PDV IGNEEL

     Nous revenons au rez-de-chaussée et sommes presque à la sortie de l'hôtel.

     Je me rends compte que j'ai changé, mais... Ce n'est pas de ma faute. Tout ce que je veux, c'est elle.

     Je relève le regard vers elle, et constate qu'elle fusille littéralement la réceptionniste du regard.

     Cette dernière tourne le regard vers moi, et joue des cils.

     Moi, je prends Lucy par la taille et lui embrasse le sommet du crâne en inspirant un peu l'odeur de ses cheveux, puis, je me retourne vers la réceptionniste qui a les yeux grands ouverts et la bouche formant un "o".

     Nous sortons de l'hôtel, et Lucy se tourne vers moi en riant.

Lucy : tu as vu son visage?

Moi : oui. Je suis à l'origine de cela. Elle ne doit pas avoir l'habitude qu'un homme lui résiste.

Lucy : une vraie catin. C'est tout ce qu'elle est.

     Je la couve du regard alors qu'elle continue à bougonner contre la réceptionniste.

Lucy : la prochaine fois qu'elle pose son regard sur toi, je la tranche en deux.

     Je déglutis difficilement.

     Elle met toujours ses sérieuses menaces à exécution.

Moi : j'ai de la peine pour elle.

     Nous marchons encore quelques temps, tournant à droite, à gauche, avant d'apercevoir une maison totalement blanche, et un peu plus grande que les autres.

     Lucy toque à la porte peinte en marron et vernis, et quelques minutes plus tard, une femme dans la trentaine vient nous ouvrir.

??? : oui? Puis-je vous aider?

Lucy : bonjour. Nous sommes les mages de Creatures Hunter. Nous sommes venus pour la mission que vous nous avez envoyé. C'est bien la maison du maire?

??? : oui, c'est bien ici. Mais, je crois que vous vous êtes trompés. Nous n'avons envoyé aucune mission.

     Nous nous regardons avant de tourner à nouveau notre regard vers elle.

Moi : lisez ceci, s'il vous plaît.

     Je lui tends l'affiche que j'avais gardé dans une de mes poches.

     Elle finit de lire et nous la rend.

??? : non, désolée. Ce n'est pas nous qui l'avons envoyé.

     Juste à ce moment, la lacrima de Lucy se met sonner. Elle décroche, et l'apporte à son oreille.

Lucy : oh merde.

     Je la regarde, médusé par son langage.

Lucy : protégez les villes autour comme nous l'avons fait lors de la dernière guerre. En revanche, faîtes évacuer la ville. Je ne veux pas que ces ombres possèdent un habitant. Mettez tout le monde à l'abri, et s'il vous plaît, dîtes à Mira de protéger mes enfants.

     Elle coupe l'appel, et se tourne vers la dame et moi, qui la regardons perdus.

Lucy : c'était un piège! Il n'y a jamais eu de mission dans cette ville. On nous a trompés. Légion est maintenant attaqué par des milliers d'ombres maléfiques. On doit y retour... Oh non...

     Je suis son regard et reste aussi stupéfait qu'elle.

Moi : madame, rentrez. Ne sortez de chez vous sous aucun prétexte.

??? : qu'est-ce que c'est que ça?

     Le ciel s'assombrit, et laisse place à une infinité d'ombres sorties d'on ne sait où.

Moi : faîtes ce que je vous dis!

     Elle ne demande pas son reste, et s'enferme chez elle.

Moi : Lucy?

     Ayant compris, elle met à chaque maison une protection.

Moi : tu vas tenir?

Lucy : bien sûr que oui. Pour qui tu me prends?

     Les ombres, n'ayant pas vu les fluorescences des protections magiques, se heurtent à ces dernières.

Lucy : on se sépare. Quand on aura terminé, on se retrouve exactement ici, d'accord?

     J'hésite à la laisser partir loin de moi, mais...

Moi : d'accord. Tu as intérêt à revenir en un seul morceau.

Lucy : promis mon dragon.

     Nous nous séparons, allant chacun de son côté.

PDV LUCY

     Je tends mon bras vers le ciel, et récite la même formule que celle que j'ai utilisé à la guilde pour détruire ma première ombre.

Moi : exóntosi.

     Cette fois-ci, ce ne sont pas des cercles magiques qui apparaissent, mais un seul au milieu du ciel, et d'une taille anormale. Ensuite, une phénoménale lumière en jaillit et ravage toutes les ombres encore présentes sur son périmètre. 

Moi : au moins, je me suis débarrassée de la plupart d'entre elles.

     Je soupire.

Moi : mais il en reste encore un paquet...

     Je cours à travers la ville. Lorsque je trouve un attroupement d'ombres, j'utilise le même sort que tout à l'heure.

Ellipse d'une heure.

     J'ai fait un dernier tour de la ville, et maintenant, je m'apprête à retourner à la maison blanche.

??? : alors c'est toi la gardienne.

     Je me retourne en une fraction de seconde, et vois devant moi une ombre... Géante?

Moi : qui êtes-vous?

??? : le Dieu des ombres. Zílio.

Moi : et que voulez-vous?

Zílio : au début, je cherchais juste à récupérer cet incompétent de Gretzky.

     Oh oh. J'avais complètement oublié que je le retenais dans une de mes dimensions... Et les autres aussi à ce que je vois. Mais comment oublier quelque chose d'aussi capitale?! Il a des informations qui peuvent nous intéresser!

Zílio : mais maintenant, je suis plus intéressé par toi. Tu caches quelque chose de bien plus dangereux que les huit graines.

     Euh... Comment ça?

Moi : désolée, je ne comprends pas. Que voulez-vous dire?

Zílio : tu le découvriras bien assez tôt.

Moi : mais atten... Dez...

     Et... Il a disparu.

     Je tourne les talons, et cours le plus vite possible pour retrouver l'homme que j'aime.

     Arrivée, je remarque qu'il a juste quelques égratignures, rien de bien grave.

Moi : Igneel, ça va?

Igneel : oui, ne t'en fais pas. Et toi?

Moi : je vais bien. Mais pour toi, j'ai des doutes. Même ces petites égratignures m'inquiètent.

     Il me prend par la taille et m'embrasse chastement.

Igneel : une véritable mère poule.

Moi : hey!

     Il étouffe un rire alors que moi je me mets en le fixer, lassée.

Moi : c'est bon. Pas le peine de te moquer.

Igneel : c'est ma petite vengeance. Au fait, tu maintiens toujours les barrières.

     Oups. Je les avais oubliées celles-là.

     En un geste de la main, j'annule ma magie.

     Mais... Je manque de m'effondrer. Heureusement qu'Igneel me tenait toujours par la taille.

Igneel : on ferait mieux de retourner à l'hôtel. Tu as utilisé beaucoup de magie.

Moi : et les autres?

Igneel : je les préviendrai de ton état.