Ellipse d'un mois, trois semaines et deux jours.

PDV LUCY

Grandine : tu n'as pas totalement respecté mes consignes, Lucy.

     Son ton me fait bien comprendre qu'elle me réprimande.

Moi : mais si, je les ai respectées. Pose la question à Igneel.

     Elle regarde le concerné qui acquiesce en un hochement de menton.

Grandine : mais pourquoi es-tu aussi fatiguée, alors?

     Je rougis en repensant à notre soirée d'hier. Comment je vais lui expliquer, moi?

Moi : euh... Comment dire...? C'est... Personnel? Intime?

Grandine : attendez! Vous l'avez fait? ! Même dans ces conditions?!

     Je me recouvre la tête avec la couverture, aussi rouge qu'un coquelicot.

Grandine : Igneel!

     Ça va barder.

Grandine : comment as-tu pu...

Moi : c'est moi qui le lui ai demandé!

Grandine : mais pourquoi?

Moi : eh bien... Je-j'en avais envie... Alors...

     Je sors à moitié ma tête du drap, ne laissant que mes yeux à découvert.

Grandine : et le bébé?

Moi : faire ce genre de chose n'est pas grave pour le fœtus, et est même conseillé. Et puis, ma libido n'a pas baissé comme pendant ma première grossesse. Je pouvais bien me permettre un petit plaisir.

     Elle arque un sourcil, avant d'éclater de rire.

Moi : qu'est-ce qu'il y a de drôle?

     Cette fois, je me lève à moitié, restant assise sur le lit.

Grandine : rien... Ne t'en fais pas.

     Je reste dubitative face à cette réponse tandis qu'elle se calme.

Grandine : mais tu as raison. Ce n'est pas dangereux pour le bébé, dans la majorité des cas. Mais... Je suis tout de même inquiète. Il est très fragile, donc...

Moi : je veille sur lui en permanence. Tu n'as pas à t'en faire. D'accord?

     Elle acquiesce, mais reste quand même dubitative.

Moi : le tien et celui de Wendy, ils vont comment?

     Elle porte sa main à son ventre qui est déjà visible, comme le mien.

Grandine : ils se portent à merveille. Je prie souvent pour que le mien soit un garçon.

Igneel : je prie également pour un garçon.

Moi : et moi pour une fille maintenant. Je ne veux pas que Astéria et moi soyons les seules femmes de la famille.

Igneel : peur d'être en infériorité féminine?

Moi : oui. Je l'avoue et je l'assume.

     Un coup dans le ventre me fait doucement sourire, suivi d'un autre un peu plus puissant.

Moi : il a faim... Et moi aussi.

Igneel : allez viens. Je vais vous faire une de mes spécialités.

Grandine : tu peux me dire depuis quand tu cuisines?

Moi : depuis toujours! Et je n'ai pas honte d'avouer qu'il est meilleur que moi.

Grandine : c'est vrai?

Moi : oui.

Grandine : il ne nous a jamais fait à manger à nous.

Moi : joins toi à nous si tu veux.

Grandine : avec plaisir.

     Igneel me prend en mode princesse comme presque toujours et nous allons à la cuisine. Il me dépose sur un haut tabouret et Grandine s'assoit à ma droite, puis s'accoude à l'îlot présent en face de nous.

Moi : et tu comptes cuisiner quoi?

Igneel : du magret de canard, accompagné d'une sauce sucrée salée au miel et au vinaigre balsamique. Je sais que tu en raffoles... Surtout en cette période.

Moi : merci mon dragon.

     Il me fait un clin d'œil avant de sortir les différents ingrédients : deux magrets de canard, six échalotes, du vinaigre balsamique, du miel, du sel et du poivre.

Grandine : où sont Astéria et Hikari ?

Moi : avec leurs grands frères. Ils sont sortis ce matin.

PDV IGNEEL

     Je retire l'excès de gras sur les côtés des magrets et je réalise des entailles en forme de croisillons dans la peau du canard jusqu'à la chair, puis assaisonne avec du sel et du poivre. Je fais ensuite chauffer une poêle anti adhésive sans matière grasse.

     Lorsqu'elle est bien chaude, je dépose les magrets côté peau, et laisse cuire dix minutes en arrosant la chair avec le gras fondu des magrets. Puis, je les retire. Je vide l'excès de graisse et remets le canard dans la poêle du côté chair cette fois-ci, et poursuis la cuisson pendant cinq minutes. Je les retire et les préserve au chaud dans du papier d'aluminium.

     J'épluche les échalotes et les hache. Dans la même poêle, je fais revenir les échalotes pendant cinq minutes et déglace au vinaigre balsamique. J'utilise une spatule en bois pour gratter les sucs de cuisson dans le fond de la poêle. J'ajoute le miel et porte à ébullition pendant une minute.

Grandine : il est concentré dis donc...

Moi : le secret d'une bonne cuisine est dans la concentration et le plaisir de cuisiner ou d'apprendre à le faire.

Grandine : je rendrai les autres jaloux quand je rentrerai. Enfin, si c'est vraiment bon.

Moi : tu doutes de ma parole maintenant?

Grandine : non, je n'oserai pas.

     Je découpe les magrets de canard en tranche et les nappe de sauce après les avoir disposer dans des plats. Je les sers accompagnés de pâtes fraîches.

Moi : vous m'en direz des nouvelles.

     Elles en prennent une bouchée et je vois leurs yeux pétiller.

Grandine : mais... C'est excellent!

Lucy : tu vois? Je te l'avais dit que tu aimerais.

Grandine : oui, et je ne suis pas déçue.

     Nous terminons de manger sous les compliments de mon amie la dragonne. Nous restons encore quelques heures à parler de tout et n'importe quoi, quand elle nous annonce qu'elle doit rentrer.

PDV LUCY

Moi : n'oublie pas de rendre les autres jaloux.

Grandine : je ne vais pas m'en priver. Allez, au revoir. Et portez-vous bien.

Moi : merci. Salue la guilde pour nous, s'il te plaît. Au revoir.

     Elle quitte notre domicile avec un dernier signe de main. Une fois que je ne la vois plus, je referme la porte et retourne dans le salon.

Moi : j'ai sommeil. Tu veux bien dormir avec moi?

Igneel : bien sûr.

     Nous montons donc dans notre chambre et je ne perds pas de temps pour rejoindre le troisième amour de ma vie : mon lit! Igneel me rejoint bien vite et met sa tête au niveau de mon ventre tandis que ses bras entourent me taille.

     Un coup dans le ventre nous fait sourire.

Igneel : je me demande maintenant : tu n'as pas mal lorsqu'il te donne des coups?

Moi : non. C'est un peu agréable plutôt.

Igneel : si tu le dis. Au fait, tu voudrais quoi, comme repas pour ce soir?

     Je réfléchis sérieusement à la question. Bah quoi? C'est très important de savoir ce qu'on va manger plus tard. Surtout que je suis enceinte. Il ne faudrait pas que je choisisse n'importe quoi, et que le bébé me le fasse regretter après, en me faisant régurgiter tout cela en plus de ma bile et du sang.

Moi : j'aimerais bien du bœuf bourguignon et des profiteroles.

Igneel : si tu en as tant envie...

Moi : merci, mon dragon.

Igneel : c'est normal ma chérie.

     Il s'endort le premier, vite suivi par moi.