𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝟑
𝕮𝖍œ𝖚𝖗 𝖉𝖊𝖘 𝖈𝖎𝖌𝖆𝖗𝖎𝖊̀𝖗𝖊𝖘
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« 𝕷𝖆 𝖈𝖑𝖔𝖈𝖍𝖊 𝖆 𝖘𝖔𝖓𝖓𝖊́ »
Le mois de janvier touchait à sa fin et la neige commençait à fondre. Les températures étaient de nouveau positives même s'il faisait toujours froid. En arrivant ce matin-là, Minho pût de nouveau voir le toit de l'école ça avait eu le don de le mettre de bonne humeur. Sa mère l'avait noté immédiatement, elle se tourna vers son fils doucement.
« Je vais pouvoir retourner dehors et courir ça veut dire, maman ?
╴ Bien-sûr mon chéri. Mais de toute façon, c'est toi qui gère ton père et moi te faisons confiance là-dessus.
╴ Mais je sais pas si Jisung il voudra bien sortir.
╴ Pourquoi il ne le voudrait pas ?
╴ Je crois il a peur d'aller dehors avec tout le monde. Tu sais, maman, les autres enfants sont méchants avec lui. Ils disent qu'il est bête mais je pense qu'ils sont bien plus idiots et ça m'énerve, c'est pas juste.
╴ Tu l'aimes beaucoup Jisung, pas vrai ?
╴ Bah oui, il est trop mignon ! »
Madame Lee sourit tendrement à son fils.
« Allez, dépêche-toi pour ne pas être en retard.
╴ Maman ?
╴ Oui, mon trésor ?
╴ J't'aime !
╴ Moi aussi mon cœur, allez ouste ! Je suis sûre que Jisung t'attend !
╴ Mais maman ! »
La femme le poussait gentiment vers le portail de l'école en riant mais elle s'arrêta face au visage boudeur de son fils.
« Oui, Minho ?
╴ Mon bisou ...
╴ Mais je n'allais pas partir sans te dire au revoir, mon cœur.
╴ Ah, j'ai eu peur.
╴ Douterais-tu de ta mère Lee Minho ?
╴ Hm ... »
Minho fit mine de réfléchir et madame Lee ne sût retenir son rire en lui donnant une petite tape sur l'épaule. Elle s'avança finalement pour embrasser le front de son fils, un sourire fleurit immédiatement sur son visage. Il l'aimait sa maman, c'était la meilleure maman au monde, il en était persuadé.
« Allez, ouste ! Va travailler, maman !
╴ Hé, c'est qui l'adulte petit chenapan ?
╴ Bonne journée, maman ! »
Minho la salua en riant avant d'avancer vers la cour de récréation. Il se retourna néanmoins une dernière fois pour lui faire de grands signes que sa mère lui rendit en souriant. Il était heureux, le petit Minho, baigné dans cet amour constant et la complicité qu'il avait avec ses parents. Il était possible que ces derniers soient plus légers face à sa maturité, parfois ils avaient l'impression de parler à un jeune adulte. Si certains adultes en étaient troublés, le couple Lee n'en faisait pas plus attention, c'était leur quotidien, leur petit bonheur.
Oui, Minho était proche de sa mère mais il ne l'était pas moins de son père avec qui il passait un samedi sur deux en tête à tête. En effet, madame Lee avait adapté ses horaires pour être là à la sortie d'école de son fils mais en contrepartie, elle travaillait un samedi sur deux. Finalement, ce n'était pas plus mal car monsieur Lee rentrait parfois tard en semaine. Ainsi, il profitait pleinement de son fils. Et les samedis qu'ils passaient tous ensemble en étaient que meilleurs. Ces jours-là, les parents de Minho emmenaient leur enfant à l'un des endroits qu'il voulait aller, ou ce qu'il voulait faire. Le couple Lee avait mis en place un rituel, Minho faisait une liste de ce qu'il désirait faire de son samedi et ses parents choisissaient l'un de ses vœux en fonction du temps. Evidemment, c'était toujours quelque chose d'accessible, mais de temps en temps ils prévoyaient un weekend en famille avec de plus grandes ambitions.
Madame et Monsieur Lee savait aussi entretenir leur couple et Minho allait parfois chez ses grands-parents paternels ou maternels. Ils vivaient sur un petit nuage, et pour rien au monde ils n'auraient changé leur vie pour une autre.
Malgré son âge, Minho avait vite compris que tout le monde n'avait pas sa chance. D'abord, quand les parents de son ami Yeonjun avait divorcé et que le petit garçon avait dû déménager. Ce n'était pas un milieu propice à l'épanouissement d'un enfant, ses parents ne faisaient que crier et parfois, ça se retournait contre leur fils.
Ensuite, il eût son amie Chaeyoung avec qui il partageait ses vacances. Elle était la fille d'un couple aisé, amis des parents de Minho, mais un drame familial avait éclaté la petite famille tranquille. Le petit garçon n'avait plus jamais vu son amie depuis toujours avec qui il passait de bons moments. Les parents de Minho lui avait expliqué que le chagrin du couple les avait tant atteint qu'il n'arrivait plus à gérer leur vie familiale et que la petite Chaeyoung vivait maintenant chez ses grands-parents. Le brunet avait beaucoup pleuré, il était triste de ne plus voir la petite fille mais il était encore trop jeune pour imaginer la peine de son amie. A cet âge, il n'avait pensé qu'à lui et sa déception, il comprit ce qu'était l'empathie plus tard, mais il essayait de ne pas trop s'attarder sur le sujet car il voyait bien que la situation le peinait.
Des membres du corps médical avaient noté l'intelligence du garçon et ils avaient proposé au couple Lee un test de QI pour leur fils. Sa mère s'était mise en colère face à l'insistance du pédiatre, alors que Minho les regardait avec des yeux inquiets.
« Qu'est-ce que ça va lui apporter votre test ?
╴ Ça va lui permettre de mieux comprendre ce monde.
╴ Attendez, qu'est-ce que vous entendez là-dedans ?
╴ Vous savez, les enfants hauts potentiels souffrent de leur différence. »
Elle avait lancé un regard à son mari qui avait tout de suite compris. Monsieur Lee avait emmené Minho dehors loin de cette discussion également stupide à ses yeux.
« C'est professionnel de parler devant les enfants ?
╴ Ça n'aurait pas posé de problème si vous ne vous étiez pas mise dans cet état ?
╴ Quel état ?
╴ Pardonnez-moi mais c'est un peu excessif.
╴ Et vos idées, elles ne sont pas excessives ? N'a-t-on pas le droit d'être qui nous sommes sans être traité de différent ?
╴ C'est uniquement pour son bien.
╴ Laissez-moi en douter. Minho n'a même pas idée de ce que c'est être « haut potentiel » et il n'en a jamais montré signes de mal-être. C'est pour vous que vous le faite, mettre des gens dans des cases pour répondre à ce que vous avez appris dans vos stupides ... »
La porte s'ouvrit, celle-là même où avaient disparu son petit garçon et son mari.
« Maman ? On y va ? Je suis fatiguée. »
La petite voix de Minho retourna son cœur, le brunet s'était frotté les yeux en prononçant ces mots, son doudou dans les bras. Il avait subi plusieurs examens déjà.
La femme se mit à la hauteur de son fils et lui prit la main doucement.
« Minho, trésor, on passe une nuit à la maison.
╴ Et après ? Je veux pas rester ici moi ...
╴ Mon chéri, tu es encore sous assistance respiratoire. Le docteur a dit que tu avais le droit de te reposer à la maison une nuit, mais demain il faudra revenir.
╴ Mais, maman, je veux pas ... »
Des larmes s'échappèrent des yeux du garçonnet, il n'avait que six ans. Déjà trois mois à l'hôpital dans le service des soins intensifs. Demain, il reviendra pour aller en pédiatrie générale pour encore quelques temps, juste pour que son petit corps se stabilise. Les médecins avaient besoin d'observer l'évolution de la maladie.
Les lèvres pincées, elle avait mal au cœur de voir son enfant pleurer, souffrir, il aimerait sûrement simplement vivre comme les autres. Alors pourquoi rajouter à cela des tests de QI ? N'avait-il pas déjà assez ? Ça lui paraissait dérisoire et clairement déplacer venant de ce médecin qui venait d'on ne sait où.
La machine liée à Minho alerta les adultes sur son rythme respiratoire. Son père s'accroupit immédiatement pour prendre le visage de son fils en coupe. Il tenta de le calmer comme il put en lui disant des mots rassurants. Du côté de la mère du petit malade, elle était hors d'elle désormais. Elle ne pût s'empêcher de lancer un regard glaçant à l'égard du médecin, la mâchoire serrée. D'ordinaire, elle ne se mettait jamais en colère, mais lorsqu'il s'agissait de son fils ou de son mari, elle était prête à toi. Elle ferait des folies pour protéger sa petite famille, la source de son bonheur, sa raison de vivre.
« Sortez !
╴ Mais, madame Lee ...
╴ J'ai dit, sortez ! Immédiatement !
╴ Réfléchi—
╴ Dehors ! Vous ne voyez pas que le moment est mal venu, mon enfant souffre et vous me parlez de vos conneries de QI ? Mais êtes-vous vraiment médecin ?
╴ Je suis pédopsychiatre, madame.
╴ Mais j'en ai rien à foutre putain ! »
Le psychiatre ne s'était pas préparé à être chassé de la sorte mais il ne put rien répliquer derrière. Dans le fond, elle avait raison, chaque chose en son temps, il avait été aveuglé par les raisons de son métier. Il en vînt à se demander s'il n'avait pas perdu son côté humain.
« Maman, pas de gros mots ! »
Alors que la porte claqua, la femme se reprit et se rendit compte qu'elle avait crié devant son enfant malade. Que lui arrivait-il ?
« Pardon, mon chéri, je suis ...
╴ Maman, tu me fais peur.
╴ Minho ... »
Son père essayait de se reprendre en expliquant que maman était fâchée contre le docteur mais ça, madame Lee ne l'entendit pas. En effet, les mots de son enfant lui avait fait l'effet d'une gifle. Comment avait-elle pu faire peur à son petit amour ? Qui est-elle ? La fatigue, l'angoisse, l'attente, quelles conséquences cela avait-il eu sur elle ? Elle s'écroula à terre. Le temps s'était arrêtée, elle ne pouvait plus réfléchir.
C'est là que la maturité de Minho avait fait surface plus que jamais auparavant. Monsieur Lee était pétrifié par la situation, lui aussi fatigué, angoissé, il n'en pouvait plus.
« Maman ! Maman, tu m'entends ? Ma petite maman tout ira bien, je deviendrai un garçon plus fort et tu seras fier de moi ! Mais s'il te plaît, maman, reste avec moi ... »
Il avait éclaté en sanglots alors qu'il avait posé sa tête sur la poitrine de sa mère au sol. La femme crût rêver cet instant, c'était irréel, n'est-ce pas ?
Elle voyait flou, elle ne savait plus vraiment si elle était en capacité de faire quoi que ce soit, mais son fils ... Son fils, elle comprit qu'il était devenu trop grand, il n'avait pourtant que six alors pourquoi ? Était-ce elle qui n'avait pas été assez forte ? Il ne pouvait pas prendre soin d'elle, il était trop tôt, elle avait l'impression d'avoir tout perdu.
« Ma petite maman ... »
Le petit garçon embrassa la joue de sa mère, alors celle-ci se redressa immédiatement et le prit dans ses bras. Elle l'avait enlacé si fort, mais Minho ne se plaignit pas le moins du monde, il avait besoin de cet amour, celui dans lequel il avait grandi.
Il avait l'impression que tout pouvait se briser par sa faute. A cause de sa maladie, ses parents pleuraient, ils étaient fatigués, sa maman se fâchait contre un médecin, tout allait de travers. Et ça lui faisait peur, à Minho, il n'abandonnerait son bonheur pour rien au monde. Alors il s'était promis d'être fort pour que ses parents retrouvent le bonheur, pour qu'il puisse grandir dans ce nid confortable qu'il avait connu jusqu'à lors.
Monsieur Lee s'approcha doucement et enlaça toute la famille. En vérité, ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas étreints ainsi. C'était un moment fort qu'ils vivaient, ensemble, et rien ni personne ne pourra leur voler cet élan d'amour.
« Oui, Minho, tu vas devoir être courageux. Tu vas rester quelques mois à l'hôpital mais dans un endroit où il n'y a que des enfants. Tes copains et copines pourront venir te voir, et il paraît qu'il y a un monsieur qui fait des tours de magie !
╴ Hyunjin, il va pouvoir venir ?
╴ Oui, mon cœur.
╴ Et Chan ? Et Moonbin ? Et même Dahyun ?
╴ Mais oui, mon chéri !
╴ Et même Soojin. »
Son père avait ajouté le nom de cette dernière avec un clin d'œil. Il aimait bien le charrier là-dessus parce que la petite fille qui était dans sa classe s'était déclarée à lui. Minho n'avait même pas répondu, il lui avait dit « d'accord ». La petite fille aux cheveux de jais lui avait demandé s'ils pouvaient manger ensemble, il ne s'y était pas opposé mais il n'avait pas compris qu'elle aurait aimé être en tête à tête. Soojin avait donc fini par manger avec toute la bande, mais finalement, ce n'était pas plus mal, ils avaient fini bons amis.
La corbeau était très populaire dans son école de par sa beauté indéniable. Les enfants auraient juré qu'ils iraient bien ensemble, mais Minho ne s'intéressait pas à ce genre d'histoire. Mais Soojin était en réalité adorable, surtout avec lui, et avait vite abandonné l'idée d'être son « amoureuse » pour passer du temps avec tout le monde.
Quant à Chan, il était le plus vieux de la petite bande car ses parents étaient amis avec ceux de Dahyun. La petite fille avait alors présenté le garçon à ses amis et le feeling était tout de suite passé.
Pour ce qui est de Hyunjin, les parents de Minho et les siens étaient amis depuis le lycée, ils avaient donc grandi ensemble. D'ailleurs, ils avaient dû se voir pour la première fois à la naissance de Hyunjin quand les parents du plus vieux étaient venu voir leurs amis et le nouveau-né.
« Maman ? Papa ? Je vous promets d'être sage ! Et surtout, je vous promets de guérir vite !
╴ On n'en doute pas un jeu instant mon grand ! »
Et son père lui ébouriffa les cheveux tendrement puis embrassa son front alors que sa femme se contenta de sourire face à la scène plus que touchante.
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