Just one more ... (OS hors concours #DEA2)
Un nouvel O.S. , imaginé dans le cadre des #DEA (Défis d'Ecriture Amusants) que j'organise, défi N°2 dont le thème est "Séries". Bien sûr je reste "hors concours" car je suis juge. Mais j'ai obéis à toutes les consignes. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture.
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– Asseyez-vous et mettez-vous à l'aise. Le docteur va arriver, dit l'assistante avant de refermer doucement la porte capitonnée derrière elle.
Je reste plantée sur le seuil de la pièce en me demandant pourquoi cette femme me rappelle Carrie Bradshaw. Sa tenue très chic et glamour ? Son sourire ? Ou peut-être la pointe d'accent new-yorkais typique de la blonde sexy.
Bref.
Je regarde autour de moi et ma main serre convulsivement le pommeau de ma canne comme pour me rassurer.
Le bureau est lumineux. Moderne et chaleureux. Les tons crème et gris des murs sont en harmonie avec la belle bibliothèque de bois clair. Une vraie bibliothèque, pleine de livres lus. J'adore cela. Le parquet, clair lui aussi, forme un motif curieux dans une imitation réussie des parquets anciens. Un petit bureau occupe un coin de la pièce, devant une grande baie vitrée donnant sur un jardin privatif. Et puis il y a les deux meubles imposants se faisant face. Je suis surprise, pour moi le bureau du Dr Jane devait ressembler à celui de Sherlock : encombré , tentures lourdes et bois sombre. Mais bon, lui est enquêteur pas docteur.
M'asseoir, a-t-elle dit ? Premier dilemme.
A ma gauche un magnifique fauteuil en cuir rouge qui doit couter un an de mon salaire. à ma droite un long divan confortable, en cuir toujours, mais noir, le symbole de ce cabinet .
Et si je faisais preuve d'impertinence, d'esprit rebelle ? Je vais choisir le beau fauteuil. Je peux le faire.
Je fais la moue et bien sûr je pose avec précaution mon postérieur sur le divan. Très confortable. Mais jamais je ne m'allongerais. Jamais.
J'ai mis un jean. C'est bien un jean pour un premier rendez-vous ? C'est neutre. Comme la chemise à carreaux rouge et blanche aux manches trop longues que je porte, celle de Bella. Une tenue simple, sans histoire. Enfin presque, je l'ai juste empruntée dans les archives des Studios Pinewood. Mais ce n'est pas vraiment le sujet. Je tire nerveusement sur mes manches et serre ma canne bien fort entre mes genoux. En tout cas, la faire tourner entre mes doigts m'apaise. J'aurais dû m'en passer, ça fait quinze jours que mon entorse ne me fait absolument plus mal. Je n'ai plus besoin mais c'est celle de Gregory, mon docteur préféré... Elle ne me quitte pas même si le modèle est plutôt masculin. Je n'en parais que plus bizarre aux yeux des autres mais ça, c'est le dernier de mes soucis. J'ai l'habitude.
Occasionnellement, c'est à ma jolie canne que je dois cette consultation. Lily,ma meilleure amie a été formelle "tu as un problème, Loïs, un sérieux problème. Soit tu mets cette fichue canne au placard soit tu consultes le Dr Jane."
Et je suis là. Me demandant si je peux encore fuir lorsqu'une sorte de gnome, un petit Gollum passe à toute allure dans le jardin, juste devant la baie vitrée. C'est une drôle de petit être, nu et sans cheveu qui trottine en s'éloignant de la maison. Bon j'aime pas trop les enfants. Car ce ne peut être qu'un petit humain cette...chose ? Le fils du Dr Jane ? J'espère que non.
Une silhouette féminine, svelte et chic, blonde évidemment, récupère le petit être sous sous bras et le rentre à la maison par une porte que je ne distingue pas. Sa démarche et son profil me rappelle Kelly Taylor. Sauf que Kelly ne peut pas avoir d'enfant. Ça ne colle pas au personnage.
– Bonjour mademoiselle Lane.
Je sursaute.
Une voix profonde et sensuelle. Masculine. Irrémédiablement masculine.
Je tourne la tête vers la porte que je n'ai pas entendue s'ouvrir car j'étais concen...
Ooh.
Oh.
"Coupez !" - Clap de fin.
"On fait une pause et on reprend". crie le scénariste dans ma tête.
Phoebe : oh la la ... C'est qui ce type ? ça existe un mec comme cela ? Il est tellement canon !!
Je l'entends trépigner de d'excitation dans ma tête
Piper : C'est sûrement le docteur Jane. Ferme la bouche Loïs, arrête de le fixer et reste calme.
Sa voix m'apaise. Enfin un peu. Je ferme donc ma bouche mais ne peux m'empêcher de le scruter.
La silhouette solide de l'homme à qui je vais confier ma vie et pire, tous mes secrets, est parfaite, j'en ai la conviction en une fraction de seconde. Un pantalon gris et le gilet assorti lui donne un aspect professionnel rassurant mais la chemise blanche à fine rayures remontée sur ses avants bras musclés alors que le col ouvert est une invitation à ...
Piper : ... invitation à rien du tout, Loïs ! Chut c'est ton ...
Phoebe : Ne l'écoute pas, Loïs . Continue d'admirer.
Je décide d'écouter la voix de Phoebe et continuer de graver son image dans mon cerveau déjà très encombré.
Je remarque sur sa nuque un tatouage curieux qui dépasse du col de sa chemise. Sa géométrie me rappelle celui de Michael Scofield. Je fronce les sourcils. Mon docteur ne peut pas s'être évadé de prison. Ce n'est pas possible. je décide de poursuivre mon inspection peu discrète. après tout il va bien inspecté mon ...moi intérieur.
Le docteur Jane a un visage carré et puissant aux mâchoires impeccablement rasées. Le relief marqué de ses traits ne peut pas laisser indifférent et indique un homme qui a vécu. Ses lèvres fines dessinent déjà un léger sourire alors qu'une de ses mains vient frotter dans sa nuque une tignasse blonde désordonnée et légèrement trop longue.
Piper : Depuis quand craques-tu pour les blonds toi ?
Depuis qu'ils ont des yeux comme lui. Je soupire d'une façon peu discrète en priant Amenadiel de stopper le cours du temps car je veux avoir le privilège d'admirer ces yeux-là le plus longtemps possible.
Gris assez sombre. Non bleu. Ses yeux devraient être froids et coupants comme le sont les yeux clairs mais curieusement des pointes de vert dansent dans les iris les rendant ...rassurants.
L'homme, mon médecin, mon psy même, attend gentiment que je cesse de bailler aux corneilles et daigne lui répondre.
– Euh...bonjour docteur. Je.... pensais que le Docteur Jane était une femme.
Parfois je me battrais, je n'ai aucun besoin de lui donner cette pensée ridicule. Mais il ne commente pas et, au contraire, me sourit un peu plus, comme pour me mettre à l'aise, et pose la tasse de café qu'il tient sur une petite table à côté du fauteuil rouge. Il s'y assoit, à moins d'un mètre de moi. Je ne vais pas pouvoir rester une heure assise près de lui sans dire ou faire quelque chose de ridicule, je le sais et je commence à paniquer.
– Je vous dirais bien de m'appeler Patrick, si cela peux vous aider mais c'est un peu prématuré je pense.
Patrick.
Je suis amoureuse de ce nom. C'est officiel.
Piper : Loïs, le transfert patient - psy, c'est pas tout de suite, faites connaissance d'abord.
Phoebe : Laisse-la savourer un peu. Pour une fois qu'elle rencontre un beau mec. Et franchement il est plus que beau, tu ne trouves pas ? Il est ...sexy et diaboliquement fascinant et Dieu sait si je m'y connais, ma petite Piper.
Je reste coite et attend la suite, essayant d'ignorer les voix qui m'habitent.
- Mademoiselle Lane, allongez-vous s'il vous plaît. Si vous le permettez pendant ce temps, je termine mon café.
Sa voix musicale, teintée d'un accent que je n'identifie pas encore, est un curieux mélange de douceur et de fermeté. Je m'allonge. Il hoche doucement devant mon obéissance. Mon psychiatre s'assoit alors et tout en sirotant doucement le breuvage fumant il me contemple pensivement.. Placé face à moi, le docteur Jane déplace son fauteuil de quelques centimètres, au niveau de mes cuisses. J'attends la suite, une quiétude étrange me gagnant sous son regard tranquille.
– Si vous commenciez par vous présentez à moi.
Ouf. Question très facile. Alors, prenant une belle inspiration et le ton d'Hermione récitant sa leçon, je me lance.
– Je m'appelle Loïs. Lane Loïs. Oui, je sais, mes parents sont des originaux. Enfin étaient des originaux. Ils sont morts quand j'avais 5 ans. Je ne me souviens pas vraiment d'eux. C'est ma grand-mère qui m'a élevé. Adolescente sans problème. Je suis diplômée d'histoire médiévale et j'ai un bachelor sur l'histoire du cinéma. Je suis célibataire. J'ai 25 ans et je travaille pour les Studios Pinewood à Toronto depuis mon diplôme.
Un silence.
– Voilà, j'ai fini, j'ajoute d'une petite voix.
Le docteur Jane me regarde encore de cette façon curieuse qui me perturbe un peu, et cette fois-ci je me tortille sur mon siège. J'ai l'impression de l'avoir déçu. Et je déteste cela. je me sens un peu comme DiNozzo lorsque Gibbs le jauge avec un air de dire "il n'y a que toi pour dire de telles bêtises", avant de lui taper la nuque.
– Mademoiselle Lane ?
– Oui, docteur Jane ? dis-je
– Qui êtes-vous ?
Il parle toujours aussi gentiment, avec patience comme s'il avait peur de m'effrayer. Je comprends le sens réel de la question qu'il m'avait posée. Ses magnifiques yeux gris me fixent sans ciller, m'imposant, non me suppliant, non m'ordonnant ... Bref je ne sais pas... mais je meurs d'envie de lui faire plaisir. Il m'est impossible de quitter ce regard qui semble m'hypnotiser.
Phoebe : Oh Lois ..vas-y, craque , il est trop ... puissant. Tu ne dois pas résister à ce démon.
Paige : Je suis presque d'accord avec ma soeur pour une fois. Il semble décidé à t'aider. Alors je pense que...
Jamie : Salut les filles, je vous adore, presque autant que j'aime ma sassenach mais ....
Ma troisième (et dernière je vous rassure) voix, ma préférée vient d'arriver, et je souris de bonheur en le voyant glisser sa haute stature d'highlander entre les deux sorcières et les attraper amicalement par le cou. J'attends son verdict, j'ai confiance en lui.
Jamie : ... mais Loïs est assez grande pour se décider seule.
OK. Merci Jamie. Je boude presque en observant l'écossais les bousculer et sortir sans dire un mot, s'évaporant dans les limbes de mon cerveau.
Je cligne des yeux. Patrick. Parler de moi.
Je regarde mon beau psychiatre et un élément du décor derrière lui s'impose à moi. Je bondis hors du divan psychanalytique et inspecte de près la photo en noir et blanc, mise en valeur dans un beau cadre de bois clair. Un vieux manoir que je reconnais en une seconde, tant il semble sorti de mon esprit. Lallybroch. La demeure familiale de Jamie Fraser ?
Je me retourne vers Patrick qui attend patiemment, son adorable sourire en coin révélant sa fossette. Je parcoure sa silhouette solide et l'imagine en kilt. Cela me saute aux yeux : cet homme est le portrait de Jamie. En blond.
– Lallybroch ? C'est un souvenir familial ?
La question m'échappe alors que mon cerveau se torture pour savoir s'il est un descendant de Jamie par Brianna ou par Willie.
Piper : Jamie n'existe pas Lois ! C'est un personnage de fiction.
Phoebe : Ca te va bien de dire cela Piper ! Et nous on est qui ?
– Non, pas vraiment. Mademoiselle Lane, veuillez retourner sur votre fauteuil, nous devons parler de vous, je crois.
Oui de moi. Il n'a même pas paru surpris par ma question. Je souffle doucement , me jurant de trouver une raison à tout cela mais je ne peux rien lui refuser et me rallonge doucement face à lui.
– Allez-y, reprenez, je vous écoute.
– Je m'appelle Loïs, comme l'héroïne de série, j'ai 25 ans. Je n'ai plus de famille et peu d'amis. J'adore mon métier, participer à la vie des studios, aux tournages, découvrir l'accessoire qui va être l'Accessoire de la scène sur laquelle l'acteur ou l'actrice va s'appuyer pour sa performance. J'ai un chat noir, je sais c'est cliché les chats, mais j'adore Lucifer. Quand il me regarde.. c'est un peu comme avec vous je ne peux rien lui refuser. Je lui raconte tout.
Je songe à quitter le bureau à toute allure quand je réalise ce que je viens de dire. Alors sa main se pose brièvement sur mon genou comme pour me calmer.
– Vous êtes donc sur la bonne voie, Loïs, me dit-il très sérieusement, poursuivez.
– Je suis quelconque, ni belle, ni laide, ni intelligente ni idiote. A vrai dire il n'y a rien de particulier de plus à dire.
Je ne vais pas mentionner que Lily, (et Phoebe aussi), me répètent sans fin que je ressemble à Dana Scully. Un côté évanescent et froid. Une "beauté impressionnante" dit Lily. Je lui réponds qu'elle doit être myope. Certes je suis rousse aux yeux gris mais je n'ai pas le charme et le caractère solide de cette femme. Dommage.
– Permettez-moi de ne pas être d'accord avec vous, Loïs, mais nous en reparlerons plus tard. Pourquoi êtes-vous là ?
– Parce que Lily me l'a demandé.
De la tête il m'encourage à poursuivre.
– Lily est mon amie. Ma meilleure amie. On s'est connues lorsque nous faisions nos études en Floride. Elle habite toujours là-bas d'ailleurs. Elle se désespère que je sois toujours seule. Moi ça me convient.
– Je peux le comprendre. J'aimerais en savoir plus.
Ce n'est ni une question, ni un ordre. Il s'impose à moi. Mais je tente de résister.
– Sur Lily ? Elle mène sa vie avec Royce, son ...copain- fiancé. Mais ...
Il secoue la tête doucement de droite à gauche et la lumière du soleil couchant nimbe sa chevelure de reflets fascinants, un peu comme ceux de Buffy lorsqu'elle combat Spike.
Je soupire et tente de reprendre.
– Elle dit que...
Bien sûr, les autres la-haut dans ma tête se sont fait la malle et attendent que je m'en sorte toute seule. Je ferme les yeux pour me donner du courage et me lance.
– Lily dit que la canne de Dr House ne m'est plus nécessaire. Que je devrais mettre aux placards les objets que j'ai empruntés au Studios de Production et que je devrais vivre ma vie. Que je dois cesser de vivre par procuration.
Je marque une pause ; espérant qu'il ait compris et que je n'ai pas à développer. En ouvrant les yeux, je m'aperçois qu'il s'est encore rapproché, Il a posé ses coudes sur ses genoux et son menton sur ses mains jointes. Il semble réfléchir en me regardant.
– Ce que pense votre amie est une chose. Et vous Loïs, qu'en pensez-vous ?
Je me redresse sur mes coudes, rétrécissant encore la distance entre nous. Que veut-il dire ? J'ai beau chercher dans son regard vert étincelant une réponse, je ne sais ce qu'il attend. Qu'est-ce que j'en pense ? Je suis soudain un peu agacée d'être là. J'aime ma vie. J'aime les séries. J'aime vivre et ressentir par procuration. Je n'ai pas besoin des autres. Ils disent que ma passion est mauvaise.
- Avez-vous un vice Dr Jane ? Un vice, qui ne gêne personne, qui ne blesse personne. Un vice qui vous rend heureux ?
Un petit rire lui échappe, et la fossette qui me fait face, semblable à celle de Jamie, me trouble.
– Mes vices sont ...compliqués. Occupons-nous du votre. Pour l'instant.
Ses yeux gris profonds me disent que je n'ai plus le choix. Je fais la moue, espérant qu'une petite distraction comme l'arrivée de Derek , sous forme de loup-garou, (quoique son apparence humaine, j'aime bien aussi), me dispense de répondre.
Non. Rien.
Je poursuis donc mon déshabillage intellectuel mais je sens la colère monter en moi. Pourquoi ? Pourquoi devrais-je me sentir coupable?
– Je suis,un peu, juste un peu, non extrêmement, "addicte" aux séries, cinéma, télé, netflix .... Je passe des heures à les suivre. MES heures à suivre mes héros préférés. A rire, pleurer à leurs bonheurs et malheurs. Il paraît que cela m'empêche de vivre. Ils vivent avec moi. Ils sont là dans ma tête et cela me rend heureuse même si certains disent que je suis bizarre et ...que je ne suis pas sociable. Pouvez-vous m'aider Patrick ?
Il soupire et se penche en arrière, relâchant enfin la tension qu'il maintenait entre nous pour me faire dire, pour que je m'avoue ce que je suis. Son regard doux et pénétrant est enfin plus clair comme si ma parole l'avait libéré de quelque chose.
– Uniquement si vous en avez envie, Loïs. Et cela ne semble pas vraiment être le cas.
Il réfléchit un peu en se frottant le menton. J'admire sa silhouette alors qu'il se lève et commence à tourner en rond dans la pièce. Il semble pour la première fois hésitant et me jette quelques regards avant de se décider. Il se plante devant moi, toujours bêtement allongée sur le fameux canapé.
– Loïs, je vais décider que nos séances s'achèvent maintenant. J'aimerais discuter avec vous. Mais dans un autre cadre. Et j'ai faim. Si nous allions manger quelque part ? Je pense que nous avons pas mal de choses à nous dire.
Sans attendre ma réponse, il me tend la main pour m'aider à me lever.
A votre avis, ai-je attendu le verdict de mes petites voix pour la saisir ?
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FIN
Si vous avez apprécié, je vous soumets un petit jeu : pouvez vous me citer quelques séries évoquées par cet OS ? Essayez de le localiser en commentaire et donnez moi le nombre total de films/series cités.
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