🧟♂️ Chapitre 3 🧟♂️
- AaAGHEEAAAAWwAAAAAhAAAAAAAAAASSSHHHEEEEEEeeheEEEEEEEEEEEEE !!!!
La voix qui lui semblait à la fois si proche et si lointaine se fraya un chemin à travers la discontinuité de ses pensées. Il n'y avait qu'une seule personne au monde pour prononcer le nom de l'ébène de cette manière. Et cette personne était celle qu'il aimait et qu'il admirait le plus. Celle pour qui il serait capable de mourir.
« Mais tu ES en train de mourir, Keiji. »
Il cracha du sang sans préavis, rouvrant brusquement les yeux. Le décors avait changé. Il ne se souvenait pourtant pas avoir bougé, mais Kotaro avait dû le porter lorsque le plus jeune s'était évanoui. «Peut-être, murmura une voix dans son esprit embrumé, peut-être qu'il devrait plutôt essayer de vivre pour cette personne si spéciale à ses yeux.»
- AKAASHI !! s'exclama le bicolore, ravi de voir que son cher compagnon était toujours à nouveau conscient.
- Ahargh...
Keiji avait essayé de dire «ça va» mais sa bouche n'était vraisemblablement pas disposée à articuler ces mots comme il le voulait. Quand sa vision se fut un peu mins floue, mais toujours pas nette pour autant, il remarqua qu'ils se trouvaient dans une petite impasse discrète et encombrée. Il était adossé à un mur de béton qui faisait la devanture d'un garage depuis longtemps abandonné. Le soleil au dessus de leurs têtes commençait doucement à se coucher, ce qui était plus qu'inquiétant, car les Zombies se trouvaient être 2 fois plus actifs dans l'obscurité.
- T'es réveillé ? Tu m'entends ?
Les yeux dont l'or hypnotisant était taché d'inquiétude et d'anxiété scrutèrent, avides de réponse, le visage maladif de l'homme aux iris d'un bleu topaze. Bokuto n'était absolument pas prêt à le laisser mourir ainsi. Il se fichait bien que la transformation était inévitable, il refusait purement et simplement de laisser tomber le dernier allié qui lui restait.
Akaashi avait été avec lui du début jusque la fin. Il était là pour lui avant même que le Virus ne se répande. Et l'ancien capitaine de Fukurodani sera à jamais reconnaissant envers ce garçon d'un an son cadet mais aussi mille fois plus intelligent et mature que lui. Il était complètement dépendant de sa présence, de son soutien. Sans lui, comment pourrait-il avancer ? Bokuto était stupide, insoucieux, tête en l'air, imprudent et impulsif. Il le savait. Il savait le reconnaître. Et il savait que sans Kuroo, et sans Akaashi, il ne tiendrait pas longtemps. Ces deux types étaient ses piliers, bien que l'un d'eux s'amusait souvent à le mettre dans des situations impossibles. Pas comme si la chouette avait besoin de qui que ce soit pour se foutre dans la merde, mais quand même, Tetsurou aimait trop empirer les choses.
Mais c'était toujours Akaashi qui le retenait. Akaashi était indéniablement irremplaçable. Et Kotaro avait subi beaucoup trop de perte et ressentit beaucoup trop de peine pour se permettre de vivre encore un seul désastre. Et Akaashi qui mourrait, ça sonnerait la fin de sa propre existence. Il n'était là que grâce à lui. Comment tiendrait-il debout si son unique pilier s'effondrait ?
« Ne meurs pas, ne meurs pas, ne meurs pas, ne meurs pas. » suppliait l'aîné dans sa tête, encore et encore, au bord de la crise de nerf.
« Ne meurs pas, ne meurs pas, ne meurs pas, ne meurs pas. » se répétait le cadet mentalement, en boucle, pour rester conscient.
Il ne restait plus qu'eux deux. Ils étaient seuls face au monde entier. Un monde infesté de morts-vivants cannibales. Ils avaient vu leurs camarades tomber les uns après les autres, ils avaient failli perdre espoir plus d'une fois, mais ils avaient tenu jusqu'ici.
Et ils n'étaient pas encore prêt à mourir.
.
.
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Mais l'Univers n'était définitivement pas de leur côté. Peut-être était-il jaloux de leur proximité et de leur complémentarité, car alors que le contexte était suffisamment horrible pour mettre la larme à l'œil au plus stoïque des humains, une nouvelle touche de de désespoir vint s'ajouter à ce triste tableau. Un bruit résonna, les faisant se figer tous les deux. C'était un son malheureusement familier, synonyme de mort et d'effroi. Bokuto et Akaashi s'échangèrent un regard lourd de sens.
Ils n'étaient pas seuls.
Des pas traînants, spécifiques à la démarche des zombies, progressaient vers eux. Le noiraud retint sa respiration, alors qu'il était déjà tellement pâle que même un vampire s'en inquièterait. Enfin, si les vampires existaient, évidemment ; quoique, étant donné le monde dans lequel ils vivaient dorénavant, où la survie face à des créatures non-mortes mais loin d'être vivantes comblait leur quotidien, il ne serait pas si surprenant d'apprendre que les suceurs de sangs puissent être eux aussi réels.
- Je vais nous sortir de là, déglutit l'argenté. Je te le promets, fais moi confiance.
Le destinataire de ces mots dévisagea son interlocuteur comme s'il avait perdu la tête. Il n'y avait pas moyen que cette journée se finisse bien. Même si, par on ne sait quel miracle, le plus vieux parvenait à se débarrasser de la créature qui venait chercher son dîner, et à éviter toutes les autres qui pourraient l'accompagner, rien, absolument rien dans ce monde ne pourrait s'opposer à la zombification de l'ancien passeur. Mais la jeune chouette n'en démordait pas.
- Alors ne meurs pas, Akaashi, d'accord ? Ne me laisse pas. Tu peux y arriver, il faut que tu te battes ! On va survivre, ensemble, comme on l'a toujours fait.
Sa voix n'était définitivement pas aussi sereine et confiante qu'il voulait le faire croire. Elle était au contraire nuancée d'inquiétude et de désarroi face à l'impasse -aussi bien littéraire que métaphorique- devant laquelle il se trouvait.
Les râles affamés se rapprochaient, mais Kotaro resta accroupi face à son camarade sans le lâcher des yeux. Ses iris aux couleur de l'aurore trahissaient son appréhension des futurs évènements. Et Keiji ne savait pas s'il hallucinait à cause de la fièvre ou non, mais il trouvait que les yeux de son vis-à-vis ressemblaient à un soleil matinal de printemps émergeant des flots salés pour illuminer toutes les terres aux alentours de son éclat doré mais humide.
- Je, reprit le bicolore, incertain, j'ai... J'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu vives, alors... Alors s'il te plaît Akaashi, ne meurs pas. Ne devient pas comme "ça" . . . Ne devient pas comme eux... On trouvera une solution. On trouve toujours une solution, donc . . .
Le garçon à la chevelure aussi noire que les ténèbres n'avait plus la force de retenir ses larmes. Même lorsqu'ils étaient en train de perdre un match, il n'avait jamais vu son sempai ainsi. Même lorsqu'il ne lui faisait plus de passes, Bokuto n'était pas aussi suppliant.
- Donc . . . Reste . . . Reste avec moi . . . S'il te plaît, reste avec moi.
Kotaro était en train de craquer complètement. Son sourire jovial et ses cris enthousiastes s'étaient laissés dévorés par la peur de perdre la dernière personne qui lui restait. La personne qui comptait déjà le plus pour lui avant même qu'il ne perde toutes les autres. Il ne pouvait pas vivre sans Akaashi. Il ne pouvait simplement pas. Il était incapable de s'imaginer une vie sans le noiraud à ses côtés. Son imagination était pourtant débordante, mais ça, c'était au-delà de ses capacités.
Alors, l'origine du gémissement d'agonie fit son apparition. La silhouette commença à se dessiner à l'ombre d'un bâtiment, et avançait lentement vers eux. Elle ne semblait pas être très pressée de les dévorer, pourtant il était indéniable qu'elle avait faim de cervelle fraîche. Peut-être était-elle consciente que, au fond de cette ruelle sans issue, le duo n'avait aucun échappatoire ?
L'avantage, cependant, était que la créature paraissait seule. Donc, il était possible de s'en débarrasser -encore fallait-il parvenir à le faire sans rameuter tous les autres rodeurs aux alentours.
Kotaro se retourna et se releva, se plaçant de sorte à protéger son cadet avec son propre corps. Mais l'argenté se figea dès qu'il aperçut ce à quoi il faisait face. Ses poings serrés se relâchèrent, et ses mains commencèrent à trembler.
- N-non . . .
De là où il était, l'ébène ne pouvait pas voir l'expression de son protecteur, mais il devinait que son visage s'était décomposé à la vue du zombie. Akaashi fit donc glisser son regard vers le mort-vivant, mais il était trop trouble pour parvenir à distinguer quoi que ce soit. La seule chose qu'il parvenait réellement à percevoir était le dos robuste et rassurant de Bokuto, ce même dos qu'il avait poursuivit pendant des années sans jamais se laisser distancer.
Mais, en se concentrant bien, c'est-à-dire en usant de toute la vivacité d'esprit qui lui restait encore, il parvint à peu près à comprendre ce qu'il avait sous les yeux. Une chevelure blonde décolorées aux racines d'un noir profond, une taille ne dépassant pas le mètre soixante-dix, un sweat bordeaux dans un sale état, et un petit air de félin un peu trop familier . . .
Akaashi aurait sincèrement préféré que ce ne soit qu'un mirage causé par la douleur, que ses yeux lui jouent des tours, ou que son cerveau interprétait mal les choses. Il aurait donné son bras pour qu'on lui prouve qu'il avait tort. Et il aurait presque réussi à se persuader qu'il se trompait, mais le « Impossible » que souffla son partenaire d'une voix blanche ne faisait qu'approuver ce qu'il pensait : le zombie qui se dressait en face d'eux n'était autre que Kenma Kozume. Il n'y avait aucun doute.
»»——☠——« 𝖆̀ 𝖘𝖚𝖎𝖛𝖗𝖊 »——☠——««
J'ai déjà dit que j'adorais les cliffhanger ? Oui ? Bah je le répète 😘
J'aime le suspens de cette histoire, vous savez pas à quel point ça m'a fait kiffer de l'écrire.
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Cho.
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