Chapitre 77
Aurore et Nico étaient invités à l'anniversaire d'un coéquipier de leur équipe de basket, ça m'était complètement sorti de la tête. Je descends du bus, puis marche en direction de la boîte de nuit où a lieu la soirée.
Lorsque je passe la porte, les basses me saisissent immédiatement. La vodka faisant toujours son petit effet, je me dirige vers mes amis en me déhanchant l'air enjoué. Vive moi et les masques que je sais si bien porter.
Nico me sourit en me voyant arriver et Aurore fronce les sourcils, inquiète.
– En mode bombasse ma chieuse ! s'écrit Nico, qui a, lui aussi, à première vue, déjà bien commencé la soirée.
Il pose un bisou sur ma joue et je le lui rends, en plaquant exagérément mes lèvres sur la sienne, ce qui le fait rire.
– Ho merde, désolée, je t'ai laissé autographe ! ris-je tout en tentant de lui enlever la trace de gloss que je lui ai laissé.
– Laisse pas grave ! lance-t-il, lorsqu'il s'aperçoit que je galère à la faire disparaître.
Je serre Aurore brièvement dans mes bras, tandis qu'elle m'observe curieusement.
– Quoi toi aussi t'en veux un ?
– Non ça ira, je passe mon tour, réplique-t-elle. Tu m'expliques ?
Je me renfrogne immédiatement, l'envie de revenir sur ce qui s'est passé ne me dit rien.
– Journée de merde ! éludé-je, en saisissant le poignet de mes amis.
Elle soupire, se doutant que Yann n'y est pas pour rien.
– Allez, en piste ! Je compte bien la finir en beauté cette soirée ! annoncé-je très motivée.
Mes yeux, s'arrêtent soudain sur le verre qui était posé devant Nico.
– C'est quoi ? le questionné-je.
– Vodka !
– Houuu le mot magique ! m'exclamé-je avant de saisir le gobelet et de le finir d'une traite pour ensuite grimacer.
Nico lève un sourcil, puis je les entraîne avec moi.
– T'inquiètes, je payerais ma tournée tout à l'heure, ajouté-je.
Il m'adresse un clin d'œil et nous nous trouvons une place au centre de la piste.
La fièvre du reggaeton prenant possession de mon corps, je me trémousse et ondule mes hanches sous les yeux gourmands de deux types pas vraiment discrets. Aurore et moi nous amusons à danser toutes les deux, ce qui attire encore plus les deux garçons, qui semblent plus âgés que nous. Nico, leur adresse un regard froid, leur faisant comprendre de lâcher l'affaire et les deux jeunes hommes s'exécutent sans mal.
Soudain, mon regard croise celui de quelqu'un que je connais. Très peu certes, mais quand même. Son visage ne s'oubli pas aussi facilement. Il a les yeux posés sur moi et m'observe avec insistance. Lorsque nos iris s'accrochent, il me sourit. David... le DJ a l'allure angélique, mais au regard diabolique. Je lui rends son sourire et il m'adresse un petit signe de la main.
Comme on se retrouve...
La soif me reprend tout à coup et j'invite mes amis à ma première tournée. Ils ne refusent pas et me suivent jusqu'à notre banquette. Aurore préfère rester sage et se contente d'un cocktail sans alcool, tandis que Nico et moi continuons sur notre lancée.
Je récupère mon téléphone, que j'avais glissé dans la veste de mon ami et y jette un œil. Huit messages... Rien que ça ! Deux de Kév, un d'Émilie, et les autres de vous savez qui.
J'envoie vite fait un SMS à Ém' pour lui préciser que j'ai fini par échouer à une autre soirée, que je m'éclate et que tout va bien.
Je réponds à Kévin, de ne pas s'en faire, il n'y est pour rien dans tout ça...
Mon attention se porte ensuite sur les messages de Yann, qu'il a envoyés chacun à environ cinq minutes d'intervalle.
Le mec pas fréquentable : * Tout va bien ? *
* Désolé pour ce soir... *
* T'es où ? *
* Faut qu'on parle *
* Réponds, stp *
Alors que je m'apprête à ranger mon téléphone, je reçois une nouvelle notification.
Le mec pas fréquentable : * T'es à quelle soirée ? *
J'en déduis qu'il a interrogé Émilie et qu'elle ne s'est pas gênée pour lui répondre que j'étais en train de m'éclater.
Nouveau message...
Le mec pas fréquentable : * Putain t'es où ! *
Je lève un sourcil, agacée et préfère éteindre mon téléphone. Non, mais je rêve...
Je le range dans la veste de Nico, sous leurs regards interrogateurs et leur réponds en haussant les épaules. Je n'ai clairement pas envie de détailler la soirée merdique que j'ai passée avant d'arriver ici.
Soudain, deux mains se posent sur la tranche de notre table, juste à côté de moi. Je relève la tête lentement vers le visage de la personne qui vient de faire son apparition.
Ho... merde...
– Salut, lance-t-il.
– Hey... ça va... Heu... David, c'est ça ?
– C'est ça, confirme-t-il, amusé, tranquille, et toi ?
Je lève mon verre de vodka en guise de réponse.
– Ho, je vois, rit-il, tu vas pas finir sur l'épaule de ton mec au moins cette fois ?
– Mon mec ?
– Ouais, Yann si j'me souviens bien ? Vous êtes pas vraiment ensemble alors...
– On l'a jamais été.
– Pourtant...
– Pourtant rien du tout, le coupé-je.
Je remarque Aurore froncer les sourcils en regardant l'écran de son téléphone, mais n'y prête pas plus attention que ça. Nico, quant à lui, serre la main que lui tend David.
Le DJ m'observe soudain plus intensément.
– Ça te dit de venir derrière les platines avec moi ?
Je jette un œil interrogateur à mes amis, ça m'embête de les laisser tomber et c'est un plan qu'il doit faire à pas mal de filles. Nico me fait signe de la tête de filer et de profiter, tandis qu'Aurore hausse les épaules, toujours concentrée sur son portable.
– Ouais, grave ! m'enthousiasmé-je.
Je me redresse, puis me place à ses côtés, pendant qu'il pose une main sur le bas de mon dos, puis m'invite à le suivre.
Il me dépasse largement d'une tête, son tee-shirt, près du corps, laisse entrevoir la forme avantageuse de ses muscles et ses biceps en remplissent les manches. Il est un peu plus fin que Yann, mais pas de beaucoup. Bordel, pourquoi je le compare à lui ? Je balaye cette pensée au moment où il se hisse sur l'estrade, puis attrape la main qu'il me tend, pour m'aider à grimper.
Il se place derrière les platines, attrape l'un des deux casques audio et me le met sur la tête, puis passe le sien, laissant l'une de ses oreilles, libre. Il m'adresse un sourire à la limite du timide, puis se focalise sur la centaine de boutons face à lui.
Je ne peux m'empêcher de détailler son profil. Son teint, légèrement mat, fait ressortir ces yeux bleu vert, sa mâchoire est anguleuse et son sourire à tomber. Sa tignasse à l'effet coiffée décoiffée châtain clair, lui tombe subtilement sur le front. Il se met à bouger au rythme de la musique et lève un bras pour encourager son public, qui répond immédiatement en hurlant. Je ne m'attendais pas à une telle sensation... C'est vraiment prenant, de se trouver là, face à une foule aussi dense, qui réagit au son qu'il balance.
J'observe ses doigts, agiles, passer d'un bouton à l'autre, complétement perdue et il le remarque. Son regard se pose sur moi, s'attardant un bref instant, puis, il m'attrape le poignet avec douceur, pour me glisser devant lui, face aux platines. Il saisit mes mains, délicatement, puis me guide. Je me retrouve ainsi, DJ pour quelques minutes. Il se tient derrière moi et les muscles de ses pectoraux se contractent contre mon dos à chaque mouvement qu'il exécute, mais cela ne me gêne pas. Moi qui suis de nature assez... Sauvage, bizarrement, je me sens bien.
Après une vingtaine de minutes, il me libère, puis laisse la place à un type qu'il connaît et qui doit apparemment le remplacer pour le reste de la soirée.
Il saute de l'estrade, puis se tourne vers moi, pour me saisir par la taille et me soulever sans effort, afin de m'aider à descendre.
Nous rejoignons mes amis après qu'il nous ai frayé un chemin à travers les centaines de fêtards et nous nous asseyons l'un à côté de l'autre, puis, David nous commande un verre à chacun, pour mon plus grand bonheur.
– Alors, c'était comment ? me questionne Nico.
– Génial ! C'est une sacrée sensation.
David sourit à ma réponse, tandis que je remarque qu'Aurore reste silencieuse. Quand elle est comme ça en soirée, soit c'est parce qu'elle est fatiguée, soit parce qu'elle a fait une boulette. Je l'observe avec insistance, et elle se décide à lever son regard sur moi.
– S'il te plaît, ne me déteste pas, me supplie-t-elle.
Je fronce les sourcils, pas sûr de bien comprendre, jusqu'à ce qu'elle me désigne un endroit du menton.
Je remarque à ce moment Yann et Kévin à l'entrée, qui nous cherchent visiblement. Ses iris, croisent les miens et ils s'accrochent un bref instant. Son expression est grave et son regard se durcit lorsqu'il remarque David.
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