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Yann #7

*Point de vue Yann*

Je suis assis sur un muret, en plein milieu des Blocks et j'ai la rage. Je viens encore de foutre KO des mecs, pour défendre le cousin d'Écho... Il a une fois de plus cherché la merde, en sachant que derrière, je serais là, il n'a même pas les couilles d'assumer ses conneries.

Ils sont là, en train de rire et de s'amuser de la situation et le son de leurs voix ne parvient pas vraiment jusqu'à moi. J'ai appris à compartimenter, je régule les informations que je dois prendre et celle dont je me fous royalement. Si je laisse la porte ouverte à tout, je serais foutu bien avant de régler cette histoire.

Ces derniers jours et comme à chaque fois que mes pensées les plus sombres m'envahissent, mes yeux se posent sur elle. Elle passe à quelques mètres de nous, sans nous calculer et les gars à côté de moi ne se gênent pas pour faire des commentaires qui mériteraient que je leur mette mon poing dans la gueule. Mais, qu'est-ce qu'elle fout dans les Blocks ?

Je suis censé rester avec Lucas pour assurer ses arrières, Écho me l'a demandé, mais la seule chose dont j'ai envie, c'est de savoir ce qu'elle fait là... Je glisse un mot à l'un des mecs, puis me redresse... Juste cinq minutes...

Je la rejoins à petites foulées et elle n'est pas surprise de me voir ici... Ma joue frôle la sienne lorsque je lui dis bonjour et l'autre n'en fait encore qu'à sa tête.

Elle sort son portable et vérifie l'heure. Elle semblait se diriger vers l'arrêt de bus et je suppose que louper celui qu'elle doit prendre n'est pas dans son programme. Je me mets donc à marcher à ses côtés... Hors de question qu'elle le rate à cause de moi, surtout dans ce genre d'endroit. Nous discutons tout en avançant et elle m'explique qu'elle est venue voir une amie... Au Blocks ?

– OK, alors tu traînes par ici...

– Ouais, ça m'arrive.

– C'est pas vraiment le bon endroit pour se balader.

– Je sais, t'es pas le premier à me le dire, mais...

– Mais, tu viens quand même... la coupé-je.

– Toi aussi, s'amuse-t-elle.

– C'est pas pareil.

– Je peux savoir en quoi ?

Je commence à lui sortir le couplet sur le fait que c'est une fille... Non mais sérieusement ! Elle est loin de s'arrêter à ça, c'est évident... Je suis pas du genre macho, loin de la même mais... Les Blocks, quoi !

– Moi, je sais me défendre ! affirmé-je.

– Ouais, je sais, j'ai vu ça.

Je l'observe, étonné et elle me montre mon arcade amochée par la droite que j'ai reçue plus tôt.

– Je t'ai vu tout à l'heure, explique-t-elle.

– T'étais là ?

– Je passais par là quand la bagarre a éclaté.

– Et au lieu de tracer, t'as regardé... Normal quoi, m'agacé-je.

Pourquoi ça a le dont de m'énerver comme ça ? C'est débile...

– Il me semblait t'avoir reconnu alors oui, t'aurais pu avoir besoin d'aide.

Elle est vraiment sérieuse ? Apparemment, au regard qu'elle me lance oui... Mais, c'est n'importe quoi !

– Même si j'avais besoin d'aide, n'interviens jamais, lui ordonné-je.

Je plante mes yeux dans les siens. Je suis sérieux !

– Je suis pas du genre à rester là et rien faire, tu sais, lâche-t-elle.

– Ouais, j'ai cru comprendre et moi j'suis pas du genre à impliquer qui que ce soit.

Elle fronce les sourcils et je sais pas pourquoi, mais je sens qu'elle va me sortir un truc auquel je ne m'attends pas.

– Ouais, t'es plutôt du genre à aider, quitte à te retrouver dans des situations compliquées après. Un appel et tu fonces tête baissée, c'est ça ?

Bah voila, qu'est-ce que je disais... Je l'observe, sans répondre et maudis Kévin de ne pas fermer plus souvent sa gueule.

– C'était qui l'autre jour au téléphone ? Un ami ? ajoute-t-elle, en mimant exagérément les guillemets autour du dernier mot qu'elle a prononcé.

– Quand on a besoin de moi, je suis là, c'est tout.

– Et tu finis parfois comme ce soir, avec l'arcade amochée, constate-t-elle.

Je laisse échapper un petit rire en désignant mon arcade et essaye de la convaincre que c'est rien... C'est pas faux, j'ai connu bien pire... Je lui explique vaguement pourquoi j'ai défendu cet abruti tout à l'heure et elle ne comprend pas ce qui me pousse à le faire... C'est compliqué et je ne compte pas lui déballer la vérité.

– C'est quoi ? T'es à ses ordres ? balance-t-elle, alors que je me tends.

– Je suis aux ordres de personnes, grogné-je.

– Pourtant, il te fait signe, tu le suis, il te demande de garder un œil sur son cousin, tu le fais...

– Tu sais pas de quoi tu parles ! m'emporté-je.

Cette fille a vraiment le don de me pousser à bout. Et, à chaque fois que je commence à m'énerver, la seconde qui suit, je regrette de l'avoir fait.

– Tu sais, je suis pas bête... Ton téléphone qui sonne tous les jeudis, tu disparais dès qu'un ami a des ennuis... Je suis sûre que derrière tout ça, y'a quelque chose.

Bordel de merde ! Où elle est allée pêcher ça ? Comme un con, je baisse les yeux sur mes pompes.

– Tu t'imagines des trucs alors que c'est pas le cas.

C'est sûr qu'avec une excuse bidon comme celle-là, elle va y croire. Je m'écouterais, je me foutrais des claques. Pourquoi je ne me suis pas écouté, putain ! C'est pas compliqué pourtant, garder les gens à distance, c'est ma spécialité...

– Ça, c'est ce que tu dis, moi, je sais qu'il y a quelque chose de louche.

Je me fige. Elle vient limite de me porter le coup de grâce. Pour moi, à cet instant, elle est trop proche... Vraiment trop...

– Pourquoi tu lâches pas l'affaire ?

– Parce que je suis sûre que malgré ce que tout le monde raconte, t'es un mec bien, affirme-t-elle, calmement.

Si elle savait...

– Bah, tu te goures, t'es même carrément à côté d'la plaque !

– Tu peux essayer de me faire fuir ou de me repousser, c'est pas pour ça que je laisserai tomber.

Bordel, mais c'est pas possible ! Il faut pas que je lâche, même si j'en ai pas vraiment envie, je dois tenir bon et faire ce que j'avais prévu. J'en vaux pas la peine...

– Tu perds ton temps, soufflé-je, en m'éloignant.

– Peut-être, peut-être pas ! En attendant, c'est pas moi qui fuis à chaque fois, donc c'est que je me rapproche de la vérité.

Elle me balance ça, alors que je suis déjà quelques mètres derrière elle et instinctivement, mon poing se serre. Si j'avais mon défouloir en face de moi, il en prendrait plein la gueule. Laisse la vérité où elle est... Ça vaut mieux.

Sans rien contrôler, je me retourne et l'observe s'éloigner.

– Fais gaffe à toi !

– T'inquiètes, je suis une grande fille ! réplique-t-elle, tout en avançant sans se retourner.

Et, je suis censé faire quoi de cette info ? De toute façon, même si je faisais mon maximum pour respecter ce que j'ai décidé, je suis pas sûr d'arriver à m'y tenir... Garder un œil sur elle, c'est la seule chose qui fait que je me sente bien ces derniers jours. C'est comme si ces derniers temps, je me levais le matin et que j'avais de nouveau un but... Qui vaille le coup.

Je rejoins Lucas et ses potes sur le muret et au moment où je m'assois, je l'aperçois de loin, son bus lui passant sous le nez. Fait chier, putain ! Ce coin craint un max, surtout la nuit...

Elle s'assoit sous l'arrêt de bus, pianote sur son téléphone un moment, puis sort un petit livre de sa poche. Un sourire se pointe malgré moi au coin de mes lèvres, quand je vois que c'est celui que je lui ai prêté. Les gars me rappellent à l'ordre plusieurs fois, se plaignant que je ne les écoute pas et je les envoie chier. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, au moins avec ça, ils sauront que je ne les entends plus. Je l'observe de loin, discrètement et la seule fois où je détourne les yeux d'elle, c'est quand Kév m'envoie un message.

Je relève le nez sur elle et fronce les sourcils en voyant un groupe de mecs que je connais s'approcher de l'arrêt. À croire que c'est fait exprès... L'un d'eux s'assoit à sa gauche et je sens immédiatement une pointe d'angoisse apparaître. Il fallait forcément que des gars de l'une des pires bandes l'approchent... Voilà qu'elle sort un briquet de son sac et qu'elle le tend à celui qui s'est approché d'elle sur le banc. Je lâche un juron et Lucas me regarde bizarrement...

Putain, c'est la merde... Si je me casse et qu'Écho apprend que j'ai laissé son cousin, je vais avoir des emmerdes... Et, si je me bouge pas, c'est elle qui en aura.

Je me lève d'un bon et leur fais signe que je reviens. J'envoie un message à Kévin. Il me faut sa caisse... Il me répond dans la foulée et j'hésite à la laisser là le temps d'aller la chercher. J'arrache mes écouteurs de mes oreilles, puis pique un sprint jusqu'en bas de chez lui. Il me balance ses clés depuis la fenêtre de son appartement et je démarre en trombe. Il ne m'a pas demandé d'explications, il ne m'en demande jamais. Kév a confiance en moi, j'ai confiance en lui...

Je pile devant l'arrêt de bus, alors que l'autre glisse encore un peu plus vers elle. Je baisse la vitre et ma mâchoire se crispe, tandis qu'elle lève les yeux sur moi. Elle me fixe, rapidement, puis replonge le nez dans son bouquin comme si j'étais pas là. Putain, elle est vraiment sérieuse ?

– Ça va ? lui demandé-je, depuis la voiture.

– Ouais.

Elle me balance juste ce mot, sans me regarder.

– T'es sûre ?

– Ouais, répète-t-elle, cette fois en plantant son regard dans le mien.

– Yann, mec, ça va ? me demande l'un des gars.

En un regard, je lui fais comprendre qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il la ferme et il affiche un rictus provocateur. Je lui propose de monter pour que je la ramène et elle m'envoie limite chier... Ajoutant qu'elle gère la situation.

– Tu gères que dalle ! Allez, me force pas à descendre, m'énervé-je.

– Mec, si elle veut rester, laisse-là, lâche le type qui s'est rapproché d'elle.

– Ouais, mec, on discute tranquille ! s'exclame un autre.

Mes mains se serrent autour du volant, sans que je puisse le contrôler.

– Toi, ferme ta gueule ! J't'ai pas d'mandé ton avis ! craché-je.

– Si t'as un problème, viens on s'explique, mec, me lance celui qui la colle d'un peu trop près.

OK, mec, moi, ça me va j'attends que ça ! J'ouvre la portière, bien décidé à lui faire regretter de me provoquer et elle se redresse, puis fourre le livre dans son sac, sur les nerfs.

– OK, c'est bon, je monte, souffle-t-elle, en me jetant un regard mauvais.

– Bah nan, reste, ma belle, t'inquiète on est des gentils, lance l'un des types, en lui souriant avant d'attraper la manche de son manteau pour la retenir.

Mon sang bouillonne dans mes veines. Je jure que si je descends, je le finis... Elle lui lance un regard noir, qui me surprend moi-même, tire sèchement sur sa manche et le mec la relâche. Il esquisse un putain de rictus amusé qui me fout hors de moi et alors que je me penche un peu plus, prêt à sortir et bondir sur lui, elle approche de la Golf. Elle claque brusquement ma portière, avant de faire le tour et de s'asseoir à côté de moi. Non mais c'était quoi ça ?

Comme un con, je reprends ma place derrière le volant, songeant qu'heureusement, mes doigts étaient à l'abris, sinon elle me les aurait certainement pétés en la claquant comme elle l'a fait... Je remonte la vitre en les menaçant une dernière fois du regard, puis je démarre.

Le silence est pesant et elle qui a toujours un truc à dire se tait. Et, bordel, ça me stresse...

– Tu comptais vraiment rester là et attendre le bus ? tenté-je.

– Ouais ! Pourquoi ? s'étonne-t-elle.

– Tu sais qui sont ces mecs ?

– J'en ai une vague idée.

– OK.

Bon bah si elle le sait...

– Tu serais pas arrivé, j'aurais pas eu le choix et j'aurais attendu.

– Je t'ai vu au loin louper le bus...

– Et ?

– Quand on a b'soin je suis là, m'amusé-je.

– Ces mecs ne faisaient rien de mal et au pire, j'ai un téléphone.

– Quoi ? Les flics ? Ils viennent presque plus ici... et ces mecs sont pas des mecs bien.

Je sens son regard sur moi et fait mine d'être concentré sur la route. J'ai l'impression que si je la regarde mon cœur va encore se prendre pour un chef d'orchestre.

– Qu'est-ce que t'en sais ? me demande-t-elle.

– De ?

– Que ce sont pas des mecs bien.

– Parce que je suis pas un mec bien, moi non plus.

Elle soupire et je mets de la musique. Éviter d'avoir ce genre de discussion avec elle... À tout prix...

– La voiture est à toi ?

– Je suis pas un mec bien j't'ai dit.

– Attends, tu l'as...

– Nan, je l'ai empruntée à un pote, lâché-je, en me retenant de rire lorsque je vois sa réaction.

Elle finit par appuyer sa tête contre la vitre et contemple le ciel. Je continue de temps à autre de sentir son regard sur moi et je me demande ce qu'elle pense... comment elle me voit... Bordel, mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ! Reste concentré...

Mes yeux tentent un bref regard vers elle. La lumière de la lune se reflète sur ses iris verts. Putain... La route, on a dit !

Je finis par me garer devant chez elle et elle me remercie, avant de descendre. Je l'observe faire quelques pas et tape sur le volant quand je comprends que le plan que j'avais en tête fout le camp. Je baisse ma vitre et l'interpelle.

– File ton téléphone.

Elle fronce les sourcils, puis me le donne. J'entre mon numéro dans son répertoire « Le mec pas fréquentable ». Elle hésitera peut-être à l'utiliser en voyant ça... Avant de lui rendre, je m'appelle avec son portable, discrètement et le lui tends.

– La prochaine fois, au lieu d'envisager d'appeler les flics, appelle-moi, c'est plus rapide et t'es sûr que je viendrais, suggéré-je.

Elle acquiesce, me sourit, puis s'éloigne. J'attends d'être sûr qu'elle soit bien rentrée avant de partir, puis remets la musique qui s'est jouée quand je l'ai espionnée discrètement quelques minutes plus tôt. La couleur de ses yeux à la lueur de la lune... Putain, mais ferme ta gueule !

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