Sarah attendait dans la salle d'attente, dans le couloir où son amie allait peut-être finir sa vie. C'était trois ans plus tôt.
La brune était passé chez elle pour lui dire bonjour et offrir le cadeau d'anniversaire qu'elle avait cherché pendant des semaines. Mais en frappant à la porte, personne n'avait répondu. Étrange puisqu'elle avait appelé le café juste avant et qu'on lui qui avait dit que c'était son jour de repos.
Peut-être était-elle simplement sortit, me direz-vous. Mais si vous aviez vu l'état dans lequel elle se trouvait, vous auriez comprit que cela n'avait même pas effleuré l'esprit de Sarah qui sortit le double de sa poche pour entrer et voir si tout allait bien.
Et c'est là qu'elle l'avait trouvé, allongée sur son canapé en sanglotant comme une petite fille, des gouttes de sang tombant une à une sur le sol. Elle pleurait et riait en même temps sous la fièvre qui la rongeait depuis sûrement plusieurs heures. Leslie avait tenu bon pendant un an avant de retomber le jour même où elle avait perdu Eren. Perdu alors qu'il était toujours là.

La rousse s'en était sortit. Elle allait devoir prendre du repos, trouver un moyen d'aller mieux et d'oublier ce qu'elle avait subit.
Cela prit du temps, plusieurs mois. Quasiment une année. Tous avaient prit garde qu'elle ne recommençait pas à tout accumuler pour laisser tout échapper le 21 Mars. Son médecin, ses amis veillaient à ce que la cocotte minute ne reprenne plus jamais du service, que plus jamais le feu ne brûle à nouveau sous ses pieds faisant ainsi monter en elle la colère et la tristesse.
À ses 25 ans, rien ne se passa. Leslie accepta même de souffler les bougies du gâteau qui avait été fait pour elle. Cette souffrance semblait derrière elle.

Mais voilà, aujourd'hui, il était revenu et elle avait l'impression de perdre pied de nouveau.
"Comment ose-t-il ?" était la question qui tournait en boucle alors qu'il lui demandait sérieusement de revenir auprès de lui.

« Qu'est-ce que tu as dit ?

– Je t'aime et je veux que tu revienne. »

Il devait être sous l'emprise de substance, la jeune femme ne voyait que ça. Le brun était si dur et blessant l'instant d'avant, et lui avouait ses sentiments celui d'après ?

« Et pourquoi je ferais ça ?

– Parce-que je sais que tu m'aimes encore.

– Tu te trompe. Si j'avais voulu te revoir, je l'aurais fait, et ce serait uniquement pour que tu t'excuse.

– Je suis le roi des cons, j'ai merdé avec toi et je regrette. J'ai besoin de toi.

– Pourquoi ça ? T'avais pas ta copine Historia qui devait venir chez toi ? »

Ce nom, elle ne l'avait jamais oublié. Le nom de celle qui lui avait rit au nez alors que son monde tout entier s'écroulait.

« Ça n'a pas duré. Quand j'ai compris que c'était toi que j'aimais, elle n'est pas restée plus longtemps.

– C'est bien dommage. Mais tu aurais dû t'en rendre compte avant de me perdre définitivement. Laisse moi te dire qu'utiliser quelqu'un n'est pas de l'amour. Maintenant, j'aimerais que tu partes et que tu me laisses tranquille. »

Le grand brun acquiesça, comprenant que rien ne changerait pour le moment. Il se pencha vers elle, embrassa sa joue et sortit sous la pluie sans même boire son verre.