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𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝟏𝟏


𝕼𝖚𝖆𝖓𝖉 𝖔𝖓 𝖆 𝖙𝖗𝖆𝖛𝖊𝖗𝖘𝖊́ 𝖑𝖆 𝖛𝖎𝖑𝖑𝖊 𝖉𝖆𝖓𝖘 𝖑𝖆 𝖈𝖍𝖆𝖑𝖊𝖚𝖗 𝖓𝖆𝖎𝖘𝖘𝖆𝖓𝖙𝖊
𝕰𝖙 𝖖𝖚𝖊 𝖘𝖚𝖗 𝖑𝖊 𝖈𝖔𝖚𝖕 𝖑𝖆 𝖈𝖗𝖆𝖘𝖘𝖊 𝖊𝖙 𝖑𝖆 𝖑𝖆𝖎𝖉𝖊𝖚𝖗 𝖔𝖓𝖙 𝖕𝖆𝖗𝖚 𝖕𝖗𝖊𝖘𝖖𝖚𝖊 𝖘𝖚𝖕𝖕𝖔𝖗𝖙𝖆𝖇𝖑𝖊𝖘


𝙏𝙒 : 𝙃𝘼𝙍𝘾𝙀𝙇𝙀𝙈𝙀𝙉𝙏 𝘼𝙐 𝙏𝙍𝘼𝙑𝘼𝙄𝙇, 𝙍𝘼𝘾𝙄𝙎𝙈𝙀, 𝙈𝙄𝙎𝙊𝙂𝙔𝙉𝙄𝙀


Harcèlement
Tel : 3020

SOS Racisme
Tel : 01 40 35 36 55

Le défenseur des Droits
Tel : 01 53 29 22 00


« Le harcèlement au travail, qu'il soit moral ou sexuel, est puni par le Code pénal.

Le harcèlement moral est un délit puni jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. L'auteur peut également être condamné à verser des dommages-intérêts à la victime (préjudice moral, frais médicaux...).

Le harcèlement sexuel est un délit punissable d'une peine de 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. La sanction est portée à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende en cas de circonstances aggravantes. L'auteur peut également être condamné à verser des dommages-intérêts à la victime. »

↳ Source : france-victime.fr


Harcèlement au travail
Tel : 116 006

Violences femmes info
Tel : 3919


Evidemment, n'oublions pas que des hommes peuvent être également victimes de ces violences. Si c'est le cas sachez que vous pouvez utiliser les mêmes numéros, si nécessaire les opérateur(ice)s vous redirigeront vers un autre service mais je pense que c'est le même pour tout le monde. Ca porte ce nom car la grande majorité des victimes sont des femmes, mais ce n'est pas réservé qu'aux femmes.


N'hésitez pas à vous rapprocher d'associations.
Tous sont des numéros verts, c'est-à-dire gratuit, et anonyme !
La solution, c'est d'en parler.




𝅘𝅥𝅮 ' ミ

Ainsi, ils y étaient, en France.

Madame Lee faisait enfin son entrée dans l'établissement que gérait l'entreprise pour laquelle elle travaillait depuis quelques années, mais en France. Elle était pleine de bonne volonté, enthousiaste, malgré un léger stress, totalement légitime car elle changeait du tout au tout, elle ne connaissait même pas tout à fait la langue du pays. Elle apprendra.

« You're Ms Lee ?

- Yes, I am.

- Welcome here !

- Thank you. I'm sorry to not speak french, but I'll learn.

- Glad to know that, but it's okay. Take your time.

- Thank you for being nice. I'll do my best.

- Sure! No doubt. »

La femme chargée de l'accueillir lui expliqua le fonctionnement du lieu et lui fit une petite présentation du bâtiment. Elle était très aimable et faisait en sorte de mettre la Coréenne à l'aise en accompagnant ses dires d'un sourire bienveillant. Le stress de madame Lee disparût petit à petit et elle sentit une allégresse remplacer ses inquiétudes. C'était joli ici, elle s'y sentait bien. Vraiment bien.

Sa nouvelle collègue s'appelait Camille, elle passait tout juste la trentaine, les deux femmes n'avaient pas un grand écart d'âge, finalement. Elle la conduisit ensuite sur le lieu principal, là où elles passeront la plupart de leur temps. C'était un endroit spacieux, néanmoins, le volume sonore était largement supportable, une ambiance amicale se dégageait de l'espace.

Lorsqu'elles pénétrèrent dans la salle, Camille s'adressa à ses collègues présents en français. Elle traduira à la nouvelle venue ensuite.

« Eh, tout le monde ! Chers collègues, je vous présente Madame Lee Eun-kyung. Elle travaillera avec nous à partir d'aujourd'hui. Je vous demanderais d'être agréable et bienveillant, elle ne parle pas français encore mais son anglais est excellent ! Elle apprendra le français sur le terrain, pas de problème là-dessus. Bref, je compte sur vous. Et souhaitons-lui la bienvenue ... en anglais, s'il vous plaît. »

Alors tout le monde lui souhaita la bienvenue en anglais, comme convenu. Madame Lee s'inclina par réflexe et certains se mirent à sourire, attendris.

Camille se dirigea vers un bureau où un jeune monsieur était assis.

« Yo, Maxence.

- Comment tu parles ? Espèce de dévergondée ...

- Bref, je te présente notre charmante collègue.

- Oui, je suis pas sourd, j'ai entendu.

- Tu me cherches, crétin ?

- Ouais, bon, abrège. »

Camille leva les yeux au ciel.

« Bah présente-toi du con ... Et en anglais.

- Je vais te-

- Allez, on a pas ton temps.

- T'as quel âge ? Tu parles comme si t'avais vingt ans.

- On est pas tous vieux dans notre tête dès la trentaine comme toi.

- Je te jure ... tu vas prendre cher un jour ...

- J'attends toujours. Bon, allez, come on. »

Maxence souffla.

Madame Lee n'avait pas compris un mot mais trouvait ses deux nouveaux collègues amusants, néanmoins. On dirait un chat et une souris.

« I'm Maxence. Nice to meet you.

- Nice to meet you too.

- Welcome and ... good luck ... Camille is really noisy ...

- Oh ? She's nice with me.

- T'as entendu, elle a dit que j'étais « nice » !

- Speak english, mate.

- Gngngn, mate ... je t'en foutrais des mates.

- Allez, au travail. »

Le collègue expliqua quelques mots en français d'usure comme « au travail » et madame Lee passa une bonne matinée. C'est évident, elle n'allait pas s'ennuyer avec ces deux-là. A la pause déjeuné, les deux français lui posèrent mille et une questions sur la Corée du Sud, pays dont ils ne savaient pas grand-chose si ce n'est que le siège de leur entreprise était là-bas.

Madame Lee s'épanouissait dans son nouveau lieu de travail, tout le monde était solidaire, elle apprenait le français plus rapidement que prévu. De plus, Minho se montrait également très bon à l'école et s'acclimatait très bien à son nouvel environnement. Son époux apprenait la langue de Molière via du tutorat en ligne et mettait en pratique ses cours en échangeant avec toute la famille en français. C'était plutôt amusant.

Minho reprenait du poil de la bête, il s'était fait de nouveaux amis dont certains avaient eu la chance d'être invité chez les Lee. La famille fascinait et beaucoup de curieux s'étaient présentés à eux. Des voisins leur avaient proposé leurs services et les saluaient tous les matins.

« Quelle famille magnifique !

- Tous aussi beaux de l'intérieur que de l'extérieur !

- Vous avez vu comment la femme est belle ? »

Les commères s'en donnaient à cœur joie mais ce n'était jamais méchant, bien au contraire.

« Et l'homme, il a un de ces charmes !

- Il a l'air un peu froid.

- C'est justement ça qui fait son charme.

- Et le gosse !

- Un bel enfant ! Ma fille m'a dit que la moitié des filles de l'école étaient amoureuses de lui. Il paraît qu'il est doué et qu'il apprend vite.

- Mon fils m'a dit qu'il était très gentil aussi. Ça se voit que c'est un bon garçon.

- Il ressemble beaucoup à sa mère.

- C'est vrai ! Il a les yeux de sa mère et le regard de son père.

- Il est quand-même plus chaleureux que son père.

- Ça va, arrête. Monsieur Lee est très gentil.

- Il est peut-être intimidé. » conclut un voisin, un peu fatigué des jacassements.

Néanmoins, il mit tout le monde d'accord. Monsieur Lee était très serviable, même s'il se montrait un peu maladroit.

Le voisinage avait rapidement trouvé de nouveaux sujets de conversations. Il paraît que l'homme du coin de la rue a gagné au loto. Il y avait toujours quelques choses à raconter dans ce hameau.

Ainsi, un an, deux ans, passèrent paisiblement.

Camille et Maxence s'étaient mis ensemble et Maxence racontait à la Coréenne ses envies de mariages. Ça l'amusait, toute cette histoire, elle avait l'impression de retourner à la fac.

Toutefois, quelque chose perturba le quotidien paisible des Coréens, et particulièrement de Madame Lee puisqu'elle était directement impactée par ce quelque chose, ou plutôt quelqu'un. En fait, le quelqu'un en question perturba également l'équipe du travail de la mère de famille.

« Bonjour à toutes et à tous.

- Bonjour, monsieur le directeur.

- Je vous présente notre nouveau manager. Victor Ricci. Monsieur Ricci, je vous laisse exprimer quelques mots ?

- Bonjour, je suis ravi de rentrer dans l'équipe. »

Il ne suffit que de quelques secondes pour qu'il croise le regard de madame Lee. Cette dernière sentit un malsain en sentant les yeux bleus et brûlants de l'homme.

« Waouh, un brun aux yeux bleu. Il manquerait plus qu'il soit célibataire ... Il est plutôt mignon, mais il faut se méfier des beaux bruns aux yeux bleu. » avertit Camille à la pause repas.

Maxence fit la grimace.

« Toi, t'as lu trop de roman ...

- T'as vu son air, il a l'air bien trop confiant. »

Le nouvellement fiancé râla.

« Et puis quoi encore ?

- Pourquoi les bruns aux yeux bleu sont spéciaux ? » questionna Madame Lee.

Camille haussa des épaules.

« Ils sont connus pour être de vrai playboy ...

- Ça veut dire quoi « playboy » ?

- Ah, ça ... » répliqua Maxence.

Le couple lui expliqua brièvement en prenant en exemple des expériences d'amis de leurs amis qui avaient une fois entendu une histoire. Maxence resta sur sa réserve, tomber dans les clichés, ça n'apporte jamais rien de bon.

« Pas de ma faute si le mec a tout d'un playboy cliché ... Il coche toutes les cases, t'as vu comment il regarde les nanas ? Moi, je dis il est louche. » se défendit Camille.

Les semaines s'écoulèrent tranquillement pour tout le monde. Toutefois, Madame Lee n'était plus si à l'aise au travail, elle ne saurait dire trop pourquoi. Elle avait l'affreuse l'impression d'être observée. Elle n'osait en faire part à ses collègues, c'était un peu prétentieux et infondé. Mais observer par qui ?

Elle croisa son regard bleu comme l'océan. Un instant, elle s'y perdit, désemparée, non ça pouvait pas être ça, ce serait vraiment prétentieux, personne ne l'écoutera. A présent qu'elle avait remarqué à qui appartenait ces yeux qui la brulaient, une angoisse grimpait peu à peu en elle. Inconsciemment, elle s'éloigna de son mari pour partir courir, elle se sentait mal, presque malade, elle avait des douleurs à l'estomac au réveil.

Un matin, ses deux collègues étaient arrivés un peu plus tard qu'elle, à moins que ce ne soit elle qui était arrivée plus tôt. Quelle heure était-il ?

« Bonjour, Eun-kyung.

- Bonjour, monsieur Ricci.

- Mh, mh. Pas de ça entre nous, vous pouvez m'appeler Victor.

- Euh, d'accord, monsieur Victor. »

C'était son supérieur, elle avait toujours appris à garder une distance et avoir un certain respect envers ses supérieurs. Cette situation était terriblement gênante.

« Ah, ces Asiatiques !

- Pardon ?

- Allez, travaille bien. »

Et il disparut à l'horizon.

Elle fit part de cette entrevue à ses deux collègues. Camille s'indigna, Maxence fronça les sourcils.

« Ouais, c'est bien ce que je disais. Il est bien trop confiant de Vicci ... »

Maxence crût s'étouffer au surnom.

« Hein ? Vichy ?

- Nan, c'est le mix de Victor et Ricci. Je vais pas le traiter de collabo, non plus. Quoi qu'il en aurait été un je suis sûre.

- Excusez-moi, mais qu'est-ce qu'un « collabo » ?

- Laisse tomber, Eun-kyung. Elle délire.

- Comment ça je délire ? Le mec a un comportement plus que douteux !

- Doucement, il va t'entendre ! » la reprit Maxence, même s'il était en partie d'accord avec sa fiancé, ce type était vraiment louche.

A ce moment-là, madame Lee se dit qu'elle devrait éviter de parler de ses inquiétudes à ses deux collègues sans quoi Camille allait se mettre dans tous ses états. Elle ne voulait pas que leur équipe se fasse remarquer, il ne faut pas se faire remarquer à son travail si ce n'est pour son travail. Et encore, il ne fallait pas trop que ça s'ébruite pour éviter de se faire des ennemis.

Madame Lee ne revînt plus jamais aussi tôt et elle priait pour que les deux fiancés arrivent toujours avant elle. Toutefois, ça n'empêchait pas les regards tardifs qui s'attardaient sur sa silhouette. Mais ce n'était peut-être pas ce qu'elle pensait, elle devait être paranoïaque, elle dormait mal ces temps-ci, ça devait jouer sur son mental.

Bientôt, le manager lui laissait des noter pour lui demander du travail, et comme elle ne voulait pas passer pour une fainéante, elle rendait les tâches en temps et en heures. Elle devait faire des heures supplémentaires pour terminer ce qu'on lui demandait avant la date buttoir. Monsieur Ricci restait aussi plus tard le soir mais ne vînt jamais la déranger, elle devait vraiment se faire des idées. N'était-elle pas devenue folle ? Il regardait peut-être tout le personnel de la sorte. Elle ne devait pas en parler, ça ne devait pas se savoir.

« Ça va au travail, mon amour ? Tu rentres tard, et ensuite tu pars courir tous les soirs.

- C'est pour décompresser. » affirma-t-elle, et elle ne mentait pas.

Monsieur Lee arqua un sourcil.

« Tu te sens stressée ?

- Rien de bien méchant, le travail est différent. On travaille moins qu'en Corée niveau horaire, mais j'ai l'impression qu'on nous demande le même travail.

- C'est vrai que ce n'est pas très malin. Mais tes heures supplémentaires sont compensées ?

- Non, parce qu'elles ne sont pas déclarées. On n'est pas censés faire des heures supplémentaires mais ça doit être moi qui suis trop longue.

- Fais attention à toi, chérie.

- T'inquiète pas, je gère la situation. » répondit-elle en lui souriant.

Mais ses sourires étaient devenus de plus en plus crispés, de plus en plus exagérés, et ses rires s'effaçaient dans le temps. Elle sursautait, elle faisait beaucoup de cauchemars, son mari le savait mais il ne pouvait pas la forcer à parler.

« S'il se passe quoi que ce soit, tu sais que je suis là pour toi, hein ?

- Mais oui, mon chéri, je sais. » assura-t-elle en lui donnant un tendre baiser.

Ça aussi, c'était devenu rare, s'embrasser avec amour et passion. Ils n'échangeaient plus rien de charnel, peut-être à cause de la fatigue, c'est ce qu'espérait monsieur Lee même s'il n'y croyait pas vraiment. Il connaissait son épouse par cœur, quelque chose n'allait pas.

Cependant, parmi toutes les personnes que compte cette planète, il devait être le dernier à savoir, elle avait honte. Alors, elle essayait de se montrer plus rigoureuse que jamais au travail, toujours tête tournait vers son bureau.

« Tu ne parles plus, Eun-kyung.

- Oui, je prends du retard. Désolée, Camille mais je dois me concentrer.

- Pourtant, on n'a pas plus de travail qu'avant. Et tu y arrivais très bien, tu finissais même avant tout le monde et pouvais nous aider. Pendant les réunions, tu ne participes plus beaucoup. On dirait que tu te refermes comme une huître.

- Excuse-moi, Maxence. Je suis un peu fatiguée, ça doit me ralentir.

- Tu es malade ? » s'inquiéta Camille.

Madame Lee fit non de la tête. Elle n'aimait pas mentir, mais ses délires ne devaient pas inquiéter ses collègues.

Tout de même, elle voyait sa santé se dégrader, elle prit donc rendez-vous chez un psychologue. Toutefois, elle ne lui fit pas part de la source de ses angoisses. N'importe qui la prendrait pour une femme prétentieuse. Le monde ne tournait pas autour d'elle.

Le psychologue lui conseilla de faire une prise de sang. Lorsque ce fût chose faite, un médecin lui prescrit des vitamines mais rien n'y faisait.

« Vous devriez peut-être courir une fois tous les deux jours, au lieu de courir tous les soirs et passer davantage de temps avec votre famille et vos amis.

- Oui, vous avez raison. Je vais faire de mon mieux.

- Garder un lien social, c'est important. Vous êtes jeunes et ravissantes, il faut prendre soin de vous, madame Lee.

- Oui, docteur. » promit-elle.

Le souci, c'est qu'elle avait les nerfs à bloc quand elle rentrait du travail directement. Elle faisait des reproches à tout va, ça n'avait aucun sens, si ça continuait de la sorte, elle allait ruiner sa vie de famille. Alors, elle reprit la course, de toute façon, elle n'allait pas mieux en ralentissant la cadence alors autant calmer la tension et se défouler. Elle était contente, son endurance physique s'améliorait de jour en jour tandis que son endurance mentale s'effondrait.

Une main sur son épaule, elle sursauta en lâchant un petit cri.

« Hé, Eun-kyung ce n'est que moi, Maxence. Je t'ai fait peur ? Je suis désolé. Mais tu vas bien ? Eun-kyung ... comment dire ... J'ai l'impression que tu es en train de t'éteindre. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais s'il y a quoi que ce soit, n'hésite pas à en parler, c'est important, tu sais. »

Madame Lee s'excusa. Décidément, ces derniers jours, elle ne faisait qu'inquiéter tout le monde. Sa confiance en elle chuta brutalement, elle ne faisait que s'excuser. Jusqu'au jour où elle finit en pleurs en plein travail. Ses deux collègues les plus proches n'étaient pas là, alors c'est une autre collègue qui s'occupa d'elle.

« Tu en fais trop Eun-kyung. On ne se connaît pas très bien, mais tu devrais te ménager.

- Ne t'inquiète pas, merci Naomi. Et je suis désolée.

- Arrête de t'excuser tout le temps. Tiens, on est arrivées. »

Ladite Naomi toqua à une porte. Madame Lee ne se rendit compte que trop tard de l'endroit où elles se trouvaient.

« Entrez ! »

Le bureau de Victor Ricci.

« Oh, madame Lee ? Que se passe-t-il, madame Richard ? »

Elle manqua de s'étouffer. Il l'appelait par son nom de famille qu'en présence d'autres collègues ? Pourquoi ? Ca n'avait aucun sens.

« Eun-kyung ne se sent pas bien.

- Très bien, vous pouvez nous laisser. Merci, madame Richard. »

Et cette dernière s'éclipsa.

Madame Lee voulût lui crier « non, ne pars pas, ne m'abandonne pas, je t'en supplie » mais que pouvait-il lui arriver ? Elle se montait des histoires plus invraisemblables les unes que les autres.

« Que t'arrive-t-il, ma belle Eun-kyung ? »

Tutoiement. Belle. Ma. Prénom dès qu'ils sont seuls. Les pensées de madame Lee tournaient à vive allure, elle paniqua et sa respiration se fit plus rapide bien qu'elle essaya de le cacher.

« Assis-toi et calme-toi. Je vais te faire du thé, je reviens. »

Il partit véritablement de la pièce. Au bout de quelques secondes, madame Lee prit ses affaires et s'enfuit comme une voleuse. Il n'était que quinze heures.

Lorsqu'elle retourna au travail le lendemain, elle fût convoquée dans le bureau du directeur.

« Pourquoi être partie sans prévenir qui que ce soit ? Et si vous vous étiez blessée ? Vous vous rendez compte, madame Lee ? »

La femme eût l'impression qu'elle pouvait se confier. Il ne l'avait pas jugée, il s'était inquiété, peut-être saura-t-il l'aider.

« Monsieur le directeur ... »

Celui-ci l'invita à poursuivre en lui montrant son attention.

« Il se passe quelque chose avec monsieur Ricci. Il a un comportement étrange.

- Doucement, je ne suis pas ici pour résoudre des affaires de cœur.

- Mais il ne s'agit pas de ça !

- Peu importe, ce ne sont pas mes oignons.

- Mais-

- Ecoutez, je suis navré si « il se passe quelques chose avec monsieur Ricci » mais ce n'est pas à moi d'en parler. Ça ira pour cette fois, mais qu'il n'y ait pas de prochaine.

- Monsieur le directeur-

- Je vous invite à reprendre votre poste avant que je ne change d'avis, madame Lee. »

La Coréenne était désemparée.

« Et petit conseil, les relations entre collègues, c'est à fuir, surtout avec un supérieur. Et vous êtes mariée en plus. Vous n'êtes pas de ce genre-là, nous le savons très bien vous et moi. Sur ce, bonne journée et faîtes attention à vous. Pensez à votre famille, votre mari et votre petit garçon. »

Minho ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas discuté avec lui ? D'ordinaire, ils se disaient tout, ils étaient si complices. Pour quelle raison le jeune garçon avait-il arrêté de se confier à sa mère ? Se montrait-elle trop distante ? Et son mari ? Elle devait se reprendre.

Elle referma la porte et fût à deux doigts de se cogner contre quelqu'un.

« Oh, excusez-moi.

- Faîtes un peu attention. »

Madame Lee s'inclina, navrée.

« Eun-kyung, c'est toi ?

- Ah, Naomi. Excuse-moi. Je ne t'ai pas fait mal ?

- Non, mais pourquoi étais-tu dans le bureau de monsieur le directeur ?

- J'ai quelques soucis. » dit-elle, un sourire désolé sur le visage.

La question était surtout, que faisait Naomi derrière la porte du directeur.

« Je retourne travailler.

- A tout à l'heure, Eun-kyung.

- Oui, à plus tard. » répondit-elle poliment.

Elle passa d'abord aux toilettes pour se rafraichir le visage. Son reflet dans le miroir donnait une image d'elle si misérable, la femme s'en détourna rapidement. Elle se dégoûtait. Où était Lee Eun-kyung, celle qu'on enviait, même si ça ne lui plaisait pas parce qu'elle n'avait rien de plus que les autres, celle qu'on admirait pour son élégance ? Elle gardait toujours la tête haute, autrefois, elle assurait dans tous les domaines. C'est vrai, c'était une personne dotée d'une grande sensibilité, mais, jusqu'à lors, ça ne lui avait jamais porté préjudice.

Quelque chose en elle avait changé.

Non, en fait, quelque chose en elle s'était brisé.

« J'ai l'impression que tu es en train de t'éteindre ... »

Oui, Maxence avait raison, elle était en train de s'éteindre. C'était le moment de se montrer plus forte que jamais. Oui, elle allait se débrouiller.

Finalement, elle reprit son poste. Camille et Maxence se précipitèrent vers elle pour lui demander des nouvelles. Tout le monde avait appris qu'elle avait déserté hier après-midi parce qu'elle ne se sentait pas bien, sans prévenir qui que ce soit.

« Tu aurais dû nous envoyer un message, Eun-kyung. » réprima Camille en empruntant tout de même une voix douce.

Elle s'apprêtait à demander pardon quand elle fût interrompue par une voix aigüe du style insupportable. Camille allait râler, agacée de ces pipelettes qui sortent toujours le dernier potin mais se retînt en entendant les mots qui sortirent de la bouche d'une de leurs collègues.

« C'est trop facile moi je dis ...

- Je croyais que les Asiatiques travaillaient durs.

- Non, mais vous avez vu comment elle s'excuse tout le temps.

- C'est pour avoir ce qu'elle veut. Elle essaie d'amadouer les supérieurs, je suis sûre. Monsieur le directeur et monsieur Ricci sont trop gentils.

- Il paraît que c'est monsieur Ricci qui a demandé au directeur de laisser passer pour cette fois.

- Il est vraiment trop gentil. »

« Ricci » et « gentil » dans la même phrase, ça sonnait faux aux oreilles de Camille. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne pouvait pas se le voir. Même Maxence le trouvait détestable, sa fiancé avait peut-être raison. Pas au sujet des bruns aux yeux bleus, mais sur ce manager, il n'était clairement pas net.

« Les filles asiatiques sont souvent soumises. »

Madame Lee écarquilla des yeux, sous le choc. Camille serra les poings, prête à en balancer une à ces gens hideux et leurs propos racistes. Mais elle n'eût pas le temps de s'énerver qu'un collègue intervient.

« C'est donc ça le fantasme sur les-

- Hé, stop, tu vas trop loin. Ferme-la, un peu, pour voir ! » s'emporta un autre collègue, il avait vraiment l'air agacé.

Tous les yeux se tournèrent vers lui.

« T'as le béguin pour elle ? Tu sais qu'elle est mariée ?

- Mais c'est encore mieux ! » en dit un autre.

Et ils se mirent à rire.

Il se mit à rire, lui aussi.

Victor Ricci.

Il était passé par là. Et le regard insistant qu'il adressa à madame Lee donnait la nausée à la pauvre femme.

« Je vais les démonter un par un ! » jura Camille, prête à en découdre.

Mais ça ne s'arrêta pas là, un sourire en coin, il fit un clin d'œil à la Coréenne. Cette fois, c'était de trop, elle allait vraiment lâcher.

« Je-je crois que je vais vomir ...

- On t'accompagne, Eun-kyung. » assura Maxence suivi de Camille, il espérait ainsi éloignée sa fiancé qui s'apprêtait à commettre un meurtre, mais surtout protéger la femme victime des atrocités de ces charognards.

Toutefois, la rancœur de Camille devait sortir.

« Putain de racisme ! Vous êtes des putain de racistes et sexistes ! »

Elle avait crié dans la salle alors que Maxence la tirait par le bras. Il soutenait en même temps madame Lee à deux doigts de sortir ce qui lui restait dans l'estomac. Cependant, lui aussi était en colère, et il était également en colère contre lui-même pour n'avoir rien dit. Était-il devenu lâche ? Et cet homme qui avait d'abord défendu la Coréenne, pourquoi s'était-il tu ? Pourquoi tout le monde restait silencieux ? Etaient-ils donc tous les lâches ?

Putain de racistes.

Putain de misogynes.

« Allez-vous faire foutre ... » lâcha Maxence entre ses dents, plus énervé que jamais.

Pourtant, son silence ne valait pas mieux que leurs propos répugnants.





Signification du prénom
de madame Lee
:

Eun-kyung : Joyau élégant

Eun : Pardon

Kyung : Respect honneur




Mots : 4,2K
un record lol

J'ai dû coupé le chapitre en deux
parce que c'était trop long sinon.

Le chapitre suivant racontera donc
la suite des évènements.




⚠ ! ⚠ !

Le prochain chapitre risque d'être
assez lourd libre à vous de le lire

ou non je vous préviens d'avance



Prenez soin de vous
et rappelez vous de
respectez vos limites


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