𝕿𝖗𝖊́𝖕𝖎𝖉𝖆𝖓𝖙𝖊 𝖆𝖉𝖔𝖑𝖊𝖘𝖈𝖊𝖓𝖈𝖊

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  Ces yeux noisette ne cessaient de caresser ma silhouette, comme si j'étais un bijou, le trésor le plus précieux. Pour être honnête, j'aimais cette sensation, c'était exaltant, d'être le monde de celui qui nous fait découvrir les papillons et les bouffées de chaleur. Ce n'était pas forcément nouveau, mais ça n'avait jamais été aussi intense, la tension fleurissante, la tête qui valse. Le manège enchanté des sentiments bruts, sans artifice ni sacrifice, peau contre peau, à l'origine du monde, l'intensité des contacts, à s'en brûler l'épiderme.

  Nous avions bien grandi, n'est-ce pas ? La puberté nous avait transformés, je crois bien. Tu peux en rire autant qu'il t'en chante, mais avoue que ça fait sens. Deux enfants à la découverte d'un lien qu'ils ne retrouveront nul-part, à deux adolescents qui ne semblent plus contrôler leurs émois. Nous flottions dans un tourbillon de délice, harmonisant nos corps à celui de l'autre, unissant nos cœurs à celui de l'autre dans une danse exquise.

  Tes mots brulaient ma chair, tes touchés brulaient mon être entier, c'était certainement la plus belle des drogues, l'amour.

  Ce livre n'est là que pour retracer l'odeur de ta peau et le vent chaud des ébats les plus torrides, des sentiments qui perdurent dans le temps, la mémoire de mes sens qui ne cesseront de me ramener à toi. Comme un diamant brut, rien de plus naturel, c'était ça notre amour, ne faire qu'un, joindre nos âmes inévitablement attirées par l'autre.

  Je conçois qu'il existe plusieurs sortes d'amour, et le nôtre était marqué par ce besoin vital de se sentir au plus proche de l'autre. La trainée de baisers, l'empreinte de nos émois, l'arôme de la liqueur aphrodisiaque me rendaient ivre de bonheur.

  Je veux revivre ces émotions, même si ce n'est qu'une chimère, au travers de ces quelques vers, qui me referont perdre la raison. Un mirage, le temps de quelques pages. En souvenir de toi, mon ange. En l'honneur de ta voix, mon âme-sœur. Du bout des doigts, mon joli cœur.

  Cette fois, je ne t'accorderai aucune danse. Accorde-moi, plutôt, cette confidence.

  Signé, Lee Minho