Chapitre 13
Yann finit par nous trouver une petite place sur la piste de danse, alors qu'un nouveau slow commence, que je reconnais immédiatement : « Hero », d'Enrique Iglesias. Les premières paroles, reflète parfaitement la situation, à croire que c'est fait exprès. Il se tourne vers moi, pose ses mains avec une extrême douceur sur le bas de mon dos, me plaque légèrement contre lui, tandis que je passe mes bras autour de son cou.
Comment un mec aussi, brut, bagarreur, et qui paraît si distant, peut tout à coup totalement changer de comportement et se transformer en quelqu'un, de doux, sensible et protecteur ? Yann possède deux facettes, que je découvre petit à petit.
Tout en continuant de me serrer doucement contre lui, il me fait bouger au rythme de la mélodie. Alors que je ne m'y attends pas, il approche ses lèvres de mon oreille et commence à me parler calmement.
- Évite de t'approcher d'eux, c'est pas des mecs fréquentables, me conseille-t-il alors que son souffle chaud me file des frissons.
Je me recule légèrement, plante mon regard dans le sien, puis je m'approche à mon tour de son oreille.
- Pas fréquentable ? Pourtant, tu traînes avec eux, ce sont tes amis.
Il m'attire un peu plus vers lui, me serrant un peu plus fort contre lui, et je sens ses muscles se contracter.
- Ce ne sont pas des amis... Mais c'est pas le sujet... J'ai une certaine éducation, des valeurs, des limites... Eux n'ont rien de tout ça, ils sont sans limites.
- J'ai pas l'intention de faire ami, ami avec eux... Et question limite, on peut parler des tiennes si tu veux, lâché-je en faisant allusion a sa bagarre avec Raphaël.
- T'asseoir, avec eux c'est déjà trop, dit-il tout en éludant le reste de ma remarque.
Je me recule et fronce les sourcils, je ne comprends pas où il veut en venir. Yann constate mon interrogation et reprend.
- Tu plais à Éric, ça se voit et lui plaire...
Il s'interrompt, et malgré la lumière tamisée, je m'aperçois qu'il grimace et qu'il ne compte apparemment pas finir sa phrase. Je tente alors de la finir à sa place.
- Quoi, il va pas lâcher l'affaire ?
En entendant ma question, il m'adresse un léger sourire en coin, à la fois sûr de lui et rassurant.
- Si t'inquiètes, il va lâcher l'affaire, je vais m'en assurer, mais la prochaine fois évite les, ça vaut mieux.
Je lui sourie en réponse, et acquiesce légèrement de la tête pour lui faire comprendre que j'ai saisi. Nous continuons de danser sans dire un mot, et j'ose même poser ma tête dans le creux de son cou. Nous sommes tellement proches en cet instant, qu'on pourrait croire que nous nous connaissons depuis toujours. Tellement proche, que je peux sentir ses pectoraux d'une fermeté incomparable se contracter lorsqu'il me resserre un peu plus fort contre lui.
Alors que le slow se termine, il sort son téléphone de sa poche, puis grimace légèrement en lisant le message qu'il vient de recevoir. Il plante son regard dans le mien, et a son air sérieux, je sais qu'il va disparaître.
- Désolé, je dois y aller.
J'ôte mes bras d'autour de son cou, acquiesçant d'un sourire, même si je n'ai pas vraiment envie que ce moment se termine. Il s'approche alors à nouveau de mon oreille et je sens son souffle chaud me chatouiller pour la deuxième fois.
- Merci pour la danse princesse.
Puis, sur ces derniers mots, il me tourne le dos et rejoint ses amis. Je reste là un moment, pensive, lorsque mon esprit semble percuter... Attends... « Princesse ? » Il vient bien de m'appeler princesse ?
Je retourne vers mes amis, le sourire aux lèvres, puis je reprends place sur la banquette aux côtés de Nico. Je vois Yann passer la porte de la boîte de nuit, suivie d'Éric et des autres.
Nico qui a dû remarquer que j'avais dansé un slow avec Yann m'observe curieusement. Je sens l'interrogatoire venir.
- Alors ça y est, vous êtes ensemble ?
- Quoi ?
- Yann, t'es avec lui ? me demande-t-il.
- N'importe quoi.
Il me regarde septique, mais ne rajoute rien. Aurore m'adresse un sourire complice, mais je préfère mettre les choses au clair tout de suite.
- On s'entend bien c'est tout, y'a rien de plus.
Nico hoche la tête de gauche à droite, amusé, puis me demande de me pousser. Apparemment il doit aller voir un pote à lui. Je me lève, le laisse passer, et je le regarde s'éloigner. Je lève un sourcil en direction d'Aurore et celle-ci hausse les épaules.
Nous rejoignons la piste et nous nous déhanchons sur les rythme endiablés qui s'enchaînent. Après un bon moment, alors que je ne m'y attends pas, je vois Yann passer de nouveau la porte, il se dirige vers le bar et s'assoit sur un des tabourets, seul. Son regard se tourne vers la piste et croise le mien, mais, cette fois, au lieu de le soutenir, il le fuit rapidement. Quelque chose a changé... Encore.
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