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Chapitre 45

Je reprends petit à petit mes esprits, le souffle court, le karting au-dessus de moi, de plus en plus lourd. Dans ma tête, un énorme bourdonnement prend place, elle tourne et mes idées ne sont pas très claires. C'est à peine si je réalise ce qu'il vient de se produire.

Je commence à réentendre des sons, tout d'abord lointains, comme des échos. Je distingue le bruit des moteurs de plusieurs kartings, qui s'approchent et s'arrêtent à proximité. Puis, des voix, qui s'élèvent, mais elles semblent être comme dans un rêve, je ne les perçois pas distinctement.

Le bourdonnement se dissipe, et tout se fait peu à peu plus clair. Je peux à peine bouger, le karting m'en empêche. J'essaye de passer mon corps en revue comme je peux, tentant de voir si je suis blessée, je ressens une légère douleur à la tête, mon épaule me fait terriblement mal, et j'ai une sensation de brûlure au niveau de mon avant-bras droit.

On m'appelle, à plusieurs reprises. Je reconnais la voix de Mick, mais je ne trouve pas la force de lui répondre, aucun son ne veut sortir.

Je perçois les ombres des personnes qui se sont attroupées autour de mon karting, puis Mick se penche à mon niveau, pour essayer de voir comment je vais.

- Championne ? Ça va ?

Je commence à entendre les voix beaucoup plus distinctement, mais c'est comme si je restais dans un état second, même si j'entends, je n'arrive toujours pas à répondre.

C'est alors que l'une d'elle s'élève parmi les autres, et je la reconnais aussitôt. Elle est grave, autoritaire... et complètement paniquée.

- Le premier qui bouge le kart, j'le démonte ! s'exclame Yann.

Puis, je distingue une partie de son visage. Il s'est mis à plat ventre sur le sol, afin de tenter de m'apercevoir à travers le petit espace restant entre mon karting, la piste et la rangée de pneus contre laquelle j'ai fini ma course.

- Nine ? m'appelle-t-il.

J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais c'est comme si mon corps était endormi, pourtant je sais que je peux le faire... Laissez-moi juste le temps de reprendre mes esprits.

Il tourne la tête vers les autres.

- Elle répond pas, putain ! panique-t-il.

Il me regarde de nouveau, et sur son visage, se lit une grande inquiétude.

- Nine, tu m'entends ? insiste-t-il.

Oui, je suis là, je vais bien ! pensé-je, sans pouvoir l'exprimer à haute voix.

- Princesse ?

En entendant à ce moment, cette détresse dans sa voix, qui ne cache aucunement son inquiétude, j'essaye de tourner la tête vers lui, mais en vain. J'ouvre alors la bouche, je veux lui répondre.

- Ça va, prononcé-je, tant bien que mal.

- Elle est consciente, souffle-t-il aux autres dès qu'il m'entend.

Il soupire, puis ferme les yeux, comme pour garder son sang-froid.

- T'as mal quelque part ? me demande-t-il.

- Je sais pas trop, à la tête un peu, à l'épaule et le bras aussi je crois, mais ça va, marmonné-je.

- Arrête de dire que ça va, t'en sais rien.

Je cherche juste à le rassurer, je sais à quel point il est protecteur... Et, voir ce regard me fend le cœur, il ne se sent clairement pas bien.

- Je t'assure que ça va, affirmé-je, le plus sereinement possible, afin de l'en convaincre.

- OK, tu peux bouger ?

- Pas vraiment, je suis coincée.

Il fronce les sourcils, réfléchissant certainement à la façon de me faire sortir de là. Soulever le karting sans que je ne sois détachée et sans savoir si je suis blessée pourrait être dangereux. En dirigeant mon regard vers l'autre côté du kart, je vois qu'il est plaqué contre les pneus qui bordent le circuit et servent de protection. Aucun accès vers moi de ce côté-là n'est possible.

- Tu peux te détacher ? me questionne-t-il.

J'essaye de bouger l'un de mes bras afin d'atteindre le bouton de la ceinture pour le pousser, et pouvoir me libérer, mais il est coincé. L'autre, est encore trop douloureux au niveau de mon épaule pour que je puisse le bouger. Je soupire.

- J'y arrive pas, grimacè-je, à cause de la douleur.

- OK, c'est pas grave, bouge pas.

Il se retourne alors à ce moment-là, pour se mettre sur le dos, et se décale au maximum vers le karting. Il tente de passer son bras dans le petit espace entre le sol et le carénage, mais il est obligé de forcer et grimace légèrement lorsque sa peau rappe contre le bitume de la piste.

Il ne voit pas ce qu'il fait et cherche à tâtons, pour repérer la boucle de ceinture. Il saisit le volant, puis dirige sa main lentement en face, réussissant à l'agripper.

- OK, je l'ai prête ?

- Ouais.

Il appuie avec précaution sur le bouton, et je retrouve un semblant de liberté, ma respiration quelque peu facilitée. Sans vraiment le vouloir, sa main se pose sur la mienne, et il la serre dans la sienne.

- J'vais te sortir de là, assure-t-il, d'une voix rassurante avant de me relâcher.

Il tire son bras de sous le karting, en grimaçant une seconde fois, puis se relève.

- Kev, aide-moi.

Une autre paire de chaussures arrive en un clin d'œil à côté de lui, puis les mains de Yann et de Kévin, passe sous le carénage, pour le saisir.

- À trois, on le bouge OK ? lui explique-t-il.

- OK.

- Un, deux, trois.

Ils soulèvent le kart, non sans peine, ce qui me libère complètement, puis le font basculer au-dessus de moi. Il retombe à mes côtés sur ses roues, dans un grand fracas.

Dans un premier temps, je m'allonge sur le dos, et saisis mon épaule qui me fait un mal de chien. Yann se penche rapidement au-dessus de moi, son visage, pâle, à quelques centimètres du mien. Il n'ose rien faire. Je me retrouve vite entouré de tout le monde, et ils sont tous inquiets. Même Kévin qui d'ordinaire est toujours souriant, semble loin de l'être.

- Vous en faites des têtes, lâché-je, histoire de détendre l'atmosphère.

Ils s'observent tous à tour de rôle, ne sachant pas vraiment comment réagir. Je tente de me redresser, m'en sentant totalement capable, mais la main droite de Yann se pose sur mon épaule.

- Tu fais quoi là ? s'étonne-t-il.

- Bah, tu vois je m'assois.

Il m'adresse un regard désapprobateur, et j'abandonne, consciente que c'est peine perdue.

- Je vais bien, affirmé-je.

- T'en sais rien ! s'énerve-t-il.

- Il a raison, ajoute Mick qui se trouve à côté de lui.

C'est alors que je remarque le grand frère de mon coach en pilotage, se placer à mes côtés à son tour. Il participait à la course, il a tout vu, et il a l'avantage d'être médecin. Il ouvre sa trousse de soin, qu'il a toujours avec lui dans sa voiture.

Yann, comprend qu'il sait ce qu'il fait, et lui fait de la place, tandis qu'il s'accroupit à côté de lui, ne me lâchant pas une seconde des yeux.

- Tu te sens comment ? me demande-t-il.

- Vu les circonstances, plutôt bien.

- En tout cas, elle a pas perdu son sens de l'humour, constate Kévin, tandis que Yann a l'air de trouver ma réplique moyennement drôle.

- Tu te sens d'enlever le casque ? m'interroge ensuite le médecin.

- Ouais, j'pense que c'est bon.

Il place ses mains de chaque côté du casque et demande à Yann de soutenir ma tête afin de la garder la plus droite possible. Yann s'exécute sans discuter, et très sérieusement. Lorsqu'il est enfin enlevé, je vois Yann grimacer, tandis qu'il dégage avec une douceur extrême, une mèche de mes cheveux, qui est tombée sur mon visage.

- T'as l'air d'une guerrière, la furie, annonce Kévin, en souriant légèrement.

Je sais bien que lui aussi est un peu comme moi, et qu'il cherche à apaiser la tension comme il peut, mais Yann ne trouve toujours pas ça drôle, et lui adresse un regard de travers.

J'esquisse un sourire à la bêtise de Kévin, et je ressens à ce moment une douleur à ma lèvre inférieure. Je comprends alors pourquoi il a fait cette remarque et pourquoi Yann a grimacé. Je passe ma langue sur ma lèvre et reconnais instantanément le goût ferreux du sang.

- Tu auras aussi certainement un bleu sur le front, annonce le médecin.

Il sort une sorte de petite lampe de poche, qu'il place devant mes yeux, et me demande de la suivre du regard. Je m'exécute sans discuter, tandis qu'il les observe avec attention.

- OK, rien de méchant à première vue. T'as eu de la chance, affirme-t-il.

Je lui souris et le remercie, tandis que je vois le visage de Yann se détendre légèrement.

- Tu peux te lever ?

- J'pense que ça devrait aller, acquiescè-je, alors que je me redresse déjà.

Voyant que j'ai un peu de mal, Yann m'aide en attrapant mon bras, puis nous nous dirigeons doucement vers l'un des bancs pour que je m'y asseye.

- Y'a beaucoup de dégâts ? demandé-je, en désignant mon karting.

- T'en fais pas pour ça, réplique Mick.

- Et elle pense à son kart alors qu'elle vient de se retourner, lance Kévin.

- Et sinon on peut savoir ce qui t'a pris ? me questionne Mick.

J'observe tour à tour Yann et Kévin, eux se doutent de ce qui s'est vraiment passé.

- J'étais ailleurs, me défends-je, tandis que Yann fronce les sourcils et contracte sa mâchoire.

- Quand t'es comme ça, tu sais très bien que le circuit, c'est hors de question ! Ça peut être dangereux, et ça aurait pu être bien plus grave, lâche Mick en colère.

- Ouais, je sais, désolée.

Il me tend un mouchoir, me faisant comprendre que ma lèvre saigne encore. Je l'essuie doucement, pour éviter de réveiller la douleur, puis le fourre dans ma poche.

- Tu devrais rentrer, me conseille le médecin, et pas la peine de préciser que c'est repos. Tu es sûr que ça va ?

- Mon épaule me fait mal, j'ai la tête qui tourne un peu et mon avant-bras me brûle légèrement, mais sinon ça va.

Il examine mon épaule avec précaution, exerçant quelques manipulations, ce qui me fait grimacer, et relève ensuite la manche de ma combinaison pour observer mon avant-bras égratigné. Yann détourne le regard, comme s'il ne supportait pas de me voir ainsi.

- Tu auras surement un joli hématome au niveau de l'épaule, mais rien n'est cassé, rien de méchant pour ton bras, et pour ta tête, c'est dû au choc, explique-t-il.

Il se frotte le menton et semble réfléchir.

- C'est toi qui vois, je peux te faire admettre aux urgences pour faire des examens, mais franchement il n'y a rien d'alarmant.

- On va éviter l'hôpital, répliqué-je sans hésiter, si mes parents apprennent que j'ai eu un accident, le kart s'est fini pour moi.

- OK, comme tu veux, mais si quelqu'un peut rester avec toi cette nuit, c'est mieux. Après un coup à la tête mieux vaut surveiller que tout aille bien et le mieux serait que tu mettes un peu de glace.

- Je ferais attention, annonce Yann, sans demander l'avis de personne.

Je l'observe, et il me convainc en un seul regard de ne pas refuser. C'est comme s'il essayait de me faire comprendre qu'il en a besoin.

Lorsque je suis arrivée sur le circuit j'étais en colère, mais après ça, c'est comme si tout c'était envolé. Malgré tout, je ne change pas d'avis, je découvrirais par moi-même ce que ce message cache. Je décide donc de ne plus le questionner, ni même d'aborder le sujet avec lui, ou Kévin.

Yann m'accompagne vers les vestiaires, sans dire un mot, afin que j'enlève ma combinaison. Il s'appuie dans l'encadrement de la porte d'entrée, perdu dans ses pensées.

- Tu peux te retourner ? demandé-je, afin d'avoir un peu d'intimité.

Non pas que je ne porte rien en dessous, mais je ne pense pas que nous soyons prêts à ce qu'il me voit en brassière.

- Hein ? Ouais, désolé, marmonne-t-il, tandis qu'il paraît lointain.

Descendre la fermeture qui se trouve à l'avant, à une main s'avère plus difficile que prévu. Et, en essayant de me servir de mon autre bras, cela déclenche une douleur à mon épaule qui me fait pousser un râle de douleur.

- Ça va ? s'inquiète Yann, sans se retourner.

- La fermeture est coincée, et j'arrive pas à...

- Tu veux que je t'aide ? m'interrompt-il.

- Si ça te dérange pas oui...

Il se tourne vers moi, toujours l'air grave et pensif, saisit la fermeture éclair, la descendant doucement et avec précaution. Son visage se trouve à quelques centimètres du mien, et je peux presque sentir la chaleur de son souffle sur ma peau. Son regard effleure le mien une fraction de seconde, mais il le fuit aussitôt.

Il reste concentré sur la tâche qu'il effectue, sans dévier le regard ne serait-ce qu'une seconde vers autre chose que la fermeture éclair. Une fois descendue, il lève les yeux de nouveau vers les miens.

- Ça ira pour le reste ?

- Si tu peux juste m'aider à enlever cette manche, pour la suite ça devrait aller.

Il s'exécute, toujours avec le même sérieux, puis se dirige vers l'encadrement de la porte pour y reprendre sa place.

- Merci.

- Pas de souci.

Une fois dans mes vêtements, il m'aide à enfiler ma veste en cuir, puis nous nous dirigeons vers la sortie. Mick nous attend près de la porte.

- Ça va aller ? demande-t-il.

- Oui, t'inquiètes pas.

- OK, s'il y a quoi que ce soit tu appelles.

- Promis.

Il nous ouvre la porte, puis nous retrouvons Kévin qui patiente sur le parking.

- Alors comment tu te sens ?

- Comme quelqu'un qui vient de se retourner en kart, lâché-je, sur le ton de la plaisanterie.

- Tu m'étonnes. En tout cas, tu nous as foutu une sacrée trouille.

Je grimace légèrement, comme pour m'excuser, mais je n'oublie pas qu'avant la course lui et moi on a eu une discussion plutôt animée. Pour autant, il ne semble pas m'en tenir rigueur. Il se tourne vers Yann, et l'observe, l'air grave.

- Ça va aller, mec ? T'as l'air d'être a des milliers de kilomètres là.

- Ouais, acquiesce Yann toujours dans ses pensées.

- Et pour rentrer ?

- Je gère, répond-il.

Depuis le moment où le médecin a dit que tout allait bien, je le trouve complètement détaché, il n'a presque pas de réaction. Il est même plutôt distant, à vrai dire.

- OK, si besoin n'hésites pas, ajoute Kévin, en montant sur la moto, avant de nous saluer et de partir.

Yann acquiesce d'un léger mouvement de tête et nous le regardons s'éloigner.

Il m'aide à enfiler mon casque, et je grimace lorsque la mousse à l'intérieur appuie sur la bosse se trouvant au niveau de mon front. Yann s'en aperçoit et se fige.

- C'est bon, c'est juste le temps de le mettre, le rassuré-je.

Il continue alors, avec précaution, clipse la sangle sous mon menton et nous grimpons sur la moto.

Alors qu'il met le contact, je passe mon bras dont l'épaule ne me fait pas mal, autour de sa taille. Je ne vais pas pouvoir me tenir comme je le fais d'habitude. Il le remarque et se tourne vers moi.

- On va prendre les petites routes et on va rouler tranquille, annonce-t-il.

- OK, me rassuré-je.

Il aura roulé beaucoup plus lentement que nécessaire, et lorsque nous arrivons chez lui, nous sommes en début d'après-midi. Nous prenons le temps de manger un bout dans un silence assez pesant, puis regagnons sa chambre, pour nous installer sur le canapé.

Nous regardons un film, puis deux. Il reste silencieux et distant. Quant à moi, je ne préfère rien ajouter, non pas que je n'ai rien à dire, mais j'ai la sensation que pour le moment, il n'a rien besoin d'autre, que d'être là, avec moi, silencieux.

Le début de soirée arrive vite, et alors que le film que nous regardions se termine, il se tourne vers moi.

- Je peux savoir ce qu'il t'a pris ?

- J'ai pas fait attention, ça peut arriver à tout le monde, me défends-je.

- Arrête, t'as fait n'importe quoi ! lance-t-il, sans me regarder, tandis que les muscles de sa mâchoire tressautent.

- Ça m'a servi de leçon, je recommencerais pas.

- Parce que tu comptes en refaire ? s'étonne-t-il.

- Pourquoi j'en referais pas ?

- Je sais pas, parce que tu viens de te planter, par exemple !

- C'est pas ça qui va m'arrêter, rétorqué-je.

Il soupire, et ne cache pas son agacement, puis se tourne vers moi. Son regard est à la fois rempli de colère, et de regret.

- Désolée, si je t'ai fait peur, m'excusé-je.

- Y'a pas que ça...

- Ouais, je sais, tu ne me diras rien de plus, j'ai bien compris !

Il détourne les yeux, touché par ce que je lui dis.

- Écoutes, on va oublier la dispute qu'on a eue, on sait bien toi et moi qu'on ne veut pas rester fâchés, lancé-je.

Il acquiesce, sans rien ajouter, puis se lève.

- Je vais te chercher une autre poche de glace, tu veux que je te montre un truc à manger ?

- Non merci, j'ai pas vraiment faim, je suis fatiguée, je pense que je vais essayer de dormir.

- T'es sûr que ça va ?

- Yann, je vais bien, je suis juste K.O.

Il laisse échapper un léger soupire, tout en fronçant les sourcils.

- OK, je reviens, tu peux prendre un de mes tee-shirts si tu veux.

J'esquisse un sourire, tandis qu'il sort de la chambre, puis me dirige vers son dressing qui soit dit en passant, n'a rien à envier à celui d'une fille, puis y pioche un de ses tee-shirts. Je profite qu'il soit en bas pour passer à la salle de bain et me changer comme je le peux. Je m'observe au passage dans le miroir, pour voir l'étendue des dégâts et comprend mieux sa réaction... Je me glisse ensuite dans le lit et songe aux derniers événements.

Il ne met pas longtemps à remonter, avec dans les mains une poche de glace qu'il me tend et que je pose sur mon front.

- Toujours autant mal à l'épaule ? me demande-t-il.

- Un peu moins, mais c'est pas encore ça.

- OK, je passe à la salle de bain, je reviens.

J'acquiesce et il disparaît, pour en ressortir une dizaine de minutes plus tard, torse nu, ne portant qu'un pantalon de jogging.

Il s'assoit sur le bord du lit, un petit pot à la main.

- Je peux te mettre ça sur ton épaule, propose-t-il, en me le montrant.

- C'est quoi ?

- Je m'en sers quand je reçois un mauvais coup au karaté ou quand j'me plante en cross et que je me retrouve avec un bleu. C'est un baume chinois, tu verras, c'est efficace.

- Si tu le dis, je veux bien te croire t'as l'air d'avoir l'habitude, même si en ce qui concerne ce bleu, ça n'a rien à voir avec le motocross, lâché-je en désignant l'hématome au niveau de ses côtes.

- Qui te dit que ça n'a rien à voir avec ça ?

- Je suis pas bête, c'est arrivé comme par hasard après un week-end où le jeudi juste avant t'a reçu un de ces messages bizarres.

Il détourne le regard, conscient que je suis dans le vrai.

- Ça aurait pu être le cas, lance-t-il.

- Ouais, mais pas cette fois.

Il n'ajoute rien, et se contente de me faire signe pour que je m'approche de lui. J'enlève la manche de mon tee-shirt, afin de lui faciliter la tâche, et me retrouve pour la deuxième fois aujourd'hui en brassière de sport devant lui.

Il m'applique cette sorte de pommade grâce à l'odeur assez forte avec une immense douceur, puis file se laver les mains, pendant que je repasse la manche du tee-shirt.

Il se dirige ensuite vers le canapé, où il s'apprête à s'installer, mais je l'interpelle.

- Yann ?

- Mmh ? m'interroge-t-il, en se tournant vers moi.

- Tu peux dormir sur le lit, après tout c'est le tien, et on a dormi sur le canapé ensemble la nuit dernière donc...

Il semble réfléchir un instant, et peser le pour et le contre.

- T'es sûr ?

- Je te le proposerais pas sinon.

Il saisit la télécommande de la télévision, puis me rejoint, maintenant une certaine distance. Il allume la télé, puis se concentre sur le programme, avant de tourner la tête vers moi.

- Ça va aller pour dormir ?

- Faut juste que je trouve une position dans laquelle je n'ai pas mal.

Tandis qu'il est absorbé par une course de motocross, de mon côté, je ne cesse de bouger, n'arrivant pas à trouver de position confortable. Je sens son regard sur moi, et je me redresse dans la même position que lui, m'adossant moi aussi à la tête de lit, pour suivre le programme qui a l'air de le passionner.

Il se tourne vers moi, me questionnant de son regard azur.

- J'y arrive pas, m'agacé-je.

Il déplie son bras gauche vers moi, sans hésiter.

- Allez, viens, propose-t-il, en m'invitant à me blottir contre lui.

Je l'observe, septique. Je doute que ça puisse changer quoi que ce soit à la douleur, mais après un bref moment d'hésitation, je cède et me blottis contre lui.

Il m'encercle de son bras, tandis que je pose ma tête sur son torse. Étonnement, cette position se révèle plutôt pas mal et son bras maintient mon épaule, juste comme il faut, ce qui soulage considérablement la douleur. La chaleur de sa peau contre la mienne a un effet apaisant quasi immédiat.

- Ça va mieux ? demande-t-il après quelques petites minutes.

- Oui, c'est beaucoup mieux.

- Tu vois, je suis pas qu'un mec qui ne t'apporte que des soucis, soupire-t-il, tandis que sa remarque me fait sourire.

- J'ai jamais dit ça.

- Je sais...

Nous restons un moment silencieux, lui, regardant son programme et moi cherchant à m'endormir, puis il rompt le silence.

- Me fais plus jamais peur comme ça, souffle-t-il, l'air grave.

Je lève les yeux vers lui, et il m'observe avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Je lui adresse un sourire entendu, puis reprends ma place, osant même poser ma main au niveau de son torse pour mieux me caler. La fraîcheur de mes mains contraste avec la chaleur de sa peau, mais il ne bronche pas.

Après un moment, et alors que son programme se termine, il change de chaîne.

- Tu dors pas ? m'étonné-je.

- J'te rappelle que je dois te surveiller, se justifie-t-il, toujours aussi sérieusement.

- Ça t'empêche pas de dormir.

- Je sais, réplique-t-il, d'un ton qui me fait comprendre qu'il a entendu, mais qu'il ne compte pas vraiment faire ce que je lui suggère.

Au bout d'un moment, malgré le fait que je sois pourtant vraiment fatiguée, le sommeil ne me rattrape pas. Au fond de moi, je sais pourquoi. Si je ne dis pas ce que j'ai à dire, je ne dormirais surement pas de la nuit. Je me décide et me lance.

- Yann ?

- Mmh ?

- Je peux te dire quelque chose ? Mais ne m'interromps pas...

- Vas-y.

Je soupire légèrement et cherche les bons mots. Je ne veux pas qu'il prenne ce que je vais lui dire pour une agression ou une provocation.

- J'ai bien compris à la dispute de ce matin, que quoi que je fasse ou quoi que je te demande sur cette partie de ta vie à laquelle tu ne veux pas m'inclure, que tu ne me diras jamais rien.

Je sens qu'il se tend légèrement, et il me semble que sa respiration se bloque, mais je continue, il faut que les choses soient claires.

- Je ne te poserais plus de question, ni à toi, ni à Kévin, ajouté-je, alors que je le sens se décontracter en entendant ces mots. Mais je veux que tu saches que même si tu ne comptes rien m'expliquer, je découvrirais par moi-même ce qui se passe. Donc le résultat sera le même, que tu me le dises ou non.

Sa main se resserrer sur mon avant-bras, il ne s'attendait pas ça. Mais, je veux qu'il soit conscient, que je n'abandonnerais pas.

- Je veux pas que tu...

- Je ne changerais pas d'avis, le coupé-je, tandis qu'il se tait.

Il se contente de me serrer un peu plus fort contre lui, et abandonne la télécommande qu'il tenait crispée, pour ramener sa main au niveau de mes cheveux avec lesquels il commence à jouer doucement. Au fur et à mesure, je finis par me détendre, soulagée de lui avoir dit ce que j'avais sur le cœur. Même si je n'ai pas révélé ce que j'avais déjà découvert, il est au moins conscient que je n'abandonnerais pas.

Le sommeil finit par avoir raison de moi, tandis que je suis blottie bien au chaud contre son corps, bercée par sa respiration, ainsi que par les battements de son cœur.

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