« LES mains en l'air ! »
qu'j'ai crié.

si j'me sens mal ?

ça c'est c'que tu veux.

si j'veux pleurer ?

ça c'est c'que tu penses.

un coup d'pieds et j'me retrouve à terre.
ça dure depuis trois ans et ça m'fait chier depuis ces années.
et puis j'me débas jamais alors que j'devrais.
j'crois que mes mots ont aucun impact.
et j'déteste ça.
j'devrais avoir l'habitude mais ça m'fait pas cet effet là.
j'ai tellement écouté leur regard que j'ai fini par m'entendre.
mais j'dois bien aimer souffrir, sinon pourquoi j'agirais ainsi ?

et puis, j'ai du mal à m'voir.
j'suis passé innaperçu alors j'me reconnais plus.
j'ai pas dû me taillader les bras souvent pour bien aller parce que ça marche pas du tout.
forcément, c'est juste moi qui suis trop sensible.
trop sensible, alors j'me mutile plus.

elle est devenue elles.
la rumeur était déjà prête pendant qu'ils voulaient me battre alors ils l'ont envoyé à la poste du lycée.
et puis elle leur a plu alors ils lui ont donné de la compagnie avec la suivante.

j'les entend parler mais j'arrive pas à me défendre alors j'me vexe juste.
au fond, j'crois qu'ils ont pas tort et que j'ai raison.
c'est juste une phase, ils passeront à un autre élève un jour.
seulement, ça a duré trois ans.
peut-être que j'suis sympa alors ils veulent de moi.
ils veulent de moi pour ramasser les bouts d'verre qu'ils jettent.
au fond, j'leur rend simplement service.
non ?

c'est vrai, ça m'rend triste de cacher la vérité.
mais moi j'tiens au fond d'teint parce qu'il cache mes marques sur les poignets.
et quand toute leur haine s'ra sortie, ils seront morts de vide.
au fond, j'suis leur seule distraction.

j'arrive encore à être mégalo quand on me coule dans l'eau et pourtant ça m'aide pas à respirer.
ça m'aide même pas à bien aller, alors tu vois...
un jour j'me sentirais bien et l'autre fois j'crèverais plus loin.

j'les aimais bien quand ils étaient morts.