raison que certains éléments sont faussés, dû au passé de Jisung.
─ C'est-à-dire ?
─ C'est-à-dire, monsieur Han ... Que son passé a un impact sur des signes qui s'apparentent à un autre trouble. Dans la mesure où je ne suis sûr de rien, je préfère que nous poursuivions le diagnostic plus tard.
─ Vous n'allez rien nous dire ? » s'enquerra madame Han, visiblement inquiète.
« Rassurez-vous, j'ai déjà posé un diagnostic. La question est à savoir s'il y a comorbidité.
─ Seigneur, qu'est-ce que c'est que ça ?
─ N'ayez crainte, madame, ce mot fait peur mais il est trompeur. Une comorbidité, c'est quand un trouble ou une maladie en entraine un autre.
─ Et alors ? Qu'est-ce que vous savez, pour l'instant ? » s'impatienta monsieur Han, qui était particulièrement nerveux.
Il avait une boule qui se nouait dans son estomac. Ça l'empêchait de dormir la nuit, plus les jours avançaient, plus il se posait des questions. Avaient-ils mal agi ?
« Bien, Jisung a un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité. On l'appelle plus couramment, TDAH. C'est encore méconnu dans notre pays, c'est pourquoi Jisung a eu beaucoup de chance d'arriver jusqu'ici. On peut dire que sa maîtresse lui a permis d'avoir des outils pour évoluer convenablement dans notre société. Vous n'êtes pas sans savoir que la société d'aujourd'hui laisse derrière elle les enfants, les adolescents et les adultes en difficultés. Mais Jisung a toutes les chances de réussir, je vais vous mettre en contact avec une neuropsychologue. Elle aidera Jisung à améliorer sa concentration et calmer son hyperactivité. Alors, ce n'est pas magique, il faut bien compter un an ou deux, et puis on ne guérit jamais du TDAH car ce n'est pas une maladie. C'est un trouble neurodéveloppemental. »
Le médecin marqua une pause suite à sa tirade. Ça faisait beaucoup d'informations à digérer, car en deux milles sept, rare étaient les personnes à connaître ce trouble. Alors oui, on pouvait dire que l'institutrice de Jisung lui a un peu sauvé la mise.
« Mais ... D'où-d'où ça vient ? » madame Han avait pris une toute petite voix, aux bords des larmes.
Les interrogations, les remises en questions, ses peurs ... Ça se bouscule et ça l'effraie terriblement. Cependant, son mari n'était pas en reste, il tremblait tout autant de peur et partageait les craintes de son épouse.
« Neurodéveloppemental signifie que les neurones ne se sont pas développés comme les nôtres pendant la grossesse. Et sachez que c'est de la faute de personne, en revanche c'est génétique. Pensez-vous que quelqu'un dans la famille pourrait être touché ? »
Les informations récemment enregistrées fusaient dans l'esprit du couple, leur cerveau en surchauffe, ils se concentrent, s'interrogent. Quand, finalement, tout devient évident pour madame Han.
« Mon grand frère !
─ Il présente des signes similaires ?
─ Il est comme Jisung ! Enfin, il était ... Car il n'est plus-enfin, vous voyez ...
─ Je suis désolé. » assura le médecin.
Monsieur Han prit sa femme dans ses bras avec une tendresse dont il se promit de faire preuve plus souvent, désormais.
« Et vous, monsieur ?
─ Non, je suis fils unique. Et je ne vois personne dans ma famille qui a des signes de TDAH. D'ailleurs, c'est quoi la différence entre signe et symptôme ? Je me pose toujours la question. »
Le médecin sourit, il aimait beaucoup cette question.
« Signe c'est ce que l'on observe chez un tiers, symptôme c'est ce que la personne ressent. Par exemple, un médecin vous ausculte, vous avez la gorge rouge, signe. En revanche, vous avez mal à la gorge, symptôme. Les signes c'est ce qu'on observe ou une information que l'on obtient suite à des examens. Un symptôme, c'est ce qui ne peut être mesuré comme par exemple la douleur, l'anxiété, les sentiments, etc. »
Les parents hochèrent du chef.
« Ce que vous voyez chez Jisung, ce sont des signes. Ce qu'il ressent, ce sont des symptômes. Et nous avons besoin des deux, pour diagnostiquer une maladie ou un trouble.
─ Mais, à quoi vous faisiez référence ? Quand vous avez dit que vous n'aviez pas tous les éléments ... » s'enquerra madame Han.
« Le harcèlement, l'isolation, le manque d'attention, les remarques sur son comportement, tout ça peut fausser un diagnostic. C'est pourquoi, lorsque les choses se seront stabilisées, nous pourront aller plus loin.
─ Mais ce test de QI, ça a donné quoi ? » poursuit la femme.
Son mari n'osait parler, en revanche il écoutait d'une oreille attentive. Il marquait dans son esprit chaque information pour les digérer plus tard.
« Ecoutez, madame. Le test de QI est un outil que je n'ai pas utilisé pour les chiffres mais à titre comparatif, pour évaluer le degré du trouble de l'attention. On note une nette différence entre les divers exercices. Quand il s'agit d'utiliser la mémoire, faire preuve de concentration, les résultats sont plus faibles que sur d'autres niveaux. Et puis, le test de QI n'est pas révélateur d'intelligence, et vous savez pourquoi ? Car il est insuffisant et il a ses failles. Il ne mesure pas l'intelligence émotionnelle, la sensibilité à l'art, à ce qui nous entoure, à la prise d'initiative et la créativité ... Et croyez-moi que dans ses domaines, Jisung serait excellent. C'est pourquoi, j'insiste, le test de QI ne définit pas l'intelligence globale d'un individu. Il n'est absolument pas révélateur là-dessus, et c'est bien le souci. »
Les deux adultes face à lui acquiescèrent.
Cependant, monsieur Han eût une question qui lui traversa l'esprit.
« Donc quel est le diagnostic dont vous nous parliez ? Celui où vous n'avez pas assez d'éléments.
─ Le trouble du spectre autistique, autrefois appelé syndrome d'Asperger. C'est le seul autisme qui ne contient pas de carence intellectuelle, et au contraire ... Toutes les personnes qui ont un trouble du spectre autistique, qu'on raccourci par TSA, ne sont pas haut potentiel, c'est-à-dire « surdoué » mais une grande partie l'est. Quand je parlais de comorbidité, c'est parce que quatre-vingt pourcent des personnes porteuses d'un TSA ont également le TDAH. Cependant, trop d'évènements ont bouleversé Jisung et je ne peux, par conséquent, dire si oui ou non, il en est atteint. »
Le couple en avait le souffle coupé. En entrant ici, jamais ils n'auraient pensé à de telles choses, c'était certain.
Le médecin reprit.
« Certains signes du TDAH se retrouvent dans le TSA, pas tous, mais certains. Les difficultés qu'a rencontrées Jisung au cours de sa vie peuvent également expliquer certains signes alors qu'il n'est pas forcément porteur de ce trouble. Je ne peux donc pas me prononcer, mais de ce que je perçois, je ne pense pas que ce soit le TSA. Toutefois, je le répète, je ne peux pas vous l'assurer à cent pour cents. Vous allez mettre des choses en place avec la neuropsychologue qui permettront de mettre en lumière ce qui porte à confusion. »
Ils acquiescèrent une nouvelle fois, puis madame Han reprit.
« Mais, en dehors de la concentration et de l'hyperactivité ... Le TDAH, c'est quoi ? Je me pose encore des questions sur certaines choses comme ... ce qu'il s'est passé récemment à l'école, notamment.
─ Les personnes avec un TDAH présentent de grandes difficultés à gérer leurs émotions comme la colère, l'anxiété, l'appréhension, la joie, l'impatience, etc. Ce qu'il s'est passé à l'école et son changement de comportement ces derniers jours, semaines, doivent être liées à quelque chose qu'il appréhende. »
Les deux parents prirent le temps de réfléchir.
Ce fût monsieur Han qui rompit le silence en premier.
« Qu'est-ce que ce serait ?
─ Comment se passe les repas de famille ? Jisung a de bons liens avec les membres de sa famille ? Les fêtes approchent à grands pas alors, ce n'est qu'une suggestion. Ça n'a peut-être pas de lien, ça peut être n'importe quoi d'autre. »
Le couple échangea un regard, et tous les deux eurent des sueurs froides. C'était une évidence, ils étaient invités chez les grands-parents maternels de Jisung dans trois jours pour fêter Noël.
« Si jamais, c'était ça ...
─ Oui, madame Han ?
─ Qu'est-ce qu'on peut faire ?
─ Echanger avec lui, sans le confronter directement. C'est important qu'il se sente libre de vous parler de ses appréhensions.
─ Je vois. » termina-t-elle.
Son mari posa une main délicate sur l'épaule de sa femme.
Le médecin les observa un instant, et s'adressa de nouveau à eux deux.
« Excusez-moi d'évoquer ça, mais c'est important pour suivre Jisung ... Avez-vous eu, ou avez-vous encore, des problèmes de couple. Je sais que c'est parfois compliqué d'en parler. »
Monsieur Han hésita, c'est vrai qu'il n'était jamais très à l'aise à l'idée d'évoquer ce sujet encore sensible. En fait, il avait eu honte de son comportement ... Ils avaient beaucoup pleuré chacun de leurs côtés, mais aussi ensemble.
Madame Han répondit la première, elle n'était pas plus en confiance là-dessus, mais c'était important pour son fils, pour leur fils.
« Nous suivons une thérapie de couple. Est-ce que ça a pu jouer sur son trouble ?
─ Oui et non. En fait, ça n'a pas joué sur son trouble mais ça a joué sur son comportement. Ça fait partie des choses qui peuvent induire en erreur sur un diagnostic comme le TSA. Les impacts sont plus importants qu'on ne le pense car les enfants ont non seulement des sentiments mais ils sont également plus sensibles à leur environnement.
─ J'ai si honte ... Pourtant ...
─ N'ayez crainte, vous pouvez parler en toute liberté. » encouragea le médecin.
Elle prit la main de son mari dans un geste tendre et celui-ci caressa sa paume de son pouce pour lui rendre sa douceur et son amour.
« Notre famille dit sans cesse qu'on a mal élevé Jisung ... Qu'il est malpoli, mal éduqué, qu'on lui a trop donné ou pas assez ... Alors, un jour, on a commencé à nous disputer avec mon mari et Jisung a demandé si c'était à cause de lui. Vous avez raison, Jisung entend et comprend tout, mais parfois un peu de travers, je crois. Et je n'ai pas su répondre, ce qu'il a dû en conclure, c'est que je lui disais implicitement oui. Depuis, il m'arrive ...
─ Il nous arrive, tu n'es pas la seule, ma chérie. »
Elle offrit un maigre sourire à son époux. Et ce dernier décida de finir, car il sentait la culpabilité ronger sa femme. Il était tout autant responsable dans cette histoire, elle n'avait pas à tout porter. Il se disait même être le pire, et il se détestait pour ça.
Alors, il poursuivit.
« Il nous ait déjà arrivé de lui dire que les conflits de famille, c'était toujours autour de lui et que c'était ... »
C'était douloureux de l'admettre. C'est ainsi qu'il lâcha sa première larme, il fût celui qui ne sût retenir l'eau salée s'accumulant dans ses yeux le premier. Elles étaient fines mais amères, ses larmes lui faisaient affreusement mal.
« C'était de sa faute ... »
A ces mots, madame Han éclata en sanglot alors que les larmes continuaient de rouler lentement sur le visage de son mari, le regard dans le vide. Ils avaient serré leurs mains pour se donner du courage, comme pour montrer à l'autre qu'ils étaient là, ensemble.
« Et vous le pensez vraiment ? » questionna le médecin.
Tous les deux secouèrent la tête à la négation, car c'était évident.
Ce petit trésor, il n'y était pour rien si ce monde avait été cruel bien avant lui. Il baignait dans un environnement néfaste, il avait subi les conséquences des plaies encore ouvertes de ses parents. L'accueil d'un être de lumière mais dont la différent dérange cette société, il était en plus de ça né dans un foyer aux mille et une séquelles. L'union d'un couple détruit par le jugement et les traumatismes de l'enfance.
Qui doit-on blâmer, ici ?
« C'est à cause de ça, que Jisung va pas bien ? C'est à cause de nous ? » interrogea madame Han, comme pour être certaine que la réponse sera toujours négative.
Elle avait besoin d'être rassurée, et ils en avaient tous les deux besoin car Jisung est le fruit de leur union. Ils l'aimaient tant ... Ce petit ange au sourire solaire, doux comme la caresse d'un rayon lumineux un jour de printemps.
« Encore une fois ... Le TDAH est héréditaire et il prend forme pendant la grossesse, aucun de vous deux n'est responsable. Il est né ainsi, il le sera pour toujours. C'est comme une plante qui pousse d'une façon différente, on aura beau la couper, elle reprendra sa forme originale et à force de la contraindre, elle finira par faner. Ce n'est qu'une métaphore, bien-sûr, mais Jisung ne peut pas être « dompté » ou que sais-je. Le plus important, c'est son épanouissement. Avec un peu d'aide, il vivra une belle vie et en plus, il a déjà beaucoup de talents ! »
Les deux adultes derrière le bureau esquissèrent un sourire franc. C'était indéniable, Jisung avait beaucoup de talents, principalement dans le milieu de la musique et de t'écriture.
Tous s'accorderaient à dire que le blondinet était d'une façon ou d'une autre un génie. Cette petite plante avait tant de choses à offrir à cette planète pour la rendre meilleure et un peu plus voluptueuse, aussi. Il caressait le monde de sa lumière dont la chaleur était d'une telle onctuosité.
Mais voilà, cette terre aride lui donnait du fil à retordre.
Evidemment, tout le monde a besoin d'être entouré pour s'épanouir, seulement Jisung nécessitait une attention différente. Et l'amitié qu'il entretenait avec la petite troupe était un support incommensurable.
Néanmoins, rien n'était plus beau que la force de son amour. Il ne le nommait pas ainsi, mais il sentait d'ores et déjà qu'il entretenait un lien spécial avec Minho. Et cet attachement n'avait pas de prix, c'était sa force et sa faiblesse.
Toutefois, rien n'égalait la force de l'amour inscrit en eux, comme une décalcomanie. Le fil rouge ne rompt jamais. Les âmes-sœurs, elles s'unissent dès lors qu'elles se rencontrent et ensemble, elles construisent l'éternité.
.
.
.
N/A : petite note un peu plus
longue que d'habitude enfin
si on considère les trois mots
de fin comme de vraies notes
Les sujets à propos du trouble
neurodéveloppemental ça me
touche particulièrement puisque
je suis directement concernée
Pour celles et ceux qui ne
connaissaient rien dîtes-moi
si vous avez des questions !
➤ à savoir aussi
je reviens sur une
pathologie évoquée
par une lectrice ...
Merci à toi d'ailleurs
d'en avoir parlé !
★ Il s'agit du trouble de la personnalité bipolaire et étant un trouble de la personnalité il se manifeste pendant l'adolescence vers seize ans environ.
★ Je l'ai évoqué dans Sunshine's Secret mais en gros le cerveau construit sa propre personnalité vers cet âge-là et c'est pourquoi on ne peut pas parler de trouble de la personnalité avant donc un enfant ne peut pas être diagnostiqué bipolaire c'est une erreur de diagnostic.
・・・ b ☂ p
Ce sont des sujets complexes
je m'y connais parce que ça a
fait parti de mon histoire avec
une belle errance médicale et
une erreur de diagnostic et ce
pendant plusieurs années ...
Si vous avez un doute, surtout
n'hésitez pas à demander l'avis
de différents professionnels et
qui vous écoutent vraiment ...
❀ comme toujours,
prenez bien soin de vous ...
Mangez à votre faim, hydratez-vous
correctement et dormez assez !
─ weirdoracha
votre maman poule adorée
I L O V E Y O U
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