🖤
Peut-être que c'était écrit ..
Finalement, sans doute était-ce inévitable, déjà tracé.
Le regard perché à travers la large baie vitrée de sa chambre luxueuse, debout sur le parquet brillant de son appartement du douzième étage, Katsuki avale la dernière gorgée de son verre, sentant la chaleur de l'alcool se répandre dans sa gorge.
Soupirant, le goût agressif encore étalé sur la langue, il s'approche lentement de la grande paroi transparente.
Au cœur de la nuit, balayant du regard les nuances colorées des éclairages environnants, voyant la ville s'offrir à lui dans ses heures les plus calmes, il s'attarde sur le passage que quelques phares de voitures.
Parmi eux, sûrement, des voyageurs en quête d'une existence nouvelle, sans doute aussi des travailleurs fatigués, de ceux qui rêvent de s'évader sans jamais en trouver le courage.
Et puis peut-être des âmes légères, simplement heureuses de se trouver là.
Entre deux enseignes lumineuses, les ombres discrètes de bâtiments endormis se tracent en secret, murmurant leur présence sans se faire franchement remarquer pour autant.
Au dessus de la scène, la lune presque pleine se place en spectatrice, veillant sur ses heures de garde pour encore un petit moment, et Katsuki pose ses yeux sur elle un instant.
Seul, noyé dans le silence de son appartement, les ectoplasmes narquois des regrets s'agitent autour de lui, dansant comme des menaces, soufflant à son oreille le récit de ses erreurs.
Dans la vitre, parfois, son propre reflet se dessine, renvoyant à son propriétaire les lignes de son visage anéanti, les courbes désolées de ses joues, l'éclat affligé de ses iris bien ternes.
Dehors, il le sait, les températures n'excèdent pas les deux degrés, et le vent agressif de la saison se frotte éhontément aux courageux qui traversent encore les rues à pieds à cette heure avancée.
Dans l'appartement, le chauffage adoucit l'air ambiant, enveloppant les pièces de son réconfort.
Mais Katsuki a froid.
De l'intérieur, le corps frissonnant, la poitrine brûlée par le gel qui se forme en dessous de ses côtes.
Le ventre grelottant, les paupières fatiguée d'être sans cesse au bord des larmes, ses jambes flageolent une seconde quand il se déplace de quelques pas, se rapprochant de sa table de chevet pour y reposer son verre.
_ Katchan ?
Un sursaut, au son de la voix derrière lui, et sa mâchoire se crispe quand la surprise lui fait lâcher son verre avant l'heure, voyant le contenant vide lui échapper, et venir frapper le parquet sans se briser, roulant sur quelques longueurs avant de s'arrêter près d'un pied du lit.
Le crâne douloureux, le poids des remords pesant sur son front, il retient une grimace de désarroi quand son regard se tourne lentement, cherchant des yeux la silhouette délicate de son visiteur.
Sous la lumière artificielle de l'ampoule de sa chambre, se dessinant sous le chambranle de la porte, les courbes tant aimées d'un homme aux traits extraordinaires inondent l'espace.
Aux abords de son sourire angélique, des constellations de tâches de rousseur reflètent l'éclat de ses iris, soulignant les nuances de ses cheveux.
Une épaule appuyée contre un montant de la porte, sa morphologie impeccable dissimulée sous des vêtements fins, il coule sur Katsuki un regard attendri, détaillant sa posture et la peine sur son visage.
Près du lit, encore désarçonné d'avoir échappé son verre, Katsuki se racle la gorge en rangeant nerveusement ses mains dans ses poches, mordant l'intérieur de sa lèvre inferieure.
_ J't'ai pas entendu arriver, Deku.
_ Je sais.
La démarche agile, presque féline, Izuku se détache de la porte, s'avançant lentement à travers la pièce pour le rejoindre près du lit, s'approchant de lui jusqu'à effleurer son épaule sous ses doigts.
_ Bonsoir Katchan. Ca fait un moment ..
Pinçant ses lèvres, Katsuki détaille longuement les contours de ses lèvres, caressant du regard chaque particularité de son visage, faufilant ses pupilles entre les tâches de rousseur, avant d'entrer dans ses yeux.
Se laissant doucement engloutir par les éclats de ses iris.
_ J'pensais pas qu'tu r'viendrais ..
_ Moi non plus. Je pensais que c'était fini, tout ça ..
Les cils déjà humides, une douleur vive à travers la poitrine, Katsuki inspire difficilement quand une cage se referme autour de son cœur, piégeant ses pulsations jusqu'à le faire trembler de l'intérieur.
La gorge capitonnée d'angoisses muettes, de désespoir aussi, d'impuissance surtout, son dos s'affaisse lui même, l'obligeant progressivement à venir s'assoir sur le bord de son lit.
_ Je sais ..
Les mains tremblantes, le souffle des regrets dans le cou et les frissons sur la peau, Katsuki contracte ses épaules pour retenir un spasme nerveux dans sa poitrine, refoulant la montée de panique qui jaillit hors de son estomac.
Détournant son attention pour observer encore le paysage à travers la large baie vitrée, les lumières de la ville semblent soudain se dédoubler, allongeant des rayons colorés dans son champs de vision à mesure que ses yeux se couvrent d'eau salée.
_ Deku .. Je ..
_ Je sais Katchan. Je sais ..
Près de lui, Izuku soupire doucement, passant une main dans les nuances d'impérial de ses cheveux, avant de venir prendre place à côté de lui.
S'installant discrètement sur le lit sans le faire bouger, il se permet un contact prudent, faisant lentement glisser la paume de sa main sur l'épaule de Katsuki, puis le long de son bras.
Cherchant ses doigts pour les croiser dans les siens, sa voix se veut rassurante alors qu'il murmure près de sa joue.
_ On a pas besoin de tout répéter encore .. Je sais.
Sentant son souffle lui échapper, Katsuki ferme les yeux un instant, délaissant le décor derrière la vitre alors qu'une larme d'angoisse franchit la barrière de ses cils.
Roulant sur sa joue, la perle brillante s'en va explorer la ligne de sa mâchoire, se pendant dans le vide l'espace d'une seconde avant de se laisser tomber.
_ S'il te plait, Deku, repars pas cette fois.
_ Tu sais que je ne peux pas rester.
La sensation du froid de plus en plus agressive sous les côtes, Katsuki mord l'intérieur de ses joues, sentant ses dents s'enfoncer dans la chair comme dans un nuage de coton.
Les mots empêtrés au fond de la langue, un vertige pénible à travers le front, il ouvre ses yeux pour trouver à nouveau ceux de Deku à ses côtés.
Derrière les reflets d'absinthe de son regard, dansent quelques chimères sournoises, leurs courbes tout juste insinuées comme des fata Morgana, ces mirages que la lumière inscrit au dessus des vastes étendues d'eau.
L'urgence subite à travers le corps, le besoin incontrôlable de le sentir plus près de lui, Katsuki tourne légèrement son buste, arrachant ses doigts à la prise d'Izuku pour enfermer son visage magnifique entre ses deux mains.
Pressant ses paumes contre ses tempes, effleurant du bout des ongles quelques boucles de ses cheveux, il caresse ses joues sous ses pouces, plaquant en même temps son front contre le sien.
De ce contact, une chaleur nouvelle emplit sa poitrine, remplaçant le froid mordant en s'insinuant délicatement sous sa peau.
Mélangeant son souffle avec le sien, sa bouche si près de la sienne, il respire son odeur, ce parfum si longtemps recherché, qui lui manque bien trop souvent.
S'il avait su, s'il ne s'était pas entêté à faire taire ses sentiments quoi qu'il en coûte pendant toutes ces années, il aurait pu faire ça bien avant d'en arriver là.
Il ne l'aurait pas laisser s'envoler, ils ne seraient là, comme ça, à s'entrevoir sur fond de folie.
_ Katchan, tu-
_ Tait-toi. Pas maintenant Deku, s'te plait.
La poitrine suffocante, un hoquet douloureux agrippé sous le diaphragme, il s'engouffre à corps perdu dans cet instant offert, oubliant le décor, le verre échoué sur le parquet, les sensations confuses de ses muscles tremblants.
Refermant un peu plus ses mains autour du visage constellé de tâches de rousseur, ressentant chaque grain de sa peau à l'intérieur de ses paumes, une seconde larme sauvage trahit ses paupières quand il capture subitement sa bouche.
Comme si sa vie ne dépendait plus que de ce baiser, agrippant son visage pour presser ses lèvres de toutes ses forces, espérant peut-être réussir à fusionner avec lui, il s'enferme totalement dans cet instant onirique.
Les joues humidifiées par ses propres larmes, le corps tremblant de toute sa détresse, une plaie nouvelle et suintante à la place du cœur, son diaphragme se déchire, ouvrant tout un gouffre dans sa poitrine.
Les regrets s'entassant à l'intérieur.
Espérant pouvoir faire durer cet instant fugitif, il embrasse ses lèvres encore et encore, oubliant par moment de respirer entre deux baisers avides.
Les gestes ralentis, le crâne embourbé et le corps brutalisé par les sensations trop intenses de sa bouche contre la sienne, le flot de ses larmes s'intensifie silencieusement quand, cédant aux appels de sa poitrine, il vient nouer ses bras autour de son cou.
Arrimé à ce moment hors du temps, sa respiration s'emballe à mesure que l'échange devient plus fiévreux, bouillonnant d'un espoir qu'il sait pourtant vain.
Dans une impulsion désespérée, la caresse humide de sa langue cherche l'accès à l'intérieur de sa bouche, s'engouffrant sans gêne sous son palais, mélangeant le goût du sel de ses larmes à celui de leurs salives.
La saveur âcre des remords s'infiltre dans sa gorge et, répondant à son appel au secours, Izuku pose sobrement ses mains sur ses côtes, enlaçant son corps contre le sien, puis baladant doucement ses doigts le long de ses flancs, effleurant ses hanches à travers ses vêtements.
La fièvre au ventre, une sueur froide le long de la colonne vertébrale, Katsuki sent son souffle lui échapper, ses poumons suffoquer et son sternum se replier sur lui même.
Encouragé dans ses gestes par la naissance frivole du désir, ses doigts s'entremêlent dans les cheveux de son amant de la nuit, piégeant quelques boucles entre ses phalanges, avant de s'éloigner de lui un court instant.
La vision troublée, le vertige brasse son esprit alors qu'il scrute le visage d'Izuku, mordant sa lèvre inférieure de plus en plus fort à mesure que l'envie grandit en bas de son ventre.
Le bouillonnement fiévreux de son estomac prend de l'ampleur au fil des secondes, soulevant les frissons sur sa peau.
Une onde d'euphorie aussi.
L'excitation avec.
Les mouvements de son corps ralentis et embrumés, il déplace doucement ses mains, abandonnant les boucles de ses cheveux pour parcourir ses épaules, traçant les reliefs de ses bras, la structure de son buste, et atteindre le pan de son t-shirt, soulevant lentement le tissu jusqu'à le faire passer au dessus de sa tête, l'abandonnant à son sort sur une latte de parquet.
Le torse de Deku révélé, il promène longuement ses yeux sur chaque détail qui le compose, avant d'y faire glisser la pulpe de ses doigts, touchant sa peau fraîche, suivant du regard ses propres caresses.
Ce corps lui a tant manqué, depuis le temps qu'il ne l'a pas vu.
Pourtant, il avait promis.
De ne plus le faire venir, de ne plus l'appeler.
Il avait juré que c'était fini, tout ça.
Il aura tenu quelques semaines, à peine.
Pourtant, il aurait pu empêcher que les choses se passent ainsi, s'il avait su agir quand il le devait.
_ Katchan-
_ Je sais, mais ne dis rien.
Bercé par la folie dans son sang, le mélange dangereux de la chaleur de son corps et du froid polaire de son cœur lui renverse le cerveau, détruisant ses raisonnements, brouillant sa perception de ce qui l'entoure.
Alors, se débarrassant lui même de ses vêtements, jetant les tissus par terre avant de se remettre mollement sur ses jambes pour défaire la ceinture de son pantalon, son esprit tout entier s'écroule sous son propre poids.
Presque nu, debout près du lit, il tend ses bras en avant, invitant son amant nocturne à le rejoindre entre ses épaules pour l'enlacer entièrement.
Un sourire bienveillant et brillant de reflets salés, Izuku s'humecte les lèvres en détaillant son corps, répondant à son invitation en se redressant à son tour, venant serrer sa peau contre la sienne.
Son abdomen pressant le sien, Katsuki cherche le réconfort invisible en embrassant le creux de son cou, le couvrant de baisers volatiles, marquant la zone de quelques traces humides sous sa langue.
Promenant ses mains dans son dos, dessinant les reliefs de sa colonne vertébrale, il enfoui son visage contre son épaule, inspirant furieusement son parfum, avant de revenir murmurer près de son oreille.
_ M'en veux pas Deku. J'fais c'que j'peux.
Refermant une étreinte douce et ferme à la fois autour de lui, chatouillant doucement ses omoplates, Izuku sourit contre sa joue, soufflant un peu d'air frais dans ses cheveux.
_ Je sais.
Si proche de lui, et en même temps si loin, Katsuki cherche à nouveau sa bouche, espérant profiter de cet instant d'égarement aussi longtemps qu'il lui sera permis.
La peau en ébullition, et les paupières brûlantes, il aventure une main rôdeuse en dessous de son nombril, frôlant la ligne de son pelvis avant d'effleurer la couture de son pantalon, tirant symboliquement dessus pour transmettre ses intentions.
Un incendie dans la gorge, ignorant son souffle coupé et la douleur sous son diaphragme, ses jambes tanguent quand il s'écarte légèrement, regardant Izuku se défaire de son propre vêtement.
Puis, alors qu'il peut enfin admirer toutes ses courbes, battant des cils sur le spectacle offert, il ouvre la bouche sans rien dire en s'approchant de nouveau, butant son torse sur le sien, s'accrochant à lui de toute sa force.
Les pulsations de son cœur frappant au centre de son bassin, accentuant le désir grimpant en dessous du tissu restant de son boxer, un bourdonnement sourd traverse ses tympans.
Penchant légèrement son corps en avant pour s'abaisser, glissant ses paumes à l'arrière des cuisses de son amant furtif, il s'agrippe à sa prise, soulevant son corps pour l'emporter avec lui.
Autour de ses hanches, Izuku referme ses chevilles, arrimant ses mains autour de son cou pour ne pas lui échapper et, scellant encore leurs bouches, les pas hasardeux de Katsuki les ramène sur les draps, chavirant leurs corps dans le matelas.
Izuku en dessous de lui, son bassin pressé contre le sien, Katsuki cherche l'air autour de lui, les poumons à court d'oxygène et les entrailles consumées de l'intérieur par l'onde folle qui embrase son abdomen.
Touchant sa peau partout où il le peut, explorant toutes les plages de son corps sous ses doigts, il s'attarde ici et là, sur les zones plus douces de son anatomie.
Effleurant les lignes marquées de ses pectoraux, les reliefs de ses côtes, il ne résiste pas à l'envie d'échouer ses lèvres sur la naissance de son sternum, embrassant chaque centimètre jusqu'à atteindre l'abord d'un téton.
Plongeant l'arrière de son crâne dans le moelleux du lit, Izuku ouvre la bouche en fermant ses paupières, un soupir sauvage navigant entre ses dents, recevant les sensations délicieuses comme des offrandes.
Allongé sur les draps, laissant à Katsuki tout le loisir de lécher sa peau, dressant la chair de poule sur le passage de ses lèvres, il ondule discrètement ses hanches contre les siennes, agitant un plus le désir incandescent qui pulse au milieu d'eux.
Sous la lumière de la chambre, exposés à la baie vitrée du douzième étage, là ou la ville entière s'offre à eux sans que personne ne puisse les voir en retour, le grésillement de leurs souffles perdus d'évapore dans l'espace, sillonnant les parois avant de disparaitre dans l'air.
Au dessus de lui, Katsuki s'attarde sur toutes les réactions de Deku, provoquant autant de frissons qu'il le peut, recherchant ce plaisir innommable de le voir se cambrer contre lui.
Pinçant le téton entre ses lèvres, suçant aléatoirement la chair pigmentée, il savoure le goût de son épiderme, étalant sa salive partout sous le passage de sa langue.
_ Katchan, il faut ..
Embrassant une dernière fois son torse, descendant un petit instant pour poser un autre baiser passionné sur son abdomen, Katsuki revient finalement à la charge de sa bouche, lui coupant la parole pour un petit moment.
_ Katchan, il ne nous reste plus beaucoup de temps.
Alors, mêlant les actes à ses paroles, Izuku relève doucement son dos, forçant Katsuki à se redresser, puis à inverser leurs positions, l'allongeant dans le lit pour se placer au dessus de lui.
Les spectres dans les yeux, il plonge son regard dans les nuances rougeâtres de ses iris pour quelques secondes.
Sur son visage, les constellations de ses joues rayonnent à la lumière, répandant leur éclat autour de lui comme une illusion.
Admirant son corps perché au dessus du sien, Katsuki fait glisser ses mains dans les creux de ses reins, balayant du regard sa posture qui le surplombe.
En catatonie, les vagues résidus de son souffle s'évadant définitivement, il cligne des yeux sur ce spectacle thaumaturgique, chuchotant entre deux spasmes de ses côtes.
_ Tu m'as manqué, Deku.
La douleur fantôme de sa poitrine se réveille en même temps que ses mots franchissent ses lèvres, lui rappelant encore et toujours combien il souffre de n'avoir pas su le garder près de lui.
Au prix de ce que ça lui en coûte, ces quelques instants volés, de temps à autre, dans ses bras, ne permettent jamais de refermer les plaies douloureuses qui suintent à son cœur.
Courbant son dos au dessus de lui, Izuku embrasse la ligne de sa mâchoire, puis les plaines de son épaule, réchauffant sa peau sous les baisers frais.
_ Je sais.
Dévalant son buste, embrassant ça et là quelques zones sensibles, la bouche d'Izuku flâne méticuleusement sur son abdomen, dessinant sa silhouette sous ses lèvres, mouillant des carrés de peau aux passages frivoles de sa langue.
Autour d'eux, le silence ambiant fait résonner les échos humides de ses baisers, le frottements muet de ses mains sur ses hanches, et le souffle discret de sa respiration près de son nombril.
Approchant son visage au plus près de son bassin, traçant son chemin d'un sillon de baisers, il aventure une main aguicheuse sur le tissu du boxer, déjà marqué de l'exaltation qui suinte juste en dessous.
Caressant l'érection cachée, pressant légèrement sa paume contre elle pour attiser un peu plus les sensations, il se mord la lèvre inférieure en lançant un regard avide à Katsuki, surveillant ses réactions.
Le crâne à moitié enfoui dans un oreiller, sentant ses os se fêler, ses muscles se tasser, comme sur le point de mourir, Katsuki ouvre grand la bouche sans que rien n'y passe.
Ni son, ni air.
Etouffé dans sa propre gorge, un hoquet spasmodique secoue sa poitrine et, les sensations mélangées du plaisir et de la mort imminente dans le ventre, son regard s'échappe à travers la baie vitrée.
Derrière le verre, les lumières se déforment, se mélangeant les unes aux autres, et les rayons se changent en halos sans contours, flottant dans le vide sombre de la nuit.
En bas de son ventre, les caresses de moins en moins douces excitent davantage le plaisir bouillant, intensifiant le bourdonnement de ses oreilles et les frissons sous sa peau.
Le plaisir dans le sang, les sensations euphorisantes grouillant à travers chaque vaisseau sanguin, il mord sa lèvre inférieure quand la fièvre brûle son front.
Au bord de l'implosion, bougeant ses hanches pour se frotter plus intensément encore à la paume de Deku, sa voix tente de faire sortir une supplication, priant pour qu'il le touche d'encore plus près.
Pourtant, aucun son ne lui vient mais, comme si leurs intentions se connectaient, Izuku sourit avant d'embrasser la courbe intérieure de sa cuisse, venant ensuite retirer le tissu gênant dans un geste lent et parfaitement contrôlé.
Remontant une main provocatrice le long de sa jambe, puis chatouillant les contours du pli de son aine, il lui lance un dernier regard, chargé de spectres dansant, avant de se pencher totalement, posant un baiser aguicheur au sommet du gland luisant.
Comme une délivrance, Katsuki lève les yeux jusqu'à faire disparaitre ses pupilles sous ses paupières supérieures, dégustant le plaisir enfin donné alors que son esprit s'efface.
Dans un léger bruit humide de salive abondante, il ressent les frissons pincer ses genoux quand la bouche de son hôte de la nuit emprisonne entièrement les veines saillantes de son érection vertigineuse.
Les muscles tendus, les épaules cambrées contre le matelas, il s'oublie une dernière fois en balayant ses mains sur les draps, tâtonnant le tissu jusqu'à trouver, à l'aveuglette, les cheveux d'Izuku.
Plongeant ses doigts dedans, coinçant une poignée de mèches entre ses phalanges pour accompagner ses mouvements réguliers, un ultime sentiment de béatitude passagère s'imprime sur son visage, marquant ses traits d'une expression libidineuse.
Sentant sa langue et sa salive recouvrir sa verge, et la chaleur humide de l'intérieur de ses joues l'entourer, le bourdonnement incessant de ses tympans s'amplifie brusquement, vibrant dans ses oreilles, frappant ses tempes et secouant son crâne comme les explosions étourdissantes d'un bouquet final déchirant le ciel.
Un soupir muet et bloqué entre les côtes, un vertige fait soudain tourner la pièce autour de lui, brouillant sa perception à mesure que son cerveau se déconnecte.
A court de tout, privé de sa voix, de l'air dans ses poumons, d'une quelconque forme de raisonnement, une brûlure acide et douloureuse irradie à l'intérieur de sa gorge en même temps qu'il se sent jouir contre le palais de Deku, répandant le liquide collant au fond de sa bouche.
Pantelant une seconde, les lèvres entrouvertes et les yeux sur le plafond, ses paupières tressautent malgré lui pendant qu'Izuku embrasse une dernière fois la ligne naissante de ses abdominaux, lui laissant quelques secondes pour adoucir la brûlure de l'euphorie dans ses muscles.
Le cœur en tachycardie, prêt à rompre d'une seconde à l'autre, un spasme saisit ses côtes, brutalisant sa poitrine alors que, insidieusement, la réalité amer, sournoise et terrifiante lui tord déjà les os, revenant à la charge comme un animal menaçant.
Bientôt, il sera de nouveau seul ici, quand Izuku repartira, et le vide terrifiant reprendra sa place, bien au chaud dans la spirale de ses regrets.
Il aurait tellement aimé, voulu, être capable de lui avouer toute la vérité quand il le pouvait encore.
Il aurait pu l'aimer pour de vrai, le retenir, ne pas en arriver là.
Le protéger, aussi.
Surtout.
L'empreinte froide des remords se dessine perfidement à nouveau sous sa peau, frigorifiant son corps malmené, et la salive de sa bouche vient s'entasser à la base de sa langue, soulignant la nausée qui le menace dangereusement.
_ Il ne faut pas que tu restes comme ça Katchan. Tu vas t'étouffer.
Traçant un chemin de baisers le long de son ventre, parcourant ses courbes sous ses doigts dans sa remontée, Izuku niche un instant son visage dans le creux de son cou, soufflant sur sa peau.
Puis, lentement, comme un avertissement, il redresse la tête, venant plaquer son front contre le sien, plongeant son regard de chimère dans les iris déjà voilées de Katsuki.
_ Je ne peux pas t'aider, tu sais que je ne suis pas là ..
Sous l'asphyxie, sentant enfin les larmes agressives mordre ses paupières et noyer ses tempes, Katsuki ouvre grand la bouche, cherchant l'oxygène qui ne parvient pas à se faire un chemin dans sa gorge.
La panique agitant les secousses de ses épaules, il tourne lentement la tête vers la baie vitrée, voyant se dessiner sur la vitre son unique reflet.
Toujours couvert de ses vêtements, le front trempé de sueurs froides, et l'écume fatale aux commissures de ses lèvres.
Seul et suffocant, accusant le mélange d'alcool et de médicaments dans ses veines.
Paralysé par l'overdose et le délire hallucinatoire.
Au dessus de lui, la sensation imaginée du corps d'Izuku s'évapore comme un nuage de vapeur et, se noyant dans ses propres poumons, il fixe les halos lumineux de la ville de l'autre côté de la fenêtre, les voyant tanguer et s'estomper derrière le voile de son esprit au bord de l'extinction.
Il avait pourtant promis.
Juré à ses amis qu'il ne le ferait plus, qu'il ne prendrait plus de risque pour quelques minutes de fantasme onirique.
Qu'il ne chercherait plus l'image rêvée d'un défunt en droguant son cerveau.
Il n'aura tenu que quelques semaines.
Réalisant une nouvelle fois qu'il se trouve définitivement seul, quelques vaisseaux fragiles de ses yeux éclatent sous la pression de l'asphyxie.
Les convulsions de sa poitrine agitant son corps tout entier, la salive épaisse et acide obstruant sa gorge, il prend seulement conscience d'avoir dépassé les limites de son organisme.
Incapable de changer de position, sentant les reflux brûlants de son estomac s'écouler dans sa trachée, il sait maintenant qu'il ne s'en sortira pas cette fois.
Dans la chambre de son appartement du douzième étage, sous la lumière artificielle de l'ampoule du plafond, dans son lit défait d'avoir tremblé dedans, Katsuki va crever tout seul, à côté d'un verre vide, échappé à ses mains quand le mélange d'alcool et de médicaments a bousillé sa perception de la réalité.
Pour avoir voulu chercher le réconfort invisible d'une hallucination, pour être encore incapable d'accepter de n'avoir pas pu empêcher sa mort deux ans plus tôt, blâmant sa faiblesse au moment où il fallait être fort, il va agoniser ici jusqu'à ce que ses poumons éclatent.
Revoyant une dernière fois les images traumatiques d'une nuit d'hiver, l'éclairage faible et gris des étoiles sur le corps abîmé de celui qu'il aura regretté jusqu'au bout, les larmes chaudes de la peur et du déni creusent des sillons douloureux sur ses joues.
Il aurait pu le sauver, s'il avait agi à temps.
S'il avait eu le courage d'être près de lui comme il le voulait, s'il l'avait mieux surveillé, pour l'empêcher de s'engager tout seul dans une mission perdue d'avance.
De n'avoir pas su agir comme il le devait, comme il le fallait, il aura passé le reste de sa vie à chercher son illusion, invoquant son fantôme sous la brûlure de l'alcool.
Pour embrasser une hallucination.
Pour toucher une apparition fantasmagorique.
Pour un mirage.
Dans un dernier frisson, voyant les spectres lumineux prendre toute la place dans son champs de vision, ne laissant plus qu'un rayon éblouissant de terreur, il ne saurait pas dire à quel moment exactement ses yeux se ferment.
Mais ce soir, le souvenir de son délire encore gravé derrière ses paupières, la poitrine glacée et secouée d'un dernier spasme, il sait qu'il les ferme pour la dernière fois.
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.Fata Morgana.
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Un jour, promis, j'arriverai à faire OS pas triste !
Alors !
A la base, l'idée de départ de cet OS n'avait tellement rien à voir avec ce que vous venez de lire 😅
J'ai changé d'avis plusieurs fois pendant l'écriture, j'ai tout recommencé trois fois, mais je suis contente du résultat final.
Je serai vraiment heureuse d'avoir vos retours sur cet OS 🥰
Une fois encore, le dessin de couverture a été réalisé par Marineb210, merci à elle pour son travail incroyable ❤❤
Prions pour que Wattpad la laisse en place suffisamment longtemps pour que tout le monde ait le temps de la voir 😅
Je vous embrasse 😘
Prenez soin de vous 🖤
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