𐔌 ㅤ 🌹ㅤㅤ ࣪ 𓈒

Le lendemain, c'était mon jour de repos, alors j'en ai profité pour sortir un peu, étant donné que je me sentais mieux. J'ai contacté Rosé et on s'est finalement donné rendez-vous dans un petit café au centre-ville. Je suppose qu'elle va me bombarder de questions sur ce qui s'est passé hier.

Sortant de chez moi, je prends le tramway pour me rendre au centre-ville. Vers environ 15h, me voilà arrivée au café. Avant d'aller m'installer, je commande simplement ma boisson. Un peu plus tard, regardant autour de moi, je remarque que ma collègue est assise à une table et m'attend, je vais donc la rejoindre.

❝ — Tu es enfin là !

S'écrie-t-elle.

Je lui réponds d'un hochement de tête, tout en souriant, m'asseyant par la suite.

— Ça va ? ❞

Lui demandais-je, comme si de rien était.

❝ — Moi je vais bien, mais toi, est-ce que ça va ? Tu t'es enfuie sans rien dire hier.

Lâchant un soupir, je prends une gorgée de ma boisson. La blonde, quant à elle, me regarde avec insistance, attendant une réponse.

— Il s'est passé pleins de choses hier, je ne sais pas par où commencer. ❞

Lançais-je.

Prenant une grande inspiration, je cherche mes mots, tandis que Rosé semble prête à m'écouter, puisqu'elle m'observe avec attention.

❝ — Pendant la pause méridienne, quand j'étais à la cafétéria avec vous, je ne me sentais pas bien, mais je suis quand même restée. Finalement, j'ai passé le reste de la pause avec toi, tu dois t'en souvenir. Ensuite, j'ai voulu me prendre à café au distributeur de l'hôpital, et en marchant dans les couloirs, je cherchais Heeseung, euh.. Monsieur Lee. Sans faire exprès, je lui ai foncé dedans parce qu'il passait à ce moment-là dans le couloir, et j'ai renversé mon café. Tu ne peux pas savoir à quel point il était mécontent...

— Ma pauvre... Mais tu peux l'appeler par son prénom, tu sais. ❞

Répond la blonde sur un ton assez compatissant.

Justement, je ne comprends pas pourquoi je dois faire autant de formalités avec lui. Peut-être qu'il est plus haut placé que moi, mais il a l'air tellement coincé...

❝ — C'est pas fini. Je me rappelle parfaitement, il m'a dit la chose suivante : "Ne vous mettez plus en travers de mon chemin, Hwang." Puis il est parti et m'a laissé en plan dans le couloir. Je ne me sentais pas très bien, physiquement mais aussi moralement, alors j'ai décidé de rentrer chez moi. Il m'a carrément abandonné alors qu'il devait me prendre en charge toute la journée.

Continuais-je, faisant la moue comme une enfant.

Je vois Rosé souffler d'un air exaspéré. Elle semble déconcertée.

— C'est un idiot. Je préfère te prévenir qu'il ne faut jamais compter sur lui. ❞

Me conseille ma collègue.

Maintenant, ma vision des choses est différente. Cet homme est vraiment étrange et je ne peux rien y faire. Mais on dirait que Rosé a une dent contre lui, ou bien peut-être que c'est simplement une impression.

❝ — Il t'a fait quoi ?

Questionnais-je à l'australienne.

— Rien, il est juste insupportable dans sa façon de se comporter. ❞

Je pourrais dire que je partage à moitié son point de vue. Peut-être qu'Heeseung est agaçant mais je laisse toujours une seconde chance aux gens, je suis comme ça.

Peu après, je change rapidement de sujet, ne voulant pas qu'on continue à tourner autour du pot. Nous avons finalement discuté de tout et de rien pendant le reste de l'après-midi, apprenant à mieux nous connaitre.

Le jour suivant, je suis retournée travailler à l'hôpital, peu sûre de moi, je vous l'accorde, mais il fallait que je sois présente. Aujourd'hui, j'allais devoir me débrouiller seule, et cela ne me dérange pas plus que ça puisque j'aime la liberté.

Alors pendant toute la journée, je n'ai pas arrêté de faire des va-et-vient entre les chambres des différents patients. C'était assez éprouvant, mais je pouvais encore tenir. Pendant les pauses, je retrouvais Rosé pour papoter un peu et me reposer.

L'après-midi est arrivée bien vite, il ne me restait donc que quelques heures de travail. À part Rosé, je n'ai pas revu d'autres personnes que je connaissais. Aucune trace d'Heeseung.

Il est actuellement 14h et je me rends dans la chambre d'une patiente, une fois de plus. Cependant, je remarque rapidement que je n'étais pas seule.

Tenez, quand on parle du loup.

Heeseung était juste à côté, s'occupant d'un petit garçon dont le lit se trouvait non loin de celui de la patiente que je devais prendre en charge. À mon plus grand soulagement, le noiraud ne se retourne pas et continue son travail.

Je laisse échapper un soupir en espérant qu'il ne m'ait pas remarqué. Me tournant ensuite vers la jeune femme dont je devais m'occuper, je la salue tout en souriant tendrement. Disons que je sais comment m'y prendre de ce côté-là. J'ai une âme assez rassurante.

Je fais ce que j'ai à faire, jusqu'à ce qu'un petit problème survienne. Il semblerait que je doive faire une perfusion à la jeune femme, mais malheureusement, je n'ai toujours pas compris comment cela fonctionnait.

Et merde...

Regardant furtivement autour de moi, j'essaie de trouver une solution. Mon regard se pose finalement sur le docteur Lee.

Tout sauf lui. Je ne vais quand même pas lui demander de m'aider.

Pourquoi ? Déjà parce que je n'aurais pas l'air professionnelle auprès de ma patiente, mais aussi car j'ai un peu peur d'adresser la parole au noiraud. Je l'ai dérangé la dernière fois, je n'ai pas envie d'encore me faire rembarrer.

Cependant, le temps passe, la jeune femme attend patiemment dans son lit que je fasse quelque chose. Visiblement, je n'ai pas le choix...

❝ — Excusez-moi ? J'ai besoin de votre aide, j'ai un problème avec la perfusion.

Tentais-je, tapant faiblement sur l'épaule d'Heeseung pour qu'il se retourne.

Je vois que celui-ci tourne la tête vers moi, levant les yeux au ciel, tandis qu'un petit rictus prit place sur ses lèvres, sans que je sache pourquoi. Se moque-t-il de moi ?

Sans rien dire, il s'occupe de la perfusion de la patiente, tandis que je regardais, silencieuse moi aussi. Une fois terminé, le jeune homme s'approcha légèrement de moi pour ensuite murmurer.

— Voilà, Miss Cherry. ❞

Avait-il prononcé en imitant l'accent anglais, encore une fois.

Le noiraud se décala par la suite, et je crus l'entendre ricaner alors qu'il s'éloignait de moi pour retrouver l'enfant dont il s'occupait auparavant.

La dernière phrase qui est parvenue à mes oreilles m'a faite complètement buguer.

Pourquoi est-ce qu'il m'expose comme ça devant les patients ? Et pourquoi est-ce qu'il se moque ouvertement de moi ?