
Chapitre 49
Lorsque je pose mes yeux sur la feuille, j'y vois d'abord tout un tas de griffonnages. Nico rapproche sa chaise de la mienne, et pointe son stylo sur le message principal dans l'intention de m'expliquer.
E : *S.a.m/20.30, G, Y/S, 8/10. *
- Bon je te dis tout de suite, c'est pas ouf c'que j'ai trouvé, annonce-t-il.
- OK, mais ce sera toujours ça.
- Le « E » on est d'accord pour dire que c'est Echo.
- Ouais j'pense que sur ce point y'a pas vraiment de doute, acquiescé-je.
- Le deuxième truc dont je suis pratiquement sûr, c'est pour le « 20.30 », je pense que ça indique une heure, suggère-t-il.
- Ce qui donnerait vingt heures trente.
- C'est ça, mais je peux me gourer.
J'opine d'un mouvement de tête. S'il venait à se tromper, je ne lui en voudrais pas, c'est déjà bien qu'il essaye de me donner un coup de main, il n'y est pas obligé après tout.
- Pour le « y », je suppose que t'as pensé à la même chose que moi.
- J'en déduis que c'est Yann, sinon ce serait une sacrée coïncidence.
- On est d'accord sur ce point, par contre pour le reste rien est sûr, ça peut être plein de choses différentes, soupire-t-il.
- Ouais, mais il ne faut pas oublier que c'est en rapport avec les Blocks et Écho. Donc ça nous permet d'éliminer certaines pistes, intervins-je.
- C'est pas faux. Du coup, pour le « 8/10 » d'après toi ?
Je réfléchis un instant, prenant en compte le reste de nos découvertes et le fait qu'Écho est l'expéditeur.
- Je sais pas, ça pourrait très bien être des numéros d'immeubles ou d'appartements. Les immeubles des Blocks portent tous un nom différent, donc je dirais plus un numéro d'appart.
- Ouais, ça pourrait coller, souffle-t-il en notant mon idée.
- Et toi t'en penses quoi ?
- Moi à première vue comme ça, je me suis dit que c'était une note, suggère-t-il.
- C'est vrai que ça y ressemble.
- Par contre pour le « S.A.M" je pense à des initiales, ou un lieu ? Et le « G » aussi, mais là il faudrait être devin pour vraiment comprendre.
- C'est que des lettres, c'est pas évident, confirmé-je.
- T'as personne à qui demander ?
- Pas vraiment, Kévin ne dira rien, et le principal intéressé, n'en parlons pas.
Je pose mes yeux sur la feuille en réfléchissant et une idée me vient, mais je l'oubli aussi vite qu'elle est passée. Nico remarque mon expression énigmatique, puis m'interroge du regard.
- Y'a bien Écho.
- Oublis, me coupe-t-il.
- C'est juste une idée qui m'a traversé l'esprit, j'ai pas l'intention d'aller lui demander.
- Encore heureux, ricane-t-il.
- T'en as beaucoup des idées à la con comme ça qui te traverse l'esprit ? lâche Aurore, qui est assise juste devant nous.
Je lui adresse une grimace, qui la fait sourire.
- On en saura pas plus pour aujourd'hui, soupiré-je.
- Non, je pense qu'on a fait le tour.
- Merci pour ton aide.
- Pas de soucis, on s'est jamais laissé tomber, c'est pas maintenant que ça va commencer, sourit-il.
La sonnerie retentit, et nous nous rendons à notre prochain cours. Je suis soulagée que mes amis soient au courant pour le fameux message. Devoir garder ce genre de découverte mystérieuse pour moi, ce n'est pas mon truc.
La fin de la journée arrive plus vite que je ne l'aurais pensé et je rejoins mon bus après avoir salué mes amis. Je ne compte pas rentrer chez moi tout de suite, j'ai bien envie d'aller faire un petit coucou à Émilie.
Alors que je m'assois dans le fond du car et que je tourne machinalement la tête vers le lycée, pour regarder la foule d'étudiants en sortir, j'aperçois Yann. Il m'observe de loin, assis sur sa moto, le casque enfilé sur son bras. Je détourne alors vite les yeux et les plonge sur mon téléphone. Croiser son regard me fait un mal de chien.
J'envoie un bref message à mon amie pour savoir si elle est chez elle, et la réponse ne tarde pas à arriver. Voilà qui va m'occuper l'esprit pour cette fin de journée, elle me propose de la rejoindre au parc en bas de son immeuble. Pas très loin de là où les garçons et moi nous nous retrouvons habituellement.
Je descends à un arrêt quelques kilomètres plus loin, pour prendre un second bus, le mien n'allant pas dans les Blocks. Au bout d'une dizaine de minutes, il arrive et je me dirige vers la banquette dans le fond, comme à mon habitude. Les nombreux immeubles apparaissent enfin à travers les vitres, et je commence à me lever, afin d'appuyer sur le bouton pour que le chauffeur sache qu'il faut qu'il s'arrête a la prochaine station.
Lorsque j'entre dans le parc, l'ambiance des Blocks s'impose à moi. Musique, groupes d'adolescents ici et là, cris, insultes, rires, musiques, motos et voitures plus bruyantes les unes que les autres, tags et j'en passe.
Je marche tout droit sans vraiment faire attention à ce qui se passe autour de moi, quand une voix retient mon attention. Lorsque je tourne légèrement la tête de côté, j'aperçois Yann et Kévin, assis sur la table où nous avons l'habitude de nous retrouver.
Yann me remarque aussitôt, et ne me lâche pas du regard. Je suis censé éviter les Blocks quand je suis seule, mais à présent... Qu'est-ce que ça peut bien lui faire ?
Il glisse un mot à Kév, qui lève alors la tête dans ma direction.
- Hey, la furie ! m'interpelle-t-il.
Je lui adresse un léger signe de la main, mais continue mon chemin.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je passe le temps ! lâché-je
- Fait gaffe à toi, crie-t-il.
- Ouais, a plus, le salué-je, tandis que j'entends Yann pester au loin.
Kévin m'adresse un léger signe de la main, tandis que Yann saute de la table et fait les cent pas, comme s'il était agacé, ou à bout de nerfs.
Je finis par retrouver Ém', qui s'est assise sur un banc en bas de son immeuble pour m'attendre.
- Hey ! lancé-je, en m'approchant.
- Salut, ça va ? me demande-t-elle.
- Ça va, et toi ?
- Nickel, répond-elle, j'ai eu vent de ce qui t'est arrivé, Kév m'en a parlé.
- Ouais, ça j'en doute pas.
- Comment tu te sens ?
- Beaucoup mieux.
- Je parlais pas de tes bobos, soupire-t-elle, avec Yann, ça donne quoi ?
- On prend nos distances.
- Je vois, c'est con.
Je reste silencieuse un moment, le temps qu'elle envoie un message, puis elle me regarde, un immense sourire aux lèvres.
- Mon cousin et ses potes nous rejoignent, ça te dérange pas ?
- Non, t'inquiètes.
- Viens, ajoute-t-elle, tandis qu'elle se lève et passe son bras sous le mien, on doit les attendre sur le banc près du mur où y'a tous les tags.
Je la suis, en bougonnant intérieurement. Ce n'est pas très loin de l'endroit où se trouvent Yann et Kévin, et je pensais ne pas avoir à le croiser de nouveau.
Nous passons devant eux, sous leurs regards, curieux, puis prenons place au point de rendez-vous prévu. Le banc, donnant juste en face de leur table, Émilie le remarque et se tourne vers moi.
- Tu veux qu'on bouge ? me questionne-t-elle, l'air compatissant.
- Non, ça va aller.
- T'es sûr ? Je peux envoyer un message à mon cousin pour changer le point de rendez-vous.
- Nan, vraiment, c'est bon.
- C'est toi qui vois, sourit-elle légèrement.
Soudain, mon téléphone vibre, et je l'attrape pour voir de quoi il s'agit.
Kev : * T'es sûr que tu veux pas venir là ? Il est en train de me rendre dingue à tourner en rond, il va finir par péter un câble. Tu pourrais avoir pitié de moi... *
Je lui réponds alors brièvement, et préfére être direct.
MOI : * Désolée, mais j'ai pas changé d'avis. *
Il m'adresse à ce moment-là un regard lourd de sens et je hausse les épaules en guise d'excuses, sachant qu'à cette distance, il verra ma réaction.
Après dix minutes, Quentin, le cousin d'Émilie, nous rejoint, accompagné de quatre de ses amis. Je glisse les yeux vers Yann, qui cette fois a l'air exaspéré et fait toujours les cent pas sous le regard de Kévin.
Quentin que je connais un peu me fait la bise, puis Émilie me présente aux autres.
- Nine, j'te présente Maël, Clément, Naïm, et Mehdi.
- Salut, lancé-je.
- Les mecs, j'vous présente, Nine, ma meilleure pote.
Ils m'adressent tous un signe de la main, tandis que l'un d'eux, s'avance un peu plus vers nous, et se penche vers Ém' pour lui parler.
- Ta pote, elle a un mec ? l'interroge-t-il.
Il est tellement discret que je l'entends. À croire qu'il fait exprès. Je serre les dents et l'observe.
- Sa pote, elle a un nom, grogné-je, et si t'as un truc à me demander, tu le fais en face.
Ils me fixent tous, ahuri, tandis qu'Emilie pas vraiment surprise, esquisse un sourire.
- Mais c'est qu'elle manque pas de caractère en plus, réplique-t-il, amusé.
Je me lève aussitôt et plante mes yeux dans les siens. Je sais comment ça fonctionne ici, et si tu ne t'imposes pas et ne montres pas tes limites dès le départ, tu peux vite te faire submerger.
- Je serais toi Mehdi, je resterais à ma place, suggère mon amie, en désignant du menton Yann, qui a déjà approché légèrement, ainsi que Kévin, qui a passé son bras devant lui pour l'arrêter.
Il se retourne, pour voir à quoi elle fait allusion, puis s'adresse de nouveau à elle.
- Attends, c'est une pote à Yann ?
- Et pas qu'un peu, affirme Émilie.
- Ouais, enfin, c'est plus trop d'actualité, lâché-je.
- Que ce soit encore d'actualité ou pas, si y'en a un qui bouge, il cherchera pas à comprendre, je sais c'que je dis, affirme-t-elle.
Mehdi observe Yann, l'air amusé et confiant.
- Moi je connais Écho, et j'pense que...
- Yann connaît très bien Écho, tu le sais, l'interrompt-elle, et s'il doit se ranger au côté de quelqu'un, il choisira Yann sans hésiter, il a besoin de lui.
Je vois à ce moment Mehdi grimacer, comme pour donner raison à Émile. Quant à Quentin et ses amis, ils se contentent d'acquiescer, ne doutant pas un instant du choix que ferait le chef de gang.
Alors comme ça, Écho a besoin de Yann ? Et, je mettrais ma main au feu que tout a un rapport avec ces messages et au fait qu'à chaque fois il se retrouve amoché.
Nous passons le reste de la soirée, à discuter, et à errer dans les nombreuses rues des Blocks, dans une ambiance beaucoup plus détendue qu'au départ. Les immeubles se dressent tout autour de nous tels des piliers soutenant le ciel. Quelques éclats de voix s'élèvent non loin de nous à plusieurs reprises et un groupe gamins passent en courant près de nous. Apparemment, leurs parents n'ont pas l'air de s'inquiéter plus que ça de leur présence dans les rues à cette heure et dans ce genre d'endroit.
Nous avons aussi croisé quelques groupes un peu plus intimidants. Certains tenant un ou deux molosses en laisse, d'autre munis de batte de Baseball. Selon Émilie, ils veillent à la sécurité des Blocks, s'occupent de certains trafics, organisent des soirées pour Écho, des paris, enfin, le genre de choses pas vraiment réglementaires.
Lorsqu'Émilie et moi décidons de rentrer, nous nous séparons du groupe en les saluant. Finalement, la soirée aura été plutôt sympathique. Je décide de la raccompagner chez elle, et d'accepter le petit chocolat chaud qu'elle m'a proposé avant de rentrer.
Nous passons une nouvelle fois devant Yann et Kévin, il est vingt-trois heures quinze environ, et je suis sûr qu'ils se demandent ce que je fais encore là. Ils nous suivent du regard, mais je ne daigne toujours pas regarder Yann.
- C'est plutôt tendu vous deux, remarque Émilie à ce moment-là.
- On peut dire ça, ouais.
- Kévin m'a expliqué vite fait, je te comprends, mais je comprends aussi la réaction de Yann, tu sais pas vraiment dans quoi tu mets les pieds, pas vrai ?
- C'est mon problème et mes choix, lancé-je.
- C'est pas faux. Mais n'oublie pas qu'avant de te connaître, il trempait déjà dans tout ce merdier, et qu'il a sûrement l'impression que si tu y mets les pieds à ton tour, ce sera sa faute.
Je reste silencieuse, mais prends en compte ce qu'elle a dit. Pourtant, on ne me fera jamais croire que si les rôles étaient inversés, Yann n'aurait pas essayé de découvrir lui aussi, ce que tout cela cache. Il aurait même déjà tout découvert, s'il était à ma place, cela ne fait aucun doute.
Une fois devant notre tasse de chocolat, nous discutons de tout et de rien. Du dernier mec qu'elle a repéré et qu'elle ne sait pas trop comment aborder. De la couleur dans laquelle elle devrait choisir le haut qu'elle a vu en vitrine l'autre jour et des cours de danses qu'elle suit.
Je me rappelle soudain qu'au cours de la soirée, elle m'a confié le double des clés de chez elle, elle n'avait pas de poches et en avait marre de les tenir à la main. N'en ayant pas eu besoin pour ouvrir la porte à notre retour, car sa mère était à la maison, je les ai gardées dans ma veste.
- Au fait, avant que j'oublie, lancé-je, en fouillant dans ma poche.
Lorsque je les pose sur la table devant moi, je me rends compte que j'ai attrapé un morceau de papier en même temps. Émilie avance sa main pour prendre son trousseau, et son regard dévie sur la feuille pliée en quatre, où Nico et moi avons noté nos idées, afin de déchiffrer le message.
- Où t'as eu ça ? me demande-t-elle.
- On va dire que j'ai intercepté un sms.
Elle m'observe, sceptique.
- T'as pas l'intention de lâcher, j'me trompe ?
- Tu me connais, toi-même tu sais, affirmé-je.
- Si Yann apprend que je t'ai aidée, il va m'en vouloir, mais t'es avant tout ma pote et je vois bien que ça te travaille. Lui et toi, même si c'est chelou et compliqué votre histoire, elle en est pas moins unique, se justifie-t-elle. D'ailleurs faudra que tu m'expliques comment tu peux rester amie avec un mec aussi canon, c'est contre nature !
Elle marque une pause, puis déplie la feuille, regardant ce qu'il y a écrit tout autour en souriant.
- Le pire, c'est que t'es pas très loin, annonce-t-elle.
- Tu sais c'que ça veut dire ?
- J'habite les Blocks j'te rappelle. Normalement, si t'es pas du quartier et que t'es pas intéressée par ce genre d'évènements, t'es pas censé avoir accès à l'info, tu vois, explique-t-elle.
- Tu peux m'en dire plus ?
Elle pince les lèvres hésitante et soupire.
- Tu reçois ce genre de message, quand t'es invité, ou quand tu participes. C'est une sorte de code, qui te dit en quelque sorte où, quand, et de quel événement il s'agit.
Je la regarde, de plus en plus curieuse.
- Si je te le dis, il faut que tu me promettes de jamais dire que ça vient de moi, lâche-t-elle sérieusement. Je pourrais avoir de gros problèmes.
- Tu sais bien que je ferais jamais rien qui t'apporte des ennuis.
- Ouais, je sais.
Elle marque une petite pause, le temps de réfléchir à la meilleure façon de m'expliquer.
- OK, alors en règle générale, tu reçois ce message le jeudi de la semaine précédant l'événement.
Elle sort son téléphone, et me montre qu'effectivement, elle a reçu le même SMS à quelques différences près.
- Le message est différent selon si tu participes ou si t'es simplement invité. Moi, je suis invitée, donc tu vois il y a des infos en moins.
En effet, lorsque je compare les deux messages, je constate que sur le sien ne figure pas le « 8/10 » ni le « Y/S ».
- On va faire dans l'ordre, OK ?
- Ouais, parce que je suis un peu paumée là, annoncé-je.
- Le « S.A.M" c'est pour samedi, mais ça pourrait aussi être « D.I.M" pour dimanche. Les événements se passent toujours le week-end.
J'acquiesce d'un mouvement de tête, pour lui faire savoir que j'ai compris, puis elle reprend.
- « 20.30 » c'est l'heure, donc là vingt heures trente.
- Ça, je me doutais un peu.
- « G », c'est pour le lieu. Ici, il est question de l'ancien gymnase au centre des Blocks, tu sais ce bâtiment à l'abandon. « G » pour Gymnase, ajoute-t-elle pour être sûre que je comprenne.
- Je vois oui.
- « Y/S » ce sont les initiales des participants, donc je suppose que lorsque tu as vu le « Y » t'en a déduit que Yann a quelque chose avoir là-dedans. Le « S » par contre je sais pas, mais c'est un autre participant.
- Ouais, ça m'a paru évident pour le « Y », affirmé-je.
- Et pour finir, le « 8/10 », c'est une note de ce que je sais. Mais, je peux pas t'en dire plus, ça, il n'y aurait qu'un participant qui pourrait te l'expliquer. Nous les invités, on reçoit l'invitation, on sait juste où et quand, pour le reste on sait jamais à l'avance quel genre d'événement, ce sera.
Elle regarde une dernière fois la feuille, puis fronce les sourcils.
- À première vue, et pour avoir déjà été invitée, j'ai une petite idée du prochain événement, et du coup, je n'irais pas, annonce-t-elle. C'est pas mon truc.
- Mais tu ne me diras rien.
- Désolé ma belle, j'ai déjà merdé en te balançant tout ça.
- T'en fais pas, je comprends. Merci, je t'avoue que je savais pas trop comment découvrir plus d'infos.
- De rien, si ça peut t'aider, mais promets-moi de faire gaffe, OK ? T'es pas censée avoir cette info, me prévient-elle.
- Je vais pas te cacher que je compte savoir de quoi il s'agit, annoncé-je, pour être totalement honnête avec elle.
- Je me doute, j'te connais, mais fais gaffe, c'est tout, tu sais qui organise tous ces trucs bizarres.
- Oui, j'ai compris en voyant le « E » du destinataire.
Émilie m'adresse un clin d'œil, et après toutes ces révélations, je décide de rentrer chez moi, il se fait tard et demain j'ai cours. Je la salue et la remercie une dernière fois de me faire confiance et de m'avoir expliqué tout ça, puis je me dirige calmement vers mon arrêt de bus. Lorsque je passe devant la table où Yann et Kévin étaient assis un peu plus tôt, je remarque qu'ils ne sont plus là.
Je monte dans mon bus, et y prend place, appuyant ma tête contre la vitre. Alors que le car démarre, j'entends un moteur rugir et une moto nous dépasse. Je reconnais immédiatement la grosse cylindrée de Yann. Comme par hasard...
Il accélère, sans ménagement, puis, disparaît au loin, dans les rues pratiquement désertes à cette heure tardive.
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