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𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝟏𝟕


𝕮'𝖊𝖘𝖙 𝖇𝖊𝖆𝖚 𝖑𝖊𝖘 𝖌𝖆𝖗𝖈̧𝖔𝖓𝖘 𝖖𝖚𝖆𝖓𝖉 𝖎𝖑𝖘 𝖘𝖔𝖓𝖙 𝖌𝖊𝖓𝖙𝖎𝖑𝖘 𝖊𝖙 𝖉𝖗𝖔𝖎𝖙𝖘
𝕼𝖚'𝖎𝖑𝖘 𝖘𝖔𝖓𝖙 𝖛𝖊𝖗𝖙𝖚𝖊𝖚𝖝 𝖒𝖊̂𝖒𝖊 𝖘'𝖎𝖑𝖘 𝖘𝖔𝖓𝖙 𝖚𝖓 𝖕𝖊𝖚 𝖒𝖆𝖑𝖆𝖉𝖗𝖔𝖎𝖙𝖘
𝕮𝖊𝖙𝖙𝖊 𝖓𝖚𝖎𝖙 𝖆̀ 𝖘𝖊𝖘 𝖈𝖔̂𝖙𝖊́𝖘 𝖈'𝖊́𝖙𝖆𝖎𝖙 𝖘𝖕𝖊́𝖈𝖎𝖆𝖑 𝖊𝖙 𝖓𝖔𝖚𝖛𝖊𝖆𝖚



𝅘𝅥𝅮 ' ミ

La rentrée avait été timide pour Minho, à son premier jour de collège. Un nouveau pays, tout lui était étranger. Il avait son petit cœur brisé, mais il avait tant à apprendre, il n'avait plus le temps de penser à son amour perdu. Puis, tout le monde l'avait accueilli chaleureusement, curieux, intéressés par ce jeune garçon d'une beauté à couper le souffle avec ses yeux félins. Son regard était profond, il imposait le respect et en même temps la sympathie.

Au fur et à mesure des années, il s'était renfermé mais ses camarades ne l'avaient pas laissé seul, quelques sourires « bonjour Minho » un petit soutien. Il était devenu de glace, mais les élèves de son école, les professeurs et tout le monde savaient pourquoi, ils étaient prêts à le soutenir et ne jamais le laisser tomber.

Cette fois, il faisait sa rentrée dans un lycée coréen, à quelques kilomètres de sa ville natale, et pourtant tout lui était étranger. Le goût amer, il avait perdu ses repères, ses camarades pour le soutenir dans sa galère, les adultes bienveillants toujours là pour lui. Il était face à des étrangers pourtant de la même nationalité. Eux ne connaissaient rien de son histoire, et à vrai dire, il ne voulait pas que ça se sache. Alors il s'était fermé pour de bon.

Le silence pour protéger sa mère, personne ne devait savoir, et pour ça rien de mieux que se taire. Il avait le regard froid, il imposait la distance et en même temps la crainte. Alors les élèves le fuyaient parce que ces yeux là, ils ne les connaissaient pas. Les yeux de ceux qui ont souffert dans un foyer qui appelait à la morosité, un malaise, l'envie de fuir loin. Il s'étaient réfugié dans la danse, il s'y réfugiera encore au lycée.

Néanmoins, quelque chose avait attiré son attention, ou plus quelqu'un. De l'autre côté de la cour de récréation, debout en haut de l'amphithéâtre extérieur, elle l'observait de ses yeux effrayés et solitaires.

Il ne savait trop pourquoi, mais son intuition l'avait poussé à se diriger vers la jeune femme, le regard sur la silhouette de Minho. Elle était seule, debout et droite, se balançant d'un pied sur l'autre, discrètement, on aurait pu ne pas le remarquer, en fait, personne ne l'avait aperçu.

Pourtant, Minho, il ne voyait qu'elle. Il avait vu la profondeur de son regard le fixant, il n'avait pas peur, il ne trouvait même pas ça gênant. Il aurait pu la trouver bizarre, il ne la connaissait pas, une inconnue qui fixe de la sorte, c'est étrange, c'est inconfortable, on pourrait la traiter de folle. Minho ignorait la raison pour laquelle il avait été attiré par son regard, et plus il s'approchait, plus il remarqua des éléments inattendus.

Elle se balançait d'un pied sur l'autre, discrètement, elle était discrète et pourtant il ne voyait qu'elle. Ses yeux ne l'avaient jamais quitté. Puis, il se rendit compte qu'elle se triturait les doigts, nerveuse, son comportement ne lui était pas étranger, pourtant, il n'avait jamais vu quelqu'un comme elle.

Une fois, à sa hauteur, il la dévisagea. Dieu qu'elle était belle ! Les traits fins, les pommettes hautes, la taille fine, le corps fragile, il avait l'impression qu'elle pourrait se briser. Elle avait un visage délicat, la bouche entrouverte, les lèvres roses et pleines, elle était sublime, cependant, il lui semblait qu'elle n'avait jamais appris à sourire.

« Salut, je suis Minho.

- Bonjour, mon nom est Myoui Sharon Mina.

- Comment je peux t'appeler ?

- Mes parents m'appellent Mina. Ma tutrice m'appelle Sharon.

- Tu as un accent.

- Je suis japonaise, enchanté.

- Ton coréen est excellent, Mina.

- Merci, Minho. Quel est ton nom entier, s'il te plaît ? »

Minho sourit. Elle parlait comme un robot, pourtant sa voix était jolie. L'expression de son visage n'avait pas changé pendant la discussion.

« Lee Minho, c'est mon nom complet.

- D'accord. Bonjour, Lee Minho, je suis ravie de faire ta connaissance.

- Ah, euh, moi aussi. Ravi de faire ta connaissance, Myoui Sharon Mina. Mais pourquoi Sharon ? Tu n'es pas obligée de répondre ...

- J'ai vécu aux Etats-Unis.

- Ah ? C'est vrai ?

- Je ne vois pas pourquoi je te mentirais. »

Le brun rit doucement.

« C'est vrai excuse-moi.

- Je t'excuse.

- T'es mignonne, Mina.

- Ah, d'accord. »

Il arqua un sourcil. Il voulait mettre un mot, mais il ne savait pas lequel. Une question lui brûlait les lèvres, cependant, c'était un peu indiscret.

« Je suis autiste. Est-ce que c'était ta question ?

- Comment t'as su ? »

Minho était surpris, non pas par sa réponse, il se demandait plutôt comment elle avait pu savoir. Est-ce qu'elle lisait dans la tête des gens ?

« Les neurotypiques sont prévisibles. Pourtant, il y a des situations que je n'arrive pas à anticiper. En fait, c'est plus compliqué que ça ne paraît.

- T'as raison.

- Minho, j'aimerais te poser une question.

- Dis-moi.

- Est-ce que tu es haut potentiel intellectuel ?

- Hein ? Mais, comment tu sais ça ?

- Ça se voit. Ça se lit dans tes yeux. Tu ne réagis pas comment les neurotypiques. Tu remplis les caractéristiques des gens haut potentiel intellectuel. »

Elle se mit à compter on-ne-sait-quoi sur ses doigts.

« T'as un vrai don, en fait. »

Elle releva les yeux, les sourcils légèrement froncés.

« Est-ce que je dois dire « merci » ? Je n'ai jamais eu affaire à cette affirmation. Je n'aime pas faire face à des situations que je ne connais pas. Il faut que j'apprenne, je dois apprendre cette possibilité. Quelle réaction suis-je censée avoir dans cette situation ? »

Minho réfléchit très sérieusement.

Il n'avait jamais eu de problème à s'intégrer dans la société, néanmoins, il se posait souvent beaucoup de questions. Et la question de Mina était pertinente.

« Bah, je sais pas. » répliqua-t-il de façon nonchalante.

Mina acquiesça.

Elle continuait de le fixer, pourtant ça ne dérangeait pas Minho. En revanche, il se demandait bien pourquoi elle le fixait. Il pensait que les personnes autistes ne regardaient pas dans les yeux, en tout cas, c'est ce qu'il avait entendu.

« C'est étrange ? Je ne devrais pas te fixer, n'est-ce pas ?

- Non, t'en fais pas. Par contre, c'est perturbant, tu sais tout le temps à quoi pensent les gens ? Comment tu fais ? T'y arrives à chaque fois ?

- Je suis désolée. Il y a trop de questions.

- Ah oui, excuse-moi.

- Ce n'est rien.

- OK, alors, je vais le faire en une question. Comment tu fais pour savoir à quoi pensent les gens en face de toi ?

- Je te l'ai dit. Ça se lit dans les yeux. »

Minho acquiesça. En fait, ça faisait sens.

« Maintenant, je vais répondre à la question initiale.

- Pourquoi tu me fixes ?

- Les autistes n'ont pas les codes sociaux des neurotypiques. Ainsi, nous ne savons pas comment regarder les gens. Nous avons tendance à fixer, ou alors fuir le regard. Je me suis demandée s'il fallait compter les secondes. Les personnes à qui j'ai posé la question m'ont dit que j'étais bizarre. Alors, je n'ai jamais eu de réponse. »

Le brun réfléchit quelques instants.

« Il n'y a pas de règles.

- C'est ça, le problème.

- En fait, on s'en fout des règles.

- Mais c'est important de comprendre.

- Non, c'est pas important, Mina. Moi, je m'en fous, tu peux me regarder ou ne pas me regarder, ça me dérange pas.

- Tu vois, tu n'es pas comme les autres neurotypiques.

- Du coup, c'est comme ça que tu as compris.

- La façon dont tu observes. Tu as l'air de réfléchir beaucoup.

- D'accord, je vois. C'est quand-même un talent.

- J'analyse très vite ce que je vois. Ce n'est pas un talent, c'est un apprentissage.

- Pour survivre dans un monde que tu ne comprends pas ... »

La jeune femme acquiesça.

Ses cheveux blonds volaient au gré du vent.

« Il y a autre chose.

- Ah ? Qu'est-ce que c'est ?

- Tu es venu vers moi, dès que tu m'as vue. Je n'arrive pas à trouver la raison exacte. C'est quelque chose que je ne peux pas analyser dans tes yeux.

- C'est pour ça que tu fixes le regard. Pour comprendre les gens ?

- Oui. C'est exact.

- Bon, du coup, je vais répondre à ta question. » déclara finalement le brun, car il savait très précisément la raison pour laquelle il était venu.

Ça a été plus fort que lui. Il avait cru à un mirage, il s'était trompé, néanmoins, il avait eu envie de continuer son chemin jusqu'à la jeune femme.

« Tu ressembles à un ... ami. C'était en primaire. Tu es différente, et en même temps, tu lui ressembles, c'est étrange.

- Deux choses opposées.

- Oui, mais tu sais, c'est pas grave, si c'est pas logique.

- C'est dérangeant.

- Pourquoi les neurotypiques ont des conventions sociales sans explication ? Des trucs « naturels » alors qu'ils peuvent pas l'expliquer. C'est logique ?

- Effectivement, tu as raison. »

Minho lui offrit un sourire.

« Est-ce que je dois te dire « merci » ou te sourire en retour ?

- Fais ce que tu veux.

- Mais, je ne veux rien.

- Alors, ne fais rien.

- C'est étrange, mais j'apprécie cette option.

- Alors, c'est le plus important. »

Finalement, Mina baissa son regard pour lire l'heure indiquée sur sa montre.

« Je suis en retard. Je ne dois pas être en retard.

- Ah, oui. T'as raison, ça va sonner.

- Nous ne devons pas être en retard.

- Allez viens, on va rejoindre les autres.

- Ma tutrice m'a dit que je devais descendre dans la cour plus en bas. Mais j'aime bien être en hauteur.

- Comme les chats.

- C'est vrai, les chats aiment être en hauteur.

- Moi aussi, des fois, je ressemble à un chat. »

Elle approuva du chef.

« Oui, je sais. »

Minho avait très envie de lui demander comment elle savait, mais à vrai dire, il s'attendait à la même réponse qu'à ses autres questions.

Néanmoins, il était curieux, Mina avait parlé de tutrice.

« Tu as parlé de tutrice, c'est-

- Nous ne devons pas être en retard.

- C'est pas loin, t'inquiètes.

- En effet. Ce que je ressens est de l'inquiétude.

- Mina, ne sois pas inquiète.

- Pourquoi ça ?

- Parce que je suis là. »

Le vent souffla de nouveau. Mina ouvrit la bouche, les joues rosies par la fraîcheur de septembre.

« Ça n'a aucun sens.

- La personne à qui tu me fais penser disait souvent des trucs qui avaient pas de sens. Je crois que je suis devenu comme lui.

- Quand c'est toi, c'est bien que les choses n'aient pas de sens.

- C'est vrai ?

- C'est ce que je viens de dire.

- Oui, oui. Tiens, regarde, tout le monde est là. »

Mina observa la vague de monde.

Quant à Minho, il observa la japonaise. Elle avait les sourcils froncés, elle se balançait de plus en plus sur ses pieds, les mains serrant avec force les sangles de son sac.

« Dis, Mina. Est-ce que ça te rassurerait si je te tenais la main ?

- Je n'aime pas le contact physique. Mais comme tu m'as dit que ce n'était pas grave si ce n'était pas logique, alors je ne dois pas m'inquiéter, c'est ça ?

- Oui, c'est ça. » ria Minho, la trouvant adorable.

Elle sembla se perdre dans ses pensées.

« Ce n'est pas logique. Je n'aime pas les contacts physiques, mais j'ai envie de te tenir la main. Si ce n'est pas logique, ce n'est pas grave. Alors, ça va ?

- Tu en as envie ?

- Oui, je ne sais pas pourquoi, mais je crois que oui.

- Alors, tiens, prends ma main. »

Elle hésita, comme si elle avait peur de ce que ça pourrait déclencher, peur de se brûler, peut-être. Qu'est-ce que ça fait, quand on tient la main de quelqu'un ? Qu'est-ce que ça fait quand on tient la main de quelqu'un quand on en a envie ?

« Il faut, cependant, que tu saches une chose. »

Minho acquiesça, en attendant sa réponse patiemment.

« Si tu me prends la main, tu dois me prévenir avant.

- Non, je ferai même mieux que ça.

- Ah, qu'est-ce que tu feras ?

- Je te demanderai la permission. »

Le brun lui tendit sa main, pour que ce soit elle qui la prenne. Ainsi, elle ne sera pas surprise. Et quand elle eût sa main dans la sienne, elle sembla tout à coup stupéfaite par cette nouvelle sensation.

« C'est confortable de tenir la main de quelqu'un quand on en a envie.

- Oui, c'est vrai. D'ailleurs, tu as les mains chaudes.

- Les tiennes sont froides. Mais ça ne me dérange pas.

- C'est le principal. Ça va aller ? » demanda-t-il en montrant du bout de son nez la foule entassée en bas.

Elle mesura les différentes sensations, finalement grâce à ce contact, elle n'avait plus peur, le nœud dans son ventre avait disparu.

« Oui, ça va aller. »

Le jeune homme lui sourit, ils avancèrent hein ensemble.

« Minho ?

- Oui ?

- Je crois que là, je dois te dire merci.

- T'es pas obligée.

- Mais j'en ai envie. Alors, je te dis merci.

- De rien, Mina. » lui sourit-il.

En discutant encore un petit peu, il apprit qu'elle était ici en échange linguistique. Elle avait appris le coréen parce qu'elle trouvait que c'était une langue intéressante. Elle n'a eu besoin que d'un an pour parler couramment la langue. Minho apprit également qu'elle parlait donc japonais, mais aussi anglais, mandarin, espagnol et maintenant coréen.

« Je ne sais pas encore quelle langue je vais apprendre ensuite.

- Tu devrais essayer le français. Par contre, c'est super compliqué.

- Alors, c'est une très bonne raison pour l'apprendre. De très nombreuses œuvres littéraires sont en français, ce serait très intéressant de les lire dans leur langue originale.

- Tiens, d'ailleurs, tu connais Carmen ?

- L'opéra Carmen ? Bien-sûr ! C'est le seul opéra français. Les autres opéras sont en russe, en allemand ... »

La discussion s'éternisa, mais Minho ne s'ennuyait pas, au contraire. Elle lui apportait des milliers de connaissances.

Lorsqu'elle faisait séjour en échange linguistique, elle habitait chez sa tutrice, en fait c'était sa marraine mais la jeune femme avait du mal avec ce terme. La dame était en charge de Mina pendant cette année scolaire, après quoi elles retourneront au Japon.

Les parents de Mina possédaient une grande fortune. Ils avaient demandé à sa marraine de l'accompagner, en échange de quoi ils s'engageaient à payer tous les frais. La dame adorait voyager, mais surtout, elle adorait Mina.

Comme le hasard faisait souvent bien les choses, il s'avéra que Minho et Mina était dans la même classe. Ils en étaient tous les deux ravis.

La première semaine de cours était passée. Les deux élèves étaient restés entre eux, le brun n'avait pas envie de se mélanger à cette troupe d'hypocrites, il était mieux avec Mina. Elle était attendrissante, tout paraissait beaucoup plus simple avec elle. La jeune femme avait un côté surprenant, mais Minho n'en avait cure. Au contraire, ça lui rappelait un certain blond aux reflets roux.

Toutefois, il avait parfaitement conscience que Mina ne sera jamais Jisung et que Jisung ne sera jamais Mina. Il pensait à ça régulièrement pour ne pas tomber dans le piège. Baigné dans cette illusion aurait rendu leur relation malsaine, ça aurait été un manque de respect cruelle pour la jeune femme. De plus, l'illusion est un mensonge amer qui n'amène jamais rien de bon.

Ses yeux chocolat, ses cheveux blonds aux reflets roux. Est-ce qu'il appréciait Mina uniquement parce qu'elle lui faisait penser à Jisung ? Niveau personnalité, bien que les deux soient neuroatypiques, ils étaient l'opposé l'un de l'autre. Jisung était le chaos, le spontané, Mina était la rigueur, elle réfléchissait mille fois avant d'agir. Toutefois, avec Minho, il ressemblait qu'elle réfléchissait moins, elle devenait plus spontanée. Leur point commun, c'était leur franchise, et Minho, il aimait ça. A quoi bon s'encombrer de non-dits, de faux semblants, de mensonges pour ne pas blesser ? Et puis, malgré sa franchise, Mina ne le blessait jamais car elle n'avait pas de mauvaises intentions. Sa beauté froide l'enchantait.

Si Jisung était le soleil, Mina ressemblaient à des flocons de neige. C'était beau et élégant, ça pique tellement ça glace le sang, mais ça en vaut le coût et ça rend les cœurs heureux. Grâce à Mina, le brun apprit à aimer l'hiver. Elle était à l'hiver ce que Jisung était au printemps. En fait, ils se ressemblaient par leur différence, différence entre eux, mais surtout différents du monde, et ça les rendait encore plus beaux.

« Eh, Minho !

- Mh, ouais ?

- Pourquoi tu traînes avec la folle ?

- De quoi tu parles ?

- La japonaise, elle est bonne mais putain qu'est-ce qu'elle est flippante.

- Carrément, on dirait un robot. » se ramena un autre.

Le brun les regarda un à un.

« Elle te fait pas peur, toi ? Elle est cinglée.

- Comment elle s'appelle, déjà ?

- Mina ! T'es con, c'est quand-même pas compliqué à retenir.

- Vous savez quoi ? » intervînt finalement Minho, le regard dur et fermé, les deux autres eurent des frissons dans le dos.

Il s'arrêta, deux secondes, il la voyait au loin, le regard vague à porter les copies des cours de la semaine. Elle avançait tranquillement, les lèvres pincées, elle comptait le nombre de feuilles pour la troisième fois.

« Vous êtes même pas cons, vous êtes des abrutis finis. Comment vous osez parler d'elle comme ça ? Elle est humaine ! Par contre, vous, je crois pas que vous ayez beaucoup d'humanités. Deux cancres bercés un peu trop près du mur. Vous faîtes pitié, c'est vous les cinglés. »

Et il se leva pour rejoindre Mina non sans leur avoir jeté un dernier regard noir. Et les regards noirs de Minho, ils dissuaderaient n'importe qui à faire n'importe quoi. Il n'avait pas besoin d'hausser la voix, tout était dans ses yeux.

Les yeux du jeune homme, c'est ce qui avait happé la japonaise. Elle le fixait parfois pendant de longues minutes, elle savait que ça ne se faisait pas dans la société des neurotypiques, mais Minho lui avait dit que ça ne le dérangeait pas. Alors, elle continuait de l'admirer, ça la rassurait de le regarder, et quand elle était avec lui, elle ne se balançait plus d'un pied sur l'autre. Puis, ses mains détendues ne cherchaient plus à se martyriser, elle se sentait bien aux côtés de Minho.

Elle était un peu inquiète pour l'avenir, mais elle s'interdisait d'y penser. De toute façon, quand le brun était dans les parages, elle ne craignait plus rien, elle oubliait tous ses problèmes.

Suite à cette altercation, on jugeait également Minho, un gars pas sympathique, extrêmement froid, méchant, sans cœur. Il traînait avec la cinglée, ces deux-là devaient se comprendre, et c'en était au point où les gens le craignaient.

Si les gens n'harcelaient pas Mina, c'était pour deux raisons. La première, elle était toujours avec le brun et tout le monde avait peur de lui. La seconde, même si elle était « cinglée » elle était terriblement belle, et dans une société qui ne jure que par le physique, elle plaisait, on la jalousait, on la désirait. Les vautours tournaient parfois autour d'elle, le fait qu'elle soit « cinglée » ça ne les dérangeait plus, au contraire. Sa beauté glaciale, ses paupières lourdes, son corps fin, elle semblait aussi légère qu'une plume mais pour autant elle n'était pas maigre. Sans le vouloir, elle rentrait dans tous les critères de beautés, cependant, son comportement était le parfait opposé de ce qu'on attendait d'une jeune femme.

Finalement, l'automne laissa place à l'hiver et ses températures froides. L'asthme de Minho ne le peinait plus pendant cette période. Nous étions le vingt-trois décembre deux mille quatorze.

C'était un mardi après-midi. Minho avait perdu de vue son amie japonaise, il était allé aux toilettes et à son retour, elle avait disparu. Il se répétait que ce n'était rien. Dans le couloir, il regarda par la fenêtre, finalement il la trouva dans la cour en bas, assise sur un banc à scruter le vide. Et puis, il y eût les premiers flocons de neige, la jeune femme regarda vers le ciel, nonchalante, ses yeux admiraient les nuages. Il tombait de gros flocons et il n'y eût besoin que de quelques maigres minutes pour que le sol se voit recouvert d'un tapis blanc. Le temps de descendre les escaliers, on ne voyait plus le gris du bitume, c'était joli.

Finalement, il aperçut Mina sur son banc. D'ordinaire, elle attendait il-ne-savait-quoi sur le dernier rang de l'amphithéâtre extérieur dans la cour supérieure. Que faisait-elle dans la cour inférieure, là où tout l'oppressait ?

Il n'en fît pas toute une affaire et avança à sa rencontre quand il se figea.

En effet, du sang glissait de sa nuque jusqu'au tapis de neige. La couleur rouge profond du sang tachait le blanc immaculé du sol. Ça donnait un certain côté dramatique à la situation, des gouttes coulaient le long de son corps pour former un liquide pourpre, une à une, les gouttes tachaient la légère épaisseur de neige.

Ni une ni deux, il accourût à sa rencontre, le cœur battant à mille à l'heure. Il voulut prendre la parole mais il dût s'autoriser deux ou trois respirations, le souffle haché par la panique puisque l'effort en lui-même.

« Mina ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu es blessée ? Je suis désolé, j'ai été trop long ? Qui est-ce qui t'as fait ça ? Il faut aller à l'infirmerie tout de suite ! »

Il lui attrapa la main sans la prévenir, dans l'urgence. Il avait manqué à sa promesse, il fût pris de court lorsqu'elle retira brusquement sa main. Evidemment, Minho la lâcha immédiatement.

« Ne me touche pas ! Tu dois me prévenir.

- Excuse-moi, j'ai ... Qui t'as fait ça ?

- Moi. C'est moi. »

Minho prit un mouchoir dans son sac.

« Mina, je vais poser un mouchoir sur ta blessure, sur ta nuque.

- D'accord. » affirma-t-elle sans une once d'émotions.

D'ordinaire, il n'aurait pas réagi, mais cette fois, il avait peur, il était terrifié à l'idée que l'on lui ait fait du mal. Il réfléchit, cependant, et répéta dans sa tête la réponse de la jeune femme.

« Pourquoi tu as fait ça ? »

Finalement, elle posa son regard profond dans celui de Minho. Ce qu'il y fit l'effraya. Il n'était pas nonchalant, il nota de la détresse chez la japonaise.

« J'ai fait une crise d'angoisse.

- C'est pour ça, que-

- Tu n'étais pas là, alors j'ai repris ma mauvaise habitude. Je sais que ce n'est pas bien, j'avais promis à mes parents de ne plus le faire. J'ai manqué à ma promesse. Il faut tenir ses promesses. Ce n'est pas bien. » dit-elle en se balançant d'avant en arrière, les bras croisés.

« Mina, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Raconte-moi. »

En fait, la jeune femme ne souhaitait pas accuser Minho, elle n'avait pas l'intention de le faire culpabiliser, c'était simplement un fait, dans son esprit. Il n'y avait là aucun sous-entendu, Mina ne savait pas, ne comprenait pas, les sous-entendus.

« Il y a deux garçons que je ne connais pas. Ils sont venus me voir. Ils m'ont demandée où tu étais. Je leur ai expliqué que tu étais aux toilettes. Je pensais qu'ils te cherchaient. Je leur ai dit de patienter parce qu'on ne doit pas déranger quelqu'un qui est aux toilettes. »

Effectivement, songea Minho.

« Et ensuite ? » insista le jeune homme.

Les yeux de Mina n'avaient pas quitté ceux du coréen. Pas une fois elle n'avait tourné le regard, elle n'était pas gênée, c'était agréable de se perdre dans les prunelles sombres de Minho. Ils étaient beaux ses yeux, avec ses longs cils.

« Tes cils sont longs.

- Oui, d'accord, mais c'est pas question.

- Je ne suis pas obligée de répondre à tes questions, Minho.

- Tu n'es pas obligée. C'est vrai. »

Ce fût des perles salées qui firent briller les yeux de Mina.

« Tu n'es pas obligée, Mina. Et je ne t'obligerai jamais à rien, tu le sais.

- J'ai manqué à ma promesse. Est-ce que tu as déjà manqué à tes promesses ?

- Euh, certainement ... »

Il réfléchit, il vit quelques secondes les pleurs de Jisung.

« C'est pas grave. Mais il faudrait aller à l'infirmerie, Mina.

- Les garçons ont ri.

- Ils ont ... ri ?

- Il me semble que c'était une moquerie. L'un d'eux m'a dit quelque chose que je n'ai pas très bien compris. » avoua-t-elle.

Désormais, Minho n'osait plus posé de questions. A la place, il recueillit une larme qui s'était échappée des yeux de Mina. Pendant ce temps, son autre main tenait toujours le mouchoir maintenant rouge.

« Il a dit « dommage que Minho soit toujours dans les parages, t'es sacrément bonne » mais je ne sais pas en quoi je suis bonne. Il me semble que je me débrouille en Histoire et en mathématiques, mais il a souri et pas comme on sourit d'habitude. Pendant que je réfléchissais à la réaction la plus adaptée, il a attrapé ma tête sans ma permission et il m'a dit dans l'oreille « mais ça ne m'empêchera pas ... » je n'ai pas attendu la fin parce que le contact était ce que je qualifierais d'horrible. Il y avait sa respiration dans mon oreille. Ça a déclenché une crise de panique chez moi. J'ai crié en me bouchant les oreilles je voulais effacer tout ça. Je crois qu'ils n'ont pas aimé parce qu'ils sont partis. Je t'avoue que j'étais rassurée. Quand je fais une crise de panique je me gratte la nuque à en saigner. Ce n'est pas bien. J'ai promis, mais, c'était trop fort, et puis ensuite, je me suis balancée si fort que j'ai perdu l'équilibre. J'ai eu peur et ça a tout arrêté dans ma tête. Ensuite, il y a eu du sang. Je ne pensais pas avoir gratté si fort. C'est étrange, je n'ai rien senti, mais j'avais mal à mon oreille. Finalement, tu es arrivé. S'il te plaît, ne dis pas à ma tutrice. »

Les poings du jeune homme s'était serré si fort que ça marqua sa peau. C'était insupportable, pourquoi tout se répétait inlassablement ? Il demanda la permission à Mina pour toucher son oreille et la jeune femme posa d'elle-même son oreille sur la main de Minho pour finalement fermer les yeux en s'appuyant plus franchement sur la main délicate du jeune homme. C'était magique, son toucher avait effacé l'horrible sensation de son agresseur.

« Les hommes, tous les mêmes ... putain de monde de merde ... » souffla son ami, énervé contre les deux coupables.

Mina avait encore des larmes dans ses yeux. Elle ne voyait pas très clair, mais elle sentit la colère monter en lui, le jeune homme avait un regard dur tourné vers un horizon incertain.

« Pourquoi, tous les hommes sont les mêmes ?

- Mina, sache que ce n'est pas de ta faute, d'accord ?

- Qu'est-ce qui serait de ma faute ? »

Elle était si loin du monde et de la sauvagerie de cette société patriarcale. Minho sourit, il voulait la protéger, qu'elle garde son innocence, qu'elle ne subisse jamais la domination de ces hommes immondes.

« Les garçons sont bêtes.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- On leur a appris à être des bêtes. [n/a : jeu de mot entre bête idiot et bête, des bêtes sauvages et brutales]

- Comment peut-on apprendre à être des bêtes ?

- Parfois, c'est pas plus mal que tu ne comprennes pas la société des neurotypiques. Et je dirais même, c'est tant mieux. Mina, reste toi-même, le monde devrait prendre exemple sur toi, sur vous, neurodivergents.

- Mais alors, tout deviendrait bizarre.

- Honnêtement, ce n'est pas vous qui êtes bizarres, c'est les neurotypiques qui sont bizarres, tu ne penses spas ?

- Carrément ! Moi je les crois trop bizarre ! »

Minho rit parce qu'il avait remarqué que la japonaise essayait de parler comme lui. Les personnes autistes ont tendance à copier les autres pour s'intégrer et survivre. Toutefois, ils ne peuvent s'empêcher de rester eux-mêmes. Le brun aimait ce mélange, c'était amusant et attendrissant. A vrai dire, il aimait la vision que Mina portait sur le monde. Tout était plus simple avec elle, vivre sans se demander si c'est correct, si ça répond aux attentes de la société. Les personnes autistes ont beaucoup à nous apprendre.

Finalement, ce n'est pas à eux de s'adapter à la société mais à la société de s'adapter à eux, et tout le monde s'en porterait mieux. Le jeune homme trouvait Mina, comme Jisung d'ailleurs, inspirante. Il se nourrissait de leurs différences.

« Allez, viens, on va aller à l'infirmerie.

- Est-ce qu'on peut se tenir la main ?

- Bien-sûr, prends ma main et je prendrais la tienne.

- J'aime bien, ça me donne de la force.

- Moi aussi, je me sens plus fort quand tu es là.

- Ah ? Je ne l'aurais jamais cru.

- Ça me guérit, de t'avoir à mes côtés. »

Les bruits trop forts, la lumière trop forte, les odeurs trop fortes. Avons-nous besoin de tout ça ? Finalement, ça abrutissait tout le monde. S'adapter à eux, c'est soulager tout le monde. La vie serait plus agréable sans les excès sensoriels dans lesquels nous vivons.

La société devrait s'inspirer de ces minorités, car ils nous montrent la simplicité, ils sont une véritable leçon de vie. Minho se sentait reconnaissant d'avoir rencontré Mina. L'avait-il senti dès le début ? Était-ce la véritable raison pour laquelle il était venu jusqu'à elle ? Il n'obtiendra jamais de réponse, mais il se sentait riche du cœur.

« Minho, tu dis « vous » quand tu parles des neurodivergents, mais tu dis « eux » quand tu parles des neurotypiques.

- Ah, c'est vrai. Tu as raison, j'avais pas fait attention.

- Tu n'es ni l'un ni l'autre ? »

Il prit le temps de réfléchir un instant.

« Mon cas est spécial, je ne sais pas où je me situe.

- Tu sais, tu m'as appris les choses n'avaient pas besoin d'être logiques ?

- Oui, c'est ça.

- Au début, c'était difficile. Mais maintenant, je me sens plus légère parce que c'est pesant de vouloir tout ranger dans des cases.

- Tu as progressé !

- Oui, j'ai progressé, je suis fière de moi.

- Moi aussi, je suis fier de toi. »

Ils avançaient tranquillement, main dans la main. La nuque de Mina ne saignait plus, mais il fallait désinfecter tout ça.

« Alors, sois juste toi-même, Minho. Si on dit « ce n'est pas logique et ce n'est pas grave » alors si tu veux être ni neurodivergent, ni neurotypique. Le plus important, c'est que tu sois toi-même. N'est-ce pas ? »

Minho était subjugué par l'évolution de la japonaise, elle avait pris en assurant, plus libre et pas plus angoissée. Elle apprenait à une vitesse impressionnante, même si elle avait ses limites mais, finalement, tout le monde a ses propres limites.

« Alors, je veux te dire « merci » parce que tu m'as permis d'avancer.

- C'est avant tout grâce à toi-même, tout ça.

- Oui, tu as raison. C'est grâce à moi.

- T'es merveilleuse, Mina.

- C'est gentil, ça. Maintenant, j'ai quand-même envie de te dire « merci » parce que c'est ce que je ressens, alors merci Minho. »

Le jeune homme était à deux doigts de verser une larme tant il était ému.

Avant d'entrer dans l'infirmerie, Mina se tourna vers le coréen, sûre d'elle, plus déterminée que jamais, les sourcils froncés et la tête haute.

« Noël, quand on est grands, en Asie du sud-est, c'est une fête pour les amoureux.

- C'est étrange, pour toi, comme tu as vécu aux Etats-Unis.

- Oui, c'est là-bas que j'ai été diagnostiqué autiste. Et aux Etats-Unis, noël, c'est une fête religieuse, pourtant tout le monde le fête. C'est bizarre, mais tout le monde paraît heureux. Alors j'imagine que c'est le plus important.

- Effectivement, c'est le plus important. »

Mina rougit, c'était la première fois que le brun voyait ses joues s'empourprer. Il n'aurait jamais cru assister à ce spectacle un jour. Elle était si belle, Mina.

« Est-ce que tu veux qu'on passe noël ensemble, Minho ?

- Oh, avec plaisir !

- Comme des ... amoureux ? »

Cette fois, les joues de Minho se mirent à brûler, son cœur battait à tout rompre.

« Wow, j'étais pas prêt !

- J'ai dit une bêtise ? Je n'aurais pas dû. Excuse-moi.

- Si, Mina, tu as bien fait.

- Alors ... ?

- Oui, on peut fêter noël ensemble, comme des amoureux.

- Ah, c'est bien, ça. Ça me plaît, j'aime ! Et en plus, ça fait battre mon cœur. J'espère que je suis pas malade ... Je devrais en parler à l'infirmière ... J'ai jamais ressenti ça, mais c'est bizarre ... Ca me plait ? Oh là, là, ça doit être grave ! »

Minho explosa de rire, elle était tellement adorable.

« Mina, je peux te faire un câlin ?

- Pourquoi ?

- T'es trop mignonne ...

- Oui, moi aussi, je veux un câlin. Mais j'en ai jamais fait ...

- Viens, toujours toi la première. »

C'était si doux, leurs cœurs battaient à l'unisson. Mina semblait se laisser à ses sentiments car elle embrassa la joue du brun. Ça pour une surprise, il ne s'y était pas attendu.

Quand ils se séparèrent, un sourire fleurit sur le visage de Mina. C'était son premier sourire, c'était majestueux, c'était comme l'éclosion d'une fleur. Le tableau valait tout l'or du monde, et encore, ce ne serait pas assez.

L'infirmière soigna la plaie de la japonaise, ils échangèrent à propos de l'incident. Les deux élèves qui l'avaient agressé furent convoqués. Ils avouèrent les faits en se défendant, c'était pas grand-chose, c'était pas méchant. Minho fit pression, la tutrice de la jeune femme fut mise au courant, elle insista, le deux méritaient une punition exemplaire, tout le monde devait savoir pour que ça ne se reproduise pas. Et, en effet, ça ne s'était pas reproduit.

Le jour de noël, les deux amis avait échangé un baiser, timide, doux, et avec beaucoup de tendresse, des sentiments affectueux.

Vers mai, alors que le printemps égayait les cœurs, ils avaient gouté pour la première fois au plaisir charnel. Mina se sentait en parfaite sécurité aux côtés du Minho, ils prirent le chemin d'une jolie promenade, ils avaient touché les nuages. Le jeune homme avait fait très attention, être sûr de suivre les désirs de Mina. Et ça rendait l'acte encore plus beau, aussi bien pour l'un que pour l'autre.

Cependant, à la fin de l'année scolaire, ils savaient. Mina repartira au Japon. Minho rejoindra sa ville natale avec ses parents.

Cette rencontre leur avait beaucoup apporté. Par ailleurs, le jeune homme avait transmis sa passion pour la danse à la japonaise. De son côté, elle lui avait appris la douceur et l'honnêteté. Il avait pris conscience de l'importance des petits moments de la vie et de les vivre intensément alors qu'ils ne s'échappent, comme un oiseau chantant sur une branche d'un arbre avant qu'il s'envole.

Seulement, un sentiment avait muri dans le cœur de Minho. Mina avait ouvert en lui un trouble dont il ignorait la nature, elle avait ouvert une porte, une voie vers la guérison. Toutefois, le coréen ne s'en était pas rendu compte tout de suite. Minho, il pensait trop vite, Mina lui avait appris à prendre le temps. Certes, il appliquait ce savoir sur pas mal de sujets mais pas sur l'essentiel. En effet, il refusait de voir sa plaie, les traces de ses traumatismes passés pendant ses années de collège.

Cependant, elle n'avait rien dit. Une fois encore, elle avait posé ses yeux sur la silhouette de Minho, ce jeune homme qui la fascinait tant. Mina savait qu'il était encore perdu dans ses cauchemars, le voyage sera long.

« Bon vent ! »

Mina avait adressé ces mots en français à Minho. Elle avait ri, ça aussi c'était nouveau, elle avait appris à rire aux côtés du brun. Tant de choses s'étaient passées. Maintenant, il était temps de laisser place à un renouveau.

La japonaise s'était appliquée à apprendre le français. Elle étudiera très sérieusement, puis elle partira à la rencontre d'un nouveau pays, une nouvelle culture, et de belles aventures. Sa tutrice avait accepté de l'accompagner. Du moment qu'elle avait sa tutrice, alors tout allait bien, Mina tenait à elle plus qu'à ses proches parents, mais ce n'était pas très grave.

Le plus important pour la jeune femme, c'était de se nourrir de connaissances linguistiques et culturelles, comme si elle cherchait une réponse à travers ces voyages.

Elle rentrera d'abord au Japon, elle se préparera à de nouvelles conquêtes en se rappelant mille fois par jour « C'est pas grave si c'est pas logique ». Elle avait longuement travaillé dessus alors quand elle ne comprenait pas, que ce n'était pas logique, elle répondait à ses interrogations avec les mots de Minho. C'était une bonne réplique face aux questions privées de réponse.

Ainsi, elle pouvait enfin passer à autre chose. Ainsi, elle pouvait enfin se libérer. Désormais, elle se sentait plus à l'aise avec le désordre, même si elle avait ses limites.

Ce magnifique jeune homme avec qui elle avait partagé des émotions jusque-là étrangères, c'était un cadeau pour avancer.

« Il faut avancer ! » s'encourageait-elle.

Mais la vérité, c'est que Mina avait souffert de cette séparation, pourtant, cette vérité-là, elle s'était jurée de la taire.



Je n'ai malheureusement pas pu
approfondir le sujet et l'évolution
de Mina parce que c'est un minsung
et que ça n'apporte pas grand-chose
à l'histoire mais je ferai sûrement
une histoire à part plus tard dessus


Vous devez savoir (ou pas) à
quel point le sujet des troubles
neurodéveloppementaux est un
sujet important puisque j'en
porte deux et je devais inclure
l'autisme dans cette histoire au
moins au second plan à travers
le portrait de ce personnage








Si j'ai dédié ce chapitre à _-Taelix-_
c'est parce qu'elle a joué sans le
savoir un tournant décisive dans
ce chapitre car je n'avais pas prévu
que le personnage de Mina soit
autiste il y a quelques jours de ça






✩✩✩

S'il vous plaît allez lire Winter Falls
et Spring Day de _-Taelix-_ ce sont
de très belles fanfictions (minsung)
un peu comme une bulle de réconfort













[oops 6500 mots, un record ...]














I love you, my lovely kitties!

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