ROUNDABOUTS.
𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝗗𝗘𝗨𝗫
𝖱𝖮𝖴𝖭𝖣𝖠𝖡𝖮𝖴𝖳𝖲
𝗧𝗪! Crise de panique.
Jisung n'y avait pas réfléchi. Après avoir lu le message de son ami, il avait verrouillé son téléphone sans prendre la peine d'y répondre. Il avait vaqué à d'autres occupations plus redondantes durant le reste de la soirée. Le sommeil n'était pas venu tout de suite, parce qu'il réfléchissait. Il avait sans arrêt repoussé la question de ce qu'il allait faire ensuite, mais désormais il était mis face au problème, sans moyen d'y échapper. Peut-être qu'il ne devrait pas y réfléchir autant, après tout il savait que ses parents étaient en train de préparer quelque chose derrière son dos. Seulement, pour une fois, une seule fois dans ses presque dix huit ans de vie, il avait profité du silence de la nuit pour réfléchir à ce que lui voulait. Pas sa famille, encore moins ses amis. Simplement lui.
Et le plus ironique dans tout ça, c'est qu'il n'avait même pas trouvé de réponse à sa question. Jisung ne savait même pas ce qu'il voulait. C'était presque pitoyable, mais ça n'avait engendré aucune émotion en lui. Il ne comprenait pas pourquoi l'idée que ses parents choisissent son orientation sonnait si mal dans sa tête, alors que lui-même n'avait rien de mieux à proposer. Il avait passé tellement de temps à décliner tout ça, pourtant il avait toujours l'impression que c'était trop tôt et qu'il lui fallait plus de temps.
Puis le lendemain, il s'était levé bien plus tard que le soleil. Il avait passé toute la matinée dans un profond sommeil, avant que sa mère ne le réveille. Raconter le quotidien de Han Jisung, c'était un peu ennuyant. Il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire, il passait la journée assis devant sa table de poterie, salissait ses mains encore et encore en créant des formes dénuées de sens. La seule chose qui lui rappelait de manger, c'était les bruits qu'émettaient son ventre. Il n'avait pas la notion du temps, du moins pas durant une journée comme celle-ci où il était seul avec lui-même. Il n'avait fait rien d'autre, parce que Jisung ne savait pas quoi. Son seul trait de personnalité, c'était la poterie. Et la poterie, ça n'intéresse personne. Peut-être que c'était pour ça qu'il passait si inaperçu, parce que personne ne voyait en lui ce que tout le monde avait, des goûts et des peurs. Jisung n'était pas vraiment malheureux et déprimant, il était juste un peu... monotone. Ses expressions étaient monotones, ses réactions aussi. Sa vie, ses émotions. Tout l'était.
Une autre chose qu'il trouvait plutôt drôle aussi, c'était qu'il n'était pas le genre à réprimer son ressenti, comme tout le monde le pense. Parce que oui, tout le monde pense que Jisung est un peu timide et c'est pour ça qu'il paraît si banal. Mais non ce n'était pas ça, c'était juste que Jisung ne ressentait vraiment rien. Il n'avait rien à exprimer. C'était du moins ce qu'il n'arrêtait pas de se répéter.
Au bout d'un long moment, il avait fini par ranger tous ses ustensiles de poterie et avait filé sous la douche. Et quand il était sorti, il s'était arrêté net face à son horloge qui indiquait 19h30. Pour la première fois depuis presque vingt quatre heures, il s'était rappelé de cette cupide soirée à laquelle il était invité. Y aller n'avait jusque là, pas été une éventualité pour lui. Sociabiliser n'était pas quelque chose qu'il détestait, du moins c'était ce qu'il se disait, c'était juste qu'il n'avait aucune raison d'y aller.
Il souffla devant cette horloge, se questionnant encore, c'est vrai pourquoi devrait-il y aller ? Il avait l'habitude de décliner d'aussi grosse fête, même s'il y allait, il doutait qu'on ne remarque sa présence.
Après quelques minutes, un élan de motivation prit possession de lui. Il devrait y aller, juste parce que. Il n'avait pas besoin de trente six raisons bien spécifiques, il n'avait pas besoin de peser le pour et le contre. Il allait y aller. Quelque chose d'inconnu dans son esprit lui disait qu'il le devrait. Il n'avait même pas compris pourquoi il se comportait de cette façon, mais c'est ainsi que lorsque les coups de vingt heures retentirent, il était face à la bibliothèque. Comme promis son ami l'y attendait, prêt à se rendre au lieu de la fête. Cette dernière se passait dans la maison de quelqu'un qu'il ne connaissait même pas, mais au vu du monde qu'il y avait ça n'était sûrement pas que son cas.
Il y avait une tonne de visage, certains que Jisung avait déjà vu au lycée, et d'autres totalement inconnus. Il avait compris que la moitié des personnes présentes avaient quelques années de plus, parce qu'il semblait y avoir de l'alcool dans tous les coins. Jisung, lui, n'avait jamais bu. Enfin si, mais trois ou quatre gorgées, un petit verre maximum. En tout cas, pas de quoi le rendre pompette. Et honnêtement, ils ne ressentait pas vraiment le besoin irrépressible de boire ce soir. Se retrouver bourré alors qu'il était entouré de gens auxquels il ne faisait pas confiance, ça ne le tentait pas vraiment en fait. D'autant plus qu'il n'avait toujours pas oublié les paroles de son père, s'il ne se rendait pas à l'église le lendemain il risquait gros. Il n'avait pas vraiment l'envie de désobéir à son père, aussi.
Au fil du temps, Jisung s'était fait entraîné dans un jeu complètement puérile et alcoolisé, un action ou vérité. Les vérités étaient bien trop personnelles à son goût et les actions manquaient trop de pudeur. Mis à part deux de ses amis, il ne connaissait même pas les huit autres joueurs. Pourtant il n'avait pas refusé de jouer. Premièrement parce qu'il savait qu'il n'avait aucun risque d'être questionné tant il passait inaperçu, mais aussi parce que sinon il se retrouverait tout seul. Et Jisung n'était évidemment pas venu à cette soirée pour passer des heures dans la solitude. La seule chose qu'il pouvait faire c'était écouter.
« Tiens, mais qui voilà !, s'exclama l'un de ses amis après quelques minutes dans la partie. »
Jisung se tourna derrière lui pour apercevoir la nouvelle présence, et son visage s'étira dans la surprise en voyant Seola accompagnée de son amie. Il ignorait pourquoi il paraissait si étonné, après tout il semblait y avoir tous le lycée à cette soirée. De manière objective, elle était sublime. Cependant, même en la voyant si bien habillée et si bien maquillée, ça ne lui fit rien. Elle était belle, simplement pas attirante.
Seola lui offrit un doux sourire, évidemment enjoué de voir Jisung à cette soirée. D'autres personnes proposèrent aux deux jeunes femmes de se joindre à eux, et à cet instant Jisung sentit au plus profond de lui que quelque chose allait mal tourné. Toutefois, il n'y fit rien. La partie redémarra avec les deux nouveaux joueurs, il avait l'impression que les vérité se répètaient, et que chaque action était le gage de retirer une couche de son vêtement. Plusieurs filles avaient déjà retiré leur t-shirt, et alors que ses amis semblaient n'attendre que ça, Jisung lui ne ressentait rien. Même en voyant la peau opaline des joueuses, ça ne déclenchait rien en lui.
Les verres se remplissaient de plus en plus d'alcool et la chaleur augmentait considérablement au fil du temps. Le soleil commençait à se coucher, le bruit de la musique était plus fort, aussi. En résumé, l'ambiance était étouffante. Il commençait peu à peu à regretter son choix d'être venu, en même temps qu'un mal de tête s'installait. Peu importe vers où il tournait la tête, il était accueilli des couples s'embrassant trop intensément et ça le rendait mal à l'aise. Seola lui laissait des regards quelques fois, comme pour s'assurer qu'il allait bien. Mais bien sûr, c'était évident que Jisung ne se sentait pas à sa place.
C'est à cet instant, alors que le jeune homme était focalisé sur sa respiration irrégulière qu'une voix le sortit de ses pensées.
« Jisung ?, il releva la tête en sursaut vers son ami, Action ou vérité ? »
Et, sous toutes les paires d'yeux, il ne lui fallut qu'une seconde pour comprendre. Comprendre que ce n'était en fait pas une question. Tout le monde le regardait avec tellement d'attente, comme si leur regard suffisait à être un ordre. Action. Jisung avait déjà répondu vérité une fois, ses amis lui avaient déjà lancé un regard de déception une fois, s'il ne répondait pas action cette fois-ci, qu'est-ce qu'ils allaient dire de lui ? Mais il savait, leur actions n'étaient pas les plus innocents. Il ne comprenait même pas ce qu'ils pouvaient trouver de si amusant là-dedans.
Il déglutit, se retrouvant face à une impasse. Sa jambe tressautait de stress alors que son dos s'était raidit. Il fallait qu'il se fasse une raison, ce n'était pas lui qui avait le choix. Ce 'Action ou vérité ?' était maquillé. Et il était trop tard pour fuir.
« Action, il chuchota presque.
— Embrasse Seola. »
Jisung eut un mouvement de recul. Hors de question. C'était hors de question que Jisung embrasse Seola. Ses amis avaient déjà été assez lourd, avaient presque gâché leur amitié, et maintenant il lui imposait de l'embrasser ? Jisung se pliait à tout ce qu'on lui disait, mais alors ça c'était la goutte qui faisait déborder le vase.
« Quoi ? N-Non je vais pas...
— Allez Jisung fais pas ton chiant !, il tapa son épaule, Tout le monde s'amuse, tu veux pas tout gâcher si ? »
Silencieux. C'était comme ça qu'il avait préféré rester parce que les mots ne lui venaient pas. Il sentait la sueur perler sur son front, et sa nuque se réchauffer désagréablement. Il attrapa le bas de son short et le serra aussi fort qu'il le put. Il n'y avait pas moyen qu'il ne fasse ça.
« Écoute, j'ai vraiment pas envie de faire ça...
— Arrête de faire ton coincé ! Ça fait au moins un an qu'elle rejette tous les mecs pour toi ! Et puis..., il se rapprocha de son oreille, T'as jamais touché une nana de toute ta vie. Je sais que t'en a envie, avoue-le. »
Jisung frissonna alors que son ami chuchotait ces mots à son oreille. Non, il n'en avait pas envie. Il n'en avait jamais eu l'envie. Ni avec Seola ni avec n'importe quelle fille du monde. Il s'en était tellement inquiété, pourquoi les garçon de son âge ressentait le besoin d'être en contact avec une femme, alors que lui ne le ressentait pas ? Pourquoi tous les garçons de son âge voulaient une petite copine, alors que lui n'en voulait pas ? Rien que d'imaginer les lèvres de Seola sur les siennes, ça le rendait malade. Combien de fois allait-il devoir le répéter ? Seola n'est qu'une amie, il ne ressentait rien pour elle.
Son corps trembla, sa respiration se coupa. S'il avait déjà mal à la tête avant, là c'était trois fois pire.
« Les gars, laissez-le, se fît Seola qui intervint, S'il a pas envie, le forcez pas...
— Elle a raison !, s'exclama une inconnue, Il n'a qu'à boire un verre, en plus le sien est encore intact ! »
Pile poil lorsqu'il pensait que cette situation ne pouvait pas s'empirer. Tout le monde était tourné en sa direction, tout le monde semblait tellement motivé à ce qu'il boive le liquide dans son verre. Ils tapaient des mains, riaient à voix si haute. Seola essayait de les calmer, en vain. Jisung ne savait même plus où donner de la tête. Il ne savait pas pourquoi il avait accepté de jouer à ce foutu jeu. Leurs encouragements, leurs cris, la musique. Tous les sons faisaient vibrer chaque cellules de son corps, tous les bruits résonnaient dans sa tête si douloureusement. Et puis leurs mains. Ils s'étaient rapprochés de lui sans même qu'il ne le remarque, ils frappaient sur son épaule, le secouaient, ébouriffant ses cheveux. Leurs doigts inconnus qui se baladaient sur son corps, leurs respirations qui se posaient sur son épiderme, leurs mots qui s'ancraient dans son esprit. T'es vraiment coincé. Tu gâches la soirée ! Et ils le répétaient, encore et encore. Entre ses respirations saccadées, il ne savait plus où se poser. Il avait tellement chaud, tout s'agitait autour de lui.
Puis dans un point de rupture, il s'échappa. Il trouva un moyen de se faufiler entre la masse de monde, supporta encore quelques instants tous ses corps pressés contre le sien avant de pouvoir prendre une, vraie, bouffée d'air. Il n'avait même pas vérifier où il se trouvait, sûrement dans le jardin, mais la seule chose dont il prit compte, c'était que personne ne se trouvait ici. Il se laissa glisser contre le mur, les jambes rabattues contre son torse. Il pouvait toujours sentir les vibrations de la musique, mais ce n'était plus qu'un son étouffé. Le bruit qui résonnait, maintenant, c'était sa respiration irrégulière et les battements effrénés de son cœur. Peu importe à quel point il essayait de se calmer, il en était incapable. Ce sentiment d'impuissance le rendait fou, pourquoi n'y arrivait-il pas ? Pourquoi était-il si affecté ? Pourquoi était-il si susceptible ? Il commençait à se dire qu'en fait, il avait raison. Il avait vraiment gâché la soirée. Il aurait dû se prêter au jeu, embrasser Seola. Ou alors boire ce verre d'alcool. Mais le voilà maintenant, incapable de faire fuire les voix qui résonnaient dans son esprit et qui lui répétaient sans arrêt ce qu'il aurait dû faire.
Tous ses sens sans exception étaient en alerte, le moindre bruit inhabituel l'hérissait. C'est pour ça, que lorsque le bruit de pas contre l'herbe atteint ses oreilles, il se figea. Il ferma les yeux avec force, s'apprêta à sentir encore l'une de ses mains empoisonnées lui agripper l'épaule quand la personne se plaça face à lui. Mais rien. Les secondes s'écoulèrent, toujours dans un silence et rien. Jisung sentait la présence face à lui, immobile.
« Est-ce que ça va ? »
La voix retentit. Pas celle stridente des filles qui s'étaient collées à son corps un peu plus tôt. Mais pas celle trop menaçante de ses amis. Une voix posée, et étrangement douce. Jisung osa lever la tête, frissonnant sans raison. Et alors, il fut accueilli par le visage détendu d'un jeune homme. Il ne le vit pas dans les détails car seul le clair de lune l'illuminait. Il s'était accroupi face à lui, à une distance plus que raisonnable et il le regardait, mais pas trop intensément. Juste ce qu'il fallait. Quelque chose qui n'attaquait pas ses sens.
Jisung secoua la tête. Il n'avait pas pu répondre de vive voix, même pas entre deux de ses souffles saccadés. Il ne savait même pas pourquoi il avait répondu, peut-être qu'il avait vraiment besoin d'aide cette fois-ci.
« Est-ce tu veux bien respirer en même temps que moi ? »
Jisung hésita, mais il finit par accepter. L'inconnu se mit alors à prendre de grandes inspirations, il accompagna chacun de ses mouvements par des instructions et Jisung les suivit, même s'il trouvait ça complètement ridicule. Il n'y croyait pas vraiment, mais au bout de quelques instants, sa respiration se fit plus calme. Il put discerner l'homme esquisser un sourire, et ça le fit vibrer. Parce qu'il ne s'agissait pas d'un sourire moqueur, ni d'un sourire de pitié. Un vrai et honnête sourire, rassurant. Les muscles de son corps se détendirent immédiatement en apercevant un tel sourire, et il ne le remarqua même pas. Une petite action honnête comme celle-ci l'avait tellement étonné, qu'il avait mis de côté ce qui tourmentait son esprit.
« Ça va un peu mieux ? »
Pour la première fois depuis de longues minutes, sa langue se délia. La boule qu'il avait dans la gorge n'était presque plus qu'un mauvais souvenir, alors il trouva la force de parler.
« Oui. Merci, murmura-t-il.
— Pas de quoi. Tu t'appelles comment ? »
L'entendre parler avec autant de légèreté, ça lui paraissait étrange. Il lui parlait comme s'il parlait avec n'importe qui. Comme s'il n'était pas dans un état pitoyable et embarrassant, comme s'il ne l'avait pas aidé à se calmer quelques secondes avant. C'était étrange, mais plutôt plaisant, en fait.
« Jisung.
— Enchanté, Jisung. Je m'appelle Minho. »
Le silence s'installa, mais que pour une courte durée parce qu'après quelques instants, le dénommé Minho lui tandis son verre en carton encore rempli. Jisung eut un mouvement de recul, une grimace se forma sur son visage rien qu'en pensant à l'éventualité qu'il ne boive de l'alcool.
« C'est juste un peu d'eau, j'ai à peine bu. Après si tu es nareux je peux toujours-, Jisung le coupa en attrapant le verre. »
Il vérifia tout de même le contenu, mais lorsqu'il fut assuré que le liquide n'était que de l'eau, il le bu. En y repensant, il n'avait rien ingurgité depuis le début de la soirée. Et vu la chaleur monstre, ça ne lui ferait pas de mal de s'hydrater. Minho profita de l'instant pour s'asseoir en tailleur, la position dans laquelle il était jusque-là lui étant inconfortable.
« J'étais sorti pour prendre l'air, et puis je t'ai vu, expliqua Minho, Je me suis dis que t'avais peut-être besoin d'un peu de compagnie ?
— Tes amis ne t'attendent pas ?
— Non, il jeta un coup d'œil vers la fenêtre avant de se reconcentrer sur Jisung, Ils ont trop bu. Je sais même pas s'ils ont remarqué que j'étais sorti. »
Il hocha la tête, se cachant derrière le verre qu'on lui avait donné.
« Et les tiens ? Pourquoi ils ne sont pas avec toi ?
— C'est..., son visage s'assombrit, Ils sont occupés. »
Minho comprit, Jisung le savait, pourtant il n'avait pas fait une remarque. Il changea le sujet de la conversation comme si celle-ci n'était jamais intervenu et Jisung sentit un poids se retirer de ses épaules. Le temps passait, l'échange filait. Quelquefois, le silence s'installait mais ce n'était pas quelque chose de lourd. À chaque fois, il finissait par entamer une nouvelle discussion, au sujet complètement futile pourtant ça arrivait à calmer les sens aiguisé de Jisung.
Si jamais quelqu'un passait à côté d'eux, il serait sûrement impressionné par le débit de parole de Jisung. Parce que d'habitude, Jisung ne parlait pas autant, il était silencieux, toujours dans ses pensées. Mais la vérité, celle que personne ne savait, c'était qu'en fait Jisung, il avait beaucoup de choses à raconter. Simplement personne pour l'écouter. C'est pour ça qu'à ce moment, sa voix se promenait dans l'air. Car Minho, il s'intéressait lorsque personne ne l'avait jamais fait. Son intérêt était réel, ce n'était pas qu'une façade. Comparé à ses amis, il n'essayait pas sans arrêt de ramener la conversation à sa personne. Comparé à ses amis, il ne le coupait pas. Et des fois, Jisung s'arrêtait de parler parce qu'il se rendait compte que ça faisait un bon moment qu'il ne parlait que de lui-même, et il avait peur que Minho le trouve trop égocentrique. Mais à chaque fois, il lui faisait signe de continuer. Il le regarderait avec des yeux concentrés, ses émotions varieraient au fur et à mesure de l'histoire que Jisung lui racontait, il lui poserait des questions. Et Jisung se sentait bien. Il racontait tout ce qu'il avait à raconter avec passion, il riait aux remarques idiotes de Minho et il ne faisait même pas attention au temps qui s'écoulait à une vitesse folle.
« J'aime bien ta voix, Jisung. »
Jisung ricanna, et il posa sa tête contre le mur.
« Ma voix ? Elle n'a rien de spécial.
— Je sais pas, il haussa les épaules, C'est sûrement la façon dont tu parles. On dirait que tu vis que pour une nuit.
— Peut-être que c'est le cas. »
La conversation fut coupée courte, car ils entendirent juste après deux voix masculine bien familière à Jisung appeler le prénom de celui-ci dans le jardin. Il n'eut pas vraiment de mal à reconnaître ses deux amis de tout à l'heure et ça le fit grimacer. Il n'avait aucune envie de retourner avec eux, pas après ce qu'il s'était passé, pas alors qu'il avait trouvé autant de réconfort chez Minho. Et Minho, lui, l'avait bien remarqué. Alors il se releva, frotta son pantalon pour en retirer les saletés et tendit la main vers Jisung dans un naturel troublant.
« Tu veux aller autre part ?, lui demanda-t-il.
— Où ça ?
— Je sais pas, quelque part où on sera pas interrompu. »
Jisung ne demanda pas une explication de plus et saisit sa main. Il se releva, puis ils partirent à l'opposé des voix qui appelaient son prénom. Minho le guida jusqu'à sa voiture, et même s' il hésita un peu, Jisung monta sur le siège du passager. Il était déjà au courant que Minho était plus âgé de deux ans, ça ne l'avait pas dérangé.
Dans un silence palpable, Minho avait démarré la voiture. Il roulait vers une direction que lui-même ne connaissait pas, faisant simplement le tour du quartier pour faire passer le temps. Jisung avait baissé la vitre pour sortir sa tête à l'extérieur et respirer l'air de dehors. Il ne faisait pas très chaud, en fait la brise le refroidissait un peu mais la sensation que cette action lui donnait était tellement agréable. Il se sentait léger, libéré de tous ses tourments. Minho lui lançait un regard de temps en temps, mais restait concentré sur la route éclairée par ses phares. Il avait quelque chose en Jisung qui lui disait qu'il avait bien fait de l'aider un peu plus tôt, mais il ne comprenait pas exactement ce que c'était.
« Tu veux que je te dépose chez toi ? Il est tard.
— Non, il répondit fermement. »
Peut-être que Jisung n'avait aucune envie de retourner avec ses amis, mais il n'avait aucune envie de retourner chez lui non plus. Les moment qu'il avait passé en compagnie de Minho cette nuit, aussi court pouvaient-ils être, l'avait fait se rendre compte que la veille voiture de Minho était un plus grand réconfort que les quatres murs de sa chambre pouvaient l'être. Sa vie était fade, quand il y pensait. Le moment présent était un instant de répis qu'il s'accordait à lui-même.
« Tu sais, commença Jisung, Je crois que je n'ai jamais su qui je suis vraiment. Personne ne l'a jamais su, non plus. Les goûts, les peurs, les ambitions, ce que tout le monde expérimente, moi j'ai rien de tout ça. Mes parents pensent que j'aime bien les jeux vidéos parce que je leur ai demandé une console de jeu, mais la vérité c'est que je la voulais juste pour être plus intégré auprès des autres. Tous ce que je fais, c'est dans le but d'être comme les autres. »
Le regard de Jisung était posé sur la route, il parlait parce qu'il avait enfin des oreilles pour l'écouter.
« Je saurais même pas quoi répondre si on me demandait ce qu'est ma couleur préférée. »
Il ria.
« Mais maintenant tout est terminé, je suis complètement mis à nu face à toute ma vie future et je sais même pas quoi faire. Parce que je ne sais pas ce que je veux. Je sais pas ce que j'aime, ce qui m'intéresse. J'ai aucune idée d'un tas de choses, mais pourtant aujourd'hui la seule chose que je peux t'assurer de vive voix, c'est que j'ai envie de rester là, il se tourna vers son interlocuteur, Ne me ramène pas chez moi, s'il te plaît. »
coucou on est grv pas dimanche mais j'avais envie de poster vu que j'avance bien sur l'écriture (ps: je dead ça)
et puis le chapitre 1 est trop nul pour que je le laisse tout seul
bisou bisou je vous aime prenez soin de vous
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