Un Ami Spectaculaire
En ces nombreux millénaires d'existence, Crowley s'était quelquefois rapproché de certains humains, qu'il trouvaient des plus intéressants.
Des penseurs, artistes, écrivains au talent indéniable.
Mais aucun d'entre eux n'avait réellement été son ami, non pas que l'envie lui manquait mais il ne souhaitait pas souffrir en apprenant leur perte.
Il ne devait pas oublier son statut immortel et de ce fait, toutes les personnes auxquelles il s'approchait étaient inévitablement reliées à la mort.
Alors, l'être surnaturel ne faisait qu'observer de loin les hommes et les femmes afin de les protéger avec son ange et bien évidemment, passer tel un éclair dans leur vie afin de la rendre un peu moins agréable.
C'était un démon tout de même, il ne pouvait renier sa nature bien longtemps même si Aziraphale voyait rouge quand le roux lui racontait toutes les mauvaises actions qu'il effectuait en une journée.
Cependant, une personne sur Terre ne fût affectée par toutes les restrictions prises depuis des siècles par le démon.
Un homme, qui selon les dires de Crowley, fût le plus grand chanteur de tous les temps, le showman le plus imprévisible, un personnage haut en couleur et qui possédait un talent pour la composition hors pair.
Freddie Mercury restera l'humain qui marqua le plus cet être venu des enfers et sa mémoire infinie ne pourra jamais l'oublier.
Le serpent l'avait rencontré vers 1983 où il avait assisté à un de ses concerts dont tout le monde parlait avec entrain à l'époque.
Curieux comme il était, le démon ne pu résister à la tentation d'aller écouter un peu de bonne musique.
Le mot "surpris" fût bien trop faible pour décrire ce qu'avait ressenti Crowley dès que la première note de guitare résonna dans le stade tout entier.
En plus d'être tombé complètement sous le charme de ses chansons, il trouva le leader du groupe des plus remarquables.
Il avait ce don pour que le public chante à ses côtés, répète chacun de ses sons (avec plus ou moins de justesse).
Il les emmenait dans une folie et une frénésie musical qui se perdurait durant les deux heures de spectacle où il donna tout, jusqu'à la dernière seconde.
Au fil de ses représentations, Crowley ne rata plus aucun de ses lives et à chaque fois, une place VIP au premier rang se libéra miraculeusement.
Les mois passèrent et le roux fît enfin la rencontre de la célébrité qui l'avait remarqué au bout de quelques scènes.
En effet, l'homme aux lunettes de soleil noire suivait le groupe dans tous ses déplacements, dans tous les pays, réservant le même siège à quelques mètres de la scène, ce qui étonna la star du rock.
Freddie fût même désappointé il y a quelques semaines avant leur première véritable rencontre, quand il jeta un coup d'œil à l'endroit où un de ses plus grands fans était.
Celui-ci s'écrasa soudain contre le sol, un groupe de jeune l'ayant percuté violemment.
En cet intervalle de temps, sa monture se brisa en deux et les yeux dorés du démon étaient à la vue de tous.
Miraculant une autre paire à la va vite dans la poche de sa veste, le roux les mis en vitesse sans savoir que le brun en veste en cuir jaune les ait aperçu.
Heureusement, personne d'autre avait remarqué ce détail, tous trop absorbé par la magie de ce moment musical intense.
Mais contre toute attente, Freddie ne fît jamais aucun commentaires sur la caractéristique de ses yeux.
Tout le monde à une petite spécifié qui le rend unique, et de toute façon il ne voulait pas le déranger avec cela.
* * *
Quelques année plus tard :
Aziraphale soupira en posant son livre sur la table basse, se demandant où son démon peut bien être.
En cet heure tardive, Crowley ne pouvait être qu'avec une personne : le chanteur de Be-Bop.
Il se leva donc et se changea rapidement avant de se rendre en un claquement de doigt à la demeure de son ami et lorsqu'il la vît, il pensa que sa mâchoire alla se décrocher par sa stupeur.
Des centaines de personnes dansaient dans le jardin, se bousculaient pour partir à l'intérieur où de la musique résonnait de plus en plus fortement.
Quel était donc tout cet accoutrement ?
Avec son costume beige, l'ange ne passa pas vraiment inaperçu et à son passage de nombreux humains se retournaient en chuchotant à leur voisins.
Le blond n'en pris pas compte et entra dans le salon où il vît le roux et le fameux compositeur entrain de boire à outrance, sans doute depuis des heures, éclatant de rire à chaque répliques.
Crowley : Tu te rends compte mon vieux ! J'te jure, il a dit "Tu vas trop vite pour moi" ! Mais putain il a rien compris ou quoi ?
Aziraphale ne parvint pas à entendre toutes leur conversation et décida alors de se rapprocher un peu.
La musique changea, devint encore plus entraînante et le futur bouquiniste ne compris plus trop les événements se déroulant devant lui.
Des hommes et des femmes dansaient de manières incongrus en plein milieu de la salle, d'autre fumaient des substances illicites qui fît pâlir la créature céleste tandis que le reste de la foule sortait encore des boissons de la cave du serpent.
Celui-ci partageait tranquillement une cigarette avec le brun qui parti ensuite vers le bar pour commander un autre verre.
Marchant d'un pas ferme jusqu'au démon, l'ange essaya de parler mais son ami le devança.
Crowley : Azi mon ange !! Tu es venu à ma fête ! Elle est putain de géniale non ?
Aziraphale : Crowley tu te rends compte de ce...
Crowley : Attends un peu angel... *pause* Hey le gars avec la cravache là bas ! Oui toi ! Fais gaffe aux plantes bordel ! Si je vois un trou dans leur feuillages je t'envoie direct dans les flammes de l'enfer !
Avant que le propriétaire des lieux ne se rue vers l'humain pour lui donner une bonne leçon, l'être venant des cieux pris la main du serpent et le mena vers une autre pièce au calme. Il devait discuter avec lui tout de suite.
Cela ne se voit pas aux premiers abords mais Azi possède une grande force en lui, ce qui obligea le démon à le suivre en sifflant.
Fermant violemment la porte après être entré, l'ange croisa les bras et fixa le roux qui s'affala dans un canapé.
Crowley : Qu'est ce qu'y a ?
Son ami garda son calme mais au fond de lui il bouillonna de rage par le comportement immature de Crowley.
Aziraphale : Ce qui se passe tu es sérieux ? Regarde donc l'état de tes invités ! Tu veux les tuer c'est ça ? N'oublie pas que l'alcool et la drogue ont un effet néfaste sur eux contrairement à nous ! Alors je te prierai de te désaouler et faire en sorte qu'ils rentrent tous chez eux sans séquelles.
Crowley : Ngk... Nan, j'suis pas à tes ordres mon ange... Même si ça me plairait bien de... Enfin bref...
Se levant en vacillant un peu, l'être des enfers se mis en face de son ami et retira ses lunettes. Les brumes de la boisson rendaient ses yeux vitreux et plus imbibés de sang que jamais.
Crowley : Tu profites jamais de la vie toi hein ? Faut toujours te pousser pour que tu te décoinces le cul alors t'sais quoi ? J'profite tout seul de ma vie avec des gens cools.
Ne contrôlant plus ses paroles, le roux s'apprêta à partir mais une main ferme retint son bras droit.
Aziraphale : Tu vas m'écouter espèce de... Vil serpent... Je fais ce qui me semble juste mais... Je vais te laisser faire ce que bon te semble alors laisse moi te dire un petit conseil... On sait tous les deux dans quel état est ton "ami" alors ce n'est pas en empirant sa condition physique que tu l'aideras... Donc tu sais quoi ? Continue donc à nier la réalité mais je te préviens... Ne viens pas pleurnicher ta mélancolie près de moi quand sa mort arrivera Crowley, car à ce rythme là, je ne lui donne même pas deux mois...
C'est sur ces dernières phrases qu'Aziraphale disparu en une seconde, laissant un démon démunit et encore trop alcoolisé pour se rendre compte de ses erreurs.
* * *
Ellipse :
Crowley n'avait pas quitté sa villa depuis des mois.
Il n'avait pas arrosé ses plantes depuis des semaines.
Pire encore, n'était pas allé voir Aziraphale depuis leur dispute.
Tout s'été enchaîné à un rythme effréné, bien trop rapide même pour lui.
Aziraphale avait raison.
« Bien sûr qu'il a raison par Satan ! C'est mon ami le plus cher ! », grogna Crowley en mettant sa tête entre ses mains.
Le démon n'était que l'ombre de lui même depuis la mort de son meilleur ami humain, il n'avait plus goût à rien.
Et puis, en sachant qu'il avait aussi perdu son ange, sa vie se résumait à des tourments sans fin.
Il aurait dû aider Fred mais au lieu de ça, il a... Enchaîné conneries sur conneries. Comme si ça pouvait soulager sa conscience, lui faire oublier le fait qu'il été condamné.
Eh bien c'était tout le contraire, il ressentait le deuil, la peine et été remplis de culpabilité.
Jamais il n'avait éprouvé de telles émotions, jamais.
Il essaya de cacher ses larmes mais elles coulaient toutes seules sur ses joues brûlantes et dans un moment de rage il pris ce qui lui passa sous la main et le balança contre le mur avec ardeur.
Son téléphone fixe fût détruit en plusieurs morceaux.
Dans ses sanglots il pensa à Aziraphale, il voulait être près de lui plus que tout, sentir son odeur pour se détendre, le prendre dans ses bras.
Que de douces illusions utopiques.
* * *
« C'est Anthony Crowley, vous savez quoi faire mais faites le avec style. »
Aziraphale : Crowley je... C'est moi. J'ai appris pour le décès de... Tu sais qui. J'aimerai avoir de tes nouvelles mon cher je suis inquiet je... J'aimerai te parler de... Tout. Rappelle moi...
L'ange raccrocha en soupirant, depuis des heures il tentait de joindre son ami qui ne lui adressait pas le moindre signe de vie.
Cela n'était pas normal, même dans leurs disputes les plus violentes il y a quelques centaines d'années, il le l'avait pas ignoré de la sorte.
Comme le disait cette vieille expression francophone : "Il y a bigorneaux sous roche".
Bien décidé a aller de l'avant il se rendit en un clin d'œil devant la porte de la bâtisse de son démon et frappa deux fois.
Aucune réponses.
Aziraphale : Crowley... S'il te plaît... Laisse moi entrer...
Miraculeusement, la porte s'ouvrit et le blond ne se fît pas prier et courra (presque) jusqu'au salon où il observa son serpent, en boule dans son fauteuil, les joues rouges, son être gorgé de tristesse.
C'était la deuxième fois où il voyait son ami pleurer.
Aziraphale : Oh mon Dieu mon cher... Je suis désolé...
Il alla vers lui et le pris immédiatement dans ses bras dans lesquels le roux se blotti instantanément.
Crowley : T'excuse pas mon ange... C'est moi le crétin de l'histoire j'aurai dû t'écouter et... Je ne...
Zira resserra un peu plus son étreinte et ferma ses yeux tout en caressant son dos.
Aziraphale : Tu voulais lui faire profiter de la vie jusqu'au dernier instant... Ne parle plus de ça maintenant... Tu ne pouvait rien faire de plus... On ne peut interférer dans la durée de vie des humains...
Crowley : J'suis quand même un putain d'égoïste, je t'ai laissé partir en sachant que toutes tes paroles étaient...
Aziraphale : Chut mon démon... Calme toi...
Il respira plus doucement quand il entendit l'appellation de son Aziraphale et le garda dans ses bras.
Crowley : Tu m'en veux encore ?
Aziraphale : Non je t'ai déjà pardonné... Tu voulais faire plaisir à Freddie en lui faisant cette fête et je pense qu'il ne l'oubliera jamais... C'est moi qui devrais m'en vouloir... De t'avoir parlé de la sorte...
Crowley émis un petit sourire et se releva délicatement.
Crowley : Tu veux bien... Rester avec moi ce soir ?
L'ange sourit aussi et caressa sa joue dans un geste rassurant.
Aziraphale : Bien sûr, aussi longtemps que tu veux...
Crowley avait de la chance d'être en compagnie de son ange pour lui remonter le moral car lui seul avait le pouvoir de le rendre joyeux, même dans les moments les plus tragiques de son existence.
Ils restèrent donc ensemble sans se quitter une minutes durant des semaines entières où peu à peu, le démon mis son chagrin de côté afin de concentrer toutes ses émotions sombres en une seule bien plus puissante : Son amour incandescent pour Aziraphale.
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